Attentat à Nice

Source : FIGAROVOX – Nice : après le temps de la cécité volontaire, réapprendre à défendre ce qui nous est précieux – Bouger les lignes.

Nous vous invitons à lire l’article de notre amie Caroline Galactéros qui rejoint l’Association France Syrie en vue de renforcer son pôle  » géopolitique et intelligence stratégique ».

Publié le par Caroline Galactéros

FIGAROVOX - Nice : après le temps de la cécité volontaire, réapprendre à défendre ce qui nous est précieux

Pleurer nos morts et ceux, touristes étrangers, qui ont chez nous perdu la vie, Oui. Se recueillir et leur rendre hommage, évidemment. Mais pour eux, pour tous ceux qui tomberont encore, passer enfin des paroles aux actes. Ouvrir les yeux en grand, prendre courage et aller au choc.

Un choc de lucidité en premier lieu.

Il ne s’agit pas d’accabler nos dirigeants. Mais sans doute doit-on les exhorter à quitter enfin les hauteurs de leurs certitudes satisfaites pour se confronter à la triste réalité. Nous ne sommes pas à bord du Titanic prêt à sombrer, regardant l’eau qui monte en état de sidération. Nous sommes la France. Nous pouvons encore redresser la barre. Il faut juste le vouloir enfin et le faire avec courage, lucidité et méthode. Des vertus qui paraissent en perdition elles aussi.

D’abord le diagnostic.

Le terrorisme islamique ne frappe pas seulement la France, pas seulement l’Europe. Il frappe le monde entier. L’Afrique a perdu plus de 20 000 personnes dans des attaques islamistes depuis 2002. La guerre est totale et globale. La problématique aussi. Comme la solution. Gageons que la présence à Moscou du secrétaire d’Etat américain Kerry marque une inflexion sérieuse dans la gestion de la crise au Moyen-Orient.

En Europe, depuis plus de 18 mois, notre pays est frappé, comme d’autres certes, mais clairement plus massivement que d’autres. Pourquoi? Car nous avons la première communauté musulmane d’Europe, qu’il s’agit elle aussi de sidérer pour la dominer et la retourner contre son pays d’accueil. Car nous menons au loin des actions militaires nombreuses et importantes, qui visent à contenir ou affaiblir certains foyers de l’islamisme conquérant. Cet activisme militaire sert malheureusement aussi de défausse à une politique étrangère brouillonne et incohérente. Une incohérence qui produit des fruits vénéneux. Nous combattons les islamistes au Mali, nous les soutenons en Syrie, nous hésitons en Libye. Nous tirons à hue et à dia. Mais nos forces armées loyales et vaillantes agissent légitimement en fonction de ces mandats politiques. Elles font des miracles avec des moyens trop comptés et sont sur tous les fronts d’une menace intérieure et extérieure dont le spectre s’étend toujours plus. Nos forces de police et de l’appareil de sécurité aussi sont courageuses, compétentes, et totalement dévouées à la protection du pays et de nos concitoyens. L’ennemi lui, observe cette posture combattante courageuse, mais mesure aussi nos ambivalences et nos soutiens contradictoires. Il sent enfin la faiblesse du politique face à l’emprise délétère d’un communautarisme que l’on n’ose plus endiguer et que l’on prend pour de la modernité politique. Alors la terreur mute. Daech, affaibli territorialement en Irak et en Syrie, donne de nouvelles consignes. «Ne venez plus ici ; Restez chez vous, et frappez chez vous. Des civils surtout».

L’emploi du véhicule comme arme avait aussi déjà été expressément conseillé par ses porte-parole. «Porter la guerre au Loin» était d’ailleurs déjà la stratégie d’Al-Qaïda, maison mère du Califat. Une preuve de plus que celui-ci n’est que la face spectaculaire d’une hydre gigantesque qui irrigue nos sociétés à divers niveaux et selon des modes de relation différents, et travaille au corps et au cœur une partie de notre jeunesse en mal de lien avec la nation. Des adolescents ou des jeunes hommes et femmes, chacun en mal d’identification à «quelque chose de plus grand que soi». Un destin commun, un faisceau de vertus et de principes de vie qui rassemble et inspire fierté et projets. C’est aussi cela qu’il faut reconstruire.

Cette terreur a de nombreux visages. Il y a ceux, de confession musulmane ou fraîchement convertis, qui reçoivent des ordres précis, des cibles et des «top départ» pour agir. Il y en a d’autres qui, chez nous ou ailleurs, «s’auto saisissent» d’un mandat de tuer et passent à l’acte sur impulsion ou opportunité, au terme d’une radicalisation – humaine ou de plus en plus souvent numérique – directe mais aussi diffuse, sans être «recrutés» sur le net ni exhortés personnellement à l’action. L’appel du djihad vient conforter, justifier leurs névroses propres, donner un sens à leur ressenti vertigineux d’une inutilité, d’un abandon, d’un égarement qui les «salit» en nos pays encore majoritairement «mécréants». Cela peut nous paraître fou, stupide, irréel. Mais ce sont des faits, aussi immatériels que concrets dans leurs tragiques conséquences. Nombre de ces djihadistes, petits délinquants ou «jeunes» plutôt intégrés, qui n’ont rien à voir avec «les damnés de la terre» auxquels nos bonnes âmes voudraient les identifier – pour les excuser ou pour s’excuser peut-être elles-mêmes de n’y rien comprendre – vivent en fait dans une schizophrénie glaçante. Ils grandissent et vivent au cœur de nos cités ou de nos campagnes, sans rien dévoiler de la rage qui les étreint, en lien avec leur voisinage, buvant, fumant, dissimulant leur dessein macabre sous un masque de normalité «laïque», fomentant ainsi leur passage à l’acte à l’abri de tout soupçon. Car ce sont des combattants, qui ont besoin de secret, d’une double vie pour propager la mort et échapper ainsi à la souillure des mécréants dans un martyr envisagé comme une échappatoire bénie.

Le pronostic ensuite. Il est très sombre si l’on persiste à ne pas mesurer la profondeur de l’emprise du mal sur notre société. Il y aura d’autres camions, d’autres voitures piégées ou folles, d’autres attaques kamikazes dans nos écoles ou nos bâtiments publics les plus symboliques. Il y aura toujours pire.

Le choc de l’action enfin.

Les symboles importent mais ne suffisent pas. Jamais. Après ce nouveau carnage il faut mettre en actes une politique ferme et sans pitié. Il faut enfin faire preuve d’autorité. Le manque de moyens? Evidemment. Il en faut plus, beaucoup plus pour traquer, déjouer et répondre à la violence qui cible notre pays. Mais les moyens ne suffiront pas. Et ce n’est pas comme on l’entend parfois, parce qu’il y a eu un nouvel attentat que les dispositifs mis en place sont inutiles! Qui peut oser par exemple dire que le dispositif Sentinelle n’a pas permis d’éviter bien d’autres attaques à Paris? Ces soldats sont lourdement protégés, armés, entraînés et très courageux. Les tueurs du Bataclan avaient soigneusement étudié et esquivé leurs positions… aucun dispositif n’est toutefois imparable et l’imagination du mal est foisonnante. Il faut en tout cas donner des ordres clairs et des règles d’engagement adaptées qui libèrent le courage et l’initiative de nos forces policières et militaires sur le territoire national. Il faut étendre le dispositif, le rendre très mobile, aléatoire et extrêmement coordonné. Il faut en finir avec les querelles territoriales des services de police et de gendarmerie, comme avec l’inhibition et cette autre schizophrénie du pouvoir qui parle de guerre, dénonce l’innommable, multiplie les déclarations martiales et se gargarise d’avoir assuré la sécurité de l’Euro, baissant immédiatement la garde en réduisant des effectifs de Sentinelle, certes comptés, de 10 000 à 7000 hommes. Sans prendre garde au message qu’il envoie ainsi à ceux qui guettent et en oubliant presque le terrifiant signal qu’a constitué le double meurtre d’un couple de policiers chez eux, à Magnanville. Il n’y a plus de limites ni de frontières à la terreur. Plus aucun tabou, plus aucune inhibition. Comment, dans un tel contexte, croire encore possible d’exorciser le mal en le niant? La guerre, que d’aucuns refusent même de nommer, est sans trêve. La France est ciblée car elle a peur. Peur de prendre des mesures répressives symboliques. Or, quel que soit le rapport de force, ce sont toujours les forces morales qui assurent la victoire.

Réapprendre à mourir pour vivre enfin. Réapprendre ce qui est précieux, ce qu’il faut aimer, le prix des idéaux, et les contraintes personnelles que les individus doivent tolérer pour pouvoir vivre pacifiquement ensemble, quelle que soit leur confession et entre confessions sur le territoire français. Nous sommes arrivés au stade terminal de la cécité volontaire, du déni de réalité, de la croyance dans le pouvoir des seuls mots, du refus de tirer les conséquences politiques d’une impuissance trop longtemps supportée voire encouragée.

Le pouvoir qui prendra la sécurité des Français en main dans quelques mois aura le devoir d’oser l’impopularité, d’affronter pressions et controverses et de prendre des mesures radicales pour protéger nos concitoyens et rétablir sans équivoque ni angélisme une claire autorité de l’Etat au service des principes et valeurs incarnés par notre nation. Celui qui est encore en place pourrait, devrait engager ce processus douloureux indispensable et assumer pleinement ses erreurs et ses défaillances. Il le doit aux Français de nouveau pris pour cibles.

A la guerre comme en amour, la peur n’évite pas le danger. Il faut assumer ce que l’on est, ce que l’on veut être. On peut résister à la tentation ou y succomber, mais en connaissance de cause. Aucune liberté ne vaut sans responsabilité.

La folie meurtrière et barbare a encore frappé

La folie meurtrière et barbare a encore frappé et, à n’en point douter, frappera encore malheureusement.
Ce sont, cette fois-ci, des niçois et des vacanciers de toute nationalité, sur la promenade des Anglais, après avoir assisté au feu d’artifice du 14 juillet qui ont sauvagement été assassinés.
Les membres du Conseil d’Administration et l’ensemble des adhérents de l’Association d’Amitié France-Syrie présentent leurs sincères condoléances aux familles touchées par ce drame en s’associant à leur douleur indicible.
Cette violence sans fin ne s’arrêtera que lorsque les puissances internationales de concert avec les puissances régionales au Moyen-Orient se mettront autour d’une table avec tous les acteurs de ces crises pour ouvrir un dialogue en vue d’entrer dans une logique de paix se substituant à la logique de guerre qui ne mène qu’à toujours plus de violence, de destructions et de malheurs.

La bataille de Raqqa.

La course pour Raqqa et le grand échec des Sunnites en Syrie

Publié le par Caroline Galactéros

Carte de la Guerre civile syrienne avec notamment les batailles de Manjib (au Nord-Est d'Alep) et de Tabqa (à la pointe Sud du lac Assad).

Carte de la Guerre civile syrienne avec notamment les batailles de Manjib (au Nord-Est d’Alep) et de Tabqa (à la pointe Sud du lac Assad).

 

Les choses bougent rapidement en Syrie alors que les deux coalitions principales, derrière les Etats-Unis et la Russie, commencent à envisager une avancée vers Raqqa, siège syrien de l’Etat islamique. En quelques mois, force est de constater que c’est surtout du côté occidental que les cartes ont été rebattues en s’appuyant désormais principalement sur les forces kurdes largement majoritaires au sein du Front Démocratique Syrien (FDS) et non plus sur les « rebelles modérés », formule généreuse pour décrire le vaste camaïeu de vert foncé que forme le camp islamiste sunnite en Syrie, appuyé par le Qatar, l’Arabie Saoudite et la Turquie. Dans le nouveau grand jeu syrien, les Sunnites parraissent les grands perdants.

Quelques points factuels.

