Motion de soutien du Conseil d’Administration de l’Association d’Amitié France Syrie

Face aux nouvelles attaques terroristes qui viennent de frapper Istanbul le 28 juin 2016, à Dacca au Bangladesh le 1erjuillet, et à Bagdad le 3 juillet, après les attentats perpétrés en France, en Belgique et aux États-Unis et surtout en Syrie, le Conseil d’Administration de l’AFS tient à exprimer sa solidarité et son soutien aux victimes de ces attentats meurtriers, à leurs familles et à leurs proches ainsi qu’aux peuples turc, bangladais et irakien.

Le Conseil d’Administration de l’AFS condamne sans réserve ces actes barbares qu’ils soient commis en Europe et partout dans le monde.

Il rappelle que les Syriens sont victimes de tels actes depuis plus de 5 ans et qu’il faut trouver une issue à ce conflit qui ne fait qu’alimenter le terrorisme et la barbarie.

Pour trouver une issue à ce conflit il faut que les puissances internationales et régionales et les parties en guerre sortent de l’ambiguïté et la contradiction et agissent réellement dans l’intérêt du peuple syrien.

Accueil des Syriens : La France est-elle exemplaire ?

Les statistiques 2015 publiés par la Direction générale des étrangers en France (DGEF) portent à peine trace du million de réfugiés qui a franchi les portes de l’Europe cette année-là. Preuve que l’importance des migrants dans le débat public est bien inversement proportionnelle à leur présence sur leur territoire.

Seul indice d’une année hors du commun, le nombre des demandeurs d’asile déposés dans l’hexagone a crû sensiblement. Cette hausse du nombre des dossiers enregistrée s’est faite en septembre et sur le dernier semestre.

Au 31 décembre, la France comptabilisait 22% de demandeurs supplémentaires par rapport à 2014. Mais, elle plafonne à 79.100 dossiers quand l’Allemagne a enregistré

Plus de 400.000 fin novembre (Source : Eurostat) et en escompte beaucoup plus une fois le retard rattrapé. Même si elle est réduite, cette hausse est le seul indicateur concret en France de cette crise migratoire.

Enfin, la France n’a pas multiplié sa délivrance de visas d’asile. Octroyés dans le but de permettre aux futurs réfugiés de venir déposer une demande d’asile en France, ceux-ci n’ont bénéficié qu’à 1.800 Syriens et 2.286 Irakiens. La DGEF précise « qu’elle a offert d’autres voies d’entrée comme l’octroi d’autres types de visas classiques » aux Syriens.

Cependant l’administration ne dit pas lesquels, et tait les nationalités qui ont majoritairement essuyé les 358.771 refus de visas en 2015 (en hausse de 17,6% par rapport à 2014).

L’ingrat parcours des demandeurs d’asile.

D’autre part, la nouvelle loi asile en vigueur en France depuis le 1er novembre 2015, devait « simplifier la procédure », mais en fait condamne le demandeur d’asile à la clandestinité tant que l’Etat n’est pas en mesure  d’enregistrer plus rapidement.

Ainsi, un réfugié doit demander auprès d’une association un rendez-vous qu’il obtiendra quatre mois plus tard, pour être « préenregistré. En attendant, il n’est qu’un sans-papier qui n’est pas comptabilisé comme demandeur d’asile.

L’embouteillage à l’enregistrement des demandes n’a pas été supprimé mais l’a déplacé en amont, en faisant porter le poids à l’association qui dans chaque département préenregistre, délestant de la sorte les préfectures.

Depuis la mise en place de la réforme de l’asile, le travail est devenu épuisant dans les associations assurant le préenregistrement. (France Terre d’Asile  à Paris et IDF notamment). (in Le monde. 22 janvier 2015)

Nous publions in extenso une étude parue à ce sujet  sur le site de la CIMADE le 4 Décembre 2015 : http://www.lacimade.org/poles/defense-des-droits/nouvelles/4868-Accueil-des-Syriens—la-France-est-elle-exemplaire–

4 millions de réfugiés syriens

Le nombre total de réfugiés ayant fui le conflit en Syrie vers les pays voisins s’élève désormais à plus de quatre millions, confirmant que cette crise de réfugiés est la plus importante au monde depuis près d’un quart de siècle dans le cadre du mandat du HCR.