Assemblée Générale de l’AFS du 26 janvier 2017

Paris, le 4 janvier 2017

ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE

Madame, Monsieur,

Conformément à l’article XI de nos statuts, j’ai le plaisir de vous convier à la réunion de XXIVème Assemblée Générale de notre Association qui se tiendra le :

Jeudi 26 janvier 2017 à 18h00
Salle Germaine Tillon
Patronage Laïque Jules Vallès
72, avenue Félix Faure 75015-Paris (M° Boucicaut)
Ordre du jour:

1- Allocution du Président,
2- Rapport moral,
3- Rapport financier,
4- Suggestions et questions diverses.

Au cas où il ne vous serait pas possible d’assister à cette Assemblée Générale, nous vous serions obligés de nous retourner le pouvoir ci-joint, établi au nom de l’adhérent de votre choix.

Une conférence à laquelle vous êtes invités suivra la tenue de cette Assemblée Générale à 19 heures, sur le thème:

«La crise syrienne : les conséquences géopolitiques»
Par Monsieur Antoine Sfeir

Nous vous prions de croire, Madame, Monsieur, en l’assurance de nos sentiments les meilleurs.

Patrice MOUCHON
Le Président

Ci-joint l’invitation

La guerre de l’eau à Damas

 

 
11 janvier 2017 ..

La guerre de l’eau frappe durement Damas

La pénurie affecte 5 millions d’habitants. Régime et rebelles s’en rejettent la responsabilité
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Ce sont des scènes que les habitants de Damas s’étaient accoutumés à voir à la télévision : des files de civils faisant la queue devant un point d’eau à Alep pour remplir un bidon, au plus fort du conflit dans la ville du nord de la Syrie. Mais la guerre de l’eau a atteint la capitale.

Depuis le 22  décembre, les Damascènes sont à leur tour confrontés à l’attente et aux privations. Plus une goutte ne parvient de la région voisine de Wadi Barada, une enclave rebelle où se trouvent les principales sources d’eau qui alimentent la ville, depuis l’irruption de violents combats lancés par l’armée syrienne. Les affrontements se poursuivent malgré le cessez-le-feu parrainé par Moscou et Ankara. Régime et rebelles s’accusent mutuellement d’avoir provoqué la crise de l’eau.

La panique des premiers jours a laissé place à une résignation mêlée de colère. Dans certains quartiers de la capitale, les robinets restent désespérément à sec. Dans la plupart des faubourgs, l’eau est fournie quelques heures, mais pas tous les jours.  » Je n’ai jamais vu cela de ma vie, s’exclame Anas (le prénom a été changé), âgé d’une soixantaine d’années. Même avant la guerre, nous subissions de durs rationnements l’été, à cause de la sécheresse. Mais un peu d’eau parvenait chaque jour. « 

C’est une privation de plus pour Damas. Certes, relativement préservée des combats, malgré la chute régulière d’obus rebelles et malgré l’écho des bombardements de l’armée ou des affrontements dans les banlieues, la capitale syrienne est soumise, elle aussi, aux coupures d’électricité et à l’inflation galopante. Au cours des derniers jours, le prix des bouteilles d’eau potable s’est envolé.

 » Crime de guerre  »

Pour pallier les manques, l’eau est tirée des forages qui parsèment Damas. Les quelque 300 puits sont d’ordinaire exploités l’été. Face à l’urgence, les Nations unies, qui craignent une crise sanitaire, délivrent de l’eau à une cinquantaine d’écoles, tandis que le Comité international de la Croix-Rouge a distribué des citernes d’eau à des boulangeries ou des hôpitaux.

Le pouvoir accuse les insurgés, acculés par les combats, d’avoir empoisonné les réserves qui desservent Damas en y jetant du diesel. Mais pour les rebelles, qui contrôlent la zone rurale de Wadi Barada depuis 2012, ce sont les forces prorégime qui ont bombardé les infrastructures hydrauliques et sont responsables des privations. Qui a raison ?  » Ce qui intéresse les habitants de Damas, c’est qu’un retour à la normale soit possible « , soupire Anas.

L’ONU se garde de désigner un coupable.  » Il y a beaucoup d’allégations. Nous ne savons pas vraiment, car nous n’avons pas pu nous rendre sur place « , déclarait il y a quelques jours Jan Egeland, conseiller pour les affaires humanitaires de l’envoyé spécial de l’ONU sur la Syrie. Tout en rappelant quelques fondamentaux du droit international humanitaire :  » Le sabotage et la privation d’eau sont évidemment un crime de guerre « , alors qu’ils plongent les civils dans la détresse.

La crise à Damas frappe par son ampleur : elle touche près de 5,5  millions de personnes, dans la capitale et ses environs. Mais c’est loin d’être la première fois que l’eau se retrouve au cœur du conflit dans le pays, depuis 2011.

Dans de nombreuses régions, l’accès à cette ressource est défaillant : la destruction des infrastructures a réduit de moitié la capacité de production dans le pays. A Damas, l’afflux de nombreux déplacés a provoqué une pression supplémentaire. L’eau a aussi été utilisée comme arme de guerre, à Alep par exemple, de part et d’autre de la ligne de front, au détriment des civils. Avant les derniers mois de la violente offensive des forces prorégime pour reprendre les quartiers rebelles, des négociations avaient permis des arrangements ponctuels durant la longue guerre d’Alep.

A Damas, un accord tacite a longtemps prévalu entre les rebelles du Wadi Barada et le régime : pas d’assaut contre la zone insurgée, pas de coupures d’eau dans la capitale. Cet équilibre a toutefois été brisé à plusieurs reprises par les combattants anti-Assad, soit pour prévenir une attaque, soit pour négocier. Avant un retour à la normale.

Négociations

Cette fois, la crise semble devoir durer tant que les combats se poursuivront dans la région de Wadi Barada, prise en étau entre l’armée syrienne et le Hezbollah libanais. Depuis vendredi 6  janvier, les annonces de visites d’équipes techniques mandatées par Damas, pour réparer les installations sur place, se sont succédé. Mais l’accès à cette poche, située à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest de Damas, est impossible à cause de la violence des affrontements.Près de 10 000 personnes ont fui l’enclave rebelle. Selon une source onusienne, des négociations se sont poursuivies, lundi, entre belligérants, pour  » permettre la maintenance des infrastructures et parvenir à un accord dans la zone « .

Dans un entretien à des médias français qui accompagnaient la visite de parlementaires en Syrie le week-end du 7  janvier, le président Bachar Al-Assad a exclu l’idée d’une trêve :  » Le rôle de l’armée syrienne est de libérer ce secteur afin d’empêcher les terroristes d’user de – l’arme de – l’eau pour faire suffoquer la capitale.  » Alors que l’opposition dénonce des violations de la trêve, l’armée justifie la poursuite de l’offensive, malgré le cessez-le-feu, par la présence de combattants du Front Fatah Al-Cham (ex-Front Al-Nosra, émanation d’Al-Qaida),qui ne sont pas concernés par la trêve. Une présence démentie par les rebelles, mais dont fait état l’Observatoire syrien des droits de l’homme.

Pour le pouvoir, l’enjeu n’est pas seulement de sécuriser les sources d’eau qui alimentent la capitale, mais de venir à bout des poches rebelles autour de Damas. Un objectif que le régime est d’autant plus déterminé à atteindre qu’il est en position de force depuis la reconquête d’Alep, le 22  décembre, et que de nouvelles négociations doivent s’ouvrir à Astana, au Kazakhstan, parrainées par Moscou et Ankara.

