Tourisme et principales villes de Syrie : LA RÉGION DU NORD Alep

Alep (350 km au nord de Damas)

Dans la capitale de la Syrie du nord, les souks forment un labyrinthe sur deux hectares.

Odeurs de Cardamome, effluves de clou de girofle, cris de camelots et atmosphères feutrées des caravansérails (Khan) où s’installèrent les commerçants vénitiens dès 1548. Le Khan Al Aboun, construit entre XVème et le XVlème siècle est l’un des plus beaux exemples de l’architecture mamelouke. La citadelle domine la ville entourée d’un fossé de 20 mètres creusé au Xllème siècle. On dit qu’Abraham passa par Alep et dressa son camp sur sa plus haute colline (où se trouve aujourd’hui la forteresse) pour traire, là, sa vache rousse. Le musée archéologique renferme une collection de sculptures et d’objets en provenance d’Ebla, Ugarit et du Tell Brak. Les statues de basalte noir à l’entrée proviennent du Tell Halaf, une colonie du IXème siècle avant J.-C. située au Nord-Est.
Cette métropole florissante depuis le IIlème millénaire avant J.-C. doit beaucoup à sa position stratégique au croisement d’importantes routes commerciales qui lui permit de jouer un rôle particulier dans l’histoire de la région depuis les Royaumes accadiens jusqu’aux temps modernes.

Tourisme et principales villes de Syrie : Kuneitra

Ce mouhafazat est situé au sud-ouest de la république Arabe Syrienne. Sa superficie atteint 1860 km2. Le mot Quneitra est le diminutif du terme Qantara (pont). C’est donc un point de passage qui mène à la Palestine, la Jordanie, au Liban et à la Syrie et cette position stratégique le rend très convoité. Il est connu sous le nom du Golan et se distingue par la variété de son relief. Le sommet de Jabal esh Sheikh (Mont Hermon) culmine à 2 814 m. et surplombe le lac de Tibériade (212 m).
Les habitants prennent des cures thermales d’eaux minérales à Hemmé au sud car le Mouhafazat est réputé pour ses sources à fort débit et ses eaux abondantes qui se jettent dans les deux rivières du Jourdain et Yarmouk.

Tourisme et principales villes de Syrie : LA RÉGION DU CENTRE Homs

Homs (160 km ou Nord de Damas)

La troisième ville de Syrie fut l’une des principautés arabes qui comme Pétra et Palmyre se constituèrent en terre syrienne au début du second siècle avant J.-C Elle était également, après Doura Europos et Palmyre, la troisième étape sur la route de la soie allant vers la Méditerranée.
Aujourd’hui encore, les oléoducs modernes qui passent par Homs confèrent à cette ville un rôle économique particulier. Mais la véritable particularité de Homs apparaît à travers les personnages historiques auxquels elle a donné le jour : la famille de Bassius, gouverneur de Homs, par le mariage de sa fille avec le tout puissant Empereur Septime Sévère donna à l’Empire Romain trois de ses césars à savoir, Caracalla, Héliogabale et Sévère Alexandre. C’est à Homs également que le philosophe Cassius Longin, Premier Conseiller à la cour de la Reine Zénobie, et le médecin Mar Elian, virent le jour.
A quinze kilomètres de Homs, se trouve le célèbre lac Qattiné, étendue d’eau très poissonneuse de près de 60 km2 de superficie et théâtre de l’une des batailles les plus importantes de l’histoire Opposant au IIIème siècle avant J.-C Hittites et Egyptiens conduits par Ramsès II.

Tourisme et principales villes de Syrie : Suweyda

(90 km, sud-est de Damas)

Cette ville logée à 1 100 mètres d’altitude se distingue par la clémence du vent sec et l’abondance de ses productions dont le raisin conserve la priorité. Baptisée Sawada du temps des Nabatéens (la petite noirceur), elle était bâtie en pierres volcaniques noires. Ce sont les Romains qui en ont fait au IlIème siècle l’un des plus importants vilayets de la Jézireh, puis elle fut connue sous le nom de Dionisias, soit la ville la plus renommée en pain, Ses vestiges sont nombreux, mais les ruines sont disséminées. Les plus importantes traces archéologiques sont groupées dans le musée de la ville dont un tableau romain daté du Vlème siècle représentant Artémis, déesse de la chasse, sortant du bain, entourée de ses disciples.

Bosra

Bosra est une ville aux multiples couleurs, elle a été tour à tour nabatéenne, romaine, byzantine, islamique.
C’est aux Nabatéens que revient le mérite d’avoir fait de Bosra une ville rayonnante, le pendant septentrional de Pétra. Son économie est alors basée sur l’agriculture et le commerce caravanier.

En 106 ap. J-C., Bosra est annexée à l’Empire romain. Son importance et sa situation à l’avant-poste de Damas la désignent comme capitale de la nouvelle Arabie. Un gouverneur, commandant la IIIe légion cyrénaïque, s’y établit avec ses 5.000 soldats. Au cours du IIe siècle, la ville se dote d’une série d’édifices dignes dont le splendide théâtre de Bosra.

