Les Syriens n’ont plus le droit d’utiliser des devises étrangères

Les autorités ont notamment interdit les transactions en dollars, alors que cette monnaie est, en pleine guerre, utilisée dans tous les secteurs. (Le Monde.fr/2013/08/04).
Un décret interdisant toute transaction commerciale en devises étrangères a été promulgué en Syrie, dimanche 4 août, rendant illégal le paiement en dollars, pourtant courant, avec des peines pouvant aller jusqu’à dix ans de travaux forcés.Le texte, signé par Bachar Al-Assad, stipule, selon l’agence de presse officielle SANA, que « la livre syrienne est la seule monnaie. Il est interdit d’effectuer des paiements, des remboursements, des transactions ou des opérations commerciales en devises étrangères ou en métaux précieux ».
Les commerçants qui enfreindront la loi seront passibles de trois ans de prison et d’une amende égale à deux fois le montant du paiement incriminé. Si cette somme dépasse 5 000 dollars, la peine pourra s’élever à dix ans de prison avec travaux forcés.
« Cette mesure est symbolique »
Avant le début, en mars 2011, de la contestation du régime, devenue guerre civile, 1 dollar s’échangeait contre 47 livres syriennes. Depuis, le change est de 200 livres syriennes pour 1 dollar, il était même de 300 livres pour 1 dollar en juillet. Le dollar est utilisé de fait dans tous les secteurs, que ce soit par les conducteurs de taxi, les importateurs ou dans la vente de produits alimentaires.
Pour Jihad Yazigi, directeur de l’hebdomadaire économique The Syria Report, interrogé par Reuters, « cette mesure est symbolique, car elle est prise dix ans, presque jour pour jour, après l’annulation par Bachar Al-Assad de la loi numéro 24 de 1986, très répressive, qui interdisait aux Syriens de posséder des dollars. Aujourd’hui, cette décision vise à rendre très compliquée toute transaction qui n’est pas en livres syriennes et à contrôler le taux de change ».

Parution de « Cités invisibles, la naissance de l’urbanisme au Proche-Orient ancien, approche archéologique »

A cette occasion, les Editions Guethner vous invitent à la présentation de cet ouvrage par
l’auteur le  Vendredi 28 Juin à 18h
à REID HALL, Columbia University, 4 rue de Chevreuse 75006 Paris
/fichiers/pdf/invitation-margueron.jpg
(M° Vavin ou M° Notre-Dame-des-Champs)

Tél Geuthner : 0146347130
geuthner@geuthner.com

L’émergence des premières villes de l’histoire, en mésopotamie, à la fin du IVe millénaire, témoigne, de la prise de conscience quasi immédiate que le nouveau cadre de vie exigeait une préparation et une organisation destinées à assurer à la fois la longévité et l’harmonie de la construction urbaine.
Un véritable urbanisme, totalement différent de celui des cités grecques, a alors été, à l’aube de l’histoire, systématiquement mis en place, pour tenir compte de deux dangers majeurs : d’une part la vulnérabilité de l’architecture de terre (briques crues) à l’eau des fleuves, des canaux, de la nappe phréatique et des pluies, d’autre part l’instabilité des sols des tells, impropres à supporter, sans préparation préalable, les charges de bâtiments de plus d’un niveau.
L’étude repose d’abord sur l’analyse détaillée des sites de Mari, Ugarit, Emar, tell Faq’ous et Larsa. En outre le réexamen d’une soixantaine de sites (dont Assur, Babylone, Beydar, Byblos Arqa, Dur Sharrukin, Eshnunna, Chuera, Habuba Kabira, Haradum, Isin, Nippur, Tuttub, Tuttul, Ur, Uruk…) a permis de préciser les données urbanistiques communes à l’ensemble des cités syro-mésopotamiennes. Ont été ainsi définis successivement les choix géographiques de l’implantation urbaine, la morphologie des villes, le rôle du nombre dans leur élaboration, l’aménagement technique du territoire urbain, la relation avec l’eau (fleuves et canaux), les systèmes de protection, les fonctions fondamentales, l’hygiène, l’organisation de la voirie et le rapport avec le monde des dieux.
Il ressort que les solutions techniques mettent en évidence une remarquable inventivité et une étonnante compréhension du milieu. L’adoption de plans géométriques (circulaires, orthogonaux…), toujours parfaitement adaptés au terrain de façon à éliminer le plus rapidement possible les eaux de pluie, ainsi que l’aménagement d’une infrastructure sous forme d’un réseau de fondations de 1,50 à 2 m de hauteur qui assure toute l’organisation de la ville, de sa voirie ainsi que sa stabilité en permettant de construire des bâtiments de deux niveaux -hauts de 8 à 14 m- sont deux inventions majeures de ce premier urbanisme. Il résulte de ces choix et découvertes techniques que la fondation d’une ville est toujours une création artificielle et que ces mêmes principes techniques permettent d’assurer sa pérennité.
Ainsi la ville apparaît comme l’une des plus fécondes inventions du monde syro-mésopotamien.