Du côté du régime syrien, l’Iran, son principal soutien au sol, augmente considérablement son aide. Désormais, ce n’est plus seulement la Force Al-Qods – le corps d’élite des Gardiens de la Révolution – qui intervient en Syrie, mais également les troupes régulières de l’Armée iranienne, commandées en Syrie par le Général Mohsen Ridaii. Parmi les diverses forces iraniennes et les brigades chiites venus d’Irak, du Liban, d’Afghanistan et du Pakistan, cette force de soutien à l’armée régulière syrienne compterait près de 80 000 hommes répartis sur les différents théâtres d’opération. Les enjeux sont en effet de taille pour le régime de Bachar el-Assad :

  • Le régime est attaqué au Nord, notamment à Alep, par le Front Al-Nosra, branche d’Al-Qaïda en Syrie, qui dispose par de savantes entourloupes, des armes fournies par les Américains et les puissances sunnites aux « rebelles modérés ». L’avenir de la bataille d’Alep, capitale économique du pays – et seconde grande ville, avec Idleb, sur laquelle misent les rebelles sunnites – sera probablement un tournant de la guerre. Si la ville d’Alep a largement été libérée par l’Armée syrienne, de sorte à couper notamment l’accès à la Turquie par le Nord pour les rebelles, le Front Al-Nosra poursuit sans trève ses offensives tout autour de la ville, infligeant des pertes au régime. Néanmoins, Bachar el Assad pourrait prendre l’avantage car les Américains semblent de plus en plus conscients du nouveau rapport de force qui s’établit en faveur de Damas au détriment du camp des“ rebelles”, désormais clairement dominé par Al-Qaïda. Ainsi, Le Figaro reprend la déclaration duministère russe des Affaires étrangères selon laquelle « le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le secrétaire d’Etat américain John Kerry ont évoqué ce mercredi au téléphone la nécessité « d’actions communes décisives » contre le Front Al-Nosra. La discussion concernait la situation en Syrie, plus particulièrement le besoin d’actions communes décisives contre le Front Al-Nosra, comme la partie russe l’a constamment proposé». En soi, il n’y a là rien d’étonnant. Si les Etats-Unis et les Occidentaux ont eu au départ des relations très troubles avec le Front Al-Nosra, Washington considère depuis quelques temps officiellement l’officine d’Al-Qaïda comme un groupe terroriste, d’ailleurs exclu du « cessez-le-feu » conclu à la toute fin du mois de février 2016. En revanche, envisager une collaboration avec Moscou (une campagne commune de frappes aériennes avait d’ailleurs été proposée pour le 25 mai par Vladimir Poutine, essuyant une nouvelle fin de non recevoir américaine) reviendrait à admettre pour Washington la nécessité d’envisager des actions renforçant le pouvoir de Damas. La position américaine, volontairement encore très floue pour entretenir un certain chaos et préserver les apparences, a dans les faits sensiblement évolué sous la pression constante de Moscou.
  • Le régime a libéré, fin mars 2016, la cité antique de Palmyre au cœur du désert syrien, comptant bien poursuivre son avancée vers l’Est (région où les exploitations pétrolières sont nombreuses) pour rejoindre finalement Deir ez-Zor, ville du régime assiégée par l’Etat islamique depuis le début du conflit. Une reprise de cette large zone vers l’Est couperait largement les liaisons de l’Etat islamique entre la Syrie et l’Irak et montrerait la capacité de Bachar el-Assad à sortir de la « Syrie utile » à l’Ouest pour contrôler une partie de l’immensité désertique sunnite, loin des côtes. Néanmoins, cette avancée vers l’Est marque le pas. Entre Palmyre, deux points stratégiques restent à « reprendre » : Arak d’abord, puis As-Sukhnah. Gênée notamment par les champs de mines laissés par Daech, l’armée syrienne piétine devant Arak. Les prochaines semaines diront si le régime parvient à avancer vers Deir ez-Zor.
  • Mais aujourd’hui, d’après le correspondant à Beyrouth de RFI, c’est directement vers Raqqa que l’Armée syrienne a lancé une offensive. Dans un premier temps, Damas compte reprendre la ville intermédiaire de Tabqa, près du lac artificiel d’El-Assad situé sur l’Euphrate. C’est d’ailleurs le barrage de Tabqa qui a permis la création de ce lac dans les années 1970 avec l’aide des Soviétiques. Pour l’Armée syrienne, cette ville est essentielle : en plus de comporter un aéroport, elle se situe sur la route qui relie Raqqa à Alep. Si l’Armée syrienne s’emparaît de Tabqa, le fief de l’Etat islamique aurait beaucoup de mal à rejoindre la frontière turque par laquelle transitent armes, djihadistes et pétrole. Paul Khalifeh explique ainsi que « l’armée syrienne est appuyée, dans cette offensive, par les unités d’élite appelées les « aigles du désert », entraînées par les Russes, et qui ont joué un rôle important dans la reconquête de Palmyre, en mars dernier (…) Cette bataille avait fait 700 morts dans les rangs de la garnison, dont des centaines de soldats massacrés après la chute de l’aéroport. En prévision de cette bataille, planifiée depuis longtemps, l’armée syrienne avait pris le contrôle des hauteurs surplombant les vastes espaces désertiques menant jusqu’à Tabqa ». Si l’Etat syrien est aujourd’hui poussé à accélérer la cadence de ses opérations, c’est aussi pour réagir à l’offensive du Front démocratique syrien (FDS) dominé par les Kurdes et soutenu par les Américains et qui tentent eux aussi d’avancer vers le Sud pour rejoindre en premier le lac El-Assad. Ce mouvement est toutefois ralenti par leurs difficulté pour reprendre la ville de Manbij au Nord (nous y revenons dans le paragraphe suivant). A l’heure où j’écris ces lignes, le quotidien L’Orient le Jour révèle que l’armée syrienne serait à 30 kilomètres de l’aéroport proche de Tabqa et à 24 km du lac El-Assad (Tabqa étant à une cinquantaine de km à l’Ouest de Raqqa).

Le Front démocratique syrien avance vers le Sud depuis plusieurs mois, mais le mouvement semble bien s’accélérer. Une difficulté considérable attend néanmoins le camp américain : les FDS sont très largement composés des forces YPG kurdes, branche armée du parti kurde PYD partisan d’une Syrie fédérale au sein de laquelle les trois cantons kurdes de Djézireh, d’Afrin, de Kobané disposeraient d’une très large autonomie, sur le modèle du Kurdistan irakien, et seraient réunis sous l’entité de « Rojava ». Le PYD contrôle déjà très largement ces trois cantons et ne souhaite aucunement déborder dans ses offensives au Sud vers des zones non peuplées par les Kurdes. Même s’ils le souhaitaient, poussés par les Américains, la chose serait malaisée dans la mesure où les guerres de contre-insurrection se font lentement avec le soutien progressif des populations civiles (cf. les thèses du stratège français David Galula). Or, les populations civiles sunnites ne souhaitent pas être libérées par des Kurdes ! En particulier à Raqqa, grande ville sunnite, les Kurdes se heurteraient à un fort ressentiment de la population locale, ce qui rendrait très difficile le contrôle de cette ville où, en réaction, les djihadistes pourraient compter sur un soutien beaucoup plus fort. Les Américains poussent au développement du rôle des Arabes et des Syriaques au sein des FDS, mais le rapport de force en faveur des Kurdes demeure largement inchangé. En témoigne les combats à l’Ouest de Kobané, dans cette bande de terre entre Alep et la frontière turque encore contrôlée par l’Etat islamique, créant une enclave entre les deux cantons kurdes d’Afrin et de Kobané. Evidemment, les Kurdes souhaiteraient reprendre ce territoire pour relier enfin ces deux territoires et constituer le grand Rojava (Kobané et Djézireh sont déjà reliés) tout le long de la frontière turque. Mais dans cette enclave entre les deux territoires kurdes, la population est majoritairement sunnite et turkmène, ce qui limite l’avancée des FDS. Les Américains ont promis que, pour cette offensive-ci, les FDS seront davantage composées d’Arabes que de Kurdes, mais Ankara et la population civile restent sceptiques à raison. Si les Kurdes en général ne souhaitent pas contrôler de territoire non-kurde, celui-ci a un statut stratégique très différent : les YPG kurdes qui dominent globalement les FDS accepteront-ils de ne pas contrôler un territoire qui les intéresse particulièrement et pour lequel ils ont consenti de grands sacrifices depuis le début de la guerre civile ? En même temps, les FDS ont tout intérêt à occuper ce territoire qui priverait Daech de tout accès à la frontière turque, notamment si les FDS reprennent les villes de Manbij et de Jarabulus, toutes deux encore aux mains des islamistes. Manbij est aujourd’hui complètement encerclée, mais les djihadistes de l’Etat islamique font preuve d’une résistance particulièrement forte. On s’attend néanmoins à ce la ville tombe sous peu. Quant à l’avancée vers Raqqa, le problème posé sera le même : plus les FDS iront au sud, plus les populations civiles seront hostiles aux Kurdes et risqueront de soutenir les djihadistes. Problème insoluble, car ce sont les Kurdes qui se battent le mieux contre l’Etat islamique !

Les Kurdes de Syrie et les Américains ne sont donc pas tout à fait sur la même ligne, d’autant que les premiers désapprouvent le jeu des seconds avec les « rebelles » islamistes dans les provinces d’Idleb et d’Alep. Nous avions écrit un article sur cet épisode grotesque et cynique il y a quelques semaines, quand on a vu un groupe rebelle islamiste, Fursan al-Haq, soutenu activement par la CIA affronter près d’Alep les FDS soutenu par les Kurdes. TTU – lettre d’informations stratégiques et de défense – est allé encore plus loin en révélant récemment que, « alors que le Congrès américain avait interdit toute aide en matériel à ce groupe en décembre 2014, la découverte que la moitié des missiles TOW aient été trouvés en possession du Front Al-Nosra, lié à Al-Qaida, laissait supposer que la CIA avait poursuivi sa coopération avec ce groupe pour tenir en échec l’offensive russe ». Dans le même ordre d’idée, L’Orient le Jourrévèle que « 3 000 tonnes d’armes et de munitions auraient été livrées depuis le mois de décembre 2015 (par les Américains aux rebelles islamistes, ndlr). Un premier cargo serait parti de Bulgarie le 5 décembre pour Constanza, en Roumanie, puis arrivé à Aqaba dix jours plus tard avec à son bord 81 containers, dont 994 tonnes de mitrailleuses AK-47 et PKM mais aussi de calibres 12,7 mm et 14,5 mm pour véhicules, ainsi que 864 tonnes de missiles antichars russes Fagot et Factoria, et de lance-roquettes RPG-7, destinés à être acheminés par la route jusqu’en Syrie en traversant le territoire jordanien. Un second cargo aurait quitté la Bulgarie le 28 mars avec à son bord 2 007 tonnes d’armements et 162 tonnes d’explosifs. Une opération dont le manque de discrétion frise la caricature, puisque l’achat de ces matériels à la Bulgarie et leur transport par des sociétés américaines avaient fait l’objet d’un appel d’offres publié sur le site FedBizGov.org en septembre dernier ! ». TTU estime finalement que, « après avoir échoué à monter une armée de volontaires syriens luttant à la fois contre les forces loyalistes et djihadistes, le Pentagone a perdu la fidélité du YPG kurde rallié à Moscou ». Nous avions consacré un dossier entier à la question kurde pour montrer à quel point ceux-ci étaient historiquement proches des Russes et faisaient l’objet de toute leur sollicitude. Le PYD kurde est en effet la branche syrienne du PKK turc, soutenu par Moscou pour entraver les actions d’Ankara. Mais ce n’est pas tout : à quelques rares exceptions près, les Kurdes syriens et le régime de Damas ne sont en rien ennemis, voire sont parfois tactiquement alliés. Un positionnement kurde qui est donc très éloigné de la position américaine de départ et qui est également très rarement évoqué dans les médias.