Laure Stephan

© Le Monde

Le Professeur Michel BLERY à l’Orient Éternel

L’Association Transméditerranéenne: Femme et Cancer du Sein (Astarté) a la tristesse de vous faire part du décès du Professeur Michel Blery le 31 décembre 2016.

Le Professeur Michel BLERY à l’Orient Éternel †

 L’Association Méditerranéenne: Femme et Cancer du Sein (Astarté) a la tristesse de vous faire part du décès du Professeur Michel BLERY le 31 décembre 2016.

 Les membres d’Astarté s’associent au recueillement de sa famille et de ses proches.

Michel BLERY nous a quittés le 31 décembre 2016, après avoir montré autant de courage dans la maladie que de bienveillance dans la vie.

Il était né en 1938. Après son internat, il a été Chef de Clinique Assistant à l’Hôpital Ambroise Paré en 1969, dans l’équipe du Professeur Victor Bismuth. Nommé Professeur de Radiologie, il a pris la tête du service de Radiologie de l’Hôpital Raymond Poincaré en 1974, puis de l’Hôpital Lariboisière en 1984 et enfin du service de Radiologie Broca de l’Hôpital de Bicêtre de 1991 à 2003. Après sa retraite, il a continué à y travailler avec compétence et discrétion.

Fondateur de la Collaboration Scientifique Médicale Franco- Méditerranéenne,

Fondateur et Président d’Honneur de l’Association Trans Méditerranéenne: Femme et Cancer du Sein (Astarté),

Fondateur de l’Association Médicale Franco Asiatique (AMFA)

Directeur du Diplôme Inter universitaire Francophone en sénologie Multidisciplinaire (Alep- Syrie),

 Fondateur et Président de l’Association Francophone de Sénologie en Syrie (AFSIFS)

 Grand Ami de la Syrie et des syriens,

Grand Ami de la Méditerranée du sud,

Auteur de plusieurs ouvrages en radiologie et en Sénologie,

Ancien Président de la Société Française de Radiologie.

Ancien Secrétaire Général du Groupe de Radiologistes Enseignants Francophones (GREF).

Il a aussi mené une carrière exceptionnelle dans l’édition, étant Rédacteur en Chef des Feuillets de Radiologie, membre du comité exécutif d’European Radiology, et Directeur d’une collection d’imagerie Médicale particulièrement appréciée aux Editions Masson, rôle qu’il a assumé jusqu’au dernier instant.

Michel Bléry était une personne exceptionnelle.

Son regard sur les autres était toujours empreint de respect. Il savait susciter, encourager, accompagner, écouter, reconnaître, décider. Sa compétence professionnelle et son élégance intellectuelle étaient reconnues de tous, mais il les partageait avec modestie. Toujours positif, toujours souriant, toujours attentif à l’autre, même quand la maladie se faisait trop pesante, il restera un exemple pour tous ceux qui ont eu le bonheur de travailler avec lui.

Plus d’un est devenu meilleur à son contact.

Il est parti trop tôt. Ce qui compte, ce ne sont pas les années qu’il y a eu dans la vie, mais la vie qu’il y a eu dans les années, disait Abraham Lincoln. Mais Michel Bléry avait encore beaucoup à nous donner. Il nous manquera.

Il nous quitte quelques semaines seulement après avoir perdu son épouse. Nous partageons l’émotion de leurs deux filles et de toute la famille.

Paix à son Âme.

Qu’il se repose en Paix.

Docteur Véronique BOUTE

Présidente d’Astarté

http://www.astarte-cancer.org/

Nous publions ci-après notre message de condoléances transmis à notre amie Madame la Présidente le Dr Véronique BOUTE.

Madame la Présidente et chère Amie,

C’est avec tristesse que j’ai reçu le faire part de décès du Professeur Michel Blery. Nous vous présentons nos sincères condoléances ainsi qu’à sa famille. Nous prierons et nous nous recueillerons pour le salut de son âme.

Vous avez raison de souligner son attachement à la Syrie et de rappeler ses brillantes réalisations dans ce pays.

Nous publierons ce faire part sur notre site : Francesyrie.org

Dans l’attente du plaisir de vous revoir.

Je vous prie de croire, Madame la Présidente et chère amie, en l’assurance de nos sentiments amicaux.

 

Bonne année 2017

 

Les membres du Conseil d’Administration et le Président de l’Association d’Amitié France Syrie vous présentent leurs meilleurs vœux pour l’année 2017.

Le Conseil de sécurité vient de voter à l’unanimité la résolution de la Russie pour entériner l’accord de cessez-le-feu conclu entre Damas, Moscou et Ankara.

C’est incontestablement une première étape importante, mais pourtant beaucoup reste à faire et la guerre va malheureusement continuer, car la présence sur le sol syrien de très nombreux Groupes djihadistes sont exclus du cessez-le-feu.

Il en va ainsi d’Ahrar al-Sham, Jaich al Islam, al-Nosra, Ansar al-Islam regroupant plusieurs mouvements islamistes de l’ASL dont Liwa al-Islam, le Front islamique de libération syrien, etc… sans parler de Daech qui est loin d’être éradiqué. Tous des mouvements d’opposition armés islamistes radicaux (djihadistes, salafistes, Frères musulmans, Al-Qaïda…adeptes du mythe du califat et décidés à établir un régime chariatique, salafiste en Syrie, ne sont pas prêts à déposer les armes.

Le sort d’Idleb véritable poudrière reste en suspens, mais probablement pas pour longtemps.

La médiation entamée par la Russie entre les mouvements d’opposition modérée et le Gouvernement syrien peine à se mettre en place alors qu’il faudrait accélérer le processus et que de substantielles concessions soient faites de part et d’autre, car après 6 ans de crises et de guerre le peuple syrien n’en peut plus.

Gardons malgré tout espoir qu’un règlement intervienne et que la Syrie en partie détruite commence sa reconstruction.

Nous œuvrons au sein de notre Association pour préserver l’amitié entre la France et la Syrie dans une approche difficile de neutralité très critiquée, mais finalement respectée.

N’hésitez pas à nous rejoindre afin de nous aider à amplifier nos actions en faveur du dialogue et de la Paix.

Paris, le 2 janvier 2017

Palmyre reprise par Daech

  • par Georges Malbrunot Le Figaro
  • Mis à jour
  • Publié

 

Profitant de la mobilisation de l’armée à Alep, les djihadistes ont lancé un assaut surprise qui leur a permis de reprendre la ville.

Dix mois après en avoir été chassés, les djihadistes ont réussi dimanche à reprendre la cité antique de Palmyre dans le désert syrien, a reconnu Talal Barazi, le gouverneur de Homs dont dépend la ville. Les forces syriennes épaulées par l’aviation russe font tout pour reconquérir le site classé au patrimoine mondial de l’humanité, a-t-il ajouté.

Dimanche soir, les troupes de Bachar el-Assad s’étaient retirées au sud de Palmyre, dont l’État islamique s’était emparé le 23 mai 2015, avant d’en être expulsé le 25 mars dernier.

Cette reprise surprise souligne la grande mobilité, dont font preuve les djihadistes, et qui les rend capables de lancer des attaques puis de se retirer rapidement, surtout dans des zones désertiques, comme la région de Palmyre.