Cités invisibles, la naissance de l’urbanisme au Proche-Orient ancien, approche archéologique »,

« Promenade dans le jardin andalou d’Ibn Al Awwam à Séville au 12e siècle »,

A la période médiévale, dans l’ensemble du monde arabo-musulman, la connaissance de l’ensemble des pratiques culturales connues dans une vaste aire sous domination de souverains musulmans était primordiale pour l’essor tant politique qu’économique des royaumes d’Occident et d’Orient !
Il ne faut donc pas s’étonner que de nombreux humanistes érudits, des savants : médecins, botanistes, pharmacologues et des princes au pouvoir, même, se soient fait agronomes et se soient attachés soit à compiler soit à rédiger d’importants Traités d’Agronomie.
Simone Lafleuriel-Zakri  qui a vécu de nombreuses années à Alep, a collaboré avec les professeurs Sourdel, à un doctorat sur les sources anciennes des traités arabes médiévaux d’agronomie. Elle a signé plusieurs publications consacrées aux pratiques hydro-agricoles traditionnelles d’après les manuscrits arabes d’Agronomie à la période médiévale et un répertoire des substances médicinales de la péninsule arabique d’après la compilation des auteurs cités dans le Traité des Simples d’Ibn Baytar !
Elle a participé à la rédaction de l’ouvrage: « Sciences et technologie en Islam (Unesco) » . Elle est l’auteure de « Syrie, berceau des civilisations » paru chez ACR , de la « Botaniste de Damas » : un roman historique paru en 2010, et de « Mémoires d’un herboriste andalou » à paraître prochainement …
Elle a donné une conférence au Centre Culturel Syrien le 18 juin sur un illustre jardinier qui a cultivé son jardin à Séville au XIIème siècle, Cheikh Abou Zakariya ibn Mohamed Ibn Ahmed ibn Al Awwam. Ci-joint  le  texte de la conférence : /fichiers/pdf/ibn-al-awwam.pdf

Cabinet syrien du 9 février 2013

 

 

 

M. Adnan Abdo al-Sekhni, ministre de l’industrie

Imad Abdel Ghani Sabouni / ministre des communications et de la technologie

Le général Fahd Jassem al-Freij, commandant en chef adjoint de l’armée et des forces armées, ministre de la défense

Hussein Mahmoud Ferzat / ministre d’Etat

Omar Ibrahim Gallawanji / vice président du Conseil des ministres pour les affaires de services / ministre de l’administration locale

Le général Mohammad Ibrahim al-Cha’ar / ministre de l’Intérieur

Articles sur la Syrie

Nous publions ci-joint, deux articles de l’économiste syrien Jihad Yazigi, récemment parus dans le magazine « Le Commerce du Levant « :
-L’Un est sur « le destin dramatique d’Alep ».
Depuis le début de l’été, Alep est touchée de plein fouet par l’extension de la violence en Syrie. La grande métropole du Nord, qui est allée d’échecs en revers au cours du siècle écoulé, subit un nouveau choc. Et la paralysie de la ville affecte toute l’économie du pays./fichiers/pdf/100-102-regional-alep-634.pdf
-et, l’autre sur « la crise du monde agricole syrien ». Le secteur agricole syrien, longtemps un pilier de l’économie, est en pleine débâcle après de fortes sécheresses et un désinvestissement de l’État. Alors que les agriculteurs formaient un pilier essentiel du pouvoir baassiste, leur mécontentement est un des moteurs du soulèvement populaire qui vise à le renverser. /fichiers/pdf/102-103-regional-syrie-633.pdf

L’enseignement de la langue française en Syrie : témoignage.

Mme Régine Derrien, Professeur de Français Langue Etrangère, a donné une conférence au Centre Culturel Arabe Syrien le 5 juin 2012 sur l’Enseignement de la langue française en Syrie. Mme Derrien ayant occupé les fonctions d’expert sectoriel dans ce pays.
Hérité de la période du mandat, la langue française occupe une place particulière en Syrie ; ces dernières années, de profonds changements ont eu lieu que ce soit dans l’enseignement secondaire ou à l’université.
La mise en oeuvre de plusieurs projets de coopération et l’utilisation des nouvelles techniques dans l’enseignement du Français Langue étrangère ont tenté de relever les défis de ce début de siècle.