C’est précisément à cette aune que deux grands enseignements se dégagent :

  • Moscou n’a jamais eu autant de cartes en main pour imposer sa place sur l’échiquier géostratégique en Syrie. Non seulement la Fédération de Russie soutient l’axe chiite qui pourrait très progressivement avancer à Alep, vers Raqqa et Deir ez-Zor, mais elle exerce également une influence considérable auprès des Kurdes en jouant des différends entre ces derniers et les Américains, mis en défaut par leur attitude ambigüe entre les Forces démocratiques syriennes et ce qui reste de « rebelles ».
  • C’est le second enseignement des dernières évolutions du conflit syrien : les puissances sunnites n’ont jamais été aussi affaiblies. Le Qatar, la Turquie et l’Arabie Saoudite avaient dépensé force d’argent et d’énergie pour cacher aux Occidentaux la véritable nature des « rebelles modérés ». Acculés par les forces du régime, les rebelles apparaissent aujourd’hui pour ce qu’ils sont : des djihadistes tenus sur le terrain par le Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda, dont même les Etats-Unis sont obligés de s’éloigner peu à peu pour ne pas aggraver leur sort en révélant davantage encore leur jeu d’alliance avec ceux qui firent tomber les tours du World Trade Center en 2001. Duplicité et cynisme s’accommodent mal de la transparence médiatique…

Des rebelles islamistes coupables de « crimes de guerre » en Syrie.

Des rebelles islamistes coupables de « crimes de guerre » en Syrie, selon Amnesty

Le Monde.fr avec AFP | 05.07.2016 à 04h13 • Mis à jour le 05.07.2016 à 09h00

Amnesty International a accusé mardi 5 juillet des groupes rebelles islamistes en Syrie d’« exécutions sommaires et de torture » appelant la communauté internationale à retirer tout soutien aux mouvements responsables de crimes de guerre. L’organisation de défense des droits de l’homme sise à Londres pointe du doigt des milices dans les provinces d’Alep (Nord) et d’Idleb (Nord-Ouest). Certaines « auraient le soutien du Qatar, de l’Arabie saoudite, de la Turquie et des Etats-Unis », insiste l’ONG.

Lire aussi :   En Syrie, comprendre qui soutient qui en deux clics

L’organisme estime ainsi dans un nouveau rapport que ces groupes armés ont aujourd’hui « le champ libre pour commettre en toute impunité des crimes de guerre et d’autres violations du droit humanitaire international ». Amnesty cite les formations Noureddine Zinki, le Front Al-Chamia et la Division-16, qui font tous trois partie de la coalition islamiste Fatah Halab (« la conquête d’Alep »), mais aussi la puissante milice salafiste Ahrar Al-Cham, soutenu par Riyad, ainsi que les djihadistes du Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaida.

Déclenchée en 2011, la révolte contre le régime de Bachar Al-Assad s’est transformée en guerre dévastatrice, dans laquelle sont impliqués des acteurs régionaux et internationaux. Elle a fait plus de 280 000 morts et des millions de déplacés.

« Peur constante »

Le rapport d’Amnesty recense « 24 cas d’enlèvements par des groupes armés entre 2012 et 2016 », ciblant notamment « des militants pacifiques ou même des enfants », ainsi que des minorités religieuses. « Beaucoup de civils vivent dans la peur constante d’être enlevés s’ils critiquent la conduite des groupes armés, ou s’ils ne respectent pas les règles strictes qu’ils leur imposent. »

 Selon l’ONG, entre 2014 et 2015, cinq personnes affirment avoir été torturées par Noureddine Zinki et le Front Al-Nosra. L’organisme pointe par ailleurs les exécutions sommaires conduites par la branche syrienne d’Al-Qaida, le Front Al-Chamia, et les puissants tribunaux islamistes qui leur sont affiliés et rendent justice en vertu de la charia, la loi islamique.

« Parmi ceux qui ont été tués, on compte des civils – notamment un adolescent de 17 ans accusé d’être gay et une femme accusée d’adultère. »

Amnesty en appelle aux pays du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS), notamment les Etats-Unis, le Qatar, la Turquie et l’Arabie saoudite, pour « cesser tout transfert d’armes ou tout autre soutien aux groupes impliqués dans des crimes de guerre ou d’autres violations flagrantes ».

 

Motion de soutien du Conseil d’Administration de l’Association d’Amitié France Syrie

Face aux nouvelles attaques terroristes qui viennent de frapper Istanbul le 28 juin 2016, à Dacca au Bangladesh le 1erjuillet, et à Bagdad le 3 juillet, après les attentats perpétrés en France, en Belgique et aux États-Unis et surtout en Syrie, le Conseil d’Administration de l’AFS tient à exprimer sa solidarité et son soutien aux victimes de ces attentats meurtriers, à leurs familles et à leurs proches ainsi qu’aux peuples turc, bangladais et irakien.

Le Conseil d’Administration de l’AFS condamne sans réserve ces actes barbares qu’ils soient commis en Europe et partout dans le monde.

Il rappelle que les Syriens sont victimes de tels actes depuis plus de 5 ans et qu’il faut trouver une issue à ce conflit qui ne fait qu’alimenter le terrorisme et la barbarie.

Pour trouver une issue à ce conflit il faut que les puissances internationales et régionales et les parties en guerre sortent de l’ambiguïté et la contradiction et agissent réellement dans l’intérêt du peuple syrien.

un chrétien réveille les musulmans pendant le ramadan

michel-ayoub-reveille-les-musulmans-pour-la-collation-d-avant-l-aube-a-acre-le-16-juin-2016_5619977Acre (Israël) – Michel Ayoub commence son tapage à 02H00 du matin en faisant résonner son tambourin dans les ruelles pavées d’Acre pour réveiller les musulmans qui observent le ramadan. 

Par AFP , publié le , mis à jour à

Michel Ayoub est « messaharati« : il perpétue à Acre, dans le nord d’Israël, la tradition qui consiste pendant le mois sacré de jeûne à réveiller les musulmans pour une collation avant le lever du soleil.

Mais Michel Ayoub n’est pas un « messaharati » comme les autres: il est catholique.

 Tous les jours, bien avant l’aube, cet Arabe israélien de 39 ans, carreleur et plâtrier de profession, entame sa tournée dans la Vieille ville d’Acre, joyau patrimonial sur la Méditerranée.

Revêtu d’une tenue traditionnelle levantine, Michel Ayoub rompt de sa voix ample et du battement de son tambourin le silence des venelles séculaires, décorées des lumières du ramadan. Sur son passage, les fenêtres s’allument les unes après les autres.

 « O, vous qui dormez, il existe un Dieu éternel« , chante-t-il. Keffieh jeté sur les épaules, saroual beige tenu à la taille par une large ceinture brodée, gilet damascène et turban noir et blanc sur la tête, il improvise des appels pour « un réveil en douceur« .

Des habitants somnolents passent la tête par la croisée pour le saluer et lui signaler qu’ils ont bien entendu l’appel et vont préparer le « souhour« , le repas d’avant l’aube pendant le ramadan. Durant les 29 ou 30 jours que dure le jeûne, les musulmans ne peuvent ni manger ni boire du lever au coucher du soleil.

La tradition du « messaharati« , toujours largement observée dans le monde musulman, avait disparu à Acre et c’est Michel qui, il y a 13 ans, a eu l’idée de faire vibrer de nouveau le tambourin dans la Vieille ville. C’était sa façon à lui d’entretenir l’héritage transmis par son grand-père.

– ‘Une même famille’ –

Ce fervent catholique écoutait, dit-il, « la lecture du Coran tous les vendredis » au moment de la grande prière musulmane. La coexistence, le respect et la connaissance des autres religions, « on a grandi avec« , poursuit-il.

Acre est légataire de siècles d’histoire. Habitée sans discontinuer depuis l’époque phénicienne, elle fut au Moyen Âge le principal port du royaume croisé de Jérusalem, puis une importante citadelle ottomane. La Vieille ville fortifiée, avec ses remparts, ses mosquées, ses bains, est inscrite au patrimoine mondial de l’humanité.

La population d’environ 50.000 âmes comprend des juifs, des musulmans, des chrétiens et des bahaïs. Près du tiers des habitants sont Arabes, dans leur majorité musulmans.

Michel Ayoub affirme « ne faire que son devoir en aidant nos frères musulmans qui s’infligent la faim et soif » pendant le ramadan.

« Nous sommes une même famille. Il n’y a qu’un seul Dieu et il n’y a pas de différence entre les chrétiens et les musulmans« , dit ce descendant de Palestiniens restés sur leur terre à la création d’Israël en 1948. Aujourd’hui, ces chrétiens et musulmans qui sont citoyens israéliens mais se présentent généralement comme Palestiniens, sont 1,4 million et représentent 17,5% de la population d’Israël.

Sabra Aker a « grandi avec les réveils de Michel Ayoub pendant le ramadan« . « Si un jour il ne vient plus, on est perdu« , avoue cette jeune fille de 19 ans depuis la fenêtre de sa maison.

Au beau milieu de la nuit, Safia Sawaïd, 36 ans, sort pour se prendre en photo avec ses fillettes et Michel Ayoub dans son costume. « C’est impressionant de voir quelqu’un d’aussi attaché à notre culture et à nos traditions, j’espère qu’il continuera à venir tous les ans« , dit-elle.

Pour perpétuer la coutume, Michel Ayoub a pris sous son aile Ahmed al-Rihaoui, 12 ans, qui l’accompagne dans ses tournées nocturnes, seroual et gilet noirs sur une chemise d’un blanc éclatant assorti à son turban. « C’est un messaharati prometteur, il est très doué« , assure Michel Ayoub.

Réfugiés syriens

Alors que la Syrie entre dans sa sixième année de guerre, les réfugiés continuent de fuir et de risquer leur vie en quête de protection et de sécurité. Pourtant, malgré la gravité de la situation, l’aide apportée par la communauté internationale reste insuffisante face à l’ampleur de cette tragédie humaine.

« La Syrie est confrontée à la plus grande crise humanitaire de notre temps, faisant des milliers de victimes. Le monde entier devrait se mobiliser pour leur venir en aide. » a déclaré le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi.

Que fait le HCR pour aider ces populations vulnérables?

Depuis 5 ans, le HCR est sur le terrain pour apporter une aide vitale à des milliers de personnes. Les équipes distribuent des produits de première nécessité : de l’eau, de la nourriture, des médicaments, des couvertures et des vêtements chauds ainsi que des produits d’hygiène pour les familles.

Le HCR soutient aussi financièrement les réfugiés pour les aider à se loger, à accéder aux soins médicaux et à se chauffer pendant l’hiver. Cette aide financière permet également à des milliers d’enfants de pouvoir aller à l’école.

En améliorant les conditions de vie des personnes réfugiées dans la région, le HCR contribue aussi à la lutte contre les réseaux criminels des passeurs.

Pour permettre au HCR de poursuivre ses actions en faveur des plus vulnérables, il a besoin de votre soutien.

Votre don peut faire une réelle différence.  CLIQUER

Attentat à Orlando

 We stand with Orlando

We stand with Orlando

 

 

L’Association d’Amitié France-Syrie tient à exprimer sa solidarité et son soutien aux victimes, à leurs familles et à leurs proches. de cet odieux attentat meurtrier à Orlando,

Nous proposons à nos adhérents de se recueillir et de respecter une minute de silence.

 

LE TRAFIC D’ANTIQUITÉS AU MOYEN-ORIENT : DU NETTOYAGE CULTUREL AU FINANCEMENT DU TERRORISME INTERNATIONAL

ARTICLE PUBLIÉ LE 07/06/2016
Par Claude-Henry Dinand
Sources: Les clés du Moyen-Orient.

