Ancien attaché culturel à l’Ambassade de France en Syrie et membre du Bureau de notre association en charge, depuis
sa création, de son activité culturelle, Christian Lochon a bien voulu réserver à notre «Lettre» la primeure de son étude
sur «le mouvement littéraire féminin syrien contemporain» dont nous publions ci-joint l’intégralité du texte. /fichiers/pdf/tir-part-lochon.pdf
Auteur : AFS
Les Echanges commerciaux franco-syriens en 2010
de la reprise des achats de pétrole de la France et cela malgré une hausse des exportations françaises.
.
Progression de +13% du volume des échanges :
La France reconquiert cependant des parts de marché, elle serait selon les statistiques syriennes le 12ème pays fournisseur de la Syrie en 2009 (seulement 22ème en 2008) et son 3ème client (6ème précédemment).
Les importations françaises sont pour plus de 90% composées d’hydrocarbures et les exportations portent sur une large gamme de produits agricoles, biens manufacturés, produits intermédiaires et biens industriels.
Hors pétrole, selon les années quelques grands postes modifient la structure des échanges : exportations de blé en 2009, de sucre et d’avions en 2010.
Hausse de 9,4% des exportations à 333M€
Hausse des ventes aéronautiques et de sucre.
A l’exception des produits agricoles (qui sont tombés à 7,3M€ contre 28M€ l’année précédente et le recul des exportations de céréales à 8,8M€ contre 25,8M€ également en 2009) et des produits pétroliers,
Les principaux postes d’exportation qui ont connu une progression sont :
– les produits industriels, 144 M€, +20%
parmi lesquels les produits chimiques, parfums et cosmétiques, 43 M€, +14,5%,
les produits pharmaceutiques 38 M€, +6,7%, les métaux et produits métalliques 36 M€, +95%
– les produits alimentaires 74 M€ , +33%
– les machines et équipements mécaniques, électroniques et autres équipements industriels et agricoles, 59 M€ + 3,6%
– les équipements de transport: 45 M€, qui avec la vente de deux appareils ATR en 2010 augmentent de + 160%
– Avec une vente inhabituelle (13 M€ contre 4,6 M précédemment), le sucre gonfle les exportations de produits agroalimentaires qui sont passés de 56 à 75 M€, +33,6%.
-Les produits laitiers et fromages, (7,6M€, +38%) renforcent les ventes du secteur, de même que les préparations à base de céréales (3,4 M€, +25%).
Importations : en hausse de +16% à 405 M€.
Les importations françaises ont également augmenté en 2010, +16%, à 405 M€, très largement dominées par les achats de pétrole et produits pétroliers qui représentent 94,5% des importations totales.
On assiste en 2010 à une reprise des importations de brut (+30% à 371 M€) et de produits pétroliers (12 M€).
Hors secteur pétrolier, les achats ont concerné des produits industriels 16 M€, +7,7% parmi lesquels les produits des industries textile et habillement pour 10 M€, +5,4% et les produits chimiques et de parfumerie 3,6 M€ +9% (savon d’Alep).
Les importations de produits agricoles (3,8 M€), sont constituées pour moitié d’épices entrant dans la fabrication des boissons anisées, les achats d’anis, badiane et cumin s’élèvent à 1,9 M€, soit +40%.
Enfin on relève des importations, inhabituelles, de phosphate pour 4 M€, l’une des principales ressources du pays hors pétrole.
(in lettre de Syrie. Service Economique de l’Ambassade de France. mars 2011)
|
Économie – Syrie
Chiffres-Clés de l’économie syrienne (Source : FMI – septembre 2010)
2005 |
2006 |
2007 |
2008 |
2009 |
2010 |
2011 |
|
Produit Intérieur Brut (Md USD) |
28,6 | 33,5 | 40,6 | 54,5 | 52,5 | 59,4 | 66,0 |
Croissance réelle du PIB (%) |
6 | 5,2 | 6,3 | 5,2 | 4 | 5 | 5,5 |
Inflation prix consommation (%) |
7,2 | 10 | 4,7 | 14,5 | 7,5 | 6,0 | 5,0 |
Dette externe/PIB (%) |
23,4 | 19,2 | 14,5 | 10,4 | 12,1 | 9,1 | 8,1 |
Solde budgétaire/PIB (%) |
-4,5 | -1,1 | -4,0 | -2,8 | -5,5 | -4,5 | -5,8 |
Solde budgétaire hors recettes pétrolières/PIB hors pétrole (%) |
-11,6
|
-8,4 | -8,9 | -7,9 | -10,0 | -6,3 | – 6,2 |
Importations Biens et Services (Md USD) |
10,5 | 11,7 | 13,4 | 16,2 | 15,8 | 17,0 | 18,7 |
