Pour Adonis, l’important, ce sont les aboutissements des révolutions et non leurs commencements.

dimanche 23 octobre 2016

Quelle est cette révolution qui prend pour ennemi une statue, un musée, ou une ethnie, cherchant à l’exterminer ?

Adonis

Je pense que personne n’a marqué de réticence à défendre ou soutenir les mouvements arabes pour le changement. (…) Néanmoins, ce que je reproche à ces mouvements, c’est l’absence de projet, préalable à tout véritable changement, non pas seulement un renversement du pouvoir, mais une mutation de la société tout entière, de ses idées et de sa culture. Or nous avons constaté que cet éclatement, ce bouleversement, ne s’était structuré autour d’aucun discours culturel novateur, et que son caractère général était religieux. Nous avons également remarqué que son projet politique misait sur le retour inéluctable à des principes abandonnés, et qui sont, d’une manière ou d’une autre, des principes religieux.
Si nous excluons Le Caire et Tunis, il ne s’est pas déclenché de véritable mouvement populaire et organique, dans le sens d’un bouleversement résultant de causes internes. Les éclatements qui ont suivi étaient plus d’ordre externe qu’interne. Notons par ailleurs la transformation de ces mouvements en factions armées et violentes, ouvrant la brèche à l’intrusion d’éléments extérieurs, de mercenaires venus occuper le terrain. L’observation de ces détails est importante, si nous voulons établir leur relation avec l’histoire arabe. En résumé, le motif sous-jacent de ce bouleversement était le seul pouvoir, son but étant de changer le régime, sans porter aucun projet global. Or, tout au long de l’histoire des révolutions, nul n’a jamais été témoin d’un projet de libération survenant de l’extérieur ; les mouvements arabes sont donc basés sur le suivisme, d’une manière ou d’une autre. Et aujourd’hui, les pays arabes semblent être plus que jamais dépendants de l’extérieur.
(…) Si nous examinons l’histoire arabe et les textes religieux, le texte coranique en particulier, nous constatons que la conception islamique de l’homme et du monde, comme elle a prévalu et telle qu’elle s’est institutionnalisée, est fondée sur quelques éléments immuables : en premier lieu, Mohammed est le Prophète ultime, nul autre ne viendra après lui ; en second lieu, les faits et principes véhiculés par la prophétie mahométane, dans tout ce qui se rapporte au religieux et au spirituel, mais aussi les valeurs qui en découlent, c’est-à-dire la morale et l’éthique, sont des vérités immuables qui ne peuvent être contestées ; enfin, l’islam abolit ce qui le précède, et abolit donc obligatoirement ce qui le suit. Ainsi, l’individu ne peut s’arroger le droit d’amender, de modifier, d’ajouter ou de supprimer, et sa liberté se limite à obéir et à exécuter. Ce qui signifie que l’individu existe dans un monde clos, qui n’éprouve pas la nécessité d’une évolution. (…) Le temps, dans cette vision, n’inclut pas l’avenir, il ne consiste qu’en une perpétuelle pratique d’ancrage dans les racines qui sont à l’origine de notre formation intellectuelle et spirituelle. Par conséquent, nous ne pouvons déchiffrer aucune notion de progrès dans l’ensemble de l’histoire islamique. La liberté n’existe pas dans cette vision du monde, le concept même de liberté lui est étranger ; la liberté de l’individu se réduit à sa liberté d’être un musulman et de pratiquer l’islam, et précisément l’islam qui a toujours prévalu.
(…) L’important, ce sont les aboutissements des révolutions et non leurs commencements. Bien sûr, il existe des exceptions. Mais en Syrie, par exemple, un tiers de la population a émigré. Et quand un peuple persiste à s’expatrier, on ne peut continuer à le définir comme un peuple révolutionnaire. Ce peuple dont on parle et qu’on espère voir se révolter, ce n’est pas lui qui s’est révolté. La Syrie en est la preuve flagrante. Et pourtant nous sommes tous, moi-même tout autant et plus que tous, pour le changement des régimes. Mais nous devons comprendre ce qui se passe. En peu de mots, je peux affirmer que ce ne sont pas du tout les régimes qui ont été pris pour cible. Ils n’ont été qu’un prétexte, puisque l’objectif principal était de détruire le pays par l’intermédiaire des puissances étrangères. Ce qui se trame en Syrie s’est déjà produit ailleurs, avec la destruction du régime irakien, ou celle du régime libyen. Comment la conjonction des forces réactionnaires et des puissances étrangères pourraient-elles mener une révolution ? Y a-t-il jamais eu dans le monde, à quelque période de l’histoire que ce soit, une révolution qui ait été menée par des réactionnaires et des agents au service de l’étranger ?
(…) La politique américaine n’a nulle part démontré qu’elle avait soutenu des peuples réduits à l’impuissance, ou dont le destin avait été hypothéqué, pour les affranchir ou les aider à s’affranchir. L’Amérique reste le premier pays à avoir utilisé la bombe atomique contre des êtres humains. Et le système américain lui-même n’a-t-il pas été établi sur l’extermination de tout un peuple : les Amérindiens ? Et pourtant, les « rebelles » arabes sont épris de l’Amérique. Ce qui se passe dans le monde arabe est absurde. En Libye par exemple, et même si nous tous étions pour la chute de Kadhafi, qu’est-ce qui justifie la destruction d’un pays tout entier ? Il en va de même pour l’Irak et la Syrie. Quelle est cette révolution qui prend pour ennemi une statue, un musée, ou une ethnie comme les Yézidis, cherchant à l’exterminer ?
Aujourd’hui, dans la tourmente de la révolution, elle qui devrait s’ouvrir tel un champ de liberté et résonner comme un hymne à la libération des peuples, nous découvrons que le penseur est plus exposé au danger qu’il ne l’était du temps de la tyrannie. Comment cela est-il possible ? Si l’être qui pense n’est pas libre de se mouvoir, de clamer son opinion ou de transmettre sa pensée en période de révolution, comment serons-nous encore capables de penser ?