Carte du trafic des antiquités.
(source : ISW – UNESCO)
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Aujourd’hui, le trafic d’oeuvres d’art est considéré comme une menace réelle pour la sécurité internationale, en se classant au quatrième rang des crimes transnationaux selon Interpol (1) et au troisième rang des flux illicites en terme volumes, derrière la drogue et les armes, selon le Department of Justice (DOJ) américain (2). En effet, « les vols de tableaux et d’oeuvres d’art constituent des éléments importants dans l’industrie du crime (3) » et du terrorisme international. Des cités antiques de Nimrud et Hatra en Irak à celle de Palmyre en Syrie, le Moyen-Orient s’enfonce un peu plus chaque jour dans un chaos d’actes conduisant à la destruction progressive de « l’âme d’une région, le berceau d’une civilisation (4) ». Alors que les troupes de Daech se sont implantées au cours de ces derniers mois en Libye dans la région de Syrte, les chiffres d’avril 2016 feraient état, au Levant, de pas moins de 400 sites pillés (5) et de plus de 100 000 objets culturels de très grande valeur qui seraient désormais sous le contrôle de l’État islamique (6).
De l’émergence de la menace à l’économie de guerre

Depuis la fin de la Guerre Froide, le trafic d’oeuvres d’art a connu un essor important dans un contexte d’accélération de la mondialisation et de multiplication des conflits armés, en particulier dans la Corne de l’Afrique et au Moyen-Orient (7). En parallèle à cela, l’intérêt des collectionneurs pour les antiquités provenant du Moyen-Orient s’est progressivement accru dans la mesure où ces objets sont porteurs de l’Histoire des trois religions monothéistes de l’Humanité (8). Ainsi, dans un contexte de conflits religieux et d’instabilités politiques, de nombreux pays du Moyen-Orient comme l’Égypte, le Liban, la Turquie, l’Irak et la Syrie ont rencontré de nombreuses difficultés à assurer la protection et la préservation de leur patrimoine culturel (9). En effet, ces facteurs de déstabilisation des États du Moyen-Orient ont favorisé l’implantation et le développement de groupes de combattants terroristes qui se sont progressivement impliqués dans le pillage et le recel d’antiquités dans l’optique de servir leurs intérêts idéologiques (10). Ainsi, le Moyen-Orient dans les années 1990 se caractérise par une recrudescence de ce phénomène de pillages sauvages et anonymes comme tendent à le démontrer de nombreuses études et enquêtes menées sur des sites, comme celle de Christopher H. Roosevelt et Christina Luke sur les actes de pillage commis sur le site funéraire de Lydia en Turquie dans les années 1990 (11).

Pourtant, si ce phénomène de pillages gangrène l’ensemble des pays du Moyen-Orient de l’Égypte à l’Afghanistan, certains d’entre eux sont davantage touchés par les fouilles et exportations illégales d’antiquités en raison de la cohabitation de réseaux criminels et de dirigeants politiques corrompus sur leur territoire. Ainsi, en dépit de la loi du 14 septembre 1974 interdisant l’exportation d’antiquités du territoire national (12), l’Irak, sous le régime de Saddam Hussein, s’est peu à peu enfoncé dans le cercle vicieux de la contrebande d’antiquités au tournant des années 1980-1990 favorisant le développement d’une véritable « économie de guerre (13) » au profit des groupes armés pour mener notamment des actions terroristes. Au cours de la Guerre du Golfe (1990-1991) en Irak, plus de 4000 objets d’art et antiquités (14) auraient ainsi été dérobés puis revendus pour financer les activités criminelles et terroristes de la « nébuleuse » (15) des groupes armés présents sur ce territoire. Par la suite, l’intervention américaine en 2003 a contribué à l’accroissement de ce phénomène avec environ 15 000 antiquités assyriennes du patrimoine irakien qui auraient été dérobées dans des musées (16) ou déterrées sur des sites archéologiques nationaux (17). Dans ce contexte, ces simples vestiges du passé du Croissant fertile ont progressivement été destitués de leur fonction d’héritage culturel pour devenir ces « antiquités du sang » (18), véritable source de profit (19) au service des intérêts et projets d’attentats (20) des groupes terroristes (21) sunnites et chiites basés en Irak (22).

Or, suite à la propagation de la vague des printemps arabes et la montée des manifestations contre le régime de Bachar el-Assad en 2011 (23), ce phénomène s’est amplifié et diffusé en Syrie (24), berceau des cultures anciennes et foyer d’antiquités et sites archéologiques dont plusieurs sont classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ainsi, la Syrie est devenue progressivement le nouveau terrain de jeu des groupes djihadistes qui ont saisi l’opportunité du chaos syrien pour financer leurs activités antérieures en Irak. Par la suite, la proclamation du califat de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) en juin 2014 (25) a achevé ce processus de démocratisation du pillage d’antiquités à grande échelle en faisant de la Syrie un supermarché d’oeuvres archéologiques en libre-service à ciel ouvert (26). Dans ce bourbier syrien, chacun cherche à tirer profit de ce patrimoine culturel en danger avec d’une part des populations en détresse cherchant à survivre (27) en monnayant le fruit de leurs trouvailles et d’autre part les factions armées des groupes islamistes et des combattants de l’Armée Syrienne Libre qui exploiteraient ce commerce d’antiquités pour financer leurs « recrutement et armement » (28) au premier rang desquelles figurent les milices de Daech. Ainsi, aujourd’hui 4500 sites archéologiques seraient sous contrôle de l’État islamique sur l’ensemble de son territoire au Moyen-Orient partagé en l’Irak et la Syrie (29) dont environ la moitié 2000 sites en Irak (30).

Du nettoyage culturel à l’industrialisation par Daech

Considérées comme de véritables « crimes de guerre » (31) par les instances internationales, au premier rang desquels l’UNESCO, ces pillages passent par des réseaux divers et complexes plus ou moins organisés. Toutefois, depuis son instauration en tant que Califat sur un modèle de structure étatique, Daech a progressivement fait passer cette pratique ancestrale « de l’artisanat au pillage organisé » (32). En effet, en dépit d’une propagande médiatique redoutable (33) pour diffuser l’image d’un « nettoyage culturel » (34) radical contre toute forme d’art pré-islamique, les activités de Daech et des autres groupes armés en la matière relèvent d’une autre réalité (35). Ainsi, alors que le pillage et la contrebande d’antiquités remporteraient selon plusieurs sources (36) 150 à 200 millions de dollars par an à l’État islamique, celui-ci aurait procédé à une véritable « industrialisation » (37) de ce trafic, notamment par l’utilisation d’outils d’extraction sophistiqués (38). Dans ce contexte, l’organisation islamiste jouerait le rôle d’intermédiaire (39) en coordonnant de façon drastique (40) ce business, par le biais de sa division des antiquités (41) composée d’équipes de contremaîtres en charge du recrutement en masse et l’encadrement de pilleurs parmi les populations locales ou venus d’Irak pour faire bénéficier l’État islamique de leurs compétences en matière de fouilles archéologiques (42), de la délivrance de permis de fouilles certifiés par l’Organisation État islamique (43) et du prélèvement de taxes allant de 20% et 50% sur les objets découverts (44). Enfin, Daech disposerait d’équipes d’archéologues chevronnés (45) afin de procéder, en amont de leur exportation, à l’expertise des pièces et objets trouvés sur les sites archéologiques ou dérobés dans les musées.

Par ailleurs, en parallèle aux actes commis sur les territoires contrôlés par l’État islamique, d’autres réseaux de pilleurs seraient également aujourd’hui en action sur le reste de l’Irak et de la Syrie. Ainsi, entre les pilleurs issus des populations locales qui prospectent hors de la zone d’influence de Daech (46), ceux à la solde des forces de l’opposition (47) ou du régime syrien de Bachar El-Assad (48) ou encore ceux directement commandités par les collectionneurs eux-mêmes (49), l’Irak et la Syrie sont aujourd’hui en proie à un vol massif de leur identité culturelle et historique par l’ensemble des protagonistes (50) impliqués dans les conflits armés de cette région. En effet, à l’issue de leur extraction par des archéologues amateurs ou chevronnés, les antiquités sont ensuite acheminées par étapes vers l’Europe, les États-Unis ou encore l’Asie en transitant par des pays riverains des territoires occupés par l’État islamique à l’Ouest de la Syrie comme le Liban, la Turquie ou encore la Jordanie (51), ou à l’Est de l’Irak par les pays du Golfe arabo-persique (52).

Ainsi, si les pays riverains des zones d’affrontement avec les troupes de l’État islamique devraient appliquer un contrôle accru de leurs frontières en enregistrant et photographiant les objets antiques, bon nombre d’entre eux occupent en réalité le statut de zone de transit pour ces antiquités dérobées sur des sites irakiens ou syriens. Dans ce contexte, des réseaux transnationaux de trafiquants s’organisent à la frontière occidentale de la Syrie entre Alep et Gaziantep (Turquie) au Nord (53) et entre Homs et Balbeek (Liban) au Sud (54) où les passeurs d’antiquités profitent de la porosité des frontières (55). Dans ces villes de l’autre côté de la frontière syrienne, un véritable commerce d’antiquités s’organise avec de nombreux réfugiés syriens qui monnayent, souvent pour des sommes en deça de leur valeur archéologique (56), les pièces et antiquités récupérées lors de leurs fouilles illégales (57) auprès de marchands et antiquaires locaux (58). Si une partie de ces pièces est revendue sur place à de riches familles, des collectionneurs locaux ou encore de riches touristes (59), la plupart sont réexpédiées vers l’Europe et les Etats-Unis (60) accompagnées de faux certificats d’authenticité en vue d’être vendus à des collectionneurs fortunés (61).

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Carte du trafic des antiquités
(source : ISW – UNESCO)

Des réseaux transnationaux à l’impuissance de la communauté internationale

Sur un marché de l’art qui représente pas moins de 51 milliards d’euros en 2014 (62), le trafic d’antiquités est en plein essor en raison des exportations clandestines de ces antiquités irakiennes et syriennes qui envahissent les marchés des continents américain et européen et des monarchies pétrolières (63). En effet, une fois les faux documents et certificats dissimulant leur origine frauduleuse délivrés, ces antiquités sont envoyées vers des pays aux législations souples et aux conditions d’entrée des antiquités et pièces archéologiques moins strictes (64). À l’issue de ce transfert, ces antiquités sont, le plus souvent, stockées dans des ports francs (65), zones de transit de marchandises exemptées de droits de douane, de TVA d’importation et de paiement de cautions dans l’optique d’en faire disparaître l’existence et l’origine illégale du pillage en temps de conflit armé. En effet, outre ces facilités tarifaires et fiscales, les antiquités bénéficient de conditions de stockage idéales en matière de sécurité et confidentialité afin de disparaître de la circulation pour une période pouvant aller de cinq à dix ans (66) avant de ressurgir pour être écoulées sur le marché de l’art dans des capitales mondiales du commerce de l’art lors d’une vente aux enchères ou une succession (67) à la manière des antiquités volées au musée du Caire pendant la révolution arabe (68).

Toute une série d’acteurs extérieurs est ainsi impliquée directement ou indirectement (69), participant à la revente ou au recel de ces antiquités en provenance de sites archéologiques au Moyen-Orient. Ainsi, grâce aux moyens numériques (70), acheteurs et collectionneurs du monde entier disposent d’un accès libre à l’ensemble de ces antiquités circulant sur le marché de l’art qui se retrouvent dans des galeries d’art ou des salles de ventes aux enchères prestigieuses (71). Or, « si les maisons de vente aux enchères ont l’obligation de préciser l’historique de l’objet d’art proposé, des incohérences sont souvent constatées entre les descriptifs des objets et les certifications qui leur sont associées (72). »

Pourtant, face à cette menace croissante à l’encontre de ce patrimoine culturel faisant partie de l’identité des populations de l’Irak et de la Syrie (73) de nombreux acteurs se sont élevés en rempart à ces actes pour tenter de préserver ce patrimoine mondial de l’Humanité. Ainsi, de nombreux fonctionnaires (74) et enquêteurs (75) contribuent sur place au quotidien à mettre en sécurité les pièces des musées menacés par les avancées de Daech ou à fournir des informations aux autorités internationales comme l’UNESCO ou Interpol (76) pour le démantèlement des activités de pillages (77) et des réseaux des trafiquants établis aux frontières avec la Syrie. En parallèle à cela, de nombreuses institutions nationales comme les grands musées européens (78) ou internationales, comme le Conseil International des Musées (ICOM, International Council of Museums) travaillent en permanence à des solutions pour lutter contre ce fléau. Or, en dépit de nouvelles mesures prises en 2015 par les acteurs internationaux, aussi bien institutionnels que non-gouvernementaux, parmi lesquelles le vote par le Conseil de Sécurité des Nations unies de la résolution 2199 (79) et des mises à jour des listes d’urgence des biens culturels en péril (80), le manque de coordination rend la communauté internationale impuissante (81) face à la diffusion de ce phénomène vers la Libye (82), nouveau point d’ancrage de l’EI et d’extension de son Califat.

