Une infirmière porte une petite fille syrienne souffrant de malnutrition aiguë, le 21 octobre 2017 dans un hôpital de la Ghouta orientale (afp) |
Plus de 1.100 enfants ont souffert ces trois derniers mois de malnutrition aiguë dans la région de la Ghouta orientale, en Syrie, a indiqué lundi l’Unicef, alors que cette zone tenue par les rebelles est assiégée par le régime.
Dans cette région rurale située à l’est de Damas, où vivent près de 400.000 personnes selon l’ONU, l’aide humanitaire ne parvient qu’au compte-goutte en raison du siège imposé depuis 2013 par le régime de Bachar al-Assad.
« Avec la fermeture de la Ghouta, et la hausse des prix des aliments, la question de la malnutrition est en train de se dégrader », a mis en garde Monica Awad, une responsable de l’Unicef dans un communiqué en réponse à des questions de l’AFP.
Ces trois derniers mois, 232 enfants ont souffert de malnutrition aiguë sévère, et 882 de malnutrition aiguë modérée, selon l’agence des Nations unies pour l’enfance, précisant que 1.589 autre enfants se trouvaient par ailleurs dans une situation « à risque ».
Selon le site internet de l’Unicef, la malnutrition aiguë sévère s’illustre par « un enfant fragile et squelettique qui a besoin d’un traitement urgent pour survivre ».
« Les enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère ont un poids très faible pour leur taille et manifestent une sévère émaciation musculaire ».
Mme Awad a évoqué la mort récente de deux enfants en bas âge, une fillette de 34 jours et un garçon de 45 jours, « en raison d’un allaitement insuffisant, selon le médecin ».
« Les mères n’ont pas accès à une nourriture de qualité, ce qui les fragilise et fait qu’elles ne sont pas capables d’allaiter leurs enfants », a-t-elle précisé.
La petite Sahar Dofdaa, 34 jours, est décédée dimanche, après avoir été conduite par ses parents dans un hôpital de la Ghouta. Samedi, elle avait été filmée par un collaborateur de l’AFP.
Squelettique, les côtes saillantes sous sa peau translucide, elle respirait avec difficulté, elle pesait à peine plus de 1,9 kg.
La Ghouta orientale est une des quatre « zones de désescalade » instaurée en mai par les parrains internationaux des belligérants en Syrie, dans le but d’obtenir une trêve dans les combats et mettre un terme à la guerre meurtrière qui ravage le pays.
Le 23 septembre, un convoi transportant de la nourriture ainsi que des aides médicales et nutritives pour quelque 25.000 personnes était parvenu à entrer dans trois localités assiégées de la Ghouta, selon le bureau des affaires humanitaires de l’ONU.
« Mais ce n’était pas suffisant pour répondre aux besoins de tous les enfants », a souligné Mme Awad. « Les besoins humanitaires sont très importants. Ils ont besoin de nourriture de qualité, de médicaments et de provisions en nutrition thérapeutique »