« Rue des Syriens », de Raphaël Confiant

"Rue des Syriens", de Raphaël Confiant

éditions Mercure de France

Dans son dernier livre, le romancier martiniquais Raphaël Confiant relate la saga des Syro-libanais en Martinique.
Le synopsis : À la fin du XIXe siècle, des centaines de milliers d’habitants issus des pays du Levant – Syrie, Palestine, Liban et Jordanie – émigrèrent en Amérique du Sud et dans l’archipel des Antilles. Ils furent désignés sous le nom générique de « Syriens ». Wadi est l’un d’eux. Quand il débarque à Fort-de-France dans les années 1920, le dépaysement est total. Il est à la recherche de son oncle Bachar, qui l’a précédé en Martinique au début du siècle. Wadi a tout à construire dans ce nouveau pays où il va vivre de multiples aventures et croiser de nombreux personnages : Fanotte la superbe et fantasque revendeuse, Bec-en-Or le crieur de magasin, Ti Momo le fier-à-bras amateur de combats de coqs, des maîtres en sorcellerie, un boutiquier chinois, un prêtre hindou, et bien d’autres encore, caractéristiques du melting-pot antillais…

Avec « Rue des Syriens », Raphaël Confiant poursuit son décryptage sociologique et culturel de l’histoire de la Martinique. Auteur prolixe, avec une soixantaine de livres, écrits en français et en créole (romans, essais, traductions de l’anglais), Confiant excelle dans l’art de restituer avec saveur la trace des innombrables apports qui ont forgé l’identité composite de son île.
Dans ses ouvrages, l’auteur s’est toujours attaché à l’exploration minutieuse, mais aussi truculente et ludique, des itinéraires multiples à l’origine de la société martiniquaise : hommes et femmes venus d’Afrique, d’Europe, de Chine et d’Inde, du Moyen-Orient, voisins sud-américains, autochtones amérindiens et des îles environnantes.

L’archéologie a l’honneur

Des conférences ayant pour thème la présentation des multiples sites et aspects de l’archéologie syrienne sont régulièrement organisées tous les mois par le Centre Culturel Arabe Syrien.

Citons pour mémoire la tenue depuis le début de cette année des conférences suivantes :

–  Conférence le 10 janvier 2012 de Mme Béatrice Muller, Directeur de recherche au CNRS, UMR 7041 ArScAn, Archéologies et Sciences de l’Antiquité – Nanterre, sur le thème «La peinture murale en Syrie et en Mésopotamie (du IVe au Ier millénaire av. J.-C.)». 

peinture murale syro-mésopotamienneMéconnue en raison de son mauvais état de conservation, la peinture murale syro-mésopotamienne a joué, dans l’art et dans la vie quotidienne, un rôle beaucoup plus important que ce que pourrait laisser croire la rareté de ses vestiges. Le décor coloré, tant géométrique que figuratif, s’organise savamment dans les maisons, les palais et les temples et témoigne de préoccupations où la figure royale et la figure divine, souvent associée symboliquement à des animaux, tiennent la plus grande part.
          

Conférence le 31 janvier de M. Eric Coqueugniot, Directeur de recherche au CNRS, Responsable de la   fouille de Dja’de, qui a traité de « Dja’de el Mughara, un village du 9ème millénaire avant notre ère en Syrie (Vallée de l’Euphrate) ».

Le néolithique apparaît au Moyen-Orient, notamment dans le nord de la Syrie, avant    l’Europe.    On    assiste       selon       des    étapes    successives à la naissance des divinités, à la sédentarisation, à l’agriculture, à l’élevage, puis à la céramique. La question de la domestication des plantes, des animaux et de la sédentarité est évoquée.      On a notamment découvert des figurines féminines avec la symbolique du taureau, des figurines féminines et des figurines asexuées, ainsi que des petites haches en céramique, des poignards et des flèches en silex. La découverte également d’une sépulture de 70 individus « maison des morts », sans offrandes ni objets est ensuite relatée.