Notes :

(1) MITA Kumiko, « Art crime and International Security », Keio University, Research paper 2014-2015, 15 pages. Extract p.1 : « Art crimes impose a threat in the realm of global security, being ranked as the fourthhighest-grossing transnational crime by Interpol. » URL : http://www.us-jpri.org/en/reports/cspc_mita_2015.pdf
(2) Ibid. 1. Extract p.4 : « Yet it does exist and remains a serious issue, being ranked just behind drugs and arms in terms of highest-grossing criminal trades by the U.S. Department of Justice (DOJ). »
BELLANGER Anthony, GUETTA Bernard, « Le pillage à grand échelle du patrimoine archéologique irakien et syrien », France Inter, Émission Géopolitique, 27 avril 2015, 2,44 minutes. Extrait : « Le marché noir de l’art – qui est la troisième source de revenu illégal après les drogues et les armes – n’est plus capable d’absorber une telle quantité. » 1,40 min à 1,45 min. URL : http://www.franceinter.fr/emission-geopolitique-le-pillage-a-grande-echelle-du-patrimoine-archeologique-irakien-et-syrien
(3) CRAIG Pierre, « Les gangsters de l’art », Radio Canada, Émission Enjeux, 17,09 minutes. URL : https://www.youtube.com/watch?v=10wbt0JQnro
(4) DOIEZIE Mathilde, « Paris, Berlin et Rome réclament des règles communes contre le trafic d’art mené par Daech », Le Figaro, Rubrique : Culture, 8 décembre 2015. Extrait : « Fleur Pellerin, ministre de la Culture, et ses homologues allemand et italien, Monika Grütters et Dario Franceschini, ont adressé lundi 7 décembre un courrier à la Commission européenne dans lequel ils réclament que des mesures « efficaces » soient prises au niveau européen pour lutter contre le trafic d’objets culturels, afin de tarir l’une des sources de financement du groupe État islamique. « En détruisant sauvagement les sites de Nimrud en Irak, de Palmyre en Syrie, et tant d’autres au Moyen-Orient, les terroristes s’en prennent à l’âme même de cette région, berceau de notre civilisation. C’est notre conception même du dialogue, de la diversité et de la coexistence des cultures qui est en jeu. En se livrant à la contrebande directe ou indirecte des biens culturels provenant de sites archéologiques, des musées et des bibliothèques, ils financent leurs crimes abjects, dans la région comme en Europe », ont écrit de concert les trois ministres. » URL : http://www.lefigaro.fr/arts-expositions/2015/12/08/03015-20151208ARTFIG00287-daech-paris-berlin-et-rome-reclament-des-regles-communes-contre-le-trafic-d-art.php
(5) COHEN Patrick, invité : ROY Arnaud, « Le trafic des antiquités du sang ou le pillage par Daech », France Inter, Émission le 7/9, le zoom de la rédaction, 15 avril 2016, 4,22 minutes. Interview d’Arnaud Roy : « Selon les experts, il n’y aurait pas moins de 400 sites ayant fait l’objet de pillage. Le but : détruire la mémoire d’une civilisation. Mais pas seulement, car ce pillage aurait déjà rapporté 30 millions de dollars à l’organisation terroriste. » 0,25 min à 0,35 min. URL :http://www.franceinter.fr/emission-le-zoom-de-la-redaction-le-trafic-des-antiquites-du-sang-ou-le-pillage-par-daech
(6) Rédaction L’Orient le Jour, « Trafic d’antiquités : Jusqu’à 200 millions de dollars de gains par an pour l’EI, selon Moscou », L’Orient le Jour, Rubrique : Économie, 8 avril 2016. URL : http://www.lorientlejour.com/article/979776/jusqua-200-millions-de-dollars-de-gains-par-an-pour-lei-selon-moscou.html
(7) TRIBBLE Jennifer, « Antiquities Trafficking and Terrorism : Where Cultural Wealth, Political Violence, and Criminal Networks Intersect », Middlebury Institute of International Studies at Monterey, Monterey Terrorism Research and Education Program, MonTREP Publications, 2014, 27 pages. Extract. p.2 : « Since the end of the Cold War, international trade in illicitly obtained antiquities has burgeoned. Archeological expeditions, global security operations, and increasing globalization have brought to light the wealth of valuable antiquities in developing nations. […] As a result, regions of political upheaval in Latin America, the Middle East, and Southeast Asia have become prime locations for the international market in cultural art and artifacts. Moreover, the proliferation of violent conflict in both the Horn of Africa and the Islamic Maghreb, combined with growing interest in African tribal art, will spur terrorist groups to enter the trade in those regions. » URL : http://www.miis.edu/media/view/37908/original/illicit_antiquities_networks_final_1.pdf
(8) Ibid. 7. Extract. p.3 : « Artifacts of the Middle East, for example, are highly valued for being representative of the genesis of the three modern monotheistic religions, 13 and they also generate a wellspring of diverse emotions. » URL : http://www.miis.edu/media/view/37908/original/illicit_antiquities_networks_final_1.pdf
(9) NEMETH Erik, « Cultural Security : The Evolving Role of Art in International Security », Terrorism and Political » Violence, 19 – 42, 6 février 2007. URL : http://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/09546550601054550
(10) Ibid. 7. Extract. p.7 : « In the wake of the Cold War—the period when TCOs began seriously penetrating the antiquities trade—political insurgents and religious factions in many developing nations made the transition from freedom fighters to terrorists. Today, some of these terrorist groups are uniquely positioned to exploit the antiquities market and use the profits to advance their ideological goals or provide currency for weapons transactions. » URL : http://www.miis.edu/media/view/37908/original/illicit_antiquities_networks_final_1.pdf
(11) LUKE Christina, ROOSEVELT Christopher H, « Looting Lydia : The Destruction of an Archaeological Landscape in 29 Western Turkey », In : BRODIE Neil, KERSEL Morag, LUKE Christina, TUBB Kathryn, « The Destruction of an Archaeological Landscape in Western Turkey », Archaeology, Cultural Heritage, and the Antiquities Trade. Gainesville : University Press of Florida, 2006 : pp. 173-187. URL : http://www.academia.edu/5425735/Roosevelt_C.H._and_C._Luke_2006_Looting_Lydia_the_destruction_of_an_archaeological_landscape_in_western_Turkey_in_Archaeology_Cultural_Heritage_and_the_Antiquities_Trade_edited_by_N._Brodie_et_al._pp._173-187._University_Press_of_Florida_Gainesville_Florida
(12) « Loi n° 120 de 1974 modifiant la loi n° 59 de 1936 sur les monuments antiques », Irak, Lois de PI : promulguées par le pouvoir exécutif, Expressions culturelles traditionnelles, 14 septembre 1974, Site de l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI), Rubrique : WIPO Lex. URL : http://www.wipo.int/wipolex/fr/details.jsp?id=11001
(13) Définition économie de guerre : http://www.andlil.com/definition-de-leconomie-de-guerre-152346.html
(14) WILLIAMS Phil, « Organized Crime and Corruption in Iraq », Revue International Peacekeeping, Volume 16, Issue 1, 26 janvier 2009. URL : http://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/13533310802485591
(15) DUGUET Margaux, HARDY Alix, « Irak : une nébuleuse de groupes armés », Le JDD, Rubrique : International, 2 août 2014. URL : http://www.lejdd.fr/JDDATA/International/Irak-une-nebuleuse-de-groupes-armes
(16) HAUMANT Stéphane, « Trafic d’art, le trésor de guerre du terrorisme », Canal +, Émission Spécial Investigation, 53 minutes, 25 novembre 2015. Extrait « Plus de 17 000 trésors inestimables sont volés au musée de Bagdad en 2003. C’est le point de départ d’un pillage sans précédent du patrimoine irakien. » 4 min. URL : https://www.youtube.com/watch?v=Ee6Z60JFf9E
(17) Ibid. 16. Témoignage du Cheick Salim Al Hamayde, chef de tribu : « Depuis plus de 7 ans en Irak, les pilleurs ont volé dans le désert, ils venaient par centaines, par milliers avec des armes et des véhicules et étaient très organisés. » 6,40 min à 6,50 min. URL : https://www.youtube.com/watch?v=Ee6Z60JFf9E
Ibid. 16. Témoignage d’un berger résidant dans le désert près de la cité de Umma : « Dans cette région l’insécurité est permanente, on est menacés par les pilleurs qui volent les trésors archéologiques. On ne voit personne dans la journée, ils viennent la nuit. Toutes les nuits on voit de la lumière sur la colline. […] Ces pilleurs viennent avec des armes et des voitures » 7,55 min à 8,20 min. URL : https://www.youtube.com/watch?v=Ee6Z60JFf9E
Rédaction AINA, « FBI Recovers Looted Iraqi Artifacts », Assyrian International News Agency, Rubrique : Syndicated news, 17 février 2015. Extract : « The Federal Bureau of Investigation unveiled a new unit on Wednesday to tackle the multi-billion dollar market in stolen art and announced the FBI’s first recovery of artifacts looted from Iraq after the U.S. Invasion. […] The objects, eight Mesopotamian stone seals about 5,000 years old, were purchased in Iraq by a U.S. Marine as a souvenir of his tour of duty. He handed them to the FBI in Philadelphia after an archeologist confirmed their authenticity and said they had been stolen from one of Iraq’s many archeological sites.[…] The international market in stolen artifacts is worth as much as $8 billion a year, and is comparable in size to the market for illegal drugs, Eckenrode said. Around 15,000 ancient artifacts are missing from numerous sites around Iraq because of looting, Ahmad said. Looting is a long-standing problem in Iraq as local people are eager for the high prices that international collectors will pay, but it has intensified in the chaos that followed the fall of Saddam Hussein, museum officials said. ». URL : http://www.aina.org/news/20050217103420.htm
(18) Ibid. 5. Extrait : « Les antiquités du sang : c’est l’appellation donnée aux trésors archéologiques pillés au Moyen-Orient, principalement en Syrie et en Irak où l’ « Organisation Etat islamique » se trouve le plus solidement implantée. Le tragique symbole de ce trafic : la cité de Palmyre. Mais, les sites dévastés sont très nombreux. » début à 1 min. URL : http://www.franceinter.fr/emission-le-zoom-de-la-redaction-le-trafic-des-antiquites-du-sang-ou-le-pillage-par-daech
(19) Ibid. 16 Témoignage du Colonel Matthew Bogdanos, Colonel U.S. Marines : « Dès 2004, 2005, les organisations terroristes, spécialement Al Quaïda et les groupes islamistes sunnites dans la province d’Al-Anbar ont commencé à taxer le trafic et le mouvement des antiquités. Ils ont compris qu’il s’agissait d’une importante source de financement. » 2,50 min. URL : https://www.youtube.com/watch?v=Ee6Z60JFf9E
Ibid. 16. Extrait : « Jusqu’en 2008, les antiquités extraites sur des sites situés au Sud de l’Irak devaient passer par le triangle de la mort [enclave majoritairement sunnite qui commence à une vingtaine de kilomètres au sud de Bagdad]. Ainsi jusqu’en 2008, les routes qui mènent aux frontières occidentales du pays (Syrie et Jordanie) sont largement contrôlées par les extrémistes sunnites et les milices d’Al-Quaïda. 17,10 min. URL : https://www.youtube.com/watch?v=Ee6Z60JFf9E
