Présentation de l’ouvrage
Cet ouvrage a été présenté le mercredi 18 décembre 2003 à l’Espace l’Harmattan, 21 bis, rue des Ecoles Paris 5ème.
Cet ouvrage a été présenté le mercredi 18 décembre 2003 à l’Espace l’Harmattan, 21 bis, rue des Ecoles Paris 5ème.
« Le Roman de la Syrie » de Didier Destremeau et Christian Sambin (Editions du Rocher, 270 pages, juin 2012. Prix. 20,20€).
Ensuite, par la richesse et l’érudition de son contenu qui en 270 pages réparties sur 14 chapitres résument les 39 civilisations étalées sur 16.000 ans d’histoire qui ont façonné ce pays. Celui sur « La Syrie et la France » intéressera particulièrement les membres de notre Association.
Enfin, par la personnalité du coauteur de ce remarquable ouvrage, notre ami Didier Destremeau, compagnon de la première heure de l’AFS qui, comme officier, puis ambassadeur a passé l’essentiel de sa longue et brillante carrière dans le monde arabe.
En ce qui nous concerne, nous faisons volontiers nôtre sa conclusion : « une fois les cahots actuels dépassés, vers ce pays fabuleux qu’est la Syrie, déferleront à nouveau des millions d’êtres humains fascinés par sa richesse et son rôle dans l’histoire. Nous espérons avoir contribué à la préparation de ce futur proche ». B.L.
Dans son dernier livre, le romancier martiniquais Raphaël Confiant relate la saga des Syro-libanais en Martinique.
Le synopsis : À la fin du XIXe siècle, des centaines de milliers d’habitants issus des pays du Levant – Syrie, Palestine, Liban et Jordanie – émigrèrent en Amérique du Sud et dans l’archipel des Antilles. Ils furent désignés sous le nom générique de « Syriens ». Wadi est l’un d’eux. Quand il débarque à Fort-de-France dans les années 1920, le dépaysement est total. Il est à la recherche de son oncle Bachar, qui l’a précédé en Martinique au début du siècle. Wadi a tout à construire dans ce nouveau pays où il va vivre de multiples aventures et croiser de nombreux personnages : Fanotte la superbe et fantasque revendeuse, Bec-en-Or le crieur de magasin, Ti Momo le fier-à-bras amateur de combats de coqs, des maîtres en sorcellerie, un boutiquier chinois, un prêtre hindou, et bien d’autres encore, caractéristiques du melting-pot antillais…
C’est le troisième ouvrage d’Henri de Wailly consacré à la Syrie après « Syrie : 1941. La guerre occultée » et « Liban, Syrie : le mandat. 1919-1940 » dont nous avions rendu compte (cf. N°38 de notre Lettre. Juillet 2010).
A l’heure où la situation en Syrie tient dramatiquement la vedette sur la scène internationale, ce livre ne pouvait mieux tomber. Il nous permet d’appréhender cette période amicale de l’histoire des relations tumultueuses entre la France et la Syrie et marquent le signal de départ de la décolonisation française en Indochine et en Algérie (1945-1962). D’où le titre de l’ouvrage.
Henri de Wailly, un des meilleurs historiens de la décolonisation dont les ouvrages furent couronnés par l’Académie française et par l’Académie des Sciences morales et politiques, nous permet, une fois de plus, avec « l’Empire rompu » de mieux comprendre et mesurer le rôle du pouvoir français d’alors, incarné par le Général de Gaulle, qui consacra à ces évènements un long et passionnant chapitre dans ses « Mémoires de guerre ».
L’histoire est-elle condamnée à se répéter ? Une fois encore on s’aperçoit que derrière la défense d’une noble cause, se cachent des enjeux politiques et économiques. C’est ainsi que sur un arrière-fond de rivalité franco-anglaise pour la domination de la région soumise encore à l’autorité vacillante du Sultan ottoman, que ces événements vont provoquer l’intervention d’un corps expéditionnaire de huit mille hommes de l’Empereur Napoléon III, qui débarque à Beyrouth en août 1860. Parmi ces soldats figure Pierre, héros du roman, qui découvre l’orient.
Au-delà de la trame romanesque, la lecture de ce livre nous livre de précieuses indications sur l’origine des conflits qui ont ensanglanté la région à cette époque ainsi que des descriptions détaillées de la vie socio-économique de ses habitants.
Les conséquences du système des capitulations étrangères sont décrites dont l’existence des Consulats à Damas, qui quel que soit le pays représenté, jouaient le rôle d’un état dans l’Etat au détriment de la paix entre les communautés musulmane et chrétienne. Les agents consulaires se transformant en commerçants spécialisés dans la vente des protections lesquelles permettent à leur tour à celui qui en est détenteur, de disposer d’un statut d’extra-territorialité et d’échapper à l’impôt dû au Sultan.
Les textiles des manufactures européennes qui ont commencé à se déverser en 1840 en Syrie ont fait disparaître des milliers d’artisans et de tisserands de Damas et d’Alep. Les métiers à tisser n’ont pu lutter contre l’entrée de ces productions industrielles.
Le livre contient une description des souks de Damas (souk des selliers, artisans, tissus et Caravansérail Assad Pacha) ainsi qu’ une représentation des karakaguez, semblables aux guignols actuels qui jouent un rôle dans la propagation des rumeurs.
L’action des hommes de l’Emir Abdel Kader le 10 juillet 1860 pour assurer le sauvetage des chrétiens lors de ces événements y est rappelée.
Le rôle de Fouad Pacha, Emissaire du Sultan ottoman qui instaure une punition exemplaire en procédant à l’exécution des responsables ottomans du massacre de Damas est soulignée ainsi que ses rapports avec le Général de Beaufort, Chef du corps expéditionnaire.L’origine des événements qui ont opposé les Chrétiens et les Druzes au Liban serait due en partie aux hommes d’église maronite et aux luttes de pouvoir entre cheikhs et religieux druzes et maronites.