Exportations Biens et Services (Md USD) |
7,6 | 9,1 | 11,2 | 13,7 | 13,2 | 14,4 | – |
Importations Biens et Services hors pétrole (Md USD) |
7,8 | 9,0 | 10,3 | 11,4 | 12,2 | 13,1 | 15,2 |
Exportations Biens et Services hors pétrole (Md USD) |
4,7 | 6,2 | 7,4 | 9,0 | 9,3 | 11,1 | 13,2 |
Solde de la Balance des paiements (Md USD) |
-0,5 | -1,2 | 0,6 | -0,1 | -0,0 | 0,9 | -0,6 |
Réserves de change brut (Md USD)
En mois d’importations
|
17,4
16
|
16,5
13,6
|
17,0
11,5
|
17,1
9,4
|
17,1
10,7
|
16,6
9,4
|
16,1
8,4
|
Croissance PIB hors pétrole | 7,5 | 6,9 | 5,8 | 6,0 | 4,5 | 5,5 | 6,0 |
Croissance pétrole | -8,6 | -7,1 | -4,8 | 0,0 | 0,2 | 0,2 | 0,0 |
Solde des échanges pétroliers (Md USD) | 0,7 | 0,0 | -1,0 | -1,7 | -1,0 | -1,2 | – |
2009 et 2010 estimations, 2011 : projections
Économie
Investissements français en Syrie :
La France est le premier investisseur européen hors pétrole et Total poursuit ses investissements
Le premier investissement français remonte à 1988 avec l’implantation de Total. Depuis, Total a continué à investir très régulièrement pour une meilleure exploitation des champs et signé un accord préférentiel pour en obtenir de nouveaux.
Il faudra ensuite attendre 2003 pour voir arriver des capitaux français importants, en lien avec l’ouverture de la Syrie aux investissements privés.
Bel est ainsi le premier français à avoir implanté une unité de production, inaugurée en 2005 (investissement 100% français) et Lafarge réalise depuis 2008 l’investissement étranger le plus important dans son secteur (construction d’une cimenterie d’une capacité de 3M de tonnes annuelle), Air Liquide pour sa part a inauguré en 2010 une usine de production de gaz industriels.
Selon les chiffres de la Banque de France, l’IDE français en Syrie avoisine 1,6 milliard USD.se rapproche des stocks détenus par la France au Liban, partenaire principal de la France dans la zone. Ils sont désormais plus élevés que les stocks d’IDE français en Jordanie
Les investissements français en Syrie sont concentrés sur les secteurs hydrocarbures et ressources minières (Total et Lafarge), qui accueillaient 89% des stocks d’IDE français en Syrie en 2008. Le reste concerne l’Immobilier et services aux entreprises 6%, Agriculture et industrie alimentaire 1%, Autres 4%.
En 2010, la Syrie comptait 16 implantations françaises directes et plus d’une vingtaine de sociétés présentes au travers de filiales ou bureaux de représentation, employant 900 personnes. Par-ailleurs, de nombreuses marques sont présentes sous forme de franchise ou licence (biens de consommation et santé essentiellement).
Il est à noter l’arrivée de nouvelles enseignes françaises en distribution (Monoprix, Daniel Hechter…), gestion hôtelière (Ibis et Novotel, groupe Accor) et les ouvertures de bureaux de représentations (Veritas, MTO, …) et les partenariats (Sobem, Sodem…) se multiplient. CMA-CGM a obtenu en juillet 2009 le deuxième terminal portuaire offert en BOT et envisa ge des extensions.
(In lettre de la Syrie, réalisée par la Mission Economique Française en Syrie. Janvier 2011)
Les importations françaises au 1er semestre 2010 se sont élevées à 284 M €, composées essentiellement d’hydrocarbures, phosphates, industries textiles (habillement, linge de maison, tissus, fils), produits de toilette et savons d’Alep, plantes à épices (anis, cumin…).
(in lettre de la Syrie, réalisée par la Mission Economique Française en Syrie, Septembre 2010).
Syrie, éclats d’un mythe , de Nathalie Galesne

Le Liban et la Syrie au miroir français (1946-1991)
Par Marie-Thérèse Oliver-Saidi, aux Editions l’Harmattan, 34,50 euros, 396 pages. www.editions-harmattan.fr
Depuis le Mandat exercé par la France au Levant, le Liban et la Syrie n’ont cessé de s’opposer et de s’appeler dans l’imaginaire français. Dans un contexte géopolitique régional et international particulièrement mouvementé, les représentations de ces deux pays ont connu en France, de leur indépendance en 1946 à la guerre du Golfe en 1991, des évolutions aussi importantes qu’inattendues.