La guerre de la communication après l’échec sur les résolutions à l’ONU

Nous avons estimé intéressant de procéder à une analyse comparative de certains articles parus dernièrement sur l’échec de l’accord des membres du Conseils de sécurité sur l’adoption d’une résolution en vue d’un cessez le feu et des conséquences notamment sur les relations entre la France et la Russie.

Nous avons publié in extenso l’article du Monde à défaut d’avoir un lien renvoyant à cet article.

La diplomatie explosive de Riyad

 Un méchant vent de sable souffle sur l’Arabie saoudite. Il vient de l’Ouest. Le royaume inspire une défiance croissante à ses amis occidentaux. Le mariage, économique et militaire, entre Washington et Riyad reste un des piliers de  » l’équilibre  » géopolitique au Moyen-Orient. Mais il est chaque jour un peu plus chahuté. Glissement progressif vers une lente séparation ? Sans doute pas, ou pas encore. Détérioration sans précédent de l’ambiance entre la maison des Saoud et son protecteur américain ? Assurément. C’est l’une des évolutions stratégiques profondes dans la région.

Mercredi 12  octobre, le New York Times appelait l’administration Obama à cesser d’être complice des atrocités commises au Yémen. Avec l’appui politique et la logistique militaire des Etats-Unis, l’Arabie saoudite bombarde la capitale yéménite, Aden. Un tiers des raids, au moins, disent nombre d’observateurs internationaux, visent la population civile. Si les frappes menées par l’aviation russe contre la ville d’Alep en Syrie relèvent du  » crime de guerre « , il en va de même de celles conduites par nos amis saoudiens au Yémen.

Depuis un an et demi, Riyad s’efforce sans succès de réduire l’insurrection de tribus houthistes au Yémen, au prétexte qu’elles sont soutenues par la République islamique d’Iran – l’ennemie des Saoud. Washington a donné son aval à cette mini-guerre régionale. Mais la grogne monte aux Etats-Unis, au Congrès notamment, à mesure que défilent des images aussi insoutenables que celles d’Alep : corps déchiquetés dans les décombres d’immeubles fauchés par les bombes saoudiennes.

