Assemblée Générale de l’AFS du 26 janvier 2017

XXIVème Assemblée Générale

26 Janvier 2017

 

Rapport moral présenté par Monsieur Sami Chatila Secrétaire Général de l’AFS.

 

Nous avons poursuivi les objectifs de notre association : Consolider et de développer, dans tous les domaines, les liens historiques existant entre la France et la Syrie; et entre le peuple français et le peuple syrien, en dehors de toute interférence politique, idéologique ou religieuse.

Les rares fois où elle a traité des sujets géopolitique, notre association s’est toujours efforcée d’être dans l’analyse et non pas dans l’idéologie.

Nous persévérons dans notre analyse critique de la situation géopolitique, de nourrir le dialogue et de favoriser toutes initiatives en faveur de la paix.

Notre association est indépendante, elle a toujours regroupé des membres de toute tendance et de toute croyance, et a toujours refusé toutes les aides qui lui avaient été proposées des organismes officiels

Nous avons opté pour la position du non alignement de la neutralité, de l’objectivité et de la laïcité, telle qu’elle avait été tracée par nos anciens présidents Henri Servant et Bernard Lanot, et poursuivie par notre président Patrice Mouchon, malgré les critiques, les attaques et même les calomnies. Nous avons gardé l’unité de notre association, et accompli notre travail d’animation de l’AFS, la conscience tranquille.

En 2016 nous avons accompli les activités suivantes :

Le Conseil d’Administration s’est réuni quatre fois et le bureau une fois, durant l’année qui vient de s’écouler.

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  • Activités du Président et du Conseil d’Administration

 

  • Le président a répondu à l’invitation de monsieur Michel Leprêtre proviseur du lycée Charles de Gaulle à Damas, en assistant à un concert qui eu lieu le samedi 19 mars au studio 104 de la maison de la radio auquel l’une des élèves du lycée a participé.
  • Le président a envoyé un mot d’amitié au docteur Chebib, dans lequel il regrettait l’annulation du colloque qu’il devait organiser au Mémorial de Caen alors que le panel était composé d’intervenants de qualité d’opinions diverses. Il est toujours regrettable que certains se comportent de la même façon que ceux qu’ils dénoncent. La France est un pays de liberté où toutes les opinions doivent pouvoir s’exprimer dans quel qu’enceinte que ce soit.
  • A la réunion du 25 mai 2016, le Conseil d’administration a pris acte, avec regrets, de la démission de madame Abdulhak, membre du Conseil et du Bureau, chargée de la communication mais a tenu à la remercier pour le travail exemplaire qu’elle a accompli au service de l’amitié franco-syrienne. Restant membre de l’AFS elle continue à participer à l’activité éditoriale de l’association en coordination avec Didier Destremau.
  • Au cours de sa réunion du 6 novembre 2016, le Conseil d’Administration a approuvé à l’unanimité la proposition du président de coopter madame Caroline Galactéros au poste d’administrateur.

Nous nous rappelons de sa brillante conférence au cours de notre dîner annuel du 1er octobre 2016.

  • Activité communications

 

  • Le Conseil d’Administration a procédé à la restructuration de notre système et de nos outils de communication.

Les sites :

  • Notre contrat avec la société qui gère notre site a été résilié et le président a restructuré le site « www.francesyrie.org » avec un autre système plus pratique et meilleur marché.via WordPress.

Comme vous l’avez constaté, ce nouveau site est opérationnel depuis le mois de juillet dernier, et toutes les données de l’ancien site y ont été transférées.

  • La page Facebook avec pour adresse : facebook.com/France.Syrie/ rencontre toujours un franc succès. Pour les dernières publications en vitesse de croisière nous avons entre 150 à 300 personnes qui nous suivent mais pour les publications qui sont boostées nous atteignons près de 6000 vues ce qui est très important pour une petite association comme la nôtre.

L’équipe Communication :

Le président assure désormais avec l’aide de son fils l’administration et la maintenance des sites en coordination avec Didier Destremau qui recommande des articles ou en rédige lui-même.

Madame Christiane Delplace s’est portée volontaire pour assurer la rédaction de la lettre de l’association, le dernier numéro a été publié au début de l’année.

 

Monsieur Didier Destremau a été désigné lors du dernier Conseil d’administration pour constituer un comité éditorial composé de Caroline Galactéros qui excelle dans ses articles sur son blog et dans la presse.

