Après les progrès enregistrés à Astana les négociations reprennent à Genève le 16 mai 2017

Pendant que des négociations sont conduites à Astana sur la création de zones de sécurité pour faire baisser la violente d’intensité  sur le terrain,les négociations de fond reprennent à Genève dans le cadre de l’ONU. Cette négociation à deux niveaux est un exemple de la collaboration entre La Russie, l’Iran et la Turquie, soutiens des différentes parties et les Nations-Unies. C’est une approche pragmatique qui pourrait, à terme, porter ses fruits, espérons-le. (AFS)

L’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie Staffan de Mistura à Genève, le 31 mars 2017 (afp)

Un nouveau cycle de négociations sur la Syrie doit commencer à Genève la semaine prochaine, ont annoncé lundi les Nations unies.
« L’envoyé spécial (de l’ONU pour la Syrie) Staffan de Mistura va à nouveau convoquer les négociations inter-syriennes sous les auspices des Nations unies à Genève le 16 mai 2017 », a fait savoir l’ONU dans un communiqué.
Cette annonce survient quelques jours après que les soutiens du gouvernement Syrien, la Russie et l’Iran, ainsi que la Turquie qui appuie les rebelles, aient signé un accord au Kazakhstan sur des « zones de désescalade » dans lesquelles gouvernement et opposition devraient accepter de cesser les hostilités.
M. de Mistura, qui a assisté en observateur aux négociations d’Astana, la capitale kazakhe, s’est félicité d’un accord constituant selon lui « un pas important, prometteur et positif dans la bonne direction ».
Lundi, ses services ont fait savoir qu’il espérait que l’accord d’Astana « serait pleinement mis en oeuvre, permettant ainsi une réduction significative des violences et concourant à l’établissement de conditions favorables aux négociations inter-syriennes à Genève ».
Les initiatives diplomatiques ne sont pas parvenues à ce jour à mettre un terme au conflit syrien, qui a fait plus de 320.000 morts et provoqué le déplacement de millions de personnes depuis qu’il a commencé en mars 2011 après des manifestations contre le gouvernement du Président Bachar al-Assad.
Jusqu’à présent, les négociations sous les auspices des Nations unies à Genève n’ont pas permis de produire de résultats concrets, malgré des progrès à l’occasion du dernier cycle en mars.
Conformément à ce que prévoyait la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l’ONU, les parties ont alors commencé à négocier sur quatre volets de discussion : la gouvernance (transition politique), une nouvelle Constitution, l’organisation d’élections et la lutte contre le terrorisme.
Mais les parties en conflit n’ont pas pu s’entendre sur la question du rôle du Président Bachar al-Assad pendant la période de transition.
Dans le cycle de négociations devant commencer la semaine prochaine, M. de Mistura « souhaite intensifier le travail (…) sur les questions se trouvant à l’ordre du jour des discussions, dans le (…) cadre des résolutions du Conseil de sécurité, en particulier de la résolution 2254 », a précisé le bureau de l’envoyé spécial de l’ONU lundi.
M. de Mistura informera le Conseil de sécurité de l’ONU sur les négociations « dans le courant du mois », a encore dit la même source. (AFP)

Désescalade et baisse des violences après l’accord d’ASTANA.

Un nouvel espoir sur la base d’un accord fragile qui n’engage pas véritablement les belligérants.(AFS)

Par AFP (mis à jour à )

Un vendeur de légumes à Douma, près de Damas, en Syrie, le 6 mai 2017
Un vendeur de légumes à Douma, près de Damas, en Syrie, le 6 mai 2017 Photo Sameer Al-Doumy. AFP

Les violences étaient en recul samedi dans plusieurs provinces de Syrie au début de la mise en place d’un accord conclu entre Moscou, Téhéran et Ankara en vue d’une trêve durable dans ce pays en guerre.

Le début de ce processus intervient deux jours après la signature à Astana par la Russie et l’Iran, alliés du régime de Bachar al-Assad, et la Turquie, soutien de la rébellion, d’un mémorandum prévoyant la création de quatre «zones de désescalade» en Syrie.

Plusieurs accords de trêve ou de cessez-le-feu ont échoué en six ans de guerre.

» Ce plan semble toutefois plus ambitieux car où il prévoit une surveillance de ces zones par des forces des pays garants.

L’accord a commencé à être appliqué samedi à minuit (vendredi 21H00 GMT) mais le mémorandum n’entrera réellement en vigueur que le 4 juin, lorsque les zones seront délimitées avec précision, pour une durée de six mois renouvelable.

Le texte ne prévoit toutefois pas explicitement si les combats doivent immédiatement s’arrêter, et ni le régime syrien ni les rebelles n’ont annoncé qu’ils cessaient les hostilités.

Plusieurs heures après le début du processus, quelques combats et bombardements sporadiques ont éclaté mais avec beaucoup moins d’intensité que d’habitude.

Le ministère russe de la Défense a assuré que la situation en Syrie était «stable» au terme du premier jour de l’accord.

«Hormis quelques combats et bombardements dans la nuit et ce (samedi) matin dans les provinces de Hama, Damas (centre) et Alep (nord), la violence a nettement reculé dans les secteurs concernés par l’accord», a par ailleurs indiqué à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

– Pays garants –

L’ONG a précisé plus tard qu’un enfant avait été tué dans un bombardement des forces du régime dans la province de Homs (centre), première victime civile recensée dans une «zone de désescalade» depuis l’entrée en vigueur de l’accord vendredi à 21H00 GMT.

Sept rebelles ont été tués dans d’autres endroits, selon la même source.

L’OSDH, qui dispose d’un large réseau de sources en Syrie, a cité l’exemple de la province de Hama, où des combats ont opposé les rebelles aux forces du régime dont les avions ont lâché des barils d’explosif sur des villages.