Quelques jours plus tôt, le même Congrès votait une loi d’exception destinée à permettre aux familles des victimes du 11  septembre 2001 de poursuivre Riyad, au motif que quinze des dix-neuf auteurs des attentats étaient des ressortissants saoudiens. Il n’y a pas si longtemps, le Congrès passait pour l’un des piliers de l’alliance amé-ricano-saoudienne. «  Les temps changent… « , chantait Bob Dylan. Sur fond d’autonomie énergétique de mieux en mieux assurée, les Etats-Unis mènent dans la région une politique que l’Arabie saoudite juge contraire à ses intérêts : renversement en  2003 de l’Irakien Saddam Hussein, qui tenait l’Iran en respect ; sympathie affichée à l’égard des  » printemps arabes  » ; passivité, au mieux, dans la lutte pour le renversement du Syrien Bachar Al-Assad, l’un des pions de l’expansionnisme perse en terres arabes ; enfin, rapprochement esquissé, justement, vers l’Iran, ce concurrent du royaume pour la prépondérance régionale.

Quelque chose s’est cassé dans l’union baroque conclue en  1945 entre Ibn Saoud et Franklin Roosevelt : j’assure ton pétrole, tu garantis ma sécurité. Mais quoi ? Réponse : le 11  septembre 2001 – et la lente prise de conscience du rôle joué par le royaume dans la dif-fusion d’une version radicale de l’islam, qui est l’une des matrices idéologiques du terrorisme djihadiste. Agrégé d’histoire, -ancien haut fonctionnaire, essayiste, Pierre Conesa décrypte fort bien cette histoire dans son dernier -livre : Dr Saoud et Mr Djihad, la -diplomatie religieuse de l’Arabie saoudite (Robert Laffont, 306 p., 20  euros, préface d’Hubert -Védrine).

L’Arabie saoudite est née de l’alliance scellée à la fin du XVIIIe  siècle entre la famille des Saoud et celle des Al-Shaikh. Pour assurer leur domination militaire et politique sur le pays, les Saoud sont en quête de légitimité religieuse. La tribu des Al-Shaikh va la leur fournir : elle abrite en son sein l’un des plus grands -prédicateurs de l’époque, Abdel Wahab, partisan d’un retour à ce qu’il croit être l’islam des ori-gines. Cette version de l’islam – brutale, haineuse, into-lérante – sera le brevet de légitimité intérieure des Saoud et leur passeport de légitimité extérieure dans le monde arabo-musulman.

Apprenti sorcierDonnant-donnant : les Saoud veulent assurer leur pouvoir temporel ; les oulémas wahhabites désirent propager leur interprétation de l’islam sunnite. Le prosélytisme religieux fait partie de l’ADN du royaume. Chaque fois que la famille régnante éprouve un besoin de relégitimation, elle fait des concessions aux oulémas. Au fil des ans, et de la hausse du prix du pétrole, ceux-là sont dotés des instruments d’une formidable diplomatie religieuse.

Elle est organisée en réseaux, -explique Conesa :  » Sans être totalement contrôlée au plus haut niveau de l’Etat « , elle est soutenue par lui,  » elle associe l’action publique et celle de fondations privées « . L’auteur décrit par le détail cette machine à distribuer des bourses, de l’argent, à construire des mosquées, payer des imams, faire de l’humanitaire, édifier des universités – l’ensemble au service d’un objectif : essaimer leur version de l’islam sunnite.

L’ambition des oulémas du royaume est planétaire : le monde arabe, l’Afrique, l’Asie et l’Europe de nos banlieues sont visés. Tout -allait bien tant que le wahhabisme servait, durant la guerre froide, à contrer le nationalisme arabe, tiers-mondiste et socialisant, ou, plus tard, les visées expansionnistes – réelles – de l’islam chiite révolutionnaire iranien, ou encore à entretenir la lutte contre l’URSS en Afghanistan. Mais, par une lente maturation souterraine, le wahhabisme va aussi être l’un des éléments de la folie meurtrière djihadiste. Apprenti sorcier, le royaume lui-même n’est pas épargné. Il a joué, il joue, avec le djihadisme pour s’opposer à ce qu’il perçoit comme une offensive de l’Iran chiite contre le monde sunnite.