Profitant, selon nos informations, d’un repli des soldats russes et syriens d’une base voisine de Palmyre en milieu de semaine dernière, quelque 4000 combattants de Daech se sont rapprochés jeudi de la cité antique. Ils ont commencé par reprendre des champs gaziers et pétroliers alentour, avant de lancer samedi plusieurs assauts contre «la Perle du désert».

Un revers pour Damas

En riposte, durant la nuit de samedi à dimanche, l’aviation russe a effectué pas moins de 64 raids, contraignant les djihadistes à se retirer de Palmyre, quelques heures seulement après y avoir pénétré, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, basé à Londres. Dans le même temps, Damas renvoyait des renforts dans cette ville du centre de la Syrie. Et dans la matinée de dimanche, des combats faisaient rage dans des vergers entourant l’oasis de Palmyre. «Les assaillants ont utilisé des voitures piégées avec des kamikazes, des véhicules blindés et de l’artillerie», précise un communiqué du ministère russe de la Défense. Selon Moscou, les raids aériens russes ont permis de tuer plus de 300 combattants de l’État islamique et de détruire 11 chars et 31 véhicules. Ce qui n’a pas empêché les djihadistes d’infliger un revers aux forces syriennes et à leurs alliés russes dans cette ville de Palmyre, symbole de la richesse culturelle syrienne, dont une partie a été détruite par les djihadistes durant leur première occupation du site en 2015.

Le retour de Daech à Palmyre intervient alors que l’armée de Bachar el-Assad resserre l’étau sur les rebelles assiégés à Alep-Est, qu’elle contrôle désormais à 85 %. Des négociations sont en cours entre Russes, Américains et Turcs pour permettre l’évacuation des insurgés et des civils, pris au piège des violences. La pression exercée sur Alep a manifestement fait le jeu de Daech. «Il faudrait beaucoup d’hélicoptères pour arrêter les djihadistes dans le désert, or de nombreux appareils sont mobilisés à Alep-Est», observe un expert au Moyen-Orient.

Ce revers illustre une nouvelle fois les limites de la stratégie de reconquête de tous les territoires contrôlés par les rebelles de la part d’un pouvoir syrien, dont les capacités en hommes restent insuffisantes pour faire face durablement à ses nombreux ennemis

La bataille d’Alep ou la déroute de la diplomatie occidentale en Syrie

Nous publions un article de notre amie Caroline Galactéros Administrateur de l’AFS qui exprime son opinion personnelle sur les conséquences de la reprise d’ALEP-Est aux insurgés. Afin de respecter un équilibre dans les différentes opinions nous nous efforcerons comme nous le faisons depuis le début du conflit, de publier d’autres articles comportant une vision et une analyse différente des évènements et de la redistribution des cartes qui est en train de s’opérer.

FIGAROVOX – La bataille d’Alep ou la déroute de la diplomatie occidentale en Syrie

Publié le par Caroline Galactéros

Des soldats syriens à Alep. - Crédits photo : GEORGE OURFALIAN/AFP

Des soldats syriens à Alep. – Crédits photo : GEORGE OURFALIAN/AFP

FIGAROVOX/ENTRETIEN – L’Armée syrienne a repris plus de 70% d’Alep-Est aux rebelles. Pour Caroline Galactéros, d’autres pays pourraient se rapprocher de la Russie qui, en Syrie, a su protéger les structures étatiques malgré la curée internationale contre elle.

FIGAROVOX. – L’Armée syrienne a repris le contrôle de la vieille ville d’Alep qui était aux mains des rebelles. Est-ce un tournant décisif pour la Guerre en Syrie?

Caroline GALACTEROS. – Cette avancée des forces du régime est importante. Après la libération d’autres quartiers d’Alep-Est, avoir pu extirper les djihadistes de ce dédale de rues et de souterrains et les contraindre à se replier vers le sud-est de la ville témoigne d’une dynamique militaire positive en faveur de l’armée syrienne. Surtout, l’exfiltration réussie de plusieurs dizaines de milliers de civils vers l’ouest de la ville prive les djihadistes de leurs «boucliers humains» … et les adversaires occidentaux du régime d’un argument médiatique lourd contre l’implication militaire de Moscou à ses côtés…

Le recul des djihadistes à Alep n’est en effet que la manifestation d’une déroute militaire globale.

La prise d’Alep, si elle devait se réaliser rapidement, constituerait un cap au plan des forces morales qui s’opposent dans cet interminable pugilat, mais surtout une victoire politique symbolique de prix qui conforterait un rapport de force de plus en plus favorable à la restauration de l’Etat syrien. Le recul des djihadistes à Alep n’est en effet que la manifestation d’une déroute militaire globale qui semble chaque jour plus inéluctable, et d’un rapport de forces russo-américain où Washington perd pied. Même John Kerry dans sa déclaration à Bruxelles du 6 décembre (lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN), semble jeter l’éponge, apparemment convaincu que la partie (i.e le renversement du régime syrien et l’éclatement du pays) est perdue, et cherche habilement à dédouaner l’Amérique d’un soutien aux mouvements rebelles radicaux devenu indéfendable et surtout sans issue. Sans issue… mais pas sans objet résiduel. La rivalité Washington-Moscou restera vive, au moins jusqu’à l’entrée en fonction de Donald Trump fin janvier prochain. De ce point de vue, la réduction de l’insurrection djihadiste à Alep n’est donc pas décisive, et l’administration Obama poursuivra sans doute son soutien au moins indirect aux groupes radicaux (notamment via la Turquie) pour pourrir au maximum le jeu russe et plus encore celui du nouveau Président, qui a déjà entrepris un dialogue avec Moscou pour sortir l’Amérique de ce bourbier. Peut-être un «deal» de type «blanc-seing à la Russie en Syrie contre mains libres à l’Amérique en Irak» pour redorer le blason US est-il en train de se nouer. La guerre ne va donc pas s’arrêter avec l’éventuelle reprise d’Alep. Elle cessera lorsque les puissances sunnites, les Etats-Unis mais aussi la France accepteront leur «échec» et chercheront sérieusement un compromis politique soutenable pour la Russie et l’Iran. Il faut pour cela que Ryad, Doha, Ankara, Londres et Washington admettent qu’il y a plus à gagner à négocier qu’à combattre, et sans doute aussi que Paris cesse de prendre des initiatives diplomatiques (du type de la conférence envisagée «des pays refusant la guerre totale»…) à contretemps et contre-emploi. Ces gesticulations dérisoires déconnectées de la marche réelle des évènements sont hautement contreproductives, même du seul point de vue égoïste de l’intérêt national. Nous ne reviendrons pas ainsi dans un jeu d’où nos maladresses et notre entêtement dogmatique nous ont exclus en nous déconsidérant.

Dans quelle mesure la prise d’Alep consacre le retour militaire et diplomatique des Russes dans les affaires internationales?

Ce retour de la Russie est à mon sens plus qu’une évidence. C’est une nécessité, n’en déplaise aux nombreux «experts» et commentateurs qui veulent contre toute évidence persister à voir le monde avec un regard de cyclope myope, de manière simpliste et manichéenne. Ils se trompent d’ennemi, par confort intellectuel et refus de se remettre en question. Leur responsabilité est en fait lourde dans la perpétuation du chaos et de la violence car en claironnant leur pensée indigente, ils sclérosent les lignes de fracture au lieu de contribuer à les dépasser. Il est pourtant urgentissime de reconnaître enfin que le modèle implicite des relations internationales qui a eu cours depuis 20 ans s’est définitivement fracassé contre ses propres excès. L’idéalisme moralisateur comme masque d’un interventionnisme rapace a fait des ravages qu’on ne peut plus ignorer. Chez les peuples victimes de notre empressement à les «libérer», mais aussi chez tous ceux que l’on croit ainsi convaincre de la prévalence du modèle occidental de développement politique, économique et social. Et l’effet boomerang de cette offensive qui ne dit pas son nom joue désormais à plein contre nous.