(20) BECATOROS Elena, « Smuggled Antiquities Funding Iraq Extremists, U.S. Says », National Geographic News, Rubrique : Daily news, 19 mars 2008. Extract : « The smuggling of stolen antiquities from Iraq’s rich cultural heritage is helping finance Iraqi extremist groups, says the U.S. investigator who led the initial probe into the looting of Baghdad’s National Museum. Marine Reserve Colonel Matthew Bogdanos claimed both Sunni insurgents—such as al-Qaida in Iraq—and Shiite militias are receiving funding from the trafficking. Bogdanos, a New York assistant district attorney, noted that kidnappings and extortion remain the insurgents’ main source of funds. But he said the link between extremist groups and antiquities smuggling in Iraq was « undeniable. » »The Taliban are using opium to finance their activities in Afghanistan, » Bogdanos told the Associated Press in an interview during a two-day UNESCO-organized conference that ended Tuesday on returning antiquities to their country of origin. « Well, they don’t have opium in Iraq, » he said. « What they have is an almost limitless supply of is antiquities. And so they’re using antiquities. » URL : http://news.nationalgeographic.com/news/2008/03/080319-AP-iraq-insurg.html
Ibid. 16. Témoignage du Colonel Abdelrahim, responsable des douanes irakiennes : « Aujourd’hui on est forts et on est très bien armés. On a les moyens de combattre les trafiquants, on peut surveiller tous les sites archéologiques de la région. Après la chute de Saddam Hussein, les trafiquants ont réussi à faire sortir beaucoup de trésors en dehors d’Irak. Il y avait des gangs, des bandes organisées qui faisaient ça uniquement pour garder de l’argent. Mais il y en a d’autres c’était carrément des groupes armés, des terroristes. Ils vendaient illégalement des antiquités pour financer des attentats. » 12,40 min à 13,25 min. URL : https://www.youtube.com/watch?v=Ee6Z60JFf9E
(21) KIEFFER Aurélie, Invitée : Irina Bokova, directrice générale de l’UNESCO, « Oeuvres d’art détruites par Daech : l’UNESCO se tourne vers la Cour Pénale Internationale », France Inter, Journal de 18h, 27 février 2015. 16 minutes. Interview d’Irina Bokova, directrice générale de l’UNESCO, « une part de ces objets, ces biens culturels d’archéologie illégale finance l’extrémisme terroriste. Certaines de ces statues, de ces objets ont été ramassés dans le sous sol du musée de Mossoul (puis probablement exportés). » 2,10 min à 2,20 min. URL : http://www.franceculture.fr/emissions/journal-de-18h/oeuvres-dart-detruites-par-daech-lunesco-se-tourne-vers-la-cour-penale
(22) Ibid. 16. Témoignage de Matthew Bogdanos, Colonel U.S. Marines : « Ces groupes de pilleurs seraient pilotés en sous main par une milice islamiste chiite, l’armée du Mehdi. Cette milice aurait organisé ce pillage dans un pur intérêt financier. Les milices auraient, la plupart du temps, confisqué les antiquités aux pilleurs ou alors les milices rachetaient les pièces volées à un prix dérisoire. Ils seraient devenus propriétaires des antiquités et auraient impliqué les marchands d’art qui figuraient parmi leurs sympathisants. » 9,40 min à 10 min. URL : https://www.youtube.com/watch?v=Ee6Z60JFf9E
(23) GRESH Alain, « Révoltes en Syrie », Le Monde diplomatique, Rubrique : Les Blogs du « Diplo », Nouvelles d’Orient, 28 mars 2011. URL : http://blog.mondediplo.net/2011-03-28-Revoltes-en-Syrie
(24) CORMERY Antoine, « Syrie : trésors à vendre. Un héritage culturel en danger », France 24, Émission Reporters, 4 mai 2015, 17,35 minutes. Interview d’Hédi Aouidj, reporter : « L’importation d’antiquités légales de plus de 100 ans a explosé depuis le début de la guerre en Syrie avec notamment 80% qui viennent de Turquie ou encore 130% qui viennent de Syrie. » 15 min à 15,15 min. URL : http://www.france24.com/fr/20150501-reporters-antiquites-syriennes-trafic-passeurs-patrimoine-turquie-syrie
(25) Rédaction Le Monde, « Les islamistes de l’EIIL proclament un califat islamique entre l’Irak et la Syrie », Le Monde, Rubriques : International, Proche-Orient, 29 juin 2014. URL : http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2014/06/29/l-eiil-proclame-l-etablissement-d-un-califat-islamique-et-change-de-nom_4447568_3218.html
(26) Rédaction TV5 Monde, Invitée : France Demarais, directrice de l’ICOM, ONG en charge de la lutte contre le trafic illicite de biens culturels, « Patrimoine mondial et « juteux trafic » d’art ancien », France TV 5 Monde, Émission Grand Angle, 12,55 minutes. Extrait « La Syrie et l’Irak demeurent les pays les plus touchés par ce pillage. La Syrie est dans une situation dramatique comme le montrent les images satellitaires. » 3,55 min à 4,15 min. URL : https://www.youtube.com/watch?v=9Gd6oyHbq8Q
(27) Ibid. 24. Extrait : « Pour survivre, les populations sont de plus en plus nombreuses à fouiller la terre. Ces petites mains sont le point de départ d’un trafic international » 1,20 min à 1,30 min. URL : http://www.france24.com/fr/20150501-reporters-antiquites-syriennes-trafic-passeurs-patrimoine-turquie-syrie
Ibid. 24. Extrait : « De nombreux pillages ont été effectué par les nombreux syriens qui cherchent à survivre mais les soldats de Bachar al-Assad n’hésitent pas eux aussi à se servir dans les musées. » 9,15 min à 9,25 min. URL : http://www.france24.com/fr/20150501-reporters-antiquites-syriennes-trafic-passeurs-patrimoine-turquie-syrie
(28) BÉNABENT Juliette, « Comment mettre fin au pillage d’oeuvres d’art en Irak et en Syrie ? », Télérama, Rubrique : Enquête, 26 juin 2015. URL : http://www.telerama.fr/scenes/comment-mettre-fin-au-pillage-d-oeuvres-d-art-en-irak-et-en-syrie,128493.php
(29) Rédaction L’Orient le Jour, « Trafic d’antiquités : Jusqu’à 200 millions de dollars de gains par an pour l’EI, selon Moscou », L’Orient le Jour, Rubrique : Économie, 8 avril 2016. URL : http://www.lorientlejour.com/article/979776/jusqua-200-millions-de-dollars-de-gains-par-an-pour-lei-selon-moscou.html
(30) LEBEAUPIN Jean-Marc, « Stopper le trafic d’antiquités, source de financement pour Daech », ArtsicMix, vibrez culture, Rubrique : Politique, 12 décembre 2015. URL : http://www.artsixmic.fr/stopper-le-trafic-dantiquites-source-de-financement-pour-daech/
(31) VINCELOT Sophie, « Les oeuvres pillées par Daech inondent le marché international », Le Figaro, Rubrique : Culture, 9 juillet 2015. URL : http://www.lefigaro.fr/culture/2015/07/09/03004-20150709ARTFIG00022-les-oeuvres-pillees-par-daech-inondent-le-marche-international.php
(32) MEIGNAN Géraldine, « Trafic d’antiquités : l’ombre de Daech sur le marché de l’art », L’Express, Rubriques : Actualité, Culture, Arts, 28 août 2015. URL : http://www.lexpress.fr/culture/art/trafic-d-antiquites-l-ombre-de-daech-sur-le-marche-de-l-art_1709720.html
(33) Ibid. 2. Extrait : « Ils ont pourtant détruit les sites archéologiques et les statues ? En apparence du moins. Il faudrait qu’ils soient très stupides pour détruire ce qu’ils peuvent si facilement monnayer. Au musée de Mossoul, par exemple, les statues détruites étaient des reproductions. On le voit assez facilement aux armatures de fer qui les composent. Le groupe Etat islamique savait-il qu’il détruisait des copies ? Ce n’est pas certain… Mais de toute façon, leur but était de scandaliser l’Occident avec ces images. Et ils y sont parvenus. » URL : http://www.franceinter.fr/emission-geopolitique-le-pillage-a-grande-echelle-du-patrimoine-archeologique-irakien-et-syrien
(34) Rédaction Culturebox, « L’Europe veut stopper le trafic d’antiquités, qui finance Daech », France Info Culturebox, Rubrique : Expositions, 8 décembre 2015. URL : http://culturebox.francetvinfo.fr/expositions/patrimoine/l-europe-veut-stopper-le-trafic-d-antiquites-qui-finance-daech-232065
Ibid. 26. Témoignage Anne-Catherine Robert Hauglusaine, directrice générale de l’ICOM « Nous devons être extrêmement vigilants que ce que nous voyons dans les médias n’est pas toujours la réalité et qu’effectivement le trafic c’est aussi prétendre avoir détruit des monuments pour les faire passer dans le mouvements des trafics illicites. » 2,30 min à 2,50 min. URL : https://www.youtube.com/watch?v=9Gd6oyHbq8Q
(35) Ibid. 24. Extrait « Malgré les apparences, l’organisation islamiste ne ferait pas que détruire les antiquités, elle serait elle aussi impliquée dans le trafic. Et depuis qu’elle menace de les détruire, elle aurait en plus fait flamber le prix des antiquités. » 10, 45 min à 11min. URL : http://www.france24.com/fr/20150501-reporters-antiquites-syriennes-trafic-passeurs-patrimoine-turquie-syrie
(36) Ibid. 6. Extrait : « La vente illégale d’antiquités de Syrie et d’Irak rapporte à l’organisation État islamique (EI) entre 150 et 200 millions de dollars par an, estime l’ambassadeur de Russie aux Nations unies dans une lettre publiée mercredi. ». URL : http://www.lorientlejour.com/article/979776/jusqua-200-millions-de-dollars-de-gains-par-an-pour-lei-selon-moscou.html
Rédaction Le Figaro, « Le business des antiquités de Daech », Le Figaro, Rubrique : Économie, 6 avril 2016. Extrait « La vente illégale d’antiquités de Syrie et d’Irak rapporte à l’État islamique entre 150 et 200 millions de dollars par an (entre 130 et 170 millions d’euros), estime l’ambassadeur de Russie aux Nations unies dans une lettre publiée mercredi. » URL : http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2016/04/06/97002-20160406FILWWW00389-le-business-des-antiquites-de-daech.php
(37) Ibid. 5. Interview d’Arnaud Roy : « Selon Jean-Luc Martinez, le directeur du Louvre, Daech a organisé ce vol des antiquités comme une industrie » 0,35 min à 0,40 min ; Interview de Jean-Luc Martinez, directeur du Louvre : « Ce que nous connaissons objectivement c’est le pillage systématique. Il est conduit dans les territoires dominés par Daech. Il y a une véritable industrialisation de ces antiquités du sang, explique-t-il, mais ce pillage, ce trafic, existait avant Daech. On assiste simplement à une forme d’industrialisation. Daech se comporte comme un Etat qui donne le droit de piller. » 0,40 min à 1,05 min. URL :http://www.franceinter.fr/emission-le-zoom-de-la-redaction-le-trafic-des-antiquites-du-sang-ou-le-pillage-par-daech
Ibid. 2. Extrait : « Mais depuis quelques mois, ce pillage prend des proportions industrielles. » 1,30 min à 1,40 min. URL : http://www.franceinter.fr/emission-geopolitique-le-pillage-a-grande-echelle-du-patrimoine-archeologique-irakien-et-syrien
(38) Ibid. 32. Extrait : « Pour diriger les fouilles et livrer cette « guerre des ruines », les djihadistes disposeraient désormais de leurs propres archéologues et seraient équipés d’outils d’extraction sophistiqués. » URL : http://www.lexpress.fr/culture/art/trafic-d-antiquites-l-ombre-de-daech-sur-le-marche-de-l-art_1709720.html
(39) Ibid. 16. Témoignage de Matthew Bogdanos, Colonel U.S. Marines : « Les terroristes ont réalisé qu’ils pouvaient gagner de l’argent en devenant les intermédiaires. Ce ne sont pas eux qui pillent les sites archéologiques mais les pilleurs savent que depuis 2005 ils ont un intermédiaire incontournable. Ce nouvel acteur du trafic ce sont les miliciens, les insurgés, les terroristes. Ce sont eux qui prennent le risque de transporter les antiquités en dehors du pays » 18 ,05 min. URL : https://www.youtube.com/watch?v=Ee6Z60JFf9E