Un source militaire a fait état de violations de l’accord, tout comme un membre de la délégation rebelle présente aux négociations d’Astana.

L’opposition syrienne a estimé vendredi que «l’accord n’offre pas toutes les garanties nécessaires et manque de mécanismes de vérification».

«Il y a moins d’avions, quasiment aucun. Les gens achètent et vendent plus», a déclaré à l’AFP Abou Qais, un commerçant de 26 ans à Maaret al-Noomane, dans la province d’Idleb (nord-ouest), contrôlée par les rebelles. «Les habitants sont soulagés».

En plus de l’instauration d’une trêve durable, le mémorandum vise à améliorer la situation humanitaire et à créer les «conditions pour faire avancer le processus politique», alors que la guerre en Syrie a fait plus de 320.000 morts depuis 2011.

Les «zones de désescalade» seront doublées de «zones de sécurité», avec postes de contrôle et centres de surveillance tenus conjointement par «les forces des pays garants» et possiblement «d’autres parties».

Dans ces zones, les forces gouvernementales et les groupes armés de l’opposition devront cesser d’utiliser tout type d’armes y compris l’aviation.

– 2,67 millions de civils –

Dans le même temps, les garants devront séparer les groupes armés de l’opposition des «groupes terroristes» qui sont, selon le document, l’EI, «le Front al-Nosra» (ancien nom désignant l’actuel Front Fateh al-Cham) et tous les groupes qui leur sont affiliés.

Cette distinction a toujours été un des principaux obstacles à l’application des cessez-le-feu. Car si l’EI n’a aucune relation avec les groupes rebelles, le Front Fateh al-Cham a formé des alliances avec certains d’entre eux.

D’après l’accord, une «zone de désescalade» comprendra la province d’Idleb, contrôlée par une coalition de rebelles islamistes et de jihadistes, et des secteurs de celles de Lattaquié, Hama et Alep. La province d’Idleb était calme samedi, selon un correspondant de l’AFP.

Parmi les autres zones figurent notamment des secteurs de la province de Homs (centre) et la Ghouta orientale, le plus important bastion rebelle dans la grande banlieue de Damas, même si le régime est aussi présent dans cette région.

L’aviation du régime a survolé brièvement samedi à la mi-journée la Ghouta, selon un correspondant de l’AFP dans la ville rebelle de Douma. L’OSDH a fait état pour sa part d’accrochages et de bombardements dans ce secteur.

Selon un haut responsable de l’état-major russe, 2,67 millions de civils et 41.500 rebelles sont concernés par l’accord.

AFP

SYRIE: DAMAS PRÊT À UNE TRÊVE À KHAN CHEIKHOUN POUR UNE ENQUÊTE

Publié le :

Lundi 24 Avril 2017 – 16:08 par France soir et l’AFP.

Dernière mise à jour :

Lundi 24 Avril 2017 – 16:10

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, le 24 avril 2017 lors d’une conférence de presse avec son homologue européenne, Federica Mogherini à Moscou

© Kirill KUDRYAVTSEV / AFP

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Auteur : Par AFP

Le régime syrien est prêt à instaurer un cessez-le-feu à Khan Cheikhoun, ville sous contrôle rebelle victime début avril d’une attaque chimique présumée, si des experts internationaux y sont envoyés pour enquêter, a annoncé lundi l’armée russe, alliée de Damas.

 

« La Syrie est prête à introduire un moratoire total sur les actions de ses forces armées, de son aviation et de son artillerie dans cette zone afin d’assurer la sécurité d’une mission d’experts à Khan Cheikhoun », dans la province d’Idleb (nord-ouest), a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

 

Le régime de Damas est prêt à prendre cette décision à la demande de la Russie, l’un de ses principaux alliés avec l’Iran, précise le communiqué.

« Nos collègues syriens ont également confirmé leur volonté d’assurer les conditions de sécurité nécessaires pour le travail d’une mission spéciale d’experts à l’aérodrome de Shayrat » utilisé par les forces gouvernementales et frappé en avril par des missiles américains, souligne le ministère russe.

Imputée au régime syrien, une attaque chimique présumée a fait le 4 avril 87 morts, dont 31 enfants, à Khan Cheikhoun, une petite ville contrôlée par des rebelles et des jihadistes dans la province d’Idleb.

La Russie et l’Iran ont demandé la semaine dernière à l’Organisation internationale pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) de mettre en place une nouvelle équipe chargée d' »établir si des armes chimiques ont été utilisées à Khan Cheikhoun et comment elles ont été livrées sur le site de l’incident présumé ».

Mais cette initiative ne tenait pas compte de l’enquête de l’OIAC déjà en cours et a été rejetée par l’organisation.

Moscou et Téhéran demandaient également aux enquêteurs de se rendre sur la base aérienne de Shayrat, frappée par les Etats-Unis après l’attaque chimique présumée du 4 avril, pour « vérifier les allégations concernant le stockage d’armes chimiques » à cet endroit.

Lundi, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a dit espérer que « l’OIAC enverra finalement (…) ses spécialistes à Khan Cheikhoun et à l’aérodrome et que tout sera transparent », lors d’une conférence de presse avec son homologue européenne, Federica Mogherini.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), il y a eu cinq morts dont un enfant et plusieurs blessés graves lundi en raison de bombardements aériens sur Khan Cheikhoun, qui ont visé le marché de la ville.

Syrie: l’évacuation de localités assiégées a repris après un attentat

 Un convoi transportant des Syriens évacués de localités assiégées, le 19 avril 2017 à Alep (afp)

Des milliers de Syriens ont été évacués de localités assiégées sous haute sécurité mercredi, quatre jours après l’interruption de l’opération par un attentat qui a fait une centaine de morts, dont de nombreux enfants.