La Russie offre un modèle alternatif de référence et surtout de protection plutôt convaincant.

Profitant de cet échec patent, la Russie propose – à l’occasion du conflit syrien -, de rééquilibrer le jeu international, d’admettre sa multipolarité de fait et de se rapprocher de l’Occident dont elle s’estime encore pleinement partie. Surtout, elle offre un modèle alternatif de référence et surtout de protection plutôt convaincant: fiable, cohérent, pragmatique, résilient. Ne pas «lâcher Assad» en dépit de la curée internationale contre lui, et surtout protéger l’Etat syrien du démembrement a un impact non seulement à Damas et Téhéran, mais aussi au Caire, à Alger, à Dehli, en Afrique, aux EAU, à Ankara et même d’une certaine façon, à Ryad… La diplomatie du dialogue ouvert et sans exclusive (officiel ou discret) de Moscou avec tous les acteurs directs et indirects du conflit syrien va bien au-delà de la gestion optimale de ce seul drame. L’entreprise de séduction «à la russe» tous azimuts se poursuit. Les émissaires de Moscou, directs ou indirects (palestinien…), nouent des contacts, proposent des partenariats divers, des contreparties attractives à un appui aux positions russes sur ce que doit être la transition politique syrienne. Bref, les lignes bougent et, au lieu de les franchir, là encore, en France ou ailleurs, on oppose artificiellement la logique militaire à la diplomatique, comme si elles n’étaient pas étroitement liées. Comme si on pouvait décider de faire la guerre ou de négocier! Ça ne marche pas comme ça. Ce n’est pas la guerre comme seul mode d’action …ou la diplomatie hors sol dans le silence des armes. Seule la prise d’ascendant militaire sur le terrain et un rapport de force qui ne peut plus évoluer qu’à la marge permettent à un moment donné aux belligérants contraints et forcés, et à leurs parrains divers de s’assoir à la table de négociation de manière productive.

Pour l’heure, les Russes ont marginalisé les Américains.

Pour l’heure, les Russes ont marginalisé les Américains – qui ont déjà fort à faire pour «soutenir sans soutenir» les djihadistes et essayer de maitriser leur allié turc indocile. Ils dominent le front diplomatique et cherchent à réunir autour de leurs auspices exclusifs un panel crédible et représentatif de la diversité syrienne pour un processus politique qui débouchera sur des élections et surtout sur le maintien de l’unité syrienne même dans l’hypothèse d’une structure étatique fédérale. Mais à Paris, au lieu de s’insérer dans cette approche pragmatique, on persiste à criminaliser Vladimir Poutine, à parler d’Assad comme du bourreau unique de son peuple, à minorer le soutien populaire au régime de Damas pour accréditer l’idée qu’on pourrait, de l’extérieur, imposer un casting représentatif… qui pourtant a sombré sans équivoque dans le discrédit et en est lui-même réduit à proposer «de parler avec la Russie» pour ne pas quitter tout à fait la scène. Et la guerre continue.

Quelles suites peut-on imaginer pour le régime de Bachar al-Assad?

Assad n’est ni le (seul) problème, ni la solution. Cette polarisation sémantique elle aussi est hautement contreproductive. C’est un atout dans une négociation globale que chaque puissance intervenante essaie de valoriser au mieux. Si la reconquête militaire se poursuit à son avantage, il pourra sans doute négocier des conditions de sortie honorables pour lui et ses proches au terme d’un processus politique institutionnel et électoral auquel lui – ou d’autres de ses proches, membres éminents du régime – devront d’une façon ou d’une autre participer.

Quel est le jeu de la Turquie alors que le pays poursuit au Nord de la Syrie son opération «Bouclier de l’Euphrate»?

Ankara mène très habilement sa partie, ne renonce à aucune de ses ambitions régionales à la fois en Irak et en Syrie.

La Turquie est revenue depuis juillet dernier pleinement dans le jeu politico-militaire régional. Al-Bab, qu’elle essaie d’encercler avec l’aide de ses rebelles affiliés de l’Armée syrienne libre (ASL), est un point stratégique entre Alep et la ville de Manbij qui est elle, tenue par les Kurdes, ennemi principal du pouvoir d’Ankara et de son point de vue bien supérieur en nocivité à Daech qu’elle a longtemps soutenu. Son idée de manœuvre – qui inquiète d’ailleurs fortement Damas – pourrait être de déloger Daech d’Al-Bab pour y prendre sa place, empêchant ainsi la réunification des zones kurdes tout en continuant à nourrir la lutte des islamistes radicaux contre le régime syrien via son «proxy» ASL notamment. D’une manière générale, on peut dire qu’Ankara mène très habilement sa partie, ne renonce à aucune de ses ambitions régionales à la fois en Irak et en Syrie, jouant tout à la fois de son appartenance à l’OTAN – qui sert les Américains dans leur jeu contre la Russie et les rend conciliants -, et de sa «réconciliation» avec Moscou qu’elle monnaie contre une tolérance russe à ses avancées militaires en Syrie.

La réalité du conflit syrien donne-t-elle ainsi raison aux positions diplomatiques de Donald Trump et François Fillon?

En diplomatie, pragmatisme, réalisme et visée éthique ne sont pas contradictoires.

Pour moi, notre monde a un très urgent besoin de réalisme politique et stratégique. Il faut ouvrir, au nom même de l’apaisement de sa violence structurelle, une ère de coopération hyperpragmatique et à visée éthique (ce n’est pas contradictoire!) en abandonnant les utopies mortifères de l’idéalisme moralisateur qui ont pavé le monde de cadavres civils sacrifiés sur l’autel de notre ubris. Il faut revivifier les Nations Unies et revenir au respect de leur Charte fondatrice. La stabilité de l’ordre international dépend du respect de la souveraineté des Etats, de la non-ingérence dans leurs affaires intérieures et de l’exemplarité politique propre des démocraties occidentales, non de leur interventionnisme cynique sous des prétextes qui depuis longtemps ne convainquent plus que de grandes âmes au bellicisme refoulé qui depuis leur confortable cocon, décident de la vie ou de la mort de peuples entiers. Donald Trump est en train de s’entourer d’une équipe en matière internationale et de défense que je trouve de très bon niveau. Ses émissaires sont déjà à l’œuvre pour nouer des liens précieux. Nous aurons bientôt sans doute de bonnes surprises … et plus que nos yeux pour pleurer et faire oublier l’indigence de notre compréhension des enjeux diplomatiques et stratégiques liés à son arrivée au pouvoir. Notre docilité diplomatique envers l’Administration sortante, pourtant si mal récompensée, nous a empêchés d’accueillir l’alternance américaine comme un Etat du rang de la France aurait dû évidemment le faire: avec un respect du vote démocratique et un accueil ouvert au dialogue avec le nouveau pouvoir de Washington. Encore une fois, nous donnons des leçons, refusons la réalité d’un nouveau président qui nous déplait car il voit le monde sans lunettes roses et noires. Et nous nous enfonçons un peu plus dans la relégation diplomatique et stratégique. Sauf à mettre en œuvre très vite une complète refondation de notre politique étrangère sur une base souveraine, indépendante, réaliste, audacieuse et généreuse. Ce n’est pas un choix. C’est impératif. Il semble que le vainqueur de la primaire de la Droite et du centre en a une claire conscience. Il faut souhaiter ardemment qu’il trouve en Donald Trump tout autant qu’en Vladimir Poutine des interlocuteurs désireux de promouvoir un triple «reset» (des relations américano russe, franco-américaine et franco-russe) et de faire renaître un pôle occidental élargi, influent et attractif. Nous avons tout à y gagner.

