Le régime syrien approuve l’accord conclu entre les Etats-Unis et la Russie

DIPLOMATIE

Le régime syrien approuve l’accord conclu entre les Etats-Unis et la Russie

Par LIBERATION, avec AFP (mis à jour le )
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry (g) et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, se serrent la main à l'issue d'une conférence de presse sur le conflit syrien, le 9 septembre 2016 à Genève
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry (g) et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, se serrent la main à l’issue d’une conférence de presse sur le conflit syrien, le 9 septembre 2016 à Genève Photo FABRICE COFFRINI. AFP

Le plan visant à instaurer une trêve dans ce pays déchiré par cinq ans de guerre pourrait déboucher sur une coopération militaire contre les rebelles jihadistes.

Le gouvernement de Damas a approuvé ce samedi l’accord de trêve russo-américain qui doit entrer en vigueur lundi entre régime et rebelles, a rapporté l’agence officielle Sana. «Le gouvernement syrien a approuvé l’accord russo-américain (…) dont l’un des objectifs est de parvenir à une solution politique à la crise en Syrie», a indiqué l’agence, précisant qu’il «y aura une cessation des hostilités dans la ville d’Alep pour des raisons humanitaires».

Russes et Américains, qui soutiennent des camps adverses dans la guerre en Syrie, ont convenu vendredi soir d’un plan visant à instaurer une trêve dans ce pays déchiré par cinq ans de guerre. Au terme d’une journée marathon à Genève vendredi, le secrétaire d’Etat américain John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov ont fixé le début de la trêve à lundi matin. Elle coïncidera avec le début de l’Aïd el-Adha, la fête musulmane du sacrifice.

«Les Etats-Unis et la Russie annoncent un plan qui, nous l’espérons, permettra de réduire la violence» et d’ouvrir la voie «à une paix négociée et à une transition politique en Syrie», a déclaré John Kerry, flanqué de Sergueï Lavrov, selon lequel Moscou «a mis au courant le gouvernement syrien de cet accord et il est prêt à le respecter».

Relance d’un plan déjà adopté fin 2015

L’accord prouve que Russes et Américains ont pu trouver un terrain d’entente malgré de profonds différends dans leur approche du conflit qui a provoqué la mort de plus de 290 000 personnes et la fuite de millions d’autres depuis mars 2011. Moscou est un allié du régime du président syrien Bachar al-Assad, Washington soutient les rebelles modérés.

Les deux puissances cherchent à relancer un plan de paix adopté fin 2015 par la communauté internationale et qui comprend un cessez-le-feu durable, une aide humanitaire importante et un processus de transition politique entre le régime syrien et l’opposition modérée.

Or, a détaillé Sergueï Lavrov, le plan russo-américain annoncé vendredi«permet de mettre en place une coordination efficace pour lutter contre le terrorisme, avant tout à Alep, et permet de renforcer le cessez-le-feu. Tout cela crée les conditions pour un retour au processus politique». Alep, la grande ville du nord, connaît une situation humanitaire effroyable. Les quartiers Est de la ville et principal front du conflit, contrôlés par les rebelles, sont assiégés pour la deuxième fois en deux mois.

La France juge «crucial» que l’accord soit respecté

S’il a salué l’accord, Staffan de Mistura, l’envoyé spécial de l’ONU, a dit«attendre de toutes les parties qu’elles facilitent les efforts des Nations unies visant à livrer de l’aide humanitaire aux populations qui en ont besoin, y compris celles qui vivent dans les zones assiégées». «Les Nations unies espèrent que la volonté politique qui a mené à cet accord est durable», a-t-il ajouté.

L’opposition syrienne a également salué, par la voix de Bassma Kodmani, membre du Haut comité des négociations (HCN), l’accord «s’il venait à être appliqué». Elle espère qu’il marquera «le début de la fin du supplice des civils».

La France, elle, juge «crucial que cet accord soit pleinement mis en œuvre et respecté, en particulier par le régime et ses soutiens», selon un communiqué du ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault.«Les bombardements aériens et les attaques contre les civils doivent cesser, l’accès humanitaire doit être assuré au bénéfice de toutes les populations assiégées et le martyre d’Alep doit cesser», y lit-on.