Cette évacuation s’inscrit dans le cadre d’un accord entre le gouvernement Syrien et des représentants des rebelles après une série de sièges imposés par l’armée régulière et les rebelles.
Une cinquantaine de bus transportant 3.000 personnes sont partis à 04H00 (01H00 GMT) des localités loyalistes de Foua et Kafraya, assiégées depuis deux ans par les rebelles selon des informations de sources multiples.

Ils se sont ensuite rassemblés à Rachidine, une banlieue rebelle de la métropole d’Alep (nord), utilisée comme zone de transit, a constaté un correspondant de l’AFP.

Parallèlement, 11 autres bus ont quitté les localités rebelles de Zabadani, Serghaya et Jabal Charqi, dans la province de Damas, avec 300 personnes.

Après une journée de voyage, des bus sont arrivés mercredi soir dans la zone de Ramoussa, contrôlée par le gouvernement, au sud d’Alep.

Par crainte d’un nouvel attentat, les opérations se sont déroulées sous haute surveillance: plusieurs dizaines de rebelles armés gardaient les cars stationnés à Rachidine. Ces véhicules ont été disposés en demi-cercle afin de limiter les risques d’attaque.

Attendant près d’un bus, Oum Joud, 55 ans, affirme ne « pas avoir peur » car « tout est dans les mains de Dieu ». « Bien sûr j’aurais préféré rester dans ma maison, mais je l’ai quittée pour mes enfants et pour leur avenir », témoigne-t-elle.

Samedi, la première opération avait tourné au carnage lorsqu’un véhicule piégé avait explosé devant des bus sortis de Foua et Kafraya, faisant au moins 126 morts dont 68 enfants.
Le Gouvernement Syrien a accusé les rebelles, qui ont rejeté toute responsabilité et condamné l’attentat qui n’a toujours pas été revendiqué.

A Rachidine, les soldats de l’armée régulière syrienne de Foua et Kafraya, en treillis, des enfants et des personnes âgées se baladaient dans une grande cour où étaient stationnés les bus.

La même scène s’était produite samedi dernier, avant que le véhicule piégé ne sème la mort, notamment parmi des enfants qui étaient occupés à acheter des sachets de chips, selon des témoignages recueillis par l’AFP.

Le journaliste de l’AFP avait alors vu le sol jonché de cadavres, un grand nombre de blessés, et des bus dévastés. L’attentat avait arraché de nombreux enfants à leurs parents, beaucoup de blessés graves ayant été évacués en Turquie voisine.

Un accord conclu entre le Gouvernement Syrien et les groupes armés avec le parrainage de l’Iran et du Qatar –leurs alliés respectifs– avait prévu l’évacuation croisée de principalement quatre localités: Foua et Kafraya d’un côté, Madaya et Zabadani, localités rebelles de la province de Damas de l’autre.

Zabadani et Madaya « sont désormais vides de toute présence rebelle », a affirmé à l’AFP Mayyada al-Aswad, membre du comité de coordination du processus d’évacuation du côté du Gouvernement Syrien.

Avec ces évacuations, la première phase du processus est terminé: au total, 8.000 personnes auront quitté Foua et Kafraya, et 2.500 les quatre localités rebelles.

Une deuxième phase doit intervenir en juin, selon les termes de l’accord, qui prévoit l’évacuation totale de 30.000 personnes.

La destination finale des habitants de localités rebelles, selon le même accord, est la province d’Idleb (nord-ouest), contrôlée par insurgés et djihadistes. Ceux de Foua et Kafraya transitent par Alep, avant de se répartir dans les provinces de Damas et de Lattaquié (ouest).

Les rebelles, qui ont perdu de nombreux bastions face aux troupes de l’armée régulière –fortes de l’appui de la Russie– se sont vu contraints de signer des accords d’évacuation de nombreux de leurs bastions.

Les groupes armés ont qualifié « les transferts forcés de crimes contre l’Humanité », tandis que l’ONU a critiqué des « déplacements forcés ».

Début de l’évacuation pour quatre villes syriennes

Un peu d’espoir pour 30.000 Syriens dans le cadre du processus de réconciliation locale organisé par le gouvernement syrien au moyen d’accords avec certaines factions rebelles.

Deux jeunes syriennes attendent un traitement à Alep, après avoir été relachées par les rebelles en vertu d’un accord avec le gouvernement, le 12 avril 2017 (Afp)