ALEP Est est a été reprise par l’armée Syrienne

alep

Le président syrien, Bachar Al-Assad, a affirmé qu’une victoire à Alep serait une étape essentielle vers la fin de la guerre. Ses troupes ont repris la plupart des quartiers rebelles de la deuxième ville du pays.
Par Aymeric Janier & Edouard Pflimlin checklist@lemonde.fr

 

Les rebelles perdent la vieille ville d’Alep, Assad confiant

 

 

Assiégés et acculés dans les derniers secteurs sous leur contrôle dans la partie orientale d’Alep, les rebelles syriens ont appelé mercredi à un cessez-le-feu immédiat de cinq jours et à l’évacuation des civils pris au piège du déluge de feu à Alep, dans le nord du pays. Un appel à la trêve a aussi été lancé par six Etats occidentaux, dont les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni, qui ont dénoncé la « catastrophe humanitaire » dans l’est d’Alep, ainsi que « les actions du régime syrien » et de son allié russe, accusés d’empêcher l’acheminement des aides. Mais les appels à la trêve ont peu de chances d’être entendus par le régime du président Bachar Al-Assad, qui, fort de ses succès militaires, exclut un cessez-le-feu dans la ville, comme il le dit dans un entretien au journal syrien Al-Watan, proche du pouvoir, à paraître jeudi. « Sur le terrain, il n’y a pas de trêve » aujourd’hui, dit-il. « C’est vrai qu’Alep sera une victoire pour nous, mais, soyons réalistes, cela ne signifie pas la fin de la guerre. Mais ce sera une étape énorme vers la fin » du conflit.

Pour lui, une défaite des rebelles « marque un tournant dans la guerre », alors qu’Alep est le principal front du conflit qui a fait depuis mars 2011 plus de 300 000 morts et poussé à la fuite plus de la moitié de la population. Cinq ans et demi après le début du conflit, le régime est en bonne position pour enregistrer sa plus importante victoire en reprenant la totalité d’Alep, qui fut sa capitale économique, à la faveur d’une offensive dévastatrice lancée le 15 novembre. Appuyés par des combattants iraniens et du Hezbollah libanais, les soldats qui contrôlent les quartiers occidentaux d’Alep ont réussi à reprendre plus de 80 % des quartiers rebelles dans la partie est, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Mercredi, les prorégime ont remporté une victoire symbolique en reprenant la vieille ville, le cœur historique d’Alep, sans même combattre : les rebelles s’en sont retirés « de peur d’être assiégés », selon l’OSDH. L’armée et ses alliés occupent toute la partie à l’est de la célèbre citadelle, le monument emblématique d’Alep resté aux mains du régime.

 

CARTOGRAPHIE DES RELIGIONS (1)

CARTOGRAPHIE DES RELIGIONS (1) – APERÇU RÉGIONAL AU XXI e SIÈCLE
ARTICLE PUBLIÉ LE 02/12/2016

Par Oriane Huchon  

Plusieurs articles sur les différents courants de l’islam sont déjà parus sur Les clés du Moyen-Orient. Celui-ci a pour objectif de présenter une cartographie de l’implantation des religions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Les courants principaux y sont représentés, ainsi que les principaux lieux saints (sunnites et chiites), les lieux de naissance des principaux ordres soufis, et les minorités religieuses.

Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord sont les terres d’expansion de l’islam aux VIIe et VIIIe siècles de notre ère. Il ne faudrait pourtant pas considérer ces vastes territoires comme un monde unifié religieusement. Les religions antérieures à l’islam, le christianisme sous ses diverses formes (maronite, orthodoxe, copte, catholique…) et le judaïsme, demeurent au sud et à l’est de la Méditerranée et disposent d’un statut spécial dans le droit musulman, le statut de dhimmi. Jusqu’à la chute de l’Empire ottoman, le statut de dhimmi était communément appliqué dans les diverses communautés musulmanes.

Les musulmans sont de nos jours environ un milliard et demi sur la planète, soit 23% de la population mondiale. Ils forment le groupe religieux le plus important au monde après le christianisme. Les sunnites (toutes écoles confondues), représentent 87,4% de la population musulmane ; les chiites duodécimains 8,4 %, les autres mouvances chiites 3,5% et les ibadites 0,7% (1). La majorité de ces musulmans se trouve désormais en Asie, avec entre 700 et 800 millions de pratiquants, principalement en Indonésie (premier pays musulman du monde), en Afghanistan, en Inde, au Pakistan, au Bangladesh et en Chine (2). Au Moyen-Orient (Turquie, Egypte et Iran compris), ils seraient entre 350 et 400 millions ; alors qu’au Maghreb ils seraient un peu moins de 90 millions.

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A titre comparatif, les chrétiens représentent 32% de la population mondiale et sont 2,2 milliards sur Terre. Les hindous sont 1 milliard, les bouddhistes 500 millions et les juifs 14 millions (4). Les juifs ont globalement fui les terres d’islam depuis la création d’Israël, et 25 % de la population juive globale vit actuellement en Israël. Les chrétiens d’Orient sont entre 10 et 16 millions au début du XXIe siècle (5).

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Dans les pays du Maghreb et du Moyen-Orient à l’exception d’Israël, les musulmans représentent la grande majorité de la population nationale, toutes confessions de l’islam comprises. En 2013, on estimait ainsi le nombre de musulmans au Maghreb et au Moyen-Orient, par pays :

Pays Population totale (en millions) % de musulmans dans la population
Algérie 39 99%
Arabie saoudite 27 100% (dont chiites entre 10 et 15%)
Bahreïn 1,3 70% (chrétiens 14%, hindouisme 10%, bouddhisme 2,5%, autres)
Egypte 87 90% (coptes 10%)
Emirats arabes unis 8,3 96% (dont chiites 16%)
Irak 32,5 97% (dont chiisme 65%, sunnisme 35%)
Iran 81 98% (dont chiisme 89%)
Israël 8 18% (judaïsme 75%, autres 7%)
9 Nigéria 2.7 Yémen 100
Jordanie 8 92% (christianisme 6%)
Koweït 4 85% (dont chiisme 30%, christianisme et hindouisme 15%)
Liban 6 54% (dont 27% chiisme, 27% sunnisme ; christianisme 40.5%)
Libye 6 97%
Maroc 33 98,7%
Oman 3,2 90% (dont ibadisme 75%)
Qatar 2,2 77% (christianisme 8,5%, autres 14%)
Syrie 22 98% (dont alaouite 10%, druze 3%, chiite 2% ; christianisme 5%)
Territoires palestiniens 5 Cisjordanie : 75% (judaïsme 17%), Bande de Gaza : 99%
Tunisie 11 99%
Turquie 82 99,8% (dont alévis 20%)
Yémen 26 100% (dont zaydisme entre 25 et 40%)

Source : Revue Moyen-Orient, “Bilan géostratégique 2014”, Juillet-Septembre 2014, Paris.