Vers une collaboration militaire

Un autre volet, militaire celui-ci, est également compris dans l’accord russo-américain. Si la trêve dure «une semaine», les forces américaines accepteront de collaborer en Syrie avec l’armée russe, a expliqué John Kerry, une coopération réclamée de longue date par Moscou et sur laquelle les deux pays travaillent depuis des mois.

«Les Etats-Unis acceptent de faire un pas supplémentaire car nous pensons que la Russie et mon collègue (Sergueï Lavrov, ndlr) ont la capacité de faire pression sur le régime Assad pour mettre fin à ce conflit et venir à la table des négociations», a-t-il dit. Sergueï Lavrov a toutefois reconnu qu’il n’était pas en mesure de garantir «à 100%» la réussite de ce nouveau plan.

En pratique, outre la lutte contre l’organisation Etat islamique (EI), les deux parties sont convenues de renforcer leur action contre toutes les forces jihadistes, notamment le Front Fateh al-Cham, l’ex-Front al-Nosra lié à al-Qaïda. La coopération passera en particulier, si la trêve tient, par un partage d’informations pour des frappes aériennes, ce à quoi Washington s’était jusqu’à présent refusé.

Sergueï Lavrov a annoncé la création d’un «centre conjoint» russo-américain destiné à coordonner ces frappes, «dans lequel des militaires et des représentants des services secrets russes et américains s’occuperont des questions pratiques: distinguer les terroristes de l’opposition modérée».

Mais, dans un communiqué, le Pentagone a souligné que les engagements inscrits dans l’accord «doivent être totalement respectés avant toute coopération militaire potentielle».

LIBERATION avec AFP

USA et Russie trouvent un accord sur la Syrie

Accord sur la trêve.

  • Par Le Figaro.fr avec Reuters et AFP
  • Mis à jour
  • Publié

Les Etats-Unis et la Russie ont salué un accord majeur samedi visant à remettre en route le processus de paix en Syrie, notamment en instaurant une trêve dès lundi soir, en ménageant un accès aux opérations humanitaires et en visant conjointement des groupes islamistes. « Aujourd’hui, Sergueï Lavrov et moi, au nom de notre président et notre pays, appelons tous les acteurs syriens à soutenir le plan auxquels sont parvenus les Etats-Unis et la Russe, pour (…) mettre un terme le plus vite possible à ce conflit catastrophique par un processus politique », a dit le secrétaire d’Etat américain, John Kerry.

Le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a déclaré qu’en dépit d’une méfiance persistante, les deux camps ont mis au point cinq documents permettant une coordination du combat contre le terrorisme et une reprise de la trêve abandonnée sous une forme améliorée. Il a également dit que ce plan « permet de mettre en place une coordination efficace pour lutter contre le terrorisme, avant tout à Alep, et permet de renforcer le cessez-le-feu. Tout cela crée les conditions pour un retour au processus politique ».

S’il a salué l’accord, Staffan de Mistura, l’envoyé spécial de l’ONU, a dit « attendre de toutes les parties qu’elles facilitent les efforts des Nations unies visant à livrer de l’aide humanitaire aux populations qui en ont besoin, y compris celles qui vivent dans les zones assiégées ».

« Les Nations unies espèrent que la volonté politique qui a mené à cet accord est durable », a-t-il ajouté.

Une « cessation des hostilités » avait été mise en place par Moscou et Washington le 27 février dans tout l’ouest de la Syrie.

Dîner Annuel du 1er octobre 2016

Association d’Amitié France-Syrie

L’Association d’Amitié France-Syrie et l’Association Médicale Franco-Syrienne

ont le plaisir de vous convier au

DINER ANNUEL COMMUN

qui aura lieu au 

Restaurant AL DAR SAINT-MICHEL

8/10, rue Fréderic Sauton 75005 PARIS

Métro : Maubert-Mutualité

Bus : n° 86, 47 et 38

Samedi 1er octobre 2016

à 20 heures

Nous vous attendons encore plus nombreux cette année avec votre famille et vos amis à cette soirée conviviale d’amitié franco-syrienne.