Tourisme et principales villes de Syrie : Damas

Point de départ de la vielle ville, le souk Al Hamadiyeh, tout près da la citadelle, abrite de multiples marchés adjacents. On aime flâner dans l’ancien bimaristan An Nouri, asile devenu musée de la médecine, ou dans le palais Azem, construit en 1749 par le gouverneur de Damas et improvisé musée des arts et traditions populaires. La cour de la Grande Mosquée (55 mètres sur 122 mètres) dallée de marbre, est dominée de trois minarets. Le petit édifice orthogonal, à l’ouest, est l’ancien dôme du trésor où l’on conservait autrefois les fonds publics à l‘abri des voleurs. Le musée national est un passage obligatoire pour appréhender l’ensemble des civilisations syriennes et leurs cultures. A l’intérieur, une collection de sculptures et d‘objets découverts sur les différents sites du pays.
 

C’est à Damas que s’illustra l’architecte Apollodore de Damas qui réalisa la colonne de Trajan à Rome et le grand pont sur le Danube, encore debout de nos jours. De cette époque Damas a, conservé les restes du tracé de la ville qu’il avait conçu en longueur conformément aux normes de l’urbanisme romain, ainsi qu’une partie du temple de Jupiter construit sur l’emplacement d’un temple araméen (Hadad) où se dresse aujourd’hui la Mosquée Omeyyades. En 1946, avec la proclamation de l’indépendance du pays, Damas retrouve progressivement son rôle de point de rayonnement national et civilisateur au sein du monde arabe et mérite d’être appelée “Cœur de l’arabisme“. Damas est la plus ancienne capitale du monde encore habitée.

Le premier Ministre François Fillon, en visite à Damas le 20 février 2010

Le premier Ministre, François Fillon a effectué le 19 février une visite de 24 heures à Damas. Il était le premier chef du gouvernement français à se rendre en Syrie depuis 1977. Il a rencontré le président Bachar Al-Assad, lequel se serait réjoui « des améliorations intervenues dans la relation franco-syrienne » et a rappelé l’ouverture économique de son pays au secteur privé. La France souhaiterait accompagner cette « modernisation » syrienne, a dit M. Fillon. C’est ainsi que cette visite a été marquée par la signature d’accords bilatéraux. Un contrat d’achat de deux ATR (avions de transport régional) d’un montant de 27 millions d’euros a été paraphé et un protocole pour la vente de 14 Airbus à la compagnie Syrian Arab Airlines, datant de 2008 et bloqué par un embargo américain, a été prorogé.

François Fillon était accompagné de la ministre de l’Economie, Mme Christine Lagarde et d’une trentaine de représentants de grandes entreprises et de PME (Alstom pour le métro notamment, Lafarge, Total). Paris nourrit de grandes ambitions commerciales dans ce pays où la croissance a été de +3% en 2009 malgré la crise, selon le FMI, et qui s’ouvre de plus en plus aux investissements étrangers. Paris est ainsi très intéressé par le projet de métro à Damas programmé pour 2016 et du nouveau terminal de l’aéroport.

La culture était également à l’honneur avec la signature d’un accord pour la construction d’un réseau de musées modernes et la valorisation d’une trentaine de sites archéologiques.

Contribution aux pourparlers de paix :

Lors d’une conférence de presse à Damas, M. Fillon a souhaité passer à la vitesse supérieure et intensifier les partenariats économiques actuellement « très inférieures à leur potentiel ». Mais, avait-il prévenu peu auparavant, « l’une des conditions de la poursuite d’un développement économique en Syrie est la paix et la sécurité ». Selon lui, « la Syrie a un rôle fondamental dans l’établissement de la paix au Proche-Orient. Pour que la situation s’améliore, il faut que chacun fasse des efforts ».

Evoquant les dossiers où la Syrie peut jouer un rôle, le chef du gouvernement français a notamment mentionné l’Iran, qui refuse, malgré des sanctions de l’ONU, de suspendre ses activités nucléaires sensibles soupçonnées de cacher un volet militaire. « Nous avons tendu la main au gouvernement iranien, sans succès », a regretté M. Fillon, en allusion aux différentes propositions des pays occidentaux pour convaincre l’Iran. « Nous souhaitons que la Syrie nous aide dans cet effort pour que l’Iran renonce à des décisions dangereuses pour la paix dans le monde », a-t-il expliqué.

Son homologue syrien, Mohammad Naji Otri, a cependant indiqué : « Nous avons toujours appuyé l’emploi pacifique de l’énergie nucléaire, c’est un droit », a dit M. Otri. Celui-ci a appelé à une « dénucléarisation de la région » car selon lui « la menace vient de la puissance israélienne ».
Concernant les négociations de paix israélo-palestiniennes, François Fillon
a réaffirmé que la France était « disponible pour participer à renouer le dialogue entre la Syrie et Israël avec la participation de la Turquie ». « Il n’y a pas de temps à perdre », a-t-il insisté, affirmant que la France allait entamer des discussions avec les trois parties « dans les meilleurs délais » pour une reprise des négociations de paix également interrompues lors de la guerre de Gaza.