L’islam ne se résume pas aux deux grands courants connus, le sunnisme et le chiisme. Ces confessions connaissent des divergences de croyances en leur sein. Le sunnisme, courant majoritaire, se divise en plusieurs écoles juridiques interprétant de diverses façons le Coran et la sunna (ou tradition, comportement du Prophète) enregistrée dans les hadiths.
Le chiisme est né de la « grande discorde » du premier siècle islamique, liée à la succession à Mahomet au titre de calife. Les trois groupes chiites existants toujours aujourd’hui (zaydite, duodécimain et ismaélien) sont issus des allégeances aux différents imams ayant succédé à Ali.

Un troisième courant nommé kharidjisme est également né au moment de la « grande discorde ». Si les kharidjites ont aujourd’hui disparu, les ibadites en sont leurs héritiers (bien que certains d’entre eux s’en défendent). Ils subsistent à Oman, à Djerba en Tunisie, en Libye à Zuwarâ et Djebel Nafusa, en Algérie à Mzâb et en Tanzanie à Zanzibar.

Enfin, de multiples confréries soufies se sont développées dans toute la région. Le soufisme est le penchant mystique de l’islam, souvent méconnu en France. Les soufis cherchent l’accès direct à la divinité d’Allah à travers des pratiques particulières dont le dhikr (répétition du nom de Dieu), la musique et la danse parfois, et la méditation. Ils s’appuient sur une théorie des hommes et du divin développée par les théologiens soufis au cours des siècles. Les confréries soufies sont nombreuses, et constituent toujours une réelle influence dans certains pays, notamment en Egypte.

Cette richesse cultuelle s’exprime par la présence de nombreux lieux saints et sanctuaires musulmans, chrétiens et juifs. Au-delà des villes saintes de Jérusalem, de Médine et de La Mecque, diverses villes attirent chaque année des milliers de pèlerins. Les sunnites les plus rigoristes interdisent le culte des saints. La mosquée n’est pas sacralisée comme l’est l’église. Les chiites toutefois célèbrent de nombreux saints, et la plupart des sunnites ressentent le besoin de « localiser le sacré, de l’inscrire dans l’espace, au travers de rites », selon les propos de Dominique Logna-Prat et de Gilles Veinstein, qui poursuivent : « Il existe ainsi des lieux [de culte des saints], généralement des sépultures, dotées de mausolées, et, le cas échéant, d’un complexe de bâtiments, dont des mosquées, que sanctifie la présence des restes d’un saint et à travers lesquels se diffuse sa baraka » (6) (Influence bénéfique qu’exercent certains personnages révérés de l’islam, ou certains objets sacrés, Larousse). Ces lieux saints et sanctuaires constituent des éléments centraux de la vie du musulman et les plus importants d’entre eux nécessitent d’apparaître sur une carte générale des religions de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, puisqu’ils génèrent d’importants flux de population.

Lire sur Les clés du Moyen-Orient :

Hichem Djaït, La Grande Discorde, Religion et politique dans l’Islam des origines

Sunnites/chiites : aux origines du grand schisme de l’Islam

Notes :

(1) DUPONT Anne-Laure, Atlas de l’islam. Lieux, pratiques et idéologie, Autrement, 2014, Paris.
(2) Ibid.
(3) Revue Moyen-Orient n°23, “Bilan géostratégique 2014”, Juillet-Septembre 2014, Paris
(4) http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/12/18/les-chretiens-sont-le-premier-groupe-religieux-au-monde_1807767_3224.html#VTY0lHpcA3iuy91U.99
(5) LORIEUX Claude, Chrétiens d’Orient en terres d’Islam, Perrin, 2001, Paris.
(6) « Lieux de culte, lieux saints dans le judaïsme, le christianisme et l’islam : Présentation ».

Bibliographie :

- DUPONT Anne-Laure, Atlas de l’islam. Lieux, pratiques et idéologie, Autrement, 2014, Paris.
- HOURANI Albert, Histoire des peuples arabes, Seuil, 1991 (traduction française en 1993), Londres.
- HANIF, N, Biographical Encyclopaedia of Sufis : Central Asia and Middle East, Sarup & Sons, 2002.
- SELLIER André, SELLIER Jean, Atlas des peuples d’orient. Moyen-Orient, Caucase, Asie centrale, La Découverte, 2002, Paris.
- Revue Moyen-Orient n°23, “Bilan géostratégique 2014”, Juillet-Septembre 2014, Paris.
- BALANCHE Fabrice, Atlas du Proche-Orient arabe, PUPS/RFI, 2012.
- LORIEUX Claude, Chrétiens d’Orient en terres d’Islam, Perrin, 2001, Paris.

Sitographie :

- Le dessous des cartes, « L’islam en conflit », Parties 1 et 2, Arte, Janvier 2015.
- Encyclopédie Larousse en ligne
- Encyclopedia Universalis
- http://www.lemondedesreligions.fr/actualite/les-ahmadis-musulmans-malgre-les-autres-05-02-2015-4492_118.php
- http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/12/18/les-chretiens-sont-le-premier-groupe-religieux-au-monde_1807767_3224.html#VTY0lHpcA3iuy91U.99

La rébellion s’effondre à Alep-Est

Le Monde du 29 novembre 2016

La rébellion s’effondre à Alep

L’armée syrienne et ses milices tiennent désormais près d’un tiers de la partie insurgée de l’ancienne capitale économique de la Syrie. La chute de la ville marquerait un tournant dans le conflit

 

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Jamais, sans doute, le désespoir des -civils n’avait été aussi grand dans les quartiers rebelles d’Alep. Dans ces faubourgs assiégés, les bombardements menés par les forces du régime syrien et ses alliés sont dévastateurs, depuis leur nouvelle offensive lancée il y a quinze jours. Depuis samedi 26  novembre, plusieurs positions rebelles se sont effondrées sans véritable résistance. Alors que l’armée syrienne et ses milices tiennent désormais près d’un tiers de la partie insurgée, et que le désastre humanitaire s’aggrave, de nombreux habitants pressentent que le sort de l’est d’Alep est scellé.

 » Si les bombardements se poursuivent avec la même intensité, et que le régime maintienne sa tactique de siège, la chute d’Alep va s’accélérer « , juge Bassam Al-Ahmad, un militant des droits de l’homme exilé en Turquie, qui recense les exactions commises par les acteurs du conflit syrien. Ville symbole, ancienne -capitale économique de la Syrie avant que son activité industrielle soit anéantie par les combats, Alep est aujourd’hui l’épicentre de la guerre. Divisée en deux depuis 2012, entre quartiers loyalistes à l’ouest et faubourgs rebelles à l’est, séparés par une ligne de démarcation qui traverse la vieille ville, la cité revêt aussi une place à part en raison de l’importance de sa population : 1,5  million d’habitants, dont la plupart résident aujourd’hui dans la zone gouvernementale.

Le pouvoir de Bachar Al-Assad ne s’est jamais résigné à la perte des quartiers de l’est d’Alep, qui comptaient parmi les plus défavorisés de la ville. Avant d’être en mesure de lancer les offensives d’ampleur qui se sont succédé depuis le début de l’année, grâce au puissant soutien aérien apporté par Moscou, les forces loyalistes n’avaient eu de cesse de cibler, au moyen de bombes barils, la partie orientale de la ville. Des frappes qui ont entraîné de vastes destructions sans réellement affaiblir, alors, une rébellion bien armée, composée en grande partie de combattants locaux, et divisée en plusieurs groupes sou-tenus, selon leur bannière, par des parrains régionaux – Qatar, Arabie saoudite, Turquie – ou internationaux, Etats-Unis en tête.