Madame Caroline Galactéros, spécialiste de géopolitique et d’intelligence stratégique, sera notre invitée d’honneur qui fera une courte intervention sur la situation en Syrie.

Prix par personne : 55.00 €


BULLETIN-REPONSE

DINER ANNUEL 2016

A retourner avant le 24 septembre 2016 accompagné du chèque correspondant à

Association d’Amitié France-Syrie

17, rue du Colisée

75008 Paris

Nom et prénom ………………………………………………………………………….

Adresse : …………………………………………………………………………………

Nombre de personnes : ………………………………………………………………….

Ci-joint chèque de ……………………………………………………………………….

 

Vers une « initiative politique » de l’ONU en Syrie ?

Staffan de Mistura, envoyé spécial de l’ONU sur la Syrie, prépare une initiative politique importante qu’il présentera à la prochaine assemblée générale.

SOURCE AFP

Publié le | Le Point.fr
Staffan de Mistura, envoyé spécial de l'ONU sur la Syrie
Staffan de Mistura, envoyé spécial de l’ONU sur la Syrie © Anadolu Agency/ Dursun Aydemir
Alors que les pourparlers inter-syriens sont toujours au point mort, l’envoyé spécial de l’ONU sur la Syrie Staffan de Mistura a annoncé ce jeudi la préparation d’une « initiative politique » qu’il entendait présenter à la prochaine assemblée générale des Nations unies. « On est en train de préparer une initiative politique qui sera importante, et qui va à notre avis aider l’assemblée générale à regarder dans les yeux les problèmes syriens », a indiqué Staffan de Mistura aux médias. Il a toutefois refusé, pour l’instant, de donner le moindre détail sur cette initiative. Elle sera détaillée dans la semaine qui précède la réunion annuelle de l’assemblée générale, a-t-il dit, insistant par ailleurs sur le fait que la Nouvelle-Zélande, qui préside le Conseil de sécurité, a prévu d’organiser le 21 septembre une réunion de haut niveau sur la Syrie. Plusieurs sessions de discussions intersyriennes, destinées à mettre fin à ce conflit qui a fait plus de 290 000 morts depuis 5 ans, ont eu lieu à Genève depuis le début de l’année, sans aboutir à des résultats.

Plaidoyer pour l’ouverture d’un réel processus de médiation en Syrie

A l’occasion des obsèques du père Jacques HAMEL, lâchement assassiné par des terroristes déstructurés, l’AFS s’associe au nombreux messages d’indignation et de solidarité, émanant de la collectivité nationale et internationale et des associations syriennes ou franco-syriennes.

Nous nous sommes interrogés sur la question de savoir s’il était nécessaire de mêler, une fois de plus, notre colère à celle unanime du monde entier.

Nous avons préféré rester dans un silence compassionnel.

Cette fois-ci c’est au cœur même de l’Eglise que le terrorisme a frappé en France, comme il a frappé encore plus durement en Syrie d’une manière indiscriminée, les communautés chrétiennes et musulmanes.

Cependant, nous ne manquons pas de nous interroger sur les raisons pour lesquelles le Peuple français, s’est si bien mobilisé encore une fois, contre cet odieux assassinat d’un modeste prêtre de 86 ans mais qui n’a pas autant manifesté lors des massacres en Syrie depuis plus de 5 ans commis par toutes les parties en présence !

Par toutes les parties, nous entendons le Gouvernement syrien qui porte une responsabilité particulière, mais également les nombreux Groupes terroristes y compris les rebelles dits « modérés », s’il en existe encore, alors qu’il ne fait pas de doute pour les observateurs sérieux, qu’ils sont considérés à juste titre comme tels par la communauté internationale, pour avoir partie-liée avec des groupes djihadistes.

La neutralité qui caractérise la doctrine de notre Association n’empêche pas une critique lucide de la situation.

L’ensemble des spécialistes et des dirigeants politiques sérieux s’accordent
à reconnaitre, qu’il n’y aura pas d’issue du conflit en Syrie par la guerre.