(40) Ibid. 24. Témoignage d’Hussein, trafiquant d’antiquités syriennes : « Avant que Daech n’arrive dans la région, la situation était plus tranquille, les gens travaillaient comme ils voulaient. Aujourd’hui, il y a beaucoup de restrictions, si tu veux travailler dans ce domaine (le trafic d’antiquités) nous avons notre pourcentage, tout ce que tu trouves doit passer sous notre contrôle, voilà ce qu’ils nous disent. Tu n’as pas le droit de travailler sans une autorisation écrite de leur part. Daech est impliqué directement dans le marché, toute pièce trouvée d’une certaine importance est achetée par des gens de chez eux. Ils travaillent en collaboration avec des commerçants qui vendent ensuite à l’étranger. » 11,05 min à 11,50 min. URL : http://www.france24.com/fr/20150501-reporters-antiquites-syriennes-trafic-passeurs-patrimoine-turquie-syrie
(41) Ibid. 6. URL : http://www.lorientlejour.com/article/979776/jusqua-200-millions-de-dollars-de-gains-par-an-pour-lei-selon-moscou.html
(42) AL-KUNTAR Salam, AL-ZAM Amr, DANIELS Brian. I, « ISIS Antiquities Sideline », The New York Times, Rubrique : The opinion pages, 2 septembre 2014. Extract : « These teams are often from Iraq and are applying and profiting from their experience looting ancient sites there. They operate with a “license” from ISIS, and an ISIS representative is assigned to oversee their work to ensure the proper use of heavy machinery and to verify accurate payment of the khums. » URL : http://www.nytimes.com/2014/09/03/opinion/isis-antiquities-sideline.html?_r=0
(43) Ibid. 5. Témoignage de Jean-Charles Brisard, Centre d’analyse du Terrorisme : « Ils ont une organisation dédiée à ce commerce illicite. Les recettes de ce pillage sont collectées sur les fouilles, une taxe estimée entre 20 et 50% du produit des pillages notamment en Syrie où les forces spéciales ont trouvé des permis de fouilles délivrés et estampillés « Organisation de l’état islamique » légalisant le pillage sur leur territoire. » 1,20 min à 1,45 min. URL : http://www.franceinter.fr/emission-le-zoom-de-la-redaction-le-trafic-des-antiquites-du-sang-ou-le-pillage-par-daech
(44) Ibid. 2. Extrait : « Pour faire des fouilles sauvages, il suffit d’aller demander un permis à l’Etat islamique qui, au passage, encaisse 20%. » URL : http://www.franceinter.fr/emission-geopolitique-le-pillage-a-grande-echelle-du-patrimoine-archeologique-irakien-et-syrien
MARCHAND Laurent, « Obscurantisme et business : le très lucratif « nettoyage culturel » de Daech », Blogs Ouest France, Regards sur l’actualité internationale, Tout un monde : Laurent Marchand, 21 août 2015. URL : http://international.blogs.ouest-france.fr/archive/2015/08/20/daech-palmyre-irak-syrien-isis-ei-14576.html
Ibid. 31. URL : http://www.lefigaro.fr/culture/2015/07/09/03004-20150709ARTFIG00022-les-oeuvres-pillees-par-daech-inondent-le-marche-international.php
(45) Ibid. 32. URL : http://www.lexpress.fr/culture/art/trafic-d-antiquites-l-ombre-de-daech-sur-le-marche-de-l-art_1709720.html
Ibid. 31. URL : http://www.lefigaro.fr/culture/2015/07/09/03004-20150709ARTFIG00022-les-oeuvres-pillees-par-daech-inondent-le-marche-international.php
(46) Ibid. 24. Témoignage de Omar, jeune syrien menuisier avant la guerre : « Maintenant je ne travaille plus, ça fait quatre ans que les usines ont fermé […] Pour trouver des antiquités il y a des machines mais nous on utilise des tiges de cuivre. C’est une ancienne technique. » 1,40 min à 2,10 min. URL : http://www.france24.com/fr/20150501-reporters-antiquites-syriennes-trafic-passeurs-patrimoine-turquie-syrie
(47) Ibid. 24. Témoignage d’un syrien : « Les Syriens hauts placés, ceux de l’opposition, acheminent les antiquités en Turquie par leurs réseaux puis les exportent vers l’Italie et sa périphérie. C’est une véritable mafia. » 8,45 min à 8,50 min. URL : http://www.france24.com/fr/20150501-reporters-antiquites-syriennes-trafic-passeurs-patrimoine-turquie-syrie
(48) Ibid. 24. Témoignage de Mohamed, ancien étudiant, chargé de communication d’un groupe rebelle syrien : « Le régime vide les musées. Ils transportent tout avec eux parce que les vestiges sont estimés à des milliards de dollars et le régime le sait très bien. » 9,50 min à 10,15 min. URL : http://www.france24.com/fr/20150501-reporters-antiquites-syriennes-trafic-passeurs-patrimoine-turquie-syrie
(49) Ibid. 28. URL : http://www.telerama.fr/scenes/comment-mettre-fin-au-pillage-d-oeuvres-d-art-en-irak-et-en-syrie,128493.php
(50) Ibid. 24. Interview d’Hédi Aouidj, reporter : « Daech, en tournant des images de destruction, détourne l’attention pour mieux organiser le trafics, donner les autorisations de fouilles et revendre les pièces. Toutefois Daech n’est pas la seule concernée, tous les protagonistes de la guerre en Syrie utilisent le commerce d’antiquités pour financer la guerre. » 15,35 min à 15,55 min. URL : http://www.france24.com/fr/20150501-reporters-antiquites-syriennes-trafic-passeurs-patrimoine-turquie-syrie
(51) Ibid. 28. URL : http://www.telerama.fr/scenes/comment-mettre-fin-au-pillage-d-oeuvres-d-art-en-irak-et-en-syrie,128493.php
Ibid. 32. URL : http://www.lexpress.fr/culture/art/trafic-d-antiquites-l-ombre-de-daech-sur-le-marche-de-l-art_1709720.html
Ibid. 31. URL : http://www.lefigaro.fr/culture/2015/07/09/03004-20150709ARTFIG00022-les-oeuvres-pillees-par-daech-inondent-le-marche-international.php
(52) Ibid. 28. URL : http://www.telerama.fr/scenes/comment-mettre-fin-au-pillage-d-oeuvres-d-art-en-irak-et-en-syrie,128493.php
(53) Ibid. 24. Témoignage de Omar, jeune syrien menuisier avant la guerre : « Par exemple, cette pièce que j’ai trouvé, je la prends en photo et je l’envoie à un expert turc. Il la vérifie et si elle est authentique je traverse la frontière pour lui apporter. » 2,40 min à 2,55 min. URL : http://www.france24.com/fr/20150501-reporters-antiquites-syriennes-trafic-passeurs-patrimoine-turquie-syrie
(54) Ibid. 16. Témoignage d’un pilleur de trésors : « Je fais des fouilles, c’est le rêve de tout le monde de trouver un trésor à Balbeeck pour le revendre et gagner de l’argent. Il y a des gens, des trafiquants qui achètent et revendent les antiquités à Balbeeck ou à l’étranger. […] Il s’agit d’antiquaires qui ont des magasins et qui s’y connaissent. […] Quand je trouve quelque chose c’est chez eux que je vais le vendre. » 41 min. URL : https://www.youtube.com/watch?v=Ee6Z60JFf9E
(55) Ibid. 24. Extrait : « le passage de la frontière est délicat, pourtant, tous les jours, ils sont des centaines à faire le trajet. Pour se fondre dans la masse [les passeurs d’antiquités]se mêlent aux familles syriennes en dissimulant les objets antiques dans des sacs à dos. […] Les réfugiés syriens sont fréquemment arrêtés par les militaires turcs mais sont rarement fouillés. Les responsables turcs font souvent office de passeurs et prélèvent des pots de vie (2500 livres syriennes par personne) pour autoriser le passage des convoyeurs clandestins d’objets d’art en Turquie. […] C’est par ces passages de frontières réguliers que des milliers de pièces archéologiques se retrouvent à travers le Monde. » 3,05 min à 4, 30min. URL : http://www.france24.com/fr/20150501-reporters-antiquites-syriennes-trafic-passeurs-patrimoine-turquie-syrie
(56) Ibid. 24. Témoignage d’Hussein, trafiquant d’antiquités syriennes : « Ceux qui creusent et font les fouilles, trouvent des pièces sans rien savoir sur leur Histoire, sur ce qu’elles valent en terme de prix et sur leur intérêt archéologique. Les acheteurs, ceux qui connaissent, viennent des prix entre 50 et 100 dollars pour des pièces pouvant valoir 100 000, 200 000 voire un million de dollars. » 7,05 min à 7,30 min. URL : http://www.france24.com/fr/20150501-reporters-antiquites-syriennes-trafic-passeurs-patrimoine-turquie-syrie
(57) Ibid. 24. Extrait : « Sur les 1 million d’habitants de Gaziantep à la frontière turco-syrienne, un quart sont des réfugiés syriens. Pour survivre, beaucoup font du trafic d’oeuvres archéologiques un commerce qui a presque pignon sur rue. » 4,50 min. URL : http://www.france24.com/fr/20150501-reporters-antiquites-syriennes-trafic-passeurs-patrimoine-turquie-syrie
(58) Ibid. 24. Témoignage d’Hussein, trafiquant d’antiquités syriennes : « J’ai trouvé beaucoup de pièces, environ 65, une rare à environ 75 000 dollars et les autres entre 4000 et 5000 dollars. […] Chaque pièce trouvée circule d’un trafiquant à un autre. La chaine de ventes continue jusqu’à ce que les pièces parviennent dans les mains d’un collectionneur. ». 6 min à 7 min. URL : http://www.france24.com/fr/20150501-reporters-antiquites-syriennes-trafic-passeurs-patrimoine-turquie-syrie
(59) Ibid. 2. Extrait : « Je suis tombé hier sur un remarquable reportage du quotidien britannique The Independent. Imaginez-vous deux minutes dans la peau de cette journaliste venue enquêter à Gaziantep, non loin de la frontière syrienne, côté turc, sur le trafic d’œuvres d’art. Elle n’est là que depuis quelques heures et déjà, elle a des rendez-vous. On lui montre des sacs entiers de pièces de monnaies antiques, des photos de manuscrits chrétiens du XIIIème siècle (pas chers) et surtout une tablette couverte d’écriture cunéiforme. Un joyau de 4.000 ans d’âge racontant les victoires de deux rois mésopotamiens. Une merveille digne du Louvre. C’est en rentrant à Londres et en montrant la photo à des spécialistes que la journaliste s’est rendue compte de l’immense valeur de la tablette. » […]L’important c’est que de pareilles merveilles sont visiblement échangées tous les jours à Gaziantep qui est devenue une sorte de marché de gros ou de demi-gros pour écouler le pillage systématique des trésors archéologique d’Irak et de Syrie. […] Et la mésaventure de la journaliste de The Independent montre combien ce marché est désormais parfaitement huilé et organisé. Visiblement, les revendeurs n’ont pas grand-chose à craindre et, par contre, beaucoup de choses à vendre. ». URL : http://www.franceinter.fr/emission-geopolitique-le-pillage-a-grande-echelle-du-patrimoine-archeologique-irakien-et-syrien
Ibid. 16. Extrait : « Certains marchands et antiquaires profitent de la basse saison pour vendre des antiquités issues des pillages. » 43,30 min à 44,20 min. URL : https://www.youtube.com/watch?v=Ee6Z60JFf9E
(60) Ibid. 16. Extrait : « La route des trafiquants terroristes s’arrête en Syrie et en Jordanie où d’autres réseaux se chargent ensuite de répartir les œuvres d’arts en Europe et aux États-Unis. » 18,30 min. URL : https://www.youtube.com/watch?v=Ee6Z60JFf9E
(61) Ibid. 24. Interview d’Hédi Aouidj, reporter : « Selon les archéologues, lorsqu’une pièce est sortie de son contexte et revendue, le contexte historique est perdu à tout jamais. […] Les pièces peuvent se retrouver dans les collections de riches propriétaires en Europe ou dans un pays arabe. » 13,30 min à 13,45 min. URL : http://www.france24.com/fr/20150501-reporters-antiquites-syriennes-trafic-passeurs-patrimoine-turquie-syrie