Entre Washington, l’Europe et leur allié saoudien, les contrats d’armements sont toujours ver-tigineux, les relations financières aussi denses. Mais la responsabilité de Riyad dans la propagation du cancer wahhabite suscite une défiance croissante. Elle mine, doucement, la relation avec les Occidentaux.

par Alain Frachon

© Le Monde
-Comparer avec cet autre article publié par le blog Madaniya de René Naba

http://www.madaniya.info/2016/10/13/france-syrie-riposte-russe/

-et puis avec cet autre article publié dans Libération sous la signature notamment de Hala Kodmani.

 Alep : les intox des avocats de la Russie

Retrouvez cet article sur le site de Libération : http://www.liberation.fr/planete/2016/10/12/alep-les-intox-des-avocats-de-la-russie_1521580

Vous pourrez ainsi comparer et vous faire votre propre opinion. L’AFS quant à elle ne prend pas position à raison de son engagement de neutralité mais appelle à la cohérence politique de la France et des puissances occidentales pour arriver à une vrai dialogue pour sortir de cette guerre atroce.

Ces articles sont également à rapprocher de celui notre amie Caroline Galactéros dont la rigueur dans son analyse géopolitique n’est plus à démonter sachant qu’une telle analyse n’a pas oublié le massacre de la population d’ALEP-Est prise au piège des djihadistes. et des bombardements.

La décision de Vladimir Poutine humilie la diplomatie française

Caroline Galactéros au Dîner annuel de l'AFS du 1er octobre 2016

Caroline Galactéros au Dîner annuel de l’AFS du 1er octobre 2016

Nous vous conseillons de lire l’article publié par notre amie Caroline Galactéros, membre de l’Association d’Amitié France-Syrie qui analyse d’une manière lucide et sévère la position diplomatique de la France.

Dans le cadre de la poursuite de la recherche de la vérité sur la guerre en Syrie, et sur les responsabilités, nous nous efforçons de publier des analyses les plus objectives pour permettre à nos adhérents et sympathisants de suivre et de comprendre l’évolution de la situation en Syrie d’une complexité extrême.

Lors de notre dernier dîner annuel, le 1er octobre 2016 l’intervention de Caroline Galactéros avait été chaleureusement applaudie par nos amis Syriens d’opinions diverses.

Source : FIGAROVOX – « La décision de Vladimir Poutine humilie la diplomatie française » – Bouger les lignes.

reprise du quartier farfara dans la vielle ville d’ Alep

Notre amie May Abdhulhak nous communique un lien sur la reprise du quartier farfara par l’armée syrienne.

Ce lien est accompagné du commentaire de la romancière Simone Lafleuriel-Zakri qui avait une maison à Alep où elle a longtemps vécu.

« Alep

Une première vidéo de notre quartier  dans la Vieille Ville et  face nord de  la citadelle et pour ceux qui connaissent près de la très belle demeure où se tenaient  les  bureaux de la protection de la Vieille Ville :et avec la vidéo de l’armée syrienne qui commence à nettoyer et visiter !

Mais difficile de reconnaitre exactement et partout  où on est exactement  !  Nous avons  essayé de  visionner  à plusieurs amies, mais on ne  reconnait que des bouts de ce qui nous était pourtant si familier: parfois  on retrouve un signe de cette partie basse du souk ! On se réjouit de retrouver notre  quartier ( mais   dans la la partie nord, nord-est,   et  vers le quartier du souk  des boutiques de trucs chinois, de jouets et  d’ustensiles de cuisine etc.. mais nous ne sommes pas sûrs ! Mais c’est trop triste aussi poignant pour nous tous …Mais nos  familles et tous nos proches et voisins avec qui on se  parle tous les jours sont plus tranquilles. Ils écoutent au loin les bombardement mais plus  loin que Kallaseh et  kallaseh adim et plus loin encore  vers Baïdin  ou Hollok et ces  quartiers informels  très populaires où on n’allait qu’avec des artisans de Kallaseh.