Or, les différentes parties en présence continuent à faire la guerre d’une manière particulièrement cruelle et alors que, les puissances occidentales et orientales y contribuent, à n’en point douter.

Nous avons maintes fois appelé à la cohérence des politiques internationales menées par les grandes puissances et les puissances régionales, mais également les belligérants eux-mêmes.

Si ces puissances et les parties en cause mettaient autant d’énergie pour faire la paix qu’ils mettent pour faire la guerre, il y aurait bien longtemps qu’une solution aurait été trouvée pour arrêter le conflit, en tout cas, entre les forces régulières syriennes et les opposants armés non djihadistes.

Seuls les Russes, les Iraniens et le Hezbollah parlent avec Bachar El Assad, pourquoi leur laisser cet avantage stratégique ? pourquoi ne pas reprendre la main et parler directement avec lui et son Gouvernement ainsi qu’avec ces mêmes Russes et Iraniens, pour tenter de trouver une solution commune au conflit.

Le rétablissement des relations diplomatiques entre la France et la Syrie permettrait de dialoguer, ce dont cette crise manque cruellement.

Ce dialogue est fondamental pour comprendre la réelle position de chacun, ce qui éviterait de se perdre en accusations et en interprétations hasardeuses.

Il serait important de faire la différence entre ceux qui veulent faire la paix et entamer la reconstruction du pays, pour épargner le peuple syrien dont nombreux d’entre eux risquent d’être assassinés, comme l’a été le Père Hamel.

Un tel positionnement permettrait de lutter contre le terrorisme d’une manière plus ordonnée et sortir ainsi, d’une certaine ambiguité.

L’ambiguité et le jeu à plusieurs bandes mènent toujours à plus de drames.

Les grandes puissances s’honoreraient de sortir de leur propre ambiguité et les puissances régionales seraient mises au pied du mur, car il ne faut pas s’y tromper, les syriens et les français sont victimes de cette ambiguité mortifère.

Au nom de l’amitié séculaire entre la France et la Syrie et en tant que défenseur de cette amitié, nous appelons à un sursaut, une rupture avec les politiques dogmatiques et la reprise du dialogue direct, pour mener à un processus de médiation digne de ce nom.

Le Docteur Elias Lahham, Président du Forum National Syrien, nous rappelait à juste titre, lors de son dernier séjour en France que, sur les 2 millions de chrétiens que comptait la Syrie, il n’en reste plus qu’environ400.000 dans la zone contrôlée par les autorités de Damas et que dans cette zone, environ 12 millions de syriens y vivent à majorité musulmane sunnite, protégés par le Gouvernement du Président Bachar Al Assad.

Cependant tous les jours tombent sur Damas des obus tirés par des rebelles djihadistes ou non, qui font des victimes d’une manière indiscriminée.

La vie continue à être difficile pour les Damascènes et les Syriens de toute la Syrie, sans parler des atrocités qui se passent à Alep.

La médiation, en tant qu’instrument diplomatique de règlement des conflits, a connu depuis la fin de la guerre froide un renouveau en lien avec les transformations de l’Ordre international.

Il est cependant à déplorer que ce processus de médiation reste encore embryonnaire, qui serait pour certains, l’instrument des faibles qui auront choisi le « soft power », alors qu’il est clair que c’est le seul moyen digne de faire la paix.

La France, dotée des instruments de la puissance, ne semble pas avoir ressenti le besoin de s’investir dans ce processus.

Or la France, ancienne puissance mandataire, aurait pu jouer un rôle majeur dans un tel processus de médiation, montrant aux yeux du monde, qu’il existe pour le pays des droits de l’homme, une autre voie que celle de la guerre alors et surtout que ses alliances n’apportent pas la démonstration de la cohérence par rapport à nos fondamentaux démocratiques.

Alors, la France peut-elle jouer encore un rôle pour enclencher de façon déterminée ce processus de médiation en coordination avec les Nations unies, les Etats-Unis et la Russie ?

Pourquoi se satisfaire de la rupture des pourparlers à Genève dans le cadre des négociations menées par Staffan de Mistura ?