 » Mais, aujourd’hui, les combattants de l’opposition sont isolés, estime Elias Farhat, analyste militaire et ancien porte-parole de l’armée libanaise. Leurs tentatives pour briser le siège de l’est d’Alep – imposé en juillet, brièvement levé en août, puis à nouveau en vigueur depuis septembre – ont toutes échoué. Chaque perte humaine est cruciale : leurs effectifs ne peuvent plus être reformés, pas plus que leur stock d’armes ne peut être regarni. « 

Idlib,  » tombeau  » des rebelles ?Pour les combattants anti-Assad, perdre Alep signerait une défaite majeure, la plus grave peut-être depuis la chute des principaux quartiers rebelles d’Homs en  2012, ville que l’opposition avait surnommée la  » capitale de la révolution « . Sans minimiser l’importance des revers essuyés depuis samedi, quand les forces prorégime se sont emparées du vaste quartier d’Hananu ainsi que d’autres faubourgs voisins, des groupes rebelles – comme Jabha Chamia ( » le Front syrien « ), cité par l’agence Reuters – assurent que la -bataille s’annonce féroce dans les zones qu’ils contrôlent encore, pour l’essentiel dans le sud-est d’Alep. D’autres, en revanche, insistent sur la pression à laquelle ils sont soumis. L’offensive du régime est menée par des milliers de combattants financés par -Téhéran – les hommes du Hezbollah libanais et les miliciens chiites irakiens en tête – aux côtés de l’armée syrienne, qui a déployé dans la région d’Alep ses unités d’élite.

Le rapport de forces s’était déjà profon-dément modifié en faveur du régime depuis que la Russie avait volé au secours de son  » protégé « , en septembre  2015. Mais la chute d’Alep pourrait marquer un tournant décisif, car l’opposition armée, qui s’est aussi -affaiblie dans les alentours de Damas, perdrait ainsi le principal champ de bataille qui lui permettait de peser militairement. Les quelque 8 000 rebelles d’Alep risqueraient alors de se retrouver cantonnés dans la province voisine d’Idlib.

Celle-ci est devenue un fief de l’Armée de la conquête, une alliance rebelle dominée par l’ex-Front Al-Nosra affilié à Al-Qaida et le mouvement salafiste Ahrar Al-Cham, qui s’en était emparé au printemps 2015. C’est aussi le lieu vers lequel ont été conduits les combattants chassés de plusieurs poches rebelles – dans les régions de Damas ou d’Homs – au terme d' » accords  » locaux négociés avec le régime. Cette province, depuis laquelle des renforts étaient parvenus vers les quartiers insurgés d’Alep, en août, est aujourd’hui la cible d’intenses bombardements russes. Des caciques du régime de Damas ont promis qu’Idlib serait le  » tombeau «  des rebelles.

 » Occasions manquées « L’accélération de l’offensive à Alep est due, selon plusieurs observateurs, au vide diplomatique international ouvert par la transition présidentielle en cours aux Etats-Unis. La seconde ville de Syrie est devenue, au fil du temps, l’un des principaux théâtres de la guerre par procuration que se livrent les puissances étrangères en Syrie.

Certains analystes, pro ou antirégime, relaient aussi la thèse d’un abandon par la Turquie des insoumis d’Alep, en vertu d’une entente supposée avec l’Iran et la Russie, en contrepartie d’un feu vert donné à ses opérations contre les Kurdes. Ankara a longtemps joué un rôle essentiel dans le conflit syrien, en laissant passer à ses frontières les armes destinées à la rébellion.

Assiégée, affaiblie par le fiasco de sa contre-offensive à l’ouest d’Alep en novembre, divisée par de récents affrontements internes, l’opposition armée a vu sa capacité d’agir diminuer. Pour Elias Farhat, l’isolement des rebelles d’Alep-Est s’explique aussi par les  » occasions manquées «  par les combattants anti-Assad.  » Ils se sont opposés aux différentes initiatives : celle de Staffan de Mistura – l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie – pour obtenir le départ des djihadistes du Front Fatah Al-Cham – l’ex-Front Al-Nosra – , celle de Damas et de Moscou, qui avaient proposé des couloirs de sortie – pour les civils assiégés – , estime l’ancien militaire libanais. Les djihadistes ont imposé une ligne jusqu’au-boutiste. « Les appels à la reddition ou au départ de certaines factions s’apparentaient, aux yeux des rebelles, modérés ou radicaux, à une défaite. Au-delà des djihadistes, puissants mais minoritaires, cible affichée des raids aériens russes, Moscou n’a pas hésité à pilonner les infrastructures de santé et l’ensemble de la zone rebelle, faisant de nombreuses victimes civiles.

Avec les succès militaires engrangés par le régime, le destin des quelque 250 000 habitants d’Alep-Est est en train de se jouer. Plusieurs milliers ont fui vers des zones sous contrôle gouvernemental ou tenues par les forces kurdes. De nombreux autres se sont déplacés à l’intérieur de la poche rebelle, en quête d’un lieu moins exposé aux bombardements et aux combats de rue.

 » Ce sont les civils qui paient le prix le plus élevé de la bataille, déplore Bassam Al-Ahmad, consultant pour la Fédération internationale des droits de l’homme. Ils sont utilisés comme des instruments. Le régime dit les évacuer pour leur sécurité, l’opposition dit les protéger et les Kurdes sont dans le même discours. «  Il estime que le  » déplacement forcé «  de civils par le régime a déjà commencé.

Amnesty International s’inquiète du risque de  » représailles «  qui pèse sur les habitants. L’organisation cite un activiste local, selon lequel des familles vivant dans les quartiers d’Hananu et de Jabal Badro, repris par les forces prorégime, sont terrées  » dans leurs maisons et ont peur de se déplacer à cause de la présence partout de soldats du gouvernement syrien « . Les médias d’Etat ont pour leur part filmé des opérations d’évacuation de civils vers des  » lieux sûrs «  mais inconnus, et le pouvoir syrien – comme Moscou – a accusé à de multiples reprises les groupes rebelles de tenir en otage les habitants. Le sort des Alépins de l’est de la ville est d’autant plus dramatique que les stocks de nourriture sont quasi épuisés, et que les moyens des secouristes locaux se sont amenuisés.

Laure Stephan Le Monde

L’assaut final sur Alep et une tentative de médiation Russe.

Opposition démocratique syriennne.

Opposition démocratique syriennne.

Syrie: Recomposition politique en Syrie dans la perspective de l’assaut d’Alep.

NOVEMBRE 14, 2016

UNE CONFÉRENCE DE RÉCONCILIATION INTER-SYRIENNE SOUS PARRAINAGE EXCLUSIF DE LA RUSSIE

Une spectaculaire recomposition politique est en passe de s’opérer en Syrie dans la perspective de l’assaut final sur Alep (Nord de la Syrie) et de l’élection de Donald Trump à la présidence des États Unis.