Dans ces quartiers où  j’allais souvent,  il  y avait les entrepôts des ferrailleurs et   Hollok avec des marchés de juste de la campagne derrière, à l’interface d’Alep la citadine et  ses environs mi paysanne mi-ouvrière et artisane  et  plein   d’étals  de fruits et légumes et une odeur de fraises  partout… « 

Cliquez sur le lien ci-dessous pour visionner le reportage diffusé par la TV syrienne « zanoubia » le

https://www.facebook.com/Zanoubia.TV1/videos/341834236150044/

 

L’archevêque d’Alep

L’archevêque d’Alep : « Si crimes de guerre il y a, ils sont perpétrés des deux côtés »

Mgr Jean-Clément Jeanbart, joint par téléphone dans la partie de la ville syrienne aux mains du régime de Bachar el-Assad, confie sa colère et son désarroi.

PROPOS RECUEILLIS PAR

Modifié le – Publié le | Le Point.fr
L'archevêque d'Alep Jean-Clément Jeanbart.

L’archevêque d’Alep Jean-Clément Jeanbart. © Le Point/ NICOLAS MESSYASZ

Vers une « initiative politique » de l’ONU en Syrie ?

Staffan de Mistura, envoyé spécial de l’ONU sur la Syrie, prépare une initiative politique importante qu’il présentera à la prochaine assemblée générale.

SOURCE AFP

Publié le | Le Point.fr
Staffan de Mistura, envoyé spécial de l'ONU sur la Syrie
Staffan de Mistura, envoyé spécial de l’ONU sur la Syrie © Anadolu Agency/ Dursun Aydemir
Alors que les pourparlers inter-syriens sont toujours au point mort, l’envoyé spécial de l’ONU sur la Syrie Staffan de Mistura a annoncé ce jeudi la préparation d’une « initiative politique » qu’il entendait présenter à la prochaine assemblée générale des Nations unies. « On est en train de préparer une initiative politique qui sera importante, et qui va à notre avis aider l’assemblée générale à regarder dans les yeux les problèmes syriens », a indiqué Staffan de Mistura aux médias. Il a toutefois refusé, pour l’instant, de donner le moindre détail sur cette initiative. Elle sera détaillée dans la semaine qui précède la réunion annuelle de l’assemblée générale, a-t-il dit, insistant par ailleurs sur le fait que la Nouvelle-Zélande, qui préside le Conseil de sécurité, a prévu d’organiser le 21 septembre une réunion de haut niveau sur la Syrie. Plusieurs sessions de discussions intersyriennes, destinées à mettre fin à ce conflit qui a fait plus de 290 000 morts depuis 5 ans, ont eu lieu à Genève depuis le début de l’année, sans aboutir à des résultats.

Plaidoyer pour l’ouverture d’un réel processus de médiation en Syrie

A l’occasion des obsèques du père Jacques HAMEL, lâchement assassiné par des terroristes déstructurés, l’AFS s’associe au nombreux messages d’indignation et de solidarité, émanant de la collectivité nationale et internationale et des associations syriennes ou franco-syriennes.

Nous nous sommes interrogés sur la question de savoir s’il était nécessaire de mêler, une fois de plus, notre colère à celle unanime du monde entier.

Nous avons préféré rester dans un silence compassionnel.

Cette fois-ci c’est au cœur même de l’Eglise que le terrorisme a frappé en France, comme il a frappé encore plus durement en Syrie d’une manière indiscriminée, les communautés chrétiennes et musulmanes.

Cependant, nous ne manquons pas de nous interroger sur les raisons pour lesquelles le Peuple français, s’est si bien mobilisé encore une fois, contre cet odieux assassinat d’un modeste prêtre de 86 ans mais qui n’a pas autant manifesté lors des massacres en Syrie depuis plus de 5 ans commis par toutes les parties en présence !

Par toutes les parties, nous entendons le Gouvernement syrien qui porte une responsabilité particulière, mais également les nombreux Groupes terroristes y compris les rebelles dits « modérés », s’il en existe encore, alors qu’il ne fait pas de doute pour les observateurs sérieux, qu’ils sont considérés à juste titre comme tels par la communauté internationale, pour avoir partie-liée avec des groupes djihadistes.

La neutralité qui caractérise la doctrine de notre Association n’empêche pas une critique lucide de la situation.