Une médiation neutre et indépendante se doit d’entreprendre toute démarche, afin que le dialogue ne soit pas rompu.

Alors reprenons au plus vite le chemin de la table des négociations et que les belligérants entrent véritablement dans ce processus de médiation.

La France pourrait jouer un rôle moteur dans une vraie médiation, même si elle a été marginalisée par les Russes et par les Américains.

Les Aleppins, et tous les syriens en général, attendent que l’on redouble d’effort pour mettre fin à ces massacres.

Cette guerre est insupportable, cette guerre n’a pas de sens, il faut s’employer à l’arrêter au plus vite.

Assez de guerre et de souffrance en Syrie !

Patrice Mouchon
Président de ! ‘Association d’Amitié France Syrie

Le gouvernement américain arme les jihadistes à Idleb

Poursuivant notre quête de vérité sur la guerre en Syrie nous publions le témoignage de Randa Kassis qui ne saurait être soupçonnée de soutenir le gouvernement du Président Assad.

Randa Kassis est une femme politique syrienne, elle est co-présidente de la délégation des syriens laïques aux pourparlers de paix pour la Syrie à Genève. Présidente de l’initiative d’Astana pour la paix en Syrie, Présidente du mouvement de la société pluraliste. Elle accorde un entretien exclusif à l’Observatoire de l’islamisation sur son essai co écrit avec Alexandre del Valle, Comprendre le chaos syrien (éditions du Toucan, juin 2016) :

L'Artilleur.

Randa Kassis et Alexandre Del Valle.

L’OI: Vous avancez dans Comprendre le chaos syrien que l’attentat du 18 juillet 2012 au cœur du siège de la sécurité nationale syrienne à Damas, est le fruit de la CIA, sur quels éléments vous appuyiez-vous ?

R.Kassis : Selon mes informations que je ne peux pas révéler, l’attentat était dirigé et effectué avec le support de  la CIA afin de décapiter le régime syrien. Durant la même période plusieurs généraux comme Tlass, Moufleh et quelques autres ont fait défection de l’armée. Des brigades dites de « l’armée libre » ont débuté une offensive près de Damas.

Le Front islamique qui fédère des bataillons salafistes, regroupe plus de 60 000 hommes, est financé par nos alliés saoudiens et qataris, quel type d’islam veut-il faire triompher ?

Les pétromonarchies, spécialement l’Arabie Saoudite ne veut que propager et faire régner le wahhabisme et pas seulement sur le Moyen Orient. Ils souhaitent peser en Syrie pour des raisons non seulement idéologiques mais aussi pour des raisons stratégiques afin d’endiguer l’influence d’un Iran qui est en train de reprendre une place centrale dans la région. Tandis que le Qatar a une tendance qui penche plutôt vers les frères musulmans. Dans tous les cas, l’Islam politique est le symbole de l’obscurantisme et de la barbarie dans toutes ses tendances. 

Des brigades turkmènes opèreraient en Syrie avec l’appuie de la Turquie, pouvez-vous nous en dire plus sur elles ?

La Turquie d’Erdogan rêve de restaurer l’empire Ottoman. Erdogan appuie les turkmènes et ouvre ses frontières à tous ces combattants pour rejoindre la bataille d’Alep. Effectivement, ces combattants avec d’autres jihadistes ont réussi à briser partiellement l’encerclement au sud Alep.

Dans quelles brigades armées se retrouvent les Frères Musulmans, très présents dans la région ?

Ils sont présents surtout dans l’Armée de la conquête, Jaysh Al Moudjahidin… De toute façon, les Frères musulmans soutiennent plusieurs brigades islamistes et tentent d’être partout. l’alliance de ces brigades changent sans arrêt et elles dépendent de leurs mentors financiers et leurs desiderata.

Le-temps-est-venu-de-la-reconciliation_article_landscape_pm_v8

Randa Kassis au Sommet de Genève pour les Droits de l’homme et la démocratie, février 2013.

Qui compose la Coalition nationale syrienne soutenue par la France et les Etats-Unis dans les négociations onusiennes consacrées au règlement du conflit ?