Les diverses facettes de ces représentations contrastées sont abordées tant au niveau de l’histoire que de la littérature au fil des nombreuses crises vécues, notamment de la guerre civile qui débute en 1975 au Liban. Cet événement constitue, à cet égard, un moment charnière dans l’histoire et les relations de ces pays. Après une description des effets du mandat (1920-1946) sur les populations de la Syrie et du Liban, l’auteur se penche sur les événements politiques intervenus dans les deux pays et qui ont jalonné la période 1946-1991. L’auteur aborde l’œuvre des romanciers français et libanais qui ont jalonné cette période, et rappelle l’émergence dans les années 1980 du monde français de l’édition à destination du monde arabe (Kartala, Actes Sud, Sindbad…). Un survol exhaustif de l’œuvre des multiples romanciers et auteurs de cette période familière à de nombreux d’entre nous (Amine Maalouf, Nadia Tuéni, Mustapha Al Ujailly…) est ainsi réalisé pour notre grand plaisir.
Marie-Thérèse Oliver-Saidi, Agrégé de Lettres classiques, Docteur d’Etat ès Lettres et Sciences humaines a passé plusieurs années au Moyen-Orient (Liban, Egypte, Turquie), y exerçant diverses responsabilités au sein du ministère des Affaires étrangères .Elle est l’auteur de plusieurs articles sur la littérature francophone et la politique éducative.
La Botaniste de Damas
Après Sciences et Technologies en Islam (UNESCO, 1990) et Syrie, Berceau des civilisations (Paris, ACR, 1997), Simone Lafleuriel-Zakri, historienne française mariée au calligraphe syrien Naaman Zakri, se tourne vers le roman ou plutôt l’histoire romancée.
Malheureusement, des évènements tragiques vont survenir à Damas et à Alep dus aux combats fratricides entre les monarques ayyoubides, régnant en Syrie ou en Egypte et qui font appel à des mercenaires turcs du Khawarezm (Iran oriental), pillards chassés vers l’ouest par les Mongols. Puis ce seront ces mêmes Mongols qui détruiront la civilisation abbasside à Bagdad et ne pourront être chassés de Syrie que par des mercenaires mamelouks venus d’Egypte.
D’autres lecteurs examineront avec attention les descriptions de plantes médicinales consignées dans les ouvrages d’Ibn Baytar ou de son disciple damascène Ahmed Ibn Ali Ousaybiya (1195-1270). L’auteure rappelle que les découvertes de la pharmacopée arabe seront transférées en Andalousie et de là dans toute l’Europe.
Le chercheur consultera avec intérêt les annexes de l’ouvrage, les biographies d’Ibn Baytar, d’Ibn Arabi, l’évocation de la lignée célèbre des libraires de la famille Jazari, la notice sur les voyages à travers toute la Méditerranée d’Ibn Baytar depuis Malaga jusqu’à Antioche, son séjour en Egypte (une erreur à corriger : « Matariya », faubourg nord du Caire n’est pas situé en « Arabie Saoudite », laquelle d’ailleurs, au XIIIe siècle, n’existait pas), en Irak, en Palestine et au Maghreb ; la chronologie des sultans ayyoubides, un glossaire, un lexique des mots arabes passés en français, le rappel biblio-biographique de Lucien Leclercq et une bonne bibliographie consacrée au sujet du livre.
L’auteure a eu l’occasion de présenter son ouvrage récemment, au Centre Culturel Syrien ; nous lui souhaitons de le voir diffusé dans le plus grand nombre de sociétés savantes et auprès du grand public, car ces 485 pages constituent un travail considérable qui intéressera et passionnera de nombreux lecteurs
Christian Lochon
La grande mosquée des Omeyyades à Damas
L’un des plus anciens monuments (temple araméen puis grec, église byzantine, mosquée) et des plus prestigieux de l’architecture musulmane. Les mosaïques, l’un des joyaux du patrimoine mondial, sont reproduites dans leur intégralité.
« Quand la Syrie s’éveillera… », de Richard Labévière et Talal el-Atrache

L’Économie syrienne en 2010
en 2011 selon le FMI.
pour le déficit commercial qui est revenu selon le FMI à 3,9% du PIB après avoir atteint 4,5% en 2009.
En effet, le volume des échanges retrouve quasiment le niveau de 2008 après une légère inflexion en 2009. Importations et exportations ont ainsi toutes les deux progressé de 12%.
(tirée par l’augmentation des rémittences de la diaspora et des revenus du tourisme). Au final la balance des paiements affiche un solde légèrement négatif à 0,9% du PIB (+400 millions d’euros).
Cette année 2010 a vu la modernisation de l’environnement des affaires, avec l’adoption en mai du code du travail et l’ouverture des secteurs des télécommunications et de l’électricité à l’investissement privé.
Sur le plan des finances publiques enfin, le modeste déficit budgétaire de 4,5% du PIB (par rapport aux 6,5% programmés) permet au pays d’atteindre un niveau d’endettement externe particulièrement bas (9,1% du PIB). Afin d’exploiter au mieux cette importante capacité d’emprunt, le gouvernement a émis au mois de décembre les premiers titres de la dette publique, sous la forme d’abord de bons du Trésor à 3 mois, puis à 1 et 5 ans d’échéance.
d’investisseurs) devrait aider l’Etat à financer au mieux les projets d’investissement du XIe plan.