Décès d’Eric Rouleau, grand journaliste et spécialiste du Proche-Orient

L’Association d’Amitiés France-Syrie a appris avec un  profond regret  la disparition de Eric Rouleau,  qui compte parmi l’un de ses plus anciens membres puisqu’il avait adhéré en 1992 et qu’il l’est resté, jusqu’en 2014. Une vive amitié le liait  à feu Bernard Lanot, Président d’honneur de l’AFS.

 

« Le Monde Diplomatique dont il était un collaborateur a rapporté que Eric Rouleau (né Elie Raffoul), né au Caire en 1926, devenu journaliste puis diplomate, est décédé le 25 février à l’âge de 89 ans.

 

En 1943, il intègre la rédaction de l’Egyptian Gazette. Il se fait principalement remarquer en publiant, en 1949, une interview d’Hassan El-Banna, le fondateur des Frères musulmans, peu avant son assassinat. En 1951, harcelé par la police en raison de ses convictions progressistes, Eric Rouleau est contraint à l’exil et déchu de sa nationalité égyptienne.

Après avoir collaboré avec l’AFP, il rejoint en 1955 Le Monde. Il fera des reportages en Israël, en Iran, en Turquie et au Congo. En 1963, il interviewe le raïs égyptien, Gamal Abdel Nasser. Cette interview est considérée comme un tournant de sa carrière.

Il couvre notamment les guerres de 1967 et de 1973, et rencontre Anouar El-Sadate, le roi Hussein de Jordanie, Yasser Arafat, David Ben Gourion, Moshe Dayan, Itzhak Rabin, Shimon Peres, Mouammar Kadhafi et la grande majorité lds dirigeants qui ont fait l’histoire du Proche-Orient région. Proche de Mustafa Barzani, le leader kurde irakien, il aura été sensible aux revendications de ce peuple.

En 1985, il est nommé par François Mitterrand ambassadeur de la République. Il devient ambassadeur de France, d’abord en Tunisie et puis en Turquie.

Eric Rouleau était aussi lié à l’histoire du Liban. Juste avant les législatives françaises de 1986, il avait été envoyé en mission confidentielle à Téhéran pour y négocier la libération des otages français au Liban, Jean-Paul Kauffmann, Marcel Carton et Marcel Fontaine. En 2002, il avait accusé, dans un article publié par Libération, « des négociateurs de l’opposition » d’avoir empêché la libération des otages français au Liban  « qui devait avoir lieu le 15 mars 1986 [veille de l’élection législative, ndlr] à Damas au terme du protocole d’accord qu’ (il avait) conclu avec les Iraniens à Téhéran ». (In l’Orient-le-jour du 25/2/2015).

L’Association d’Amitié France-Syrie présente ses condoléances aux membres de sa famille ainsi qu’à tous ses amis.

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