Tous deux bénéficieront du concours de monsieur Alain Corvez, du Père Lelong, et de la brillante plume de monsieur Christian Lochon pour ses articles (histoire et culture),

Sans oublier que chacun d’entre vous peut y contribuer et proposer des articles, notes de lecture, publications scientifiques, archéologiques et culturelles.

  • Manifestations

 

3-1       Colloque du 11 mars 2016 :

La principale de nos actions fut la co-organisation avec le groupe d’amitié France-Syrie du sénat d’un colloque sur la Syrie.  Nous avions joué le rôle de force de proposition auprès du groupe d’Amitié France-Syrie du Sénat, nous avions été les concepteurs de ce colloque, et avions élaboré un projet de programme.

Mais au cours du temps, nos interlocuteurs ont changé, ceux du groupe d’amitié France Syrie ont été remplacés, le thème a été modifié, de Syrie nous sommes passés à Syrie-Irak, une session sur les chrétiens d’Orient a été introduite, et le titre du colloque s’est transformé en «Détruire l’Etat islamique, et après ? Les conditions d’un retour à la paix au Moyen-Orient».

Arguant du fait que les graves problèmes posés dans ces deux pays n’ont ni les mêmes origines, ni les mêmes conséquences nous avons réduit notre rôle en une intervention du président Mouchon que vous pouvez trouver dans le compte rendu du colloque publié sur le site du sénat.

Nous avons maintenu nos contacts étroits avec les Groupes d’amitié France Syrie du Sénat et de l’Assemblée Nationale présidé respectivement par le Sénateur Jean-Pierre Vial et par le Député Gérard Bapt.

3-2       Dîner annuel :

Cette année, le dîner annuel fut conjointement organisé par l’AFS et l’Association médicale Franco-syrienne le 1er octobre 2016.

(Au cours de la réunion de l’Assemblée Générale en janvier 2016, et à la suite d’une proposition de l’un de nos membres, le président avait promis d’organiser le dîner dans un restaurant syrien proposé par l’un de nos membres. Nous n’avons pas été en mesure de répondre à cette amicale proposition, car le nombre estimé des participants dépassait la capacité d’accueil de ce restaurant de 55 places.

 

En effet,90 personnes ont participé à ce dîner, et nous avons noté une moindre participation de la part des membres de l’AFS que les années précédentes.

L’ambiance était très conviviale, et de bons contacts se sont noués entre les membres des deux associations, et nous avons eu le plaisir d’enregistrer plusieurs adhésions au cours de ce dîner

Nous avons émis quelques critiques sur le service qui n’a pas été à la hauteur, le restaurateur n’ayant pas honoré ses engagements, ni sur le service, la qualité de certains plats .

Nous vous proposons de renouveler l’expérience de l’organisation du dîner par les deux associations, et de choisir un prestataire plus sérieux.

  • Projets pour 2017
    •  Colloque

Le Président du Groupe d’Amitié France-Syrie de l’Assemblée Nationale, a fait part au président Mouchon de son souhait d’organiser conjointement un colloque à l’Assemblée Nationale. Le projet est en discussion, mais il semble difficile d’entreprendre une action avant les élections de juin prochain.

  • Cafés thématiques :

Dans l’objectif de resserrer les liens entre les adhérents et d’animer la vie de l’association, nous proposons d’organiser périodiquement, dans un café par exemple, des « réunions thématiques » en petits groupes, sur des sujets divers.

Au cours de chaque rencontre un sujet déterminé à l’avance sera traité par un conférencier, et sera suivi par un échange avec les participants.

Cette idée qui été émise par le président et approuvée par les Conseil d’Administration aura trois avantages :

  • Son organisation est légère,
  • Elle créera une certaine émulation au sein de l’association,
  • Elle peut être itinérante, c’est-à-dire organisée non seulement à Paris mais dans la région, si un nombre suffisant d’adhérents le demande.

Nous pourrions l’appeler, « Le carrefour de l’amitié France-Syrie »,

Si l’Assemblée l’approuve, ce projet pourrait être lancé dans le courant du premier semestre 2017.

  • Dîner Annuel :

Comme chaque année, nous organiserons un dîner, qui vous sera annoncé en temps utile.