Un accord pour évacuer quatre villes syriennes assiégées a commencé à être appliqué mercredi avec un échange de prisonniers entre rebelles et l’armée, selon des sources locales et un média d’Etat.
En tout, plus de 30.000 personnes sont censées être évacuées en vertu d’un accord conclu en mars et qui est parrainé par le Qatar, soutien des rebelles, et l’Iran, allié du régime de Bachar al-Assad.
Des milliers d’entre elles, civils et combattants, doivent commencer à être évacuées mercredi de Foua et Kafraya, deux localités chiites aux mains des forces gouvernementales dans la province d’Idleb (nord-ouest) et encerclées par les insurgés. Les évacuations concernent également Madaya et Zabadani, des enclaves rebelles assiégées par l’armée dans la province de Damas.
Les 16.000 habitants de Foua et Kafraya doivent partir pour se rendre vers Alep, Damas ou la province de Lattaquié (ouest).
Les civils habitant à Madaya et Zabadani devraient eux être autorisés à y rester s’ils le souhaitent. Ceux qui décideront de partir avec les rebelles se rendront dans les territoires tenus par l’opposition dans la province d’Idleb.
Un photographe de l’AFP à Alep (nord) a vu arriver dans la deuxième ville du pays, tenue par le régime, 12 des prisonniers relâchés par les rebelles, dont neuf semblaient blessés, ainsi que huit corps.
Selon l’agence de presse officielle syrienne Sana, quatre enfants et huit femmes ainsi que les corps de huit « martyrs », qui étaient retenus par des jihadistes dans la province voisine d’Idleb, ont été transférés à Alep.
Au même moment, « 19 activistes » qui avaient été kidnappés par les forces pro-régime et retenus à Foua et Kafraya ont été transférés en direction de zones tenues par les rebelles dans la province d’Idleb.
Une source au sein de l’alliance jihadiste Tahrir al-Cham a confirmé l’échange.
Des négociateurs et des habitants ont indiqué que des bus étaient entrés mercredi matin à Madaya et Zabadani, et que des gens rassemblaient leurs affaires pour partir.
Un coordinateur gouvernemental pour les négociations a cependant déclaré que les véhicules n’étaient pas encore arrivés dans ces localités.
« Les détails logistiques sont prêts, mais les groupes armés font traîner les choses », a-t-il affirmé à l’AFP.
« L’entrée des bus à Zabadani et Madaya a été un geste de bonne volonté de la part du gouvernement, mais ils ne partiront pas avant une sortie simultanée du convoi à Foua et Kafraya », a-t-il ajouté.
L’application de l’accord a été retardé en raison d’objections des deux camps et des tensions résultant d’une attaque chimique présumée dans une ville rebelle de Khan Cheikhoun, dans la province d’Idleb, la semaine dernière.
Depuis le début du conflit syrien en 2011, plusieurs opérations d’évacuation ont été organisées notamment pour des bastions insurgés asphyxiés par un long siège, le régime misant sur ce qu’il appelle des accords de « réconciliation locale » pour faire plier les rebelles.

Communiqué de l’AFS sur l’utilisation d’armes chimiques en Syrie

A l’instar du monde entier, l’association d’Amitié France-Syrie a appris avec stupéfaction l’utilisation d’armes chimiques lors d’un bombardement à Khan Cheikoun. Elle ne peut qu’exprimer le sentiment d’horreur qui l’étreint devant cette escalade inacceptable du conflit dans ce pays déjà profondément éprouvé. Elle condamne avec la plus vive fermeté tout acte provoquant la mort de civils innocents et l’utilisation d’armes cruelles et prohibées qui entraînent que des conséquences néfastes sur les efforts déployés pour l’obtention d’un dénouement rapide à cette guerre qui n’a que trop duré.

Elle ne peut que déplorer l’escalade des bombardements qui nuit gravement aux efforts de paix dont toute la population syrienne a tant besoin après 6 ans d’une guerre atroce.

Résolutions de la conférence de Bruxelles sur la Syrie.

1. La haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice‑présidente de la Commission européenne, le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d’urgence des Nations unies et les ministres des affaires étrangères de l’Allemagne, du Koweït, de la Norvège, du Qatar et du Royaume-Uni ont présidé ce jour à Bruxelles une conférence sur le conflit syrien et ses répercussions dans la région. Cette conférence, qui s’inscrit dans le prolongement de celles qui se sont tenues précédemment au Koweït et à Londres, a rassemblé les représentants de plus de 70 pays et organisations internationales et des représentants de la société civile syrienne et internationale.

2. Le conflit en Syrie provoque des destructions et des souffrances humaines d’une énorme ampleur. En particulier, la Conférence a condamné l’utilisation d’armes chimiques par le gouvernement et l’EIIL/Daech, constatée par le mécanisme d’enquête conjoint de l’OIAC et des Nations unies, ainsi que les attaques dont Khan Cheikhoun a été la cible hier. L’utilisation d’armes chimiques, par qui que ce soit et où que ce soit, doit cesser immédiatement.

3. La communauté internationale est fermement résolue à se mobiliser et à unir ses efforts en faveur d’un avenir pacifique pour la Syrie et l’ensemble de sa population. À cette fin, les participants à la conférence ont souligné l’importance de maintenir un pays souverain, indépendant, unitaire et territorialement intègre, où tous les Syriens pourront vivre en paix et en sécurité. Leur objectif est de continuer à progresser sur la voie d’une paix durable et sans exclusive tout en répondant à l’urgence des besoins humanitaires et des besoins en matière de résilience sur le territoire syrien et en soutenant les efforts consentis par les pays voisins pour accueillir plus de cinq millions de réfugiés.

4. Les participants à la conférence ont reconnu que les besoins humanitaires et les besoins en matière de résilience des personnes vulnérables (en particulier des femmes et des enfants) n’ont jamais été aussi grands en Syrie et dans la région. Ils ont pris acte des appels de fonds coordonnés des Nations unies visant à récolter 8 milliards d’USD en 2017 pour répondre aux besoins d’assistance et de protection en Syrie, ainsi qu’en Turquie, au Liban, en Jordanie, en Iraq et en Égypte. Ils ont salué la générosité dont continuent de faire preuve les pays d’accueil voisins et leurs populations en offrant un refuge à des millions de personnes déplacées. Ils se sont accordés à reconnaître qu’une aide financière massive et des approches novatrices et globales sont nécessaires pour faire face aux énormes besoins des populations, en Syrie et dans les pays voisins, et pour renforcer la résilience des communautés d’accueil. La générosité des participants s’est traduite par la promesse de verser $ 6 milliards (€ 5.6 milliards) en 2017 et par des promesses de dons pluriannuels pour un montant de $ 3.73 milliards (€ 3.47 milliards) for 2018-2020. En outre, certaines institutions internationales et certains donateurs ont annoncé des prêts pour un montant d’environ $ 30 milliards (€ 27.9 milliards) dont un nombre d’éléments seront assortis de conditions préférentielles. Les coprésidents et d’autres sont convenus d’élargir la base de ressources et de veiller à une plus grande prévisibilité, cohérence et efficacité de l’aide en traduisant les engagements du « Grand Bargain » pris lors du sommet humanitaire mondial en actions dont les fruits concrets bénéficieront aux populations touchées par le conflit syrien.