La C.N.S est composée principalement de frères musulmans et soutenue par la Turquie et le Qatar.

Le HCN ou la plateforme de Riyad est composé de la C.N.S, du C.N.C.D et d’autres personnalités avec les combattants de la brigade Jaiysh Al Islam, Ahrar Al Sham, etc… qui ne forment pas une force homogène. Mais nous pouvons dire que le volet politique du HCN a tendance à défendre tous les islamistes ou jihadistes (pour moi, un islamiste signifie un jihadiste potentiel). Rien ne m’étonne de la part de ces « politiques » du HCN puisqu’ils sont des pantins de pétromonarchies et la Turquie.

Je dois préciser que cette délégation qui participe aux pourparlers de paix pour la Syrie à Genève n’est pas la seule. Notre délégation des syriens laïques participe également.

La « Plateforme de Riyad », initiative saoudienne,  pousse un « Haut Comité des Négociations » censé représenter la diversité de l’opposition syrienne. Les Etats-Unis et la France y voient un interlocuteur privilégié, qu’en pensez-vous ?

Malheureusement, la France qui a choisi par ses politiques d’être du côté des islamistes en s’alignant sur la position saoudienne pour des raisons économiques ou intérêts personnels, voit le HCN le seul interlocuteur de l’opposition syrienne. Tandis que les Etats-Unis qui ne font que répéter leurs erreurs espèrent toujours de maitriser ces islamistes. Pour moi, c’est une erreur majeure qui ne fait que renforcer l’islam politique dans la région. 

Vous êtes à l’initiative des accords d’Astana, quel est votre plan de sortie de crise ?

Nous avons élaboré un plan pragmatique pour un changement progressif en Syrie sans toucher aux institutions d’Etat. Ce plan correspond aux accords de Vienne, c’est à dire, la demande d’un changement de la constitution, instaurer un gouvernement civil partagé par une opposition réaliste et une partie du régime, préserver l’armée syrienne qui est une armée nationale, et la décentralisation de la Syrie qui sera la seule garantie pour ses minorités religieuses et ethniques. Un état fédéral en Syrie pourrait être le seul rempart contre la propagation des islamistes et contre une nouvelle dictature. quand je parle d’une fédération en Syrie, je parle d’un modèle fédéral qui puisse être adapté à la société Syrienne.

L’accord de coopération militaire en Syrie contre les groupes djihadistes, que le gouvernement américain a conclu avec Vladimir Poutine fin juillet, ne sonne-t-il pas le glas de l’aventurisme diplomatique des membres de l’Otan ?

L’Otan n’a jamais souhaité collaborer militairement avec la Russie concernant les groupes djihadistes. Les Etats-Unis n’ont pas encore défini qui sont les groupes terroristes sur le terrain sans compter l’EI. Le gouvernement américain arme jusqu’a aujourd’hui des rebelles jihadistes à Idleb qui sont en liaison avec le Front Al Nosra. Ce dernier était un sujet à discuter entre les deux parties (Russes et Américains) puisque les Etats-Unis ne veulent pas les combattre malgré la présence du Front Al Nosra sur la liste des groupes rebelles reconnus par l’ONU comme terroristes. Malheureusement les Etats Unis comptent sur les éventuelles victoires sur le terrain de ces groupes rebelles afin de contrebalancer l’influence Russe et Iranienne .

Who Is Laying Siege to Whom in Aleppo?

Syria in Crisis

Who Is Laying Siege to Whom in Aleppo?

Posted by: Aron Lund Monday, August 08, 2016

On August 6, in the span of just 24 hours, the city of Aleppo went from being under government siege to being under rebel siege, or perhaps a double siege—there was much confusion in the media.

Those who do not follow the Syrian conflict as obsessively as, perhaps, many readers of this site would be excused for not understanding what happened. How could the situation be so dramatically transformed in such as short time, and who is actually laying siege to whom?

To clear up the confusion, let’s try to unpack the situation with the help of a map.

Who Controls What?