  • Contacts avec d’autres associations Franco-Syriennes

Nous poursuivrons le dialogue avec les représentants des différents groupes en faveur de la paix en Syrie.

  • Projet de colloque à Damas :

Le docteur Elias Lahham, président du Forum National Syrien, et chef du service chirurgie à l’hôpital français de Damas a rencontré le président Mouchon à plusieurs reprises.

Il projette d’organiser un colloque sur « Le processus de réconciliation en Syrie » et souhaite que l’AFS y participe.

Le programme n’est pas encore défini, et le Forum National Syrien est ouvert à toute suggestion.

Comme nous avons été des précurseurs dans la mise en œuvre de processus de médiation, nous ne pouvons plus rester en retrait, et si nous participerons, nous serons très vigilants quant à d’éventuelles tentatives de récupération.

Comme l’a indiqué le président, et tel que cela figure dans l’ordre du jour, à la suite de nos interventions, nous entamerons un dialogue avec vous et nous avons hâte d’écouter vos remarques et vos propositions, afin de nous permettre de bâtir et d’orienter notre action dans le futur.

Je vous remercie pour votre attention.

 

 

Négociations d’ASTANA sur la Syrie

Syrie : La Turquie, acteur clé des négociations

Interview

27 janvier 2017

Le point de vue de Didier Billion

Quels enseignements tirer de la conférence d’Astana entre la délégation syrienne et celle de l’opposition ?

Indépendamment des faibles résultats obtenus, le fait qu’une réunion entre le régime syrien et une partie des groupes rebelles ait pu se tenir constitue tout d’abord une première victoire. La reprise des quartiers orientaux d’Alep, à la fin du mois de décembre, marquant l’avancée du régime syrien et de ses alliés, a indéniablement créé un électrochoc, notamment dans les rangs des rebelles. Elle a, de ce fait, rendu nécessaire et possible la réunion au sein de la capitale du Kazakhstan.

Les trois parrains des négociations étaient bien sûr présents à Astana : la Russie, la Turquie et dans une apparente moindre mesure, l’Iran, même si sa délégation a été politiquement très active. En ce qui concerne l’opposition, une délégation représentant les principales factions rebelles était présente avec la participation de 13 chefs militaires à l’exception, bien sûr, des groupes qualifiés de terroristes. Ces derniers n’étaient pas conviés à ce début de processus de négociations, auxquelles ils s’opposent en outre par principe.

Cela étant posé, on peut constater que certains groupes rebelles présents à la table des négociations étaient qualifiés de terroristes par Moscou il y a quelques semaines encore. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, ce qui indique la volonté de la Russie de parvenir assez rapidement à des avancées.

Si les résultats de ces pourparlers restent ténus, ils ne constituent qu’une première étape avant un deuxième rendez-vous qui se tiendra à Genève le 8 février prochain, dans le cadre de l’ONU cette fois. A Astana, les accords trouvés concernent avant tout la confirmation de la volonté que le cessez-le-feu initié le 30 décembre soit appliqué. Cette décision ne signifie certes pas que tous les combats seront stoppés, mais un processus s’engage. Une deuxième décision importante concerne l’aide humanitaire. Des efforts seront mis en œuvre pour la faire parvenir dans les zones et villes encore assiégées par les forces du régime, la majorité, ou par des groupes rebelles.

Si la mise en place de ces décisions sera compliquée, elle traduit la volonté d’aller de l’avant malgré les nombreux obstacles, d’autant que le cadre de la déclaration commune fait explicitement référence à la résolution 2254 adoptée à l’unanimité du Conseil de sécurité de l’ONU, le 18 décembre 2015.

Certes, elle ne constitue qu’une première étape, et l’une des difficultés réside dans l’interprétation de ce compromis. Pour mémoire, outre la mise en œuvre d’un cessez-le-feu, la résolution prévoit qu’au terme de six mois de pourparlers, le processus doit établir « une gouvernance crédible, inclusive et non-confessionnelle » veillant à la préservation des institutions étatiques et qui aura la tâche de rédiger une nouvelle Constitution. Des élections libres devront ensuite être organisées dans les dix-huit mois sous la supervision de l’ONU.

La Turquie fait partie, avec la Russie et l’Iran, des « parrains » de la négociation. Quel est son rôle dans les pourparlers ? Quels intérêts défend-t-elle ?