5. Toutefois, l’aide humanitaire ne suffira pas à elle seule à mettre un terme aux souffrances de la population syrienne en l’absence d’une solution politique négociée entre les parties syriennes sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies, notamment de la résolution 2254, et du communiqué de Genève de 2012. Les participants à la conférence ont souligné le fait que, pour être durable, toute solution au conflit doit répondre aux aspirations démocratiques et aux besoins de la population syrienne et garantir la sûreté et la sécurité de tous. Seule une véritable transition politique sans exclusive permettra de mettre fin au conflit.

6. Les participants ont dès lors réitéré leur soutien et leur engagement sans réserve à l’égard des pourparlers intrasyriens encadrés par les Nations unies à Genève, seule enceinte où une solution politique devrait être négociée. Ils ont salué les pourparlers de Genève, ont appelé de leurs vœux de nouvelles avancées et ont loué les efforts inlassables de l’envoyé spécial des Nations unies. Le rôle de la société civile, notamment des organisations de femmes, a été reconnu comme un élément essentiel d’une solution durable. Les participants se sont penchés sur la manière dont la communauté internationale et les pays de la région peuvent contribuer à garantir le succès de ces pourparlers.

7. Les participants ont reconnu le rôle constructif que les acteurs régionaux peuvent jouer afin de faciliter le règlement du conflit et se sont félicités de l’initiative de l’UE visant à dégager un terrain d’entente entre eux sur l’avenir de la Syrie.

8. Les réunions d’Astana peuvent jouer un rôle déterminant en consolidant et en renforçant le cessez-le-feu à l’échelle du pays garanti par la Russie et la Turquie, avec, désormais, la participation de l’Iran. Les contributions constructives de ces réunions devraient venir compléter les efforts des équipes spéciales de Genève. Bien qu’ils soutiennent ces efforts, les participants ont exprimé leurs vives préoccupations face à la poursuite des activités militaires et ont exhorté toutes les parties à redoubler d’efforts pour parvenir à un respect total du cessez-le-feu. Un véritable cessez-le-feu devrait faciliter un accès humanitaire sans entrave à l’ensemble du pays. Les participants ont également reconnu qu’il était important, pour instaurer un climat de confiance, de prendre des mesures concrètes immédiates, telles que la libération des détenus et des personnes enlevées, l’échange de prisonniers et la remise des corps, aux fins de l’identification des personnes disparues. Les participants ont salué la volonté des Nations unies de fournir un appui technique pour améliorer l’efficacité du mécanisme trilatéral mis en place pour vérifier le respect du cessez-le-feu.

9. La protection des civils reste primordiale. Les participants ont condamné les violations persistantes, par les parties au conflit, du droit humanitaire international et du droit international relatif aux droits de l’homme, notamment les attaques visant délibérément des civils et des infrastructures civiles, en particulier des infrastructures médicales et éducatives et des lieux de culte, et les violences à caractère sexuel ou sexiste. En particulier, ils ont pris acte des conclusions de la commission d’enquête du siège des Nations unies concernant le convoi des Nations unies et du Croissant-Rouge arabe syrien. Les participants ont aussi condamné les atrocités commises par l’EIIL/Daech et d’autres groupes terroristes désignés par les Nations unies, et ont réaffirmé qu’ils étaient résolument déterminés à vaincre ces derniers. Les coprésidents ont appelé à soutenir, y compris en mobilisant des moyens financiers appropriés, la mise en œuvre de la résolution 71/248 de l’Assemblée générale des Nations unies qui instaure un mécanisme international, impartial et indépendant visant à faire en sorte que les auteurs de ces violations systématiques, généralisées et flagrantes du droit humanitaire international et des droits de l’homme en Syrie aient à répondre de leurs actes.

10. Les participants ont rappelé qu’il était urgent de permettre un accès humanitaire rapide, sûr, durable et sans entraves à l’ensemble du pays, pour que les agences des Nations unies et les ONG puissent atteindre toutes les populations en détresse en empruntant les itinéraires les plus directs, y compris à travers les lignes de front et les frontières, tout comme il est urgent de mettre un terme à tous les refus d’accès humanitaires arbitraires. La tactique consistant à affamer les populations civiles en les assiégeant et le déplacement forcé de civils, constatés par la commission d’enquête mise en place par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, constituent des violations manifestes du droit humanitaire international. Ces pratiques sont inacceptables et doivent cesser immédiatement. Il reste impératif d’apporter une aide humanitaire et une protection immédiates à tous ceux qui en ont besoin sur l’ensemble du territoire syrien. Les participants ont salué le travail des organisations d’aide internationales, régionales et syriennes et ont invité les responsables sur le terrain à faire en sorte que les travailleurs humanitaires et le personnel médical puissent remplir leur mission sans courir le risque de subir des violences. Les opérations humanitaires de déminage visant à réduire les risques liés aux engins explosifs en Syrie sont également reconnues comme essentielles pour la protection des civils. Les pays voisins ont été invités à continuer de faciliter l’accès de l’aide humanitaire.

11. Les participants ont reconnu les difficultés que la présence prolongée de millions de réfugiés syriens entraîne pour les pays voisins, notamment la Jordanie, le Liban et la Turquie, et ils ont félicité les gouvernements de ces pays, ainsi que ceux de l’Iraq, de l’Égypte et d’autres pays de la région, États du Golfe inclus, qui accueillent un grand nombre de personnes en provenance de Syrie, pour avoir pris la tête des efforts déployés pour faire face aux conséquences du conflit. Les participants ont pris acte de la résolution de la Ligue des États arabes sur la crise des réfugiés syriens et ont réaffirmé leur ferme volonté d’aider les pays d’accueil à fournir des services publics, une protection et une assistance aux réfugiés et aux communautés qui les accueillent. Ils ont particulièrement rendu hommage à tous ceux qui ont fourni cette aide dans les circonstances les plus difficiles. Les gouvernements de la région ont accompli des progrès substantiels dans la réalisation des objectifs de la conférence de Londres et les participants ont loué la générosité des pays qui accueillent des réfugiés.