(62) Rapport TEFAF Art Market, « Global art sales in 2014 », The European Fine Art Foundation, Site de l’Observatoire de l’Art contemporain, Rubrique : Tendance à suivre, 11 mars 2015, 3 pages. URL : http://www.tefaf.com/media/tefafmedia/TEFAF%202015%20-%20PB%208%20-%20Global%20art%20sales%20in%202014%20break%20all%20known%20records%20EN.pdf
(63) Ibid. 16. Extrait : « De nombreuses antiquités illégales sont saisies dans de nombreuses parties du Monde : Aux Émirats, aux États-Unis, au Pérou, en Arabie saoudite » 19,05 min. URL : https://www.youtube.com/watch?v=Ee6Z60JFf9E
Et Extrait : « Les États-Unis, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, les Pays Bas, l’Espagne, le Japon, le Canada (sont autant de pays de destination) d’objets d’art pillés de l’Irak. » 19,50 min. URL : https://www.youtube.com/watch?v=Ee6Z60JFf9E
(64) Ibid. 5. Interview d’Arnaud Roy : « En Europe, la portée d’entrée ce sont des pays comme la Hollande, le Luxembourg, la Belgique parce que dans ces pays la législation sur le trafic est moins sévère que dans un pays comme la France. » 2 min à 2,10 min. URL :http://www.franceinter.fr/emission-le-zoom-de-la-redaction-le-trafic-des-antiquites-du-sang-ou-le-pillage-par-daech
(65) FRAYSSE Bertrand, « La vérité sur le trafic d’antiquités de l’État islamique », Challenges, Rubrique : Monde, Moyen-Orient, 22 février 2016. Extrait : « La plupart des belles pièces n’ont pas réapparu, confirme Edouard Planche, responsable de la lutte contre les trafics culturels à l’Unesco. Nombre d’entre elles se trouvent sans doute dans des ports francs – Genève, Luxembourg, Singapour ou Shanghai -, ou bien dans des collections privées dans les pays du Golfe. » URL : http://www.challenges.fr/monde/moyen-orient/20160219.CHA5279/la-verite-sur-le-trafic-d-antiquites-de-l-etat-islamique.html
(66) Ibid. 26. Interview de France Demarais, directrice de l’ICOM, ONG en charge de la lutte contre le trafic illicite de biens culturels « Souvent l’identification de ce trafic s’effectue à posteriori parce que les œuvres qui sont pillées aujourd’hui ou demain, elles ne referont probablement surface que dans quelques années. Nous devons toutefois être vigilants maintenant car c’est en ce moment qu’elles traversent les frontières. Après le pillage du musée de Bagdad en 2003, ce n’est seulement que cinq ou dix ans plus tard que beaucoup de ces œuvres ont pu être interceptées. » 3,10 min à 3,30 min. URL : https://www.youtube.com/watch?v=9Gd6oyHbq8Q
(67) Ibid. 28. Entretien Édouard Planche, chargé de la lutte contre le trafic illicite de biens culturels à l’UNESCO : « les pièces feront surface sur le marché à la faveur d’une revente ou d’une succession » URL : http://www.telerama.fr/scenes/comment-mettre-fin-au-pillage-d-oeuvres-d-art-en-irak-et-en-syrie,128493.php
(68) MEIGNAN Géraldine, « Trafic d’antiquités : l’ombre de Daech sur le marché de l’art », L’Express, Rubriques : Actualité, Culture, Arts, 28 août 2015. URL : http://www.lexpress.fr/culture/art/trafic-d-antiquites-l-ombre-de-daech-sur-le-marche-de-l-art_1709720.html
(69) Ibid. 32. URL : http://www.lexpress.fr/culture/art/trafic-d-antiquites-l-ombre-de-daech-sur-le-marche-de-l-art_1709720.html
(70) Ibid. 24. Extrait : « Les amateurs d’antiquités peuvent ainsi consulté les disponibilités sur le marché syrien grâce à Internet. Beaucoup d’entre eux utilisent les réseaux sociaux, dont Facebook, où des pages comme « Commerce d’antiquités. Vente et achat des antiquités : tableaux, pièces et statues » 6,30 min à 6,50 min. URL : http://www.france24.com/fr/20150501-reporters-antiquites-syriennes-trafic-passeurs-patrimoine-turquie-syrie
Ibid. 26. Interview de France Demarais, directrice de l’ICOM, ONG en charge de la lutte contre le trafic illicite de biens culturels « Par la démocratisation d’Internet, les acheteurs sont partout. Ils ne sont plus seulement sur les marchés traditionnels qui étaient auparavant les États-Unis et l’Europe bien que ces pays demeurent des marchés très importants. » 8,55 min à 9,15 min. URL : https://www.youtube.com/watch?v=9Gd6oyHbq8Q
(71) Ibid. 16. Extrait : « Des milliers d’antiquités issues du trafic ont été vendues par des groupes terroristes irakiens, dans des salle de ventes comme Christies, pour financer leurs activités. » 2,30 min. URL : https://www.youtube.com/watch?v=Ee6Z60JFf9E
(72) Ibid. 16. Extrait : « Si les maisons de vente aux enchères ont l’obligation de préciser l’historique de l’objet d’art proposé, des incohérences sont parfois constatées entre les descriptifs des objets et les certifications qui leur sont associés. » 23,50 min. URL : https://www.youtube.com/watch?v=Ee6Z60JFf9E
(73) Ibid. 25. Extrait « Sacrifices humains et patrimoine culturel sont « intrinsèquement liés » et que pour qu’un pays puisse se reconstruire, pour qu’un peuple puisse se reconstruire la guerre et des atrocités, le patrimoine est vital dans la mesure où cela fait partie de l’identité. » 5,25 min. URL : https://www.youtube.com/watch?v=9Gd6oyHbq8Q
(74) Ibid. 25. Interview de France Demarais, directrice de l’ICOM, ONG en charge de la lutte contre le trafic illicite de biens culturels « Tous les jours, nous sommes en contact avec les fonctionnaires des musées locaux afin de mettre en place des projets de prévention avec certains musées qui ont été sécurisé, comme le musée de mosaïques de Mari, grâce à des collègues syriens sur place que nous avons pu aider indirectement via la Turquie ou d’autres pays. 11,20 min à 12 min. URL : https://www.youtube.com/watch?v=9Gd6oyHbq8Q
(75) Ibid. 24. Témoignage d’Hussein, trafiquant d’antiquités syriennes : « Les enquêtes sont menées auprès des réfugiés syriens grâce au bouche à oreille. Le trafic fait vivre beaucoup de petites mains mais aussi de gros poissons qui profitent de la guerre pour s’enrichir. » 8,25 min à 8,35 min. URL : http://www.france24.com/fr/20150501-reporters-antiquites-syriennes-trafic-passeurs-patrimoine-turquie-syrie
(76) Ibid. 24. Témoignage d’Hussein, trafiquant d’antiquités syriennes : « En Turquie, certains réfugiés syriens font du trafic, tandis que d’autres luttent contre ce même trafic en travaillant par exemple pour l’UNESCO et Interpol pour collecter des informations sur les trafics. » 7,35 min à 8 min. URL : http://www.france24.com/fr/20150501-reporters-antiquites-syriennes-trafic-passeurs-patrimoine-turquie-syrie
(77) IZEMBARD Antoine, « Comment la Syrie tente de sauver son patrimoine face à l’État islamique », Challenges, Rubrique Challenge soir, 5 janvier 2016. Interview de Maamoun Abdulkarim, directeur des Antiquités et des Musées de Syrie : « J’ai 2.500 fonctionnaires qui œuvrent pour sauver ce patrimoine syrien. Dans les territoires contrôlés par le gouvernement, on travaille normalement. C’est aussi le cas dans les zones tenues par les rebelles, où l’on s’appuie notamment sur les élites tribales religieuses. Nous avons plus de 1.000 fonctionnaires dans ces zones. Mais malheureusement, nous avons aussi 200 fonctionnaires qui sont dans les régions où se trouve Daech, à Palmyre, Deir ez-Zor ou Raqqa. On leur envoie un salaire mais ils ne travaillent pas. Ce serait trop dangereux. » URL : http://www.challenges.fr/challenges-soir/20160105.CHA3496/comment-la-syrie-tente-de-sauver-son-patrimoine-face-a-l-etat-islamique.html
(78) Ibid. 24. Interview d’Hédi Aouidj, reporter : « Dès le début de la guerre, les musées, comme le Louvre, et les autorités culturelles syriennes avaient mis en place des coopérations pour aider la Syrie à maintenir son patrimoine. » 14 min à 14,20 min. URL : http://www.france24.com/fr/20150501-reporters-antiquites-syriennes-trafic-passeurs-patrimoine-turquie-syrie
(79) Résolution 2199 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, Publications des Nations unies, New York, S/RES/2199 (2015), 12 février 2015, 8 pages. URL : http://www.un.org/fr/documents/view_doc.asp?symbol=S/RES/2199(2015) Ibid. 25. Interview de France Demarais, directrice de l’ICOM, ONG en charge de la lutte contre le trafic illicite de biens culturels « On arrive rarement à repérer les acheteurs. On peut repérer les vendeurs, les revendeurs. En ce moment, par exemple, la résolution 2199 des Nations unies prévoit que si quelqu’un se rend responsable de tentative de prise de profit par ces antiquités ou de financement de l’État islamique, le Conseil de Sécurité peut vous placer sur la « Al-Quaïda & Daech Watch List ». Des outils et une législation internationale existent donc. » 9,20 min à 10 min. URL : https://www.youtube.com/watch?v=9Gd6oyHbq8Q
(80) Communiqué de presse ICOM, « Liste rouge d’urgence des biens culturels irakiens en péril », Comité International des Musées (ICOM), Site de l’ICOM, Rubrique : Communiqués de presse, 1er juin 2015, 16 pages. URL : http://icom.museum/communiques-de-presse/communique-de-presse/article/liste-rouge-durgence-des-biens-culturels-irakiens-en-peril-un-outil-de-licom-pour-combattre/L/2/
Ibid. 25. Interview de France Demarais, directrice de l’ICOM, ONG en charge de la lutte contre le trafic illicite de biens culturels « Les listes rouges ont pour but de sensibiliser les acheteurs, les marchands, les douaniers, les forces de l’ordre. Il s’agit d’une façon pour eux les types d’objets à ne pas laisser passer par les frontières par exemple. C’est un outil de sensibilisation pour tous. » 7,10 min à 7,25 min. URL : https://www.youtube.com/watch?v=9Gd6oyHbq8Q
(81) Ibid. 25. Interview de France Demarais, directrice de l’ICOM, ONG en charge de la lutte contre le trafic illicite de biens culturels « Les moyens de sanction sont trop faibles. À ce titre, le Pape, les pouvoirs publics, les dirigeants commencent à s’y intéresser alors qu’avant ce problème n’était que considéré comme un bête problème culturel. Aujourd’hui, c’est devenu un enjeu de sécurité publique et de criminalité. » 10,40 min à 11,05 min. URL : https://www.youtube.com/watch?v=9Gd6oyHbq8Q
Ibid. 21. Interview d’Irina Bokova, directrice générale de l’UNESCO, « une coalition internationale est attendue contre les trafics de biens culturels illicites en Syrie et en Irak. » 2,35 min. URL : http://www.franceculture.fr/emissions/journal-de-18h/oeuvres-dart-detruites-par-daech-lunesco-se-tourne-vers-la-cour-penale
(82) Ibid. 25. Extrait « Cette situation se retrouve également par delà le Moyen-Orient comme en Libye où « les vestiges sont désormais en danger en raison du chaos qui y règne depuis la chute de Muammar Khadafi en 2011 et l’arrivée de Daech ces derniers mois » 1,40 min à 1,55 min URL : https://www.youtube.com/watch?v=9Gd6oyHbq8Q
Ibid. 25. Témoignage de Khaled Ghellali, conseiller culturel adjoint à l’Ambassade de France en Libye « Cette situation se retrouve également par delà le Moyen-Orient comme en Libye où « les vestiges sont désormais en danger en raison du chaos qui y règne depuis la chute de Muammar Khadafi en 2011 et l’arrivée de Daech ces derniers mois » 2,10 min. URL : https://www.youtube.com/watch?v=9Gd6oyHbq8Q