The key point is that no one is laying siege to “Aleppo,” as such, although many different armed groups are laying siege to bits and pieces of it. The city of Aleppo is divided, and so is the wider Aleppo governorate.

Voir la carte en cliquant sur le lien ci-dessous:

http://carnegieendowment.org/syriaincrisis/?fa=64274

Looking at this map, things become clearer. The eastern half of the city is controlled by Sunni Muslim rebels (not the Islamic State), while President Bashar al­Assad’s government controls the western half. There is also a small patch of Kurdish­ruled territory sandwiched between the two, which is generally on much better terms with the government than with the rebels.

The surrounding rural region is almost entirely under the control of anti­government factions, including Kurdish groups in the northwest, the self­declared Islamic State in the northeast, and a broad but Islamist­dominated coalition of Sunni Arab rebel factions in the west and southwest. The Syrian government controls a strip of territory that snakes down toward its core areas in Hama, Homs, and Damascus, with another arm stretched up around the city itself.

Is Rebel-Held Eastern Aleppo Under Siege?

Yes.

In February of this year, government forces, backed by large numbers of Shia Islamist volunteers from Lebanon, Iraq, Afghanistan, and Iran, as well as by the Russian Air Force, managed to reach the two Shia Muslim towns of Nubul and Zahra, which are located on the edge of Kurdish­controlled territory in the northeast. This cut off rebel­held Aleppo from the northern countryside and its main supply line to Turkey, leaving only the road through Idlib to the west.

A United Nations­backed truce declared by Russia and the United States in March did little to stop the fighting, and the government now went to work to seal this exit, too. The Syrian army focused its fire on the area closest to Aleppo city, where the eastern half of the city was supplied through the so­called Castello Road, named after a hilltop restaurant overlooking it. The Castello Road was bombed and shelled and aid convoys were blocked from entering, but rebels could still sneak cars in and out of the city as late as June and July. Around July 17, however, the army took control of areas to the south and north of the road, allowing Assad’s troops to fire at anything moving and even venture onto the road itself.

This placed eastern Aleppo under siege, leading to an immediate spike in food and fuel prices. Humanitarian organizations warned of impending starvation among the population trapped there, estimated by the United Nations at 250,000 to 300,000. The army recently sent some aid deliveries into Aleppo and publicized a Russian­backed plan to evacuate civilians. But it is not at all clear that these efforts are sincere or, even if they are, sufficient to avert the looming humanitarian crisis. After years of shelling and bombardment of their neighborhoods, most people in Eastern Aleppo hate and distrust the government, and few seem to have sought to leave the city so far. Flush with confidence and clearly strengthened, the rulers in Damascus now seemed to think they were winning the war. But then things changed.

Is Government-Held Western Aleppo Under Siege?

Yes it is.

This is the result of an Islamist­led rebel counter­offensive further south, which began on July 31. Sunni fighters from the Aleppo and Idlib countryside

stormed western Aleppo, seizing key government strongholds such as the Artillery Academy and reaching the Ramouseh Roundabout on August 6. By doing so, they seemingly opened a corridor into the eastern half of the city and, simultaneously, placed Western Aleppo under siege. The government’s only supply line from central Syria had run along the main road in Ramouseh, where the rebels are now operating.

Even though on the map it might look as though the government forces have an alternative northern route at their disposal, through the Castello area just  west of the Kurdish enclave, the situation on the ground remains confused. Rebel artillery continues to pound government positions, and there does not seem to be a stable ground link between army positions north and south of the Castello Road. What’s more, since the Castello road networks run from east to

west, there is no good road that the government could use to divert traffic in a north­south direction, at least not on the scale needed to service Western Aleppo, which has a population many times larger than that of Eastern Aleppo.

Meanwhile, Eastern Aleppo remains mostly cut off from the countryside, despite the rebel and media reports that the siege has been broken. Government forces continue to fight on the fringes of the passage in Ramouseh, boxing in rebel positions like a modern­day Scylla and Charybdis. Even though the rebels may be able to sneak a few civilian convoys through the gap and can probably infiltrate fighters more easily, there are few secure paved roads available for heavier vehicles. To establish reasonably safe communications between Eastern Aleppo and the opposition­held countryside, the rebels would have to widen their flanks and push back government mortar and artillery batteries quite some distance.