12. Les coprésidents et d’autres ont reconnu qu’il était nécessaire de soutenir le développement économique de la Jordanie et du Liban, pour les aider à faire face aux conséquences de cette crise prolongée, et d’offrir aux Syriens des possibilités d’assurer leur subsistance. Ils ont salué les progrès réalisés dans l’ouverture des marchés du travail aux réfugiés et sont convenus de soutenir des programmes de création d’emplois compatibles avec les stratégies de développement économique et social adoptées par les gouvernements des pays d’accueil. Gardant à l’esprit la nécessité d’accélérer les progrès afin de créer 1,1 million d’emplois, les coprésidents se sont engagés à soutenir la croissance économique au bénéfice de tous, notamment par l’ouverture d’un accès aux marchés extérieurs, l’octroi de financements à des conditions préférentielles et le développement des infrastructures. Ils ont invité les autres participants à se joindre à eux pour appuyer les réformes nécessaires, parmi lesquelles l’amélioration de la réglementation et du climat d’investissement, le renforcement des liens entre les secteurs public et privé et l’adoption de stratégies claires en matière de réformes. Les participants se sont engagés à élargir l’accès des réfugiés et des communautés d’accueil à une formation professionnelle tenant dûment compte des besoins de main-d’œuvre du secteur privé et accompagnée de programmes de mise en adéquation des compétences. Les moyens mis en œuvre pour concrétiser notre vision partagée sont détaillés dans les documents en annexe.

13. Les participants sont convenus de continuer à poursuivre l’objectif « Non à une génération perdue d’enfants », en Syrie et dans la région, et d’intensifier les efforts visant à atteindre l’objectif d’un enseignement de qualité, accessible aux filles comme aux garçons, pour tous les enfants réfugiés et tous les enfants vulnérables des communautés d’accueil. Ils se sont engagés à améliorer l’accès à l’éducation pour 1,75 million d’enfants déscolarisés en Syrie même. À cet égard, ils sont également convenus de concentrer leurs efforts sur l’amélioration des résultats d’apprentissage des garçons et des filles issus des communautés de réfugiés et des communautés d’accueil vulnérables et de prévenir les abandons scolaires dus à des obstacles financiers ou autres.

14. Les participants ont souligné l’étroitesse des liens entre la protection, l’éducation et les moyens de subsistance et ont salué l’engagement renouvelé des pays d’accueil à protéger les réfugiés, y compris en luttant contre les facteurs qui les mettent en situation d’illégalité. Il faut renforcer l’aide humanitaire visant à répondre aux besoins élémentaires des réfugiés les plus vulnérables, en prêtant une attention particulière aux enfants et aux femmes. Les participants ont reconnu le rôle essentiel de la réinstallation en tant qu’instrument de protection des réfugiés particulièrement vulnérables, pour offrir, avec d’autres filières légales d’admission, un accès sûr et digne à la sécurité au-delà du voisinage immédiat de la Syrie. L’importance d’un retour sûr, volontaire et digne des réfugiés, dans le respect du droit international et une fois les conditions réunies, a été reconnue.

15. La reconstruction et l’aide internationale à sa mise en œuvre ne seront un dividende de la paix que lorsqu’une transition politique crédible sera fermement engagée. Il est crucial d’avancer dans la planification de l’après-accord afin d’être prêts à réagir rapidement et efficacement lorsque les conditions énoncées dans la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies et dans le communiqué de Genève seront en place. Les participants se sont donc félicités des travaux réalisés par l’équipe spéciale interorganisations des Nations unies chargée de la planification de l’après-accord et des efforts déployés par cette équipe pour nouer le dialogue avec les parties prenantes concernées et assurer la coordination au niveau international, et ils ont pris acte des principes de stabilisation civile définis lors de la conférence de Londres. Les Nations unies, l’UE et la Banque mondiale procèdent actuellement à des analyses des dommages et des besoins en vue de lancer, le moment venu, une évaluation complète portant sur le relèvement du pays et la consolidation de la paix. Les coprésidents et d’autres ont réfléchi à la façon dont les Syriens et leurs voisins pourraient contribuer à la reconstruction et au relèvement économique de la Syrie une fois qu’une transition politique crédible sera fermement engagée.

16. Les participants ont reconnu que, pour réussir, la reconstruction devra s’inscrire dans le cadre d’une transition véritable et sans exclusive qui bénéficiera à tous les Syriens. Pour garantir une paix durable, il sera nécessaire de répondre aux revendications légitimes et aux aspirations démocratiques de la population syrienne. La réconciliation et la justice transitionnelle feront elles aussi partie intégrante du processus de reconstruction pacifique du pays.

17. L’annexe relative à la levée de fonds présente les promesses de dons annoncées durant la présente conférence. Les coprésidents se sont engagés à suivre la concrétisation de ces promesses et à faire rapport à ce sujet, en coordination avec les Nations unies. Ils se sont également engagés à faire régulièrement le point, à l’occasion de grands événements internationaux qui se tiendront au cours de l’année, sur les progrès accomplis dans la réalisation des engagements pris pendant la présente conférence.