Maître d’œuvre de cette redistribution des cartes en gestation est la Russie, qui a déployé une importante armada aux larges des côtes syriennes, établissant une zone d’exclusion tacite allant d’Iskenderoun (ex Alexandrette) en Turquie à l’extrémité Nord Liban, selon des informations concordantes recueillies tant auprès des milieux progressistes arabes de Beyrouth qu’au sein de l’opposition démocratique syrienne en Europe

L’assaut final d’Alep, imminent, devrait se conclure par une intervention télévisée du président en exercice Bachar Al Assad depuis Alep même, dans un geste symbolique destiné à saluer la réintégration de la capitale économique du pays sous l’autorité du pouvoir central, au terme de cinq ans de sédition djihadiste multicolore, selon ces mêmes informations.

Pour le lecteur arabophone

  • http://www.raialyoum.com/?p=562502

En prévision de cet assaut, destiné à créer une nouvelle réalité sur le terrain en prévision de la prise de fonction du successeur du Président Barack Obama, la Russie a doublé sa concentration militaire par une manœuvre diplomatique destinée à tenir, sous son parrainage exclusif, une conférence élargie groupant des représentants du pouvoir et de l’opposition dans ses diverses composantes.

La conférence se tiendrait à l’intérieur du territoire syrien et non hors du territoire national. Le projet initial prévoit sa tenue dans le périmètre de l’aéroport international de Damas, ou à défaut au Caire, qui a opéré un sensible rapprochement avec la Syrie, selon ces mêmes informations.

LES PRINCIPALES FIGURES DE L’OPPOSITION SOLLICITÉES.

Des contacts en ce sens ont été entrepris faits auprès des principales composantes de l’opposition syrienne, notamment:

  • Ahmad Al Jarba, ancien Président chef de la branche syrienne de la puissante confédération tribale Al Chammar, qui s’étend sur 4 pays (Syrie, Irak, Jordanie, Arabie saoudite);
  • Le comité de coordination (Hai’at al tansiq);
  • Qadri Jamil, ancien vice premier ministre démis de ses fonctions et proche de Moscou,
  • Haytham Manna, président du QAMH;
  • Moaz Al Khatib, Islamiste modéré et Premier Président de la Coalition Syrienne (CNFOR);
  • Saleh Muslem, coprésident du PYD (Parti de l’Union démocratique), principal parti kurde de Syrie, des officiers nationalistes dissidents ainsi que des hommes d’affaires de l’opposition et des opposants proches du Caire, de Moscou et Riyad.

Le comité de coordination des forces œuvrant pour le changement démocratique (hai’at al tansiq) a confirmé explicitement les informations dans un communiqué parvenu au site www.madaniya.info

«Le bureau exécutif suit avec intérêt les contacts, dispositions prises, de même que les consultations se déroulant au sein des forces progressistes attachées à un règlement politique et à un changement démocratique radical er complet» en Syrie, indique le communiqué signé du bureau de presse du comité.

«Ces démarches visent à édifier un état civique, démocratique, pluraliste, bénéficiant du régime juridique de la décentralisation administrative, précise le communiqué. Le comité apporte sa contribution à la tenue à Damas d’une conférence nationale de l’opposition en vue de constituer un rassemblement des forces démocratiques et de sauver la Syrie», conclut le communiqué.

Dans le journal al Watan (Damas 14 Novembre 2016), Fateh Jamous, de la coalition Qadri Jamil, insiste sur l’impotance des conférences préparatoires teues au niveau des gouvernorats avant de passer à la deuxième étape.

HAYTHAM MANNA, L’OPPOSANT HISTORIQUE AU RÉGIME BAASISTE

Coordinateur général adjoint de la Coordination Nationale (2011-2015), qui a rompu avec son ancienne formation pour fonder son propre mouvement QAMH (Valeurs, Citoyenneté, Droits), Haytham Manna subordonnerait sa participation à la préparation d’une conférence nationale à la libération de quatre opposants, détenus dans les geôles syriennes:

Abdel Aziz Al Khaier, dirigeant communiste, Iyas Ayash, Responsable des socialistes arabes, Maher Tahhan, Représentant de la jeunesse du mouvement pacifique, tous trois arrêtés le 20 septembre 2012, ainsi que Raja al Nasser, secrétaire général du Parti de l’Union socialiste) arrêté en Novembre 2013.

Selon le quotidien en ligne « Rai al Yom», la conférence pouvoir-opposition devrait dégager les grandes lignes d’un accord sur une nouvelle constitution, la formation d’un gouvernement d’unité nationale ainsi que la tenue d’élections législatives. http://www.raialyoum.com/?p=562502. Le groupe al Ghad, d’Ahmad al Jarba n’a pas démenti « Rai al Yom» qui attribue à son chef un rôle primordial dans la préparation de la conférence.

Pour aller plus loin

  • http://www.madaniya.info/2015/12/13/haytham-manna-president-de-lopposition-democratique-laique-syrienne/

UN MÉDIATEUR PALESTINIEN ET L’EXHORTATION DE MAHMOUD ABBAS AUX ARABES

Pour garantir le succès de son entreprise, la Russie a eu recours à un procédé inédit, déléguant ses bons offices pour l’organisation de la conférence internationale, au Docteur Anwar Abdel Hadi, Ambassadeur de Palestine à Damas, dans une démarche destinée à valoriser le rôle des Palestiniens dans le jeu diplomatique régional alors que la Palestine semble être «la grande oubliée du printemps arabe», et à inciter le Arabes et les Syriens à puiser en eux les solutions à leur problème.

  1. Abdel Hadi a effectué récemment une tournée en Europe au sein de l’opposition syrienne de la diaspora en vue de la sonder et de l’inciter à participer à cette conférence de réconciliation nationale.

Le choix d’un intercesseur palestinien justifie a posteriori les propos de Mahmoud Abbas, chef de l’autorité palestinienne, qui conseillait aux arabes de se tourner vers Moscou – et non vers l’Occident- pour récupérer leurs droits.

L’intervention massive russe en Syrie pour sauver un allié de longue date avait incité Mahmoud Abbas, dépité par le comportement des occidentaux, notamment les Américains, à exhorter les Arabes en ce termes: «Ne faites jamais confiance aux Américains. Si vous voulez récupérer vos droits, adressez-vous aux Russes», avait lancé le dirigeant palestinien exacerbé par les nouvelles requêtes américaines concernant de nouvelles concessions palestiniennes en faveur d’Israël.

Pour le lecteur arabophone, la totalité de cette déclaration sur ce lien

  • http://www.al-akhbar.com/node/202185

LA RELÉGATION DIPLOMATIQUE DE LA FRANCE

Cette éventuelle conférence se tiendrait sous le parrainage exclusif de la Russie, signant par la même la relégation définitive de la France, un des plus fébriles membres de l’Otan dans la guerre de Syrie.

Au début de la guerre, en sa qualité d’ancienne puissance mandataire, la France se positionnait en chef de file du «Groupe des pays ami de la Syrie», qui regroupait 105 pays, plaçant de surcroît à la tête de l’opposition offshore syrienne, deux bi nationaux franco syriens: Bourhan Ghalioun (Président) et Basma Kodmani (porte-parole). Près de six ans après, elle doit se contenter du statut d’«affinitaire», c’est dire la régression diplomatique française.

Pour aller plus loin sur ce sujet

  • http://www.renenaba.com/la-controverse-a-propos-de-basma-kodmani/
  • http://www.madaniya.info/2016/10/20/casques-blancs-a-lelysee-tapage-mediatique-compensatoire-a-relegation-diplomatique/