L’ensemble des spécialistes et des dirigeants politiques sérieux s’accordent
à reconnaitre, qu’il n’y aura pas d’issue du conflit en Syrie par la guerre.

Or, les différentes parties en présence continuent à faire la guerre d’une manière particulièrement cruelle et alors que, les puissances occidentales et orientales y contribuent, à n’en point douter.

Nous avons maintes fois appelé à la cohérence des politiques internationales menées par les grandes puissances et les puissances régionales, mais également les belligérants eux-mêmes.

Si ces puissances et les parties en cause mettaient autant d’énergie pour faire la paix qu’ils mettent pour faire la guerre, il y aurait bien longtemps qu’une solution aurait été trouvée pour arrêter le conflit, en tout cas, entre les forces régulières syriennes et les opposants armés non djihadistes.

Seuls les Russes, les Iraniens et le Hezbollah parlent avec Bachar El Assad, pourquoi leur laisser cet avantage stratégique ? pourquoi ne pas reprendre la main et parler directement avec lui et son Gouvernement ainsi qu’avec ces mêmes Russes et Iraniens, pour tenter de trouver une solution commune au conflit.

Le rétablissement des relations diplomatiques entre la France et la Syrie permettrait de dialoguer, ce dont cette crise manque cruellement.

Ce dialogue est fondamental pour comprendre la réelle position de chacun, ce qui éviterait de se perdre en accusations et en interprétations hasardeuses.

Il serait important de faire la différence entre ceux qui veulent faire la paix et entamer la reconstruction du pays, pour épargner le peuple syrien dont nombreux d’entre eux risquent d’être assassinés, comme l’a été le Père Hamel.

Un tel positionnement permettrait de lutter contre le terrorisme d’une manière plus ordonnée et sortir ainsi, d’une certaine ambiguité.

L’ambiguité et le jeu à plusieurs bandes mènent toujours à plus de drames.

Les grandes puissances s’honoreraient de sortir de leur propre ambiguité et les puissances régionales seraient mises au pied du mur, car il ne faut pas s’y tromper, les syriens et les français sont victimes de cette ambiguité mortifère.

Au nom de l’amitié séculaire entre la France et la Syrie et en tant que défenseur de cette amitié, nous appelons à un sursaut, une rupture avec les politiques dogmatiques et la reprise du dialogue direct, pour mener à un processus de médiation digne de ce nom.

Le Docteur Elias Lahham, Président du Forum National Syrien, nous rappelait à juste titre, lors de son dernier séjour en France que, sur les 2 millions de chrétiens que comptait la Syrie, il n’en reste plus qu’environ400.000 dans la zone contrôlée par les autorités de Damas et que dans cette zone, environ 12 millions de syriens y vivent à majorité musulmane sunnite, protégés par le Gouvernement du Président Bachar Al Assad.

Cependant tous les jours tombent sur Damas des obus tirés par des rebelles djihadistes ou non, qui font des victimes d’une manière indiscriminée.

La vie continue à être difficile pour les Damascènes et les Syriens de toute la Syrie, sans parler des atrocités qui se passent à Alep.

La médiation, en tant qu’instrument diplomatique de règlement des conflits, a connu depuis la fin de la guerre froide un renouveau en lien avec les transformations de l’Ordre international.

Il est cependant à déplorer que ce processus de médiation reste encore embryonnaire, qui serait pour certains, l’instrument des faibles qui auront choisi le « soft power », alors qu’il est clair que c’est le seul moyen digne de faire la paix.

La France, dotée des instruments de la puissance, ne semble pas avoir ressenti le besoin de s’investir dans ce processus.

Or la France, ancienne puissance mandataire, aurait pu jouer un rôle majeur dans un tel processus de médiation, montrant aux yeux du monde, qu’il existe pour le pays des droits de l’homme, une autre voie que celle de la guerre alors et surtout que ses alliances n’apportent pas la démonstration de la cohérence par rapport à nos fondamentaux démocratiques.

Alors, la France peut-elle jouer encore un rôle pour enclencher de façon déterminée ce processus de médiation en coordination avec les Nations unies, les Etats-Unis et la Russie ?