La Turquie se trouve dans un partenariat quelque peu asymétrique avec la Russie et l’Iran. Ces deux derniers ont en effet toujours maintenu des positions en faveur du régime syrien. La Turquie, en revanche, a soutenu la rébellion mais a opéré un changement considérable en ne faisant plus du départ de Bachar al-Assad un préalable aux négociations. Ce changement de position lui a permis de se remettre au centre du jeu diplomatique.

Si la Russie, au vu de son long engagement militaire aux côtés de Bachar al-Assad, dispose de meilleurs atouts dans la négociation, pour en initier, contrôler et animer le contenu et l’agenda, la Turquie est néanmoins un acteur indispensable. Les Turcs ont, en effet, d’étroits contacts avec de multiples groupes rebelles présents. Plusieurs d’entre eux se sont réunis, quelques jours avant la conférence d’Astana, à Ankara, avec les services de renseignements turcs. La réunion visait, en quelque sorte, à préparer ce rendez-vous décisif. Désormais, la Turquie raisonne politiquement. Si elle s’est un temps bercée de l’illusion d’une solution militaire à la crise syrienne, ce n’est plus la ligne qu’elle développe depuis le début de l’été 2016.

Les parrains partagent au moins l’idée qu’une solution politique doit être trouvée. Sur ce point, la Turquie est un acteur incontournable : sans son accord, aucune avancée significative ne peut être réalisée sur ce dossier.

La Russie et la Turquie ont longtemps eu des positions antagoniques sur le conflit syrien, l’un soutenant Bachar al-Assad, l’autre la rébellion. Quelles stratégies se cachent derrière ce rapprochement qui a surpris plus d’un observateur ?

La position obstinément défendue par la Turquie durant cinq ans à propos du conflit syrien, a contribué à l’isoler sur la scène internationale. Sa persistance à exiger le départ de Bachar al-Assad comme préalable à toute hypothétique solution politique, lui a fait perdre en crédibilité. Et ce, alors que de nombreux pays qui avaient une position similaire, comme la France, ont progressivement modifié leur approche du dossier. Pour sortir de l’isolement diplomatique, la Turquie a été contrainte de réévaluer ses positions en cessant d’exiger un départ immédiat du président syrien.

En outre, à la frontière turco-syrienne, le groupe séparatiste kurde de Syrie, le Parti de l’union démocratique (PYD), a opéré une avancée significative au cours des derniers mois. Le PYD est une franchise du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et, à l’instar de ce dernier, il est considéré comme une organisation terroriste par Ankara. Or, nous savons que la question kurde reste un paramètre essentiel, voire existentiel, pour la Turquie. Elle considère qu’un accord politique sur le dossier syrien lui permettrait de contrôler la zone kurde de Syrie, et d’éviter son expansion. Les Kurdes de Syrie gèrent en effet, de facto, deux importantes portions du territoire syrien, néanmoins séparées par une zone qui leur échappe encore. Ils aspirent à conquérir cette dernière pour réaliser une jonction entre les deux territoires. Les autorités turques veulent à tout prix les en empêcher car cela signifierait alors qu’une très large partie de sa frontière avec la Syrie passerait sous contrôle d’une entité qu’elle considère comme terroriste.

Enfin, si la Turquie a longtemps manifesté une certaine forme de complaisance à l’égard des djihadistes, on peut considérer qu’elle est désormais engagée dans une lutte implacable contre les groupes affiliés à Daech, levant ainsi toute ambiguïté sur le sujet. Cette évolution lui a permis d’acquérir un rôle important dans les pourparlers.

Bilan de la conférence d’Astana du 24 janvier 2017

Bilan de la conférence d’Astana : une «première réussite» en vue d’une paix future en Syrie

Bilan de la conférence d'Astana : une «première réussite» en vue d'une paix future en SyrieSource: Reuters
La conférence d’Astana a permis de rassembler des parties qui s’étaient montrées jusqu’ici plus que réticentes à se rencontrer

L’opposition et le gouvernement syriens se sont enfin rencontrés sous le parrainage de la Russie, l’Iran et la Turquie. Outre la garantie du cessez-le-feu, la rencontre a ouvert la voie aux négociations qui auront lieu à Genève en février prochain.