18. Les participants à la conférence de ce jour se sont accordés sur une approche globale à l’égard de la crise syrienne. Ils ont souligné la nécessité de continuer à faire face à la situation humanitaire désastreuse en apportant aide et protection aux populations en détresse dans le respect des principes en vigueur et en soutenant les pays voisins. Les souffrances de ces populations sont telles qu’il est plus urgent que jamais de dégager une solution politique. Déployer des efforts politiques pour favoriser le règlement de la crise est dès lors crucial pour garantir un avenir à la Syrie et à sa population. Seuls les Syriens peuvent parvenir à l’accord qui garantira la paix, mais il est essentiel que la communauté internationale et les pays de la région se mobilisent pour les aider à obtenir cet avenir pacifique. L’établissement d’une paix durable et sans exclusive en Syrie pour les Syriens reste l’objectif vers lequel tendent tous nos efforts

ALEP,la vie dans les décombres

Nous vous recommandons d’écouter ce reportage sur France Inter dans le cadre de  l’émission: INTERCEPTION de Christian Chesnot  Grand reporter.

Ce reportage montre la formidable résilience du peuple syrien et son souffle d’optimisme même si la vie continue à être dure, mais moins dure maintenant que les canons se sont tus.

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https://www.franceinter.fr/emissions/interception/interception-02-avril-2017

U.S. military likely to send as many as 1,000 more ground troops into Syria ahead of Raqqa offensive, officials say

The Washington Post:

The deployment, if approved by Defense Secretary Jim Mattis and President Trump, would potentially double the number of U.S. forces in Syria and increase the potential for direct U.S. combat involvement in a conflict that has been characterized by confusion and competing priorities among disparate forces. The U.S. military has drawn up early plans that would deploy up to 1,000 more troops into northern Syria in the coming weeks, expanding the American presence in the country ahead of the offensive on the Islamic State’s de facto capital of Raqqa, according to U.S. defense officials familiar with the matter.

Trump, who charged former president Barack Obama with being weak on Syria, gave the Pentagon 30 days to prepare a new plan to counter the Islamic State, and Mattis submitted a broad outline to the White House at the end of February. Gen. Joseph Votel, head of U.S. Central Command, has been filling in more details for that outline, including by how much to increase the U.S. ground presence in Syria. Votel is set to forward his recommendations to Mattis by the end of the month, and the Pentagon secretary is likely to sign off on them, according to a defense official familiar with the deliberations.

U.S. likely to send up to 1,000 more ground troops to Syria

If the deployment is approved by Secretary of Defense Jim Mattis and President Trump, it would double the number of U.S. service members already in Syria. (The Washington Post)

While the new contingent of U.S. troops would initially not play a combat role, they would be entering an increasingly complex and dangerous battlefield. In recent weeks, U.S. Army Rangers have been sent to the city of Manbij west of Raqqa to deter Russian, Turkish and Syrian opposition forces all operating in the area, while a Marine artillery battery recently deployed near Raqqa has already come under fire, according to a defense official with direct knowledge of their operations.

The moves would also mark a departure from the Obama administration, which resisted committing more ground troops to Syria.

The implementation of the proposed plan, however, relies on a number of variables that have yet to be determined, including how much to arm Kurdish and Arab troops on the ground, and what part regional actors, such as Turkey, might have in the Raqqa campaign.

The new troops, if sent, would be focused on supporting Kurdish and Arab fighters in northern Syria battling the Islamic State. Under the plan, the added American forces would act primarily as advisers, offering expertise on bomb disposal and coordinating air support for the coalition of Kurds and Arabs, also known as the Syrian Democratic Forces.

About 500 U.S. Special Operations forces are already in Syria operating alongside the SDF, in addition to about 250 Rangers and 200 Marines. The new U.S. troops, if approved, would probably come from parts of both the 24th Marine Expeditionary Unit — a flotilla of ships loaded with 2,200 Marines that is now steaming toward the region — and the U.S. Army’s 82nd Airborne Division, from which 2,500 troops are headed to Kuwait. These conventional troops would supplement the Special Operations forces already on the ground and operate much like their counterparts fighting in the Iraqi city of Mosul.

“This would still be by, with and through our local partners on the ground,” one defense official said of the potential surge. The official, like others, spoke on the condition of anonymity to discuss plans that have not yet been made public.

The new Syria deployments are set to occur in tandem with a likely White House decision that would officially abolish the troop caps that were put in place for U.S. forces in Iraq and Syria by the Obama administration. The number of troops in Iraq and Syria were officially capped by the previous administration at about 5,000 and 500, respectively. Military commanders have said in the past that the caps have split up units for the sake of keeping troop numbers low.

“If the caps were removed, it would allow us to fight as we train,” said the defense official who discussed the potential surge. “Military doctrine promotes agility, and it would help us respond as conditions dictate.”

 

Six ans de guerre en Syrie: le miroir de nos échecs

 

Deux chercheurs de sensibilité opposée, Jean-Pierre Filiu et Frédéric Pichon publient chacun un livre clair et argumenté. Ces deux ouvrages permettent de mieux comprendre ce pays ravagé par la guerre civile. Et nos propres erreurs

Il y a six ans, le 15 mars 2011, le pouvoir syrien de Bachar al-Assad réprimait violemment des manifestations d’opposants. Le début d’une atroce guerre, toujours pas terminée.

Une seule chose réunit Jean-Pierre Filiu et Frédéric Pichon : leur amour de la Syrie. En revanche, sur la guerre civile qui s’y déploie depuis six ans, leurs désaccords d’historiens et d’arabisants sont profonds. C’est dire si la lecture parallèle de leurs deux livres permet, non de se faire une opinion moyenne et insipide, mais d’aller plus loin dans la compréhension d’une situation tragique, en évitant l’écueil des anathèmes et des polémiques.

Depuis le premier jour, Jean-Pierre Filiu soutient activement ceux qu’ils appellent les « révolutionnaires », c’est-à-dire l’opposition modérée, au risque de privilégier son engagement personnel à la froide réflexion. Au risque, lui, de passer pour un soutien du régime, Frédéric Pichon se méfie des amis syriens de Filiu, par crainte de l’islamisme et attachement aux chrétiens d’Orient. Et si le premier approuve la politique anti-Assad de la France, le second y voit un « naufrage de la diplomatie française ».