Pourquoi se satisfaire de la rupture des pourparlers à Genève dans le cadre des négociations menées par Staffan de Mistura ?

Une médiation neutre et indépendante se doit d’entreprendre toute démarche, afin que le dialogue ne soit pas rompu.

Alors reprenons au plus vite le chemin de la table des négociations et que les belligérants entrent véritablement dans ce processus de médiation.

La France pourrait jouer un rôle moteur dans une vraie médiation, même si elle a été marginalisée par les Russes et par les Américains.

Les Aleppins, et tous les syriens en général, attendent que l’on redouble d’effort pour mettre fin à ces massacres.

Cette guerre est insupportable, cette guerre n’a pas de sens, il faut s’employer à l’arrêter au plus vite.

Assez de guerre et de souffrance en Syrie !

Patrice Mouchon
Président de ! ‘Association d’Amitié France Syrie

Who Is Laying Siege to Whom in Aleppo?

Syria in Crisis

Who Is Laying Siege to Whom in Aleppo?

Posted by: Aron Lund Monday, August 08, 2016

On August 6, in the span of just 24 hours, the city of Aleppo went from being under government siege to being under rebel siege, or perhaps a double siege—there was much confusion in the media.

Those who do not follow the Syrian conflict as obsessively as, perhaps, many readers of this site would be excused for not understanding what happened. How could the situation be so dramatically transformed in such as short time, and who is actually laying siege to whom?

To clear up the confusion, let’s try to unpack the situation with the help of a map.

Who Controls What?

The key point is that no one is laying siege to “Aleppo,” as such, although many different armed groups are laying siege to bits and pieces of it. The city of Aleppo is divided, and so is the wider Aleppo governorate.

Voir la carte en cliquant sur le lien ci-dessous:

http://carnegieendowment.org/syriaincrisis/?fa=64274

Looking at this map, things become clearer. The eastern half of the city is controlled by Sunni Muslim rebels (not the Islamic State), while President Bashar al­Assad’s government controls the western half. There is also a small patch of Kurdish­ruled territory sandwiched between the two, which is generally on much better terms with the government than with the rebels.

The surrounding rural region is almost entirely under the control of anti­government factions, including Kurdish groups in the northwest, the self­declared Islamic State in the northeast, and a broad but Islamist­dominated coalition of Sunni Arab rebel factions in the west and southwest. The Syrian government controls a strip of territory that snakes down toward its core areas in Hama, Homs, and Damascus, with another arm stretched up around the city itself.

Is Rebel-Held Eastern Aleppo Under Siege?

Yes.

In February of this year, government forces, backed by large numbers of Shia Islamist volunteers from Lebanon, Iraq, Afghanistan, and Iran, as well as by the Russian Air Force, managed to reach the two Shia Muslim towns of Nubul and Zahra, which are located on the edge of Kurdish­controlled territory in the northeast. This cut off rebel­held Aleppo from the northern countryside and its main supply line to Turkey, leaving only the road through Idlib to the west.

A United Nations­backed truce declared by Russia and the United States in March did little to stop the fighting, and the government now went to work to seal this exit, too. The Syrian army focused its fire on the area closest to Aleppo city, where the eastern half of the city was supplied through the so­called Castello Road, named after a hilltop restaurant overlooking it. The Castello Road was bombed and shelled and aid convoys were blocked from entering, but rebels could still sneak cars in and out of the city as late as June and July. Around July 17, however, the army took control of areas to the south and north of the road, allowing Assad’s troops to fire at anything moving and even venture onto the road itself.

This placed eastern Aleppo under siege, leading to an immediate spike in food and fuel prices. Humanitarian organizations warned of impending starvation among the population trapped there, estimated by the United Nations at 250,000 to 300,000. The army recently sent some aid deliveries into Aleppo and publicized a Russian­backed plan to evacuate civilians. But it is not at all clear that these efforts are sincere or, even if they are, sufficient to avert the looming humanitarian crisis. After years of shelling and bombardment of their neighborhoods, most people in Eastern Aleppo hate and distrust the government, and few seem to have sought to leave the city so far. Flush with confidence and clearly strengthened, the rulers in Damascus now seemed to think they were winning the war. But then things changed.