In other words, both sides of Aleppo have now managed to place each other under siege, hands around throats in a deadly embrace that neither wants to release.

What Happens Now?

Conspiracy­minded followers of Syrian politics will of course see a hidden hand behind these events. The strangely symmetric double­siege of Aleppo emerged alongside high­level talks among the Americans, Russians, and Turks. Could it end up establishing a balance of terror that forces both sides to open their lines to civilian traffic and aid convoys?

Perhaps it could. But there is probably no need to over­analyze this. Russians, Americans, and Turks—and Iranians, Saudis, and others—have a pitiful track record of controlling their supposed proxies in Syria. They may think themselves masters of the Syrian chess board, but over the past five years they’ve moved their pieces with all the finesse of bumbling drunks in boxing gloves. The idea of an inscrutable international mastermind guiding events from behind the scenes is appealing, not least in tragic and chaotic circumstances like these, but it seems more like an opiate for the analysts than a reality.

In the case of Aleppo, what is going on is quite simple. Assad has always wanted to put Eastern Aleppo under siege and the rebels have always wanted to put Western Aleppo under siege. Through some combination of luck, hard work, and foreign support, they have now finally succeeded. What will most likely happen next is also simple. Barring some unforeseen international deal or other development, the Syrian government will muster all of its forces, be provided with additional Russian and Iranian backing, and set off for a punishing counteroffensive in the Ramouseh region. Unless the rebels have more suprises up their sleeve, or foreign powers are truly committed to keeping Western Aleppo under siege, they will probably succeed, too—as always, at great human cost.

Still, it remains possible that nimble American­Russian diplomacy could reach into this swirling chaos and salvage some useful agreement. They will certainly try, and perhaps we should wish for them to succeed.

More on:

 Carnegie Endowment for International Peace

1779 Massachusetts Avenue NW Washington, DC 20036­2103

Phone: 202 483 7600

Fax: 202 483 1840

Contact By Email

© 2016 All Rights Reserved

Dans les coulisses de la diplomatie française

Dans les coulisses de la diplomatie française

Nicolas Sarkozy, François Hollande : deux styles très différents sur le terrain diplomatique.
D’un côté, « Sarkozy, l’atlantiste et l’occidentaliste », qui fait la leçon à Obama, ami puis ennemi d’Assad et Kadhafi. De l’autre, « Hollande l’urgentiste », confronté au cynisme de Poutine et au lâchage d’Obama, s’impose en chef de guerre contre les djihadistes d’Aqmi au Sahel et les massacreurs de Daech en Irak.
Les nombreux faits et confidences « off » des principaux acteurs de la diplomatie et des Armées, rapportés par Xavier Panon, plongent le lecteur au cœur des négociations au sommet. Elles illustrent les rapports différents de Sarkozy et Hollande avec Angela Merkel, comme avec Pékin, Washington, ou le Qatar. Entre continuité et volonté de se démarquer, ils offrent le spectacle de deux présidents, l’un transgressif, l’autre consensuel, qui se veulent porteurs de valeurs « universelles » et d’un rôle mondial pour la France de « Charlie ».

} télécharger un extrait

Partager ce livre

Du même auteur

Source : Dans les coulisses de la diplomatie française – Xavier Panon – Éditions l’Archipel

Suspendre la vente des armes à l’Arabie Saoudite

« La France doit suspendre la vente des armes à l’Arabie saoudite et à l’Égypte »

PAR

Publié le | Le Point.fr
Jean-Yves Le Drian et son homologue égyptien Sedki Sobhi sous le regard de François Hollande et du président al-Sissi le 17 avril 2016.  
Jean-Yves Le Drian et son homologue égyptien Sedki Sobhi sous le regard de François Hollande et du président al-Sissi le 17 avril 2016.   © AFP/ KHALED DESOUKI

La France carillonne ses succès dans les ventes d’armes, mais celles-ci ne sont pas toutes conformes aux exigences d’un traité ratifié en 2013. Interview.