Jean-Pierre Filiu n’en est pas à son premier livre sur la Syrie. Son Je vous écris d’Alep (Denoël, 2013) était un témoignage à chaud de la situation sur le terrain. En 2015, l’universitaire publie une BD (avec Cyrille Pomès) intitulée La Dame de Damas (Futuropolis, 2015), une manière pour lui de raconter cette « révolution » à un autre public. Avec Le miroir de Damas, Jean-Pierre Filiu en revient à l’histoire. Il entreprend de nous convaincre que « nous avons tous en nous une part de Syrie ». Si son livre part d’un cri de colère contre « l’indifférence » de « notre monde [qui] a abandonné la Syrie et son peuple à une horreur inimaginable », il nous montre comment « Damas nous tend aujourd’hui son miroir », tant « la descente aux enfers de la Syrie et de son peuple n’est ni un problème d’Arabes, ni le solde de querelles immémoriales ». C’est une histoire partagée que Filiu nous raconte dans ce livre savant mais très accessible.

Chemin de Damas. Tout débute avec Saint Paul et sa conversion « sur le chemin de Damas » : « C’est en Syrie que le christianisme a commencé à s’émanciper du judaïsme » et, là aussi, qu’a « grandi une chrétienté consciente d’elle-même au point de nourrir une ambition universelle ». Suivrons « les schismes d’Orient », « le premier empire de l’Islam », « les croisades et Saladin », la terreur mongole, puis le retour des Européens avec « les échelles du Levant » ou « la trahison des Alliés » au lendemain de la Première Guerre mondiale. L’auteur rappelle que ce « pays de Cham » est, dans l’eschatologie islamique, « la terre de la fin des temps », des concepts médiévaux repris par Daech.

Jean-Pierre Filiu insiste sur les erreurs et les crimes commis par les Français durant la période du mandat (1920-1946). Cette histoire est peu connue dans notre pays et il faut, par exemple, lire l’Histoire des Arabes d’Eugène Rogan (Tempus) pour mesurer l’ampleur des dégâts. « Comment ne pas retrouver dans ce triste feuilleton mandataire les échos de la conflagration actuelle ? », s’interroge Filiu, fidèle à sa méthode de « concordance des temps ». C’est, selon l’auteur, le refus obstiné de comprendre qu’il s’agit d’une révolution et l’accent, excessif à ses yeux, mis sur le sort des « minorités ». « Ce discours n’a pas pris une ride depuis les propagandistes du mandat [français] jusqu’aux thuriféraires d’Assad », dit-il.

S’il n’est pas cité, Frédéric Pichon fait évidemment partie de ceux dont Jean-Pierre Filiu dénonce les thèses. Jeune spécialiste de géopolitique, auteur d’une thèse sur le village chrétien de Maaloula, Pichon considère que la Syrie est « une guerre pour rien ». Au vu de l’échec de la « révolution » déclenchée en mars 2011 et de la « résilience » du régime, il est difficile de lui donner tort. Il place son livre sous les auspices de George Orwell, qui écrivait à propos de la guerre d’Espagne : « J’ai vu l’histoire s’écrire non pas en fonction de ce qui s’était passé, mais en fonction de ce qui aurait dû se passer ».

Progressive paralysie. Pour Frédéric Pichon, « la guerre régionale qui se joue en Syrie est devenue le symptôme de l’agonie d’un ordre international en même temps que la prémisse de celui qui vient. » Il diagnostique « la progressive paralysie de l’Occident, entravé dans ses actes mais aussi ses mots, donnant la pénible impression d’un monde qui lui échappe ». Il insiste sur « la dimension religieuse de ce conflit que les acteurs, à tort ou à raison, envisagent comme un élément essentiel, tandis que ce phénomène structurant est de plus en plus inconcevable dans nos sociétés qui vivent le crépuscule du religieux ».

Moins historique que celui de Filiu, le livre de Pichon décrit la situation actuelle, après la chute d’Alep-Est, en décembre dernier. Il revient toutefois sur les fondamentaux géopolitiques, sur lesquels s’est construit le régime baasiste depuis les années soixante. « Le système est confronté à deux contradictions majeures : celle du nombre et de l’espace », écrit-il. « Issu d’une communauté minoritaire, les Alaouites, et gouvernant avec d’autres groupes minoritaires, y compris la bourgeoisie sunnite, l’État baasiste manque d’un socle suffisant. Il lui est donc nécessaire de négocier quand c’est possible et de frapper brutalement quand il le faut, c’est-à-dire la plupart du temps ».

Finalement, note-t-il, « la contestation est venue de la plus grosse partie des mécontents, les populations des petits bourgs ruraux et des campagnes, véritablement sacrifiés sur l’autel des réformes économiques et ce paradoxalement alors que le Baas avait fondé ses succès et son arrivée au pouvoir sur cette ruralité ». En 2011, « c’est la Syrie périphérique qui se soulève brutalement ». Une thèse qui séduirait sans doute le géographe français Christophe Guilluy et sa « France périphérique »…

« Les révolutionnaires qui se sont soulevés en 2011 étaient persuadés de la chute imminente du régime Assad et ce fut sans doute leur plus grave erreur », juge Jean-Pierre Filiu. Un constat qui s’apparente finalement au « sursaut d’intelligibilité » revendiqué par Frédéric Pichon.

Le miroir de Damas », de Jean-Pierre Filiu, La Découverte, mars 2017, 14 euros.

Syrie, une guerre pour rien, de Frédéric Pichon, les éditions du Cerf, mars 2017, 16 euros.