Is Government-Held Western Aleppo Under Siege?

Yes it is.

This is the result of an Islamist­led rebel counter­offensive further south, which began on July 31. Sunni fighters from the Aleppo and Idlib countryside

stormed western Aleppo, seizing key government strongholds such as the Artillery Academy and reaching the Ramouseh Roundabout on August 6. By doing so, they seemingly opened a corridor into the eastern half of the city and, simultaneously, placed Western Aleppo under siege. The government’s only supply line from central Syria had run along the main road in Ramouseh, where the rebels are now operating.

Even though on the map it might look as though the government forces have an alternative northern route at their disposal, through the Castello area just  west of the Kurdish enclave, the situation on the ground remains confused. Rebel artillery continues to pound government positions, and there does not seem to be a stable ground link between army positions north and south of the Castello Road. What’s more, since the Castello road networks run from east to

west, there is no good road that the government could use to divert traffic in a north­south direction, at least not on the scale needed to service Western Aleppo, which has a population many times larger than that of Eastern Aleppo.

Meanwhile, Eastern Aleppo remains mostly cut off from the countryside, despite the rebel and media reports that the siege has been broken. Government forces continue to fight on the fringes of the passage in Ramouseh, boxing in rebel positions like a modern­day Scylla and Charybdis. Even though the rebels may be able to sneak a few civilian convoys through the gap and can probably infiltrate fighters more easily, there are few secure paved roads available for heavier vehicles. To establish reasonably safe communications between Eastern Aleppo and the opposition­held countryside, the rebels would have to widen their flanks and push back government mortar and artillery batteries quite some distance.

In other words, both sides of Aleppo have now managed to place each other under siege, hands around throats in a deadly embrace that neither wants to release.

What Happens Now?

Conspiracy­minded followers of Syrian politics will of course see a hidden hand behind these events. The strangely symmetric double­siege of Aleppo emerged alongside high­level talks among the Americans, Russians, and Turks. Could it end up establishing a balance of terror that forces both sides to open their lines to civilian traffic and aid convoys?

Perhaps it could. But there is probably no need to over­analyze this. Russians, Americans, and Turks—and Iranians, Saudis, and others—have a pitiful track record of controlling their supposed proxies in Syria. They may think themselves masters of the Syrian chess board, but over the past five years they’ve moved their pieces with all the finesse of bumbling drunks in boxing gloves. The idea of an inscrutable international mastermind guiding events from behind the scenes is appealing, not least in tragic and chaotic circumstances like these, but it seems more like an opiate for the analysts than a reality.

In the case of Aleppo, what is going on is quite simple. Assad has always wanted to put Eastern Aleppo under siege and the rebels have always wanted to put Western Aleppo under siege. Through some combination of luck, hard work, and foreign support, they have now finally succeeded. What will most likely happen next is also simple. Barring some unforeseen international deal or other development, the Syrian government will muster all of its forces, be provided with additional Russian and Iranian backing, and set off for a punishing counteroffensive in the Ramouseh region. Unless the rebels have more suprises up their sleeve, or foreign powers are truly committed to keeping Western Aleppo under siege, they will probably succeed, too—as always, at great human cost.

Still, it remains possible that nimble American­Russian diplomacy could reach into this swirling chaos and salvage some useful agreement. They will certainly try, and perhaps we should wish for them to succeed.

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Suspendre la vente des armes à l’Arabie Saoudite

« La France doit suspendre la vente des armes à l’Arabie saoudite et à l’Égypte »

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Publié le | Le Point.fr
Jean-Yves Le Drian et son homologue égyptien Sedki Sobhi sous le regard de François Hollande et du président al-Sissi le 17 avril 2016.  
Jean-Yves Le Drian et son homologue égyptien Sedki Sobhi sous le regard de François Hollande et du président al-Sissi le 17 avril 2016.   © AFP/ KHALED DESOUKI

La France carillonne ses succès dans les ventes d’armes, mais celles-ci ne sont pas toutes conformes aux exigences d’un traité ratifié en 2013. Interview.