      

– Conférence le 7 février de M. Pierre Leriche, Directeur de Recherche Emérite au CNRS, Directeur de la Mission Franco-Syrienne d’Europos-Doura, Responsable de l’Association Orient Hellénisé, sur le thème « Europos-Doura sur l’Euphrate, Témoin exceptionnel de la civilisation de la Syrie classique. Découvertes récentes »

steppe syrienne et Djeziré, Europos-Doura

Entre steppe syrienne et Djeziré, Europos-Doura marque de sa forte présence le paysage avec ses murailles remarquablement conservées et ses ruines qui dominent l’Euphrate du haut d’une falaise de quarante mètres.Située entre Deir ez Zor et Al Boukamal, elle a été fouillée depuis 1920 par trois missions archéologiques successives qui y ont dégagé de nombreux monuments et ont révélé l’un des sites archéologiques les plus prestigieux de la Syrie antique. Définitivement désertée en 256 à l’issue d’un siège acharné par les Sassanides, elle n’a jamais été réoccupée. C’est ainsi qu’ont été remarquablement préservés ses monuments et qu’y ont été découverts de nombreux documents illustrant la vie de cette période. Ceci en fait la source majeure de l’histoire du Proche Orient grec, parthe et romain. Ses peintures, dont certaines ont été récemment découvertes, sont particulièrement célèbres et lui ont valu d’être appelée « La Pompéi du désert ».

Rappelons en particulier, les restes d’une synagogue de 12 m de long sur 8 m de large ont été découverts, témoignent de la présence d’une communauté juive très active. Les peintures qui couvrent l’ensemble des murs représentent la vie de Moïse et ont été transportées au musée de Damas. 19 édifices religieux ont été découverts consacrés à des dieux différents (Artémis, Aphrodite, Bâal….)

La réunion le 27 mars sous le titre de : « La Syrie antique, terre des reines » a donné lieu à deux présentations distinctes :

–  « Les reines de Syrie aux IIIe et IIe millénaires av.J.C. » par Mme Brigitte Lion, Professeur d’histoire ancienne à l’Université François Rabelais, Tours.

Si en Syrie, les femmes n’exercent pas la réalité du pouvoir politique aux IIIe et IIe millénaires av.J.C., les femmes de la famille royale jouissent d’un grand prestige et exercent des fonctions administratives importantes. La mère du roi bénéficie d’un statut élevé, son épouse principale est informée de la situation politique et joue un rôle majeur dans la gestion du palais, ses filles contribuent à la création de jeux d’alliances par le biais de mariages diplomatiques. Les archives des palais d’Ebla, de Mari et d’Ougarit permettent d’étudier cette place remarquable des femmes pendant plus d’un millénaire, du XXIV au XIIIe s.av.J.C.

–  « Zénobie : de Palmyre à Rome » par Mme Virginie Girod-Drost, Docteur en Histoire de l’Université Paris IV-Sorbonne.

Zénobie (267-273), la reine des reines, est un personnage emblématique de la Syrie antique. Par son ambition et son habileté, elle s’est imposée sur la scène politique romaine de laquelle les femmes étaient généralement exclues. Zénobie, comme les autres impératrices syriennes, à l’instar de Julia Domna, a affolé les chroniqueurs de l’Histoire Auguste qui lui ont consacré un chapitre complet dans le livre des Trente Tyrans. Reine orientale, elle devint, sous la plume des historiens romains, une nouvelle Cléopâtre.

Le Liban et la Syrie au miroir français (1946-1991), par Marie-Thérèse Oliver-Saidi

Marie-Thérèse Oliver-Saidi, Agrégé de Lettres classiques, Docteur d’Etat ès Lettres et Sciences humaines a passé plusieurs années au Moyen-Orient (Liban, Egypte, Turquie), y exerçant diverses responsabilités au sein du ministère des Affaires étrangères.

Elle a présenté son livre « Le Liban et la Syrie au miroir français (1946-1991) », paru récemment aux Editions l’Harmattan (www.editions-harmattan.fr), le 23 février dans le cadre du Séminaire « Orient, littératures contemporaines », animé par Gilles Ladakany et Rania Samaria à l’EHESS, 96, bd Raspail à Paris.

Après une description des effets du mandat (1920-1946) sur les populations de la Syrie et du Liban, l’auteure s’est penché sur les événements politiques intervenus dans les deux pays et qui ont jalonné la période 1946-1991.

Elle analyse  ensuite  l’image d’un pays tel qu’il est perçu par un autre et comment cette image dispose de nombreuses facettes culturelles et économiques lesquelles influencent à leur tour la politique et la diplomatie.L’image est souvent façonnée par divers groupes de pression (pèlerins, religieux, journalistes, hommes d’affaires, médiateurs etc.) qui peuvent avoir un relais positif ou pas.

En l’occurrence, les représentations de ces deux pays ont connu en France, de leur indépendance en 1946 à la guerre du Golfe en 1991, des évolutions aussi importantes qu’inattendues.

Enfin, Mme Oliver-Saidi a conclu sa présentation en émettant le souhait que la situation actuelle puisse offrir de nouvelles perspectives aux relations franco-syriennes en particulier, et que la Syrie soit enfin abordée pour elle-même et non plus à travers le prisme libanais.