L’entrée en scène d’un parent du personnage principal Pierre dans le roman, journaliste anticlérical, qui joue le rôle d’informateur permet d’éclairer le point de vue des druzes dans le le déroulement des luttes avec les maronites. Afin de contrecarrer le soutien apporté par la France aux maronites, les druzes pactisèrent dès lors avec des missionnaires protestants.
Soulignons également , l’épisode du bref passage de Pierre dans la Ville de Zahlé dans la Békaa et sa rencontre avec le père Paolo qui lui apporte un certain apaisement. Cette ville enrichie par le commerce de la soie et où l’on voit y éclore la production de vin y est décrite comme « une République théocratique », la religion catholique était érigée en religion d’Etat, soustraite de ce fait à l’autorité ottomane. Huit mille druzes iront par la suite à l’assaut de Zahlé sous la férule de Khattar Al Imad.
La Culture du mûrier à Deir El Qamar et dans la région du Mont-Liban incitera les industriels de Lyon à créer de multiples de filatures de soie. Le développement de l’industrie de la soie en Syrie devient dès lors un enjeu économique pour la France.
MA
Par Marie-Thérèse Oliver-Saidi, aux Editions l’Harmattan, 34,50 euros, 396 pages. www.editions-harmattan.fr
Depuis le Mandat exercé par la France au Levant, le Liban et la Syrie n’ont cessé de s’opposer et de s’appeler dans l’imaginaire français. Dans un contexte géopolitique régional et international particulièrement mouvementé, les représentations de ces deux pays ont connu en France, de leur indépendance en 1946 à la guerre du Golfe en 1991, des évolutions aussi importantes qu’inattendues.
Les diverses facettes de ces représentations contrastées sont abordées tant au niveau de l’histoire que de la littérature au fil des nombreuses crises vécues, notamment de la guerre civile qui débute en 1975 au Liban. Cet événement constitue, à cet égard, un moment charnière dans l’histoire et les relations de ces pays. Après une description des effets du mandat (1920-1946) sur les populations de la Syrie et du Liban, l’auteur se penche sur les événements politiques intervenus dans les deux pays et qui ont jalonné la période 1946-1991. L’auteur aborde l’œuvre des romanciers français et libanais qui ont jalonné cette période, et rappelle l’émergence dans les années 1980 du monde français de l’édition à destination du monde arabe (Kartala, Actes Sud, Sindbad…). Un survol exhaustif de l’œuvre des multiples romanciers et auteurs de cette période familière à de nombreux d’entre nous (Amine Maalouf, Nadia Tuéni, Mustapha Al Ujailly…) est ainsi réalisé pour notre grand plaisir.
Marie-Thérèse Oliver-Saidi, Agrégé de Lettres classiques, Docteur d’Etat ès Lettres et Sciences humaines a passé plusieurs années au Moyen-Orient (Liban, Egypte, Turquie), y exerçant diverses responsabilités au sein du ministère des Affaires étrangères .Elle est l’auteur de plusieurs articles sur la littérature francophone et la politique éducative.
Après Sciences et Technologies en Islam (UNESCO, 1990) et Syrie, Berceau des civilisations (Paris, ACR, 1997), Simone Lafleuriel-Zakri, historienne française mariée au calligraphe syrien Naaman Zakri, se tourne vers le roman ou plutôt l’histoire romancée.
Malheureusement, des évènements tragiques vont survenir à Damas et à Alep dus aux combats fratricides entre les monarques ayyoubides, régnant en Syrie ou en Egypte et qui font appel à des mercenaires turcs du Khawarezm (Iran oriental), pillards chassés vers l’ouest par les Mongols. Puis ce seront ces mêmes Mongols qui détruiront la civilisation abbasside à Bagdad et ne pourront être chassés de Syrie que par des mercenaires mamelouks venus d’Egypte.
D’autres lecteurs examineront avec attention les descriptions de plantes médicinales consignées dans les ouvrages d’Ibn Baytar ou de son disciple damascène Ahmed Ibn Ali Ousaybiya (1195-1270). L’auteure rappelle que les découvertes de la pharmacopée arabe seront transférées en Andalousie et de là dans toute l’Europe.
Le chercheur consultera avec intérêt les annexes de l’ouvrage, les biographies d’Ibn Baytar, d’Ibn Arabi, l’évocation de la lignée célèbre des libraires de la famille Jazari, la notice sur les voyages à travers toute la Méditerranée d’Ibn Baytar depuis Malaga jusqu’à Antioche, son séjour en Egypte (une erreur à corriger : « Matariya », faubourg nord du Caire n’est pas situé en « Arabie Saoudite », laquelle d’ailleurs, au XIIIe siècle, n’existait pas), en Irak, en Palestine et au Maghreb ; la chronologie des sultans ayyoubides, un glossaire, un lexique des mots arabes passés en français, le rappel biblio-biographique de Lucien Leclercq et une bonne bibliographie consacrée au sujet du livre.
L’auteure a eu l’occasion de présenter son ouvrage récemment, au Centre Culturel Syrien ; nous lui souhaitons de le voir diffusé dans le plus grand nombre de sociétés savantes et auprès du grand public, car ces 485 pages constituent un travail considérable qui intéressera et passionnera de nombreux lecteurs
Christian Lochon
L’un des plus anciens monuments (temple araméen puis grec, église byzantine, mosquée) et des plus prestigieux de l’architecture musulmane. Les mosaïques, l’un des joyaux du patrimoine mondial, sont reproduites dans leur intégralité.