La conférence d’Astana, réunissant le gouvernement syrien et les groupes d’opposition, sous le parrainage de la Turquie, la Russie et l’Iran, a pris fin ce mardi 24 janvier. Les trois pays l’ont qualifié de «succès» après avoir publié une déclaration commune par laquelle ils ont annoncé être parvenus à un accord pour «soutenir le cessez-le-feu en Syrie» et ainsi «ouvrir la voie aux discussions de Genève» qui auront lieu le 8 février prochain. «Il n’y a aucune solution militaire au conflit syrien, car celui-ci ne peut être résolu qu’à travers un processus politique», ont-ils ajouté.


Moscou, Téhéran et Ankara ont salué la volonté de ces derniers de «prendre part à la prochaine étape» des négociations à Genève. Afin de garantir la trêve, un mécanisme trilatéral sera mis en place dès le mois de février. Les groupes d’opposition armés seront d’ailleurs «invités à y jouer un rôle».

Le gouvernement syrien et l’opposition armée pour la première fois à la même table

C’était la toute première fois, depuis le début du conflit syrien, que l’opposition armée et le gouvernement se retrouvaient autour d’une même table d’une éventuelle sortie de crise en Syrie, sous le parrainage de la Russie, de la Turquie et de l’Iran. L’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a salué «un événement comme il n’y en avait jamais eu jusque là», à l’occasion duquel «les représentants des groupes armés et le gouvernement syrien ont pu se parler». «Cela exigeait un vrai courage politique de s’asseoir dans la même pièce et d’écouter leurs demandes respectives», a-t-il souligné.

Cette rencontre exigeait un vrai courage politique

En effet, du côté de l’opposition armée, la tension était plus que palpable. «Notre délégation est venue du front pour obtenir quelque chose, sinon nous avons toujours entre nos mains les armes» avait prévenu Oussama Abou Zeid, un de leurs représentants, le lundi 23 au soir. Les groupes d’opposition ont également à plusieurs reprises accusé l’Iran de continuer les combats ou la Turquie d’être trop faible négociatrice et de ne pas soutenir leur voix.

Une «réussite» qui augure bien de la suite des négociations à Genève

Le chef de la délégation russe à Astana, Alexandre Lavrentiev, s’est félicité que les groupes d’opposition armés syriens aient compris que «Moscou n’est pas un ennemi». Tout d’abord «réticents» à travailler avec les Russes, ceux-ci se sont montrés «finalement plus ouverts», selon lui. La délégation russe a même annoncé avoir proposé un projet de constitution pour la Syrie aux représentants des groupes d’opposition armés afin d’«accélérer la résolution du conflit». Selon Moscou, ces derniers se seraient montrés «coopératifs» et prêts à participer aux négociations futures.

 S’il a admis qu’un «un compromis sur la question constitutionnelle n’a pas encore été atteint», Alexandre Lavrentiev a néanmoins souligné que «le nombre croissant de points de contact entre les forces gouvernementales et l’opposition sur le terrain» allaient permettre d’améliorer la situation humanitaire. Mais elle sera également «un élément crucial pour instaurer de la confiance à l’avenir», et permettre ainsi «de construire la paix».

Les contacts croissants entre forces gouvernementales et d’opposition permettent de restaurer la confiance

Washington, qui a fait preuve ces derniers mois d’un désengagement progressif dans le règlement du conflit syrien, a «salué ces actions visant à réduire les violences et les souffrances en Syrie», appelant à créer un «environnement plus propice à des discussions politiques inter-syriennes». De même, la Grande-Bretagne, qui ne prenait pas part aux pourparlers, a apprécié l’initiative. «Nous saluons tout processus à Astana qui pourrait mettre fin aux violences, améliorer l’accès humanitaire et nous faire revenir aux négociations de Genève sur la transition [politique] en Syrie», a écrit sur Twitter le représentant britannique pour la Syrie Gareth Bailey.

 Si la déclaration conjointe de Moscou, Téhéran et Ankara évoque une «première vraie réussite», elle précise néanmoins que l’essentiel restait à venir. «Il y aura des spéculations sur le fait que Astana est considéré comme un substitut du processus de Genève. Ce n’est pas vrai – Astana est complémentaire de Genève», a expliqué Alexandre Lavrentiev. Tenues sous l’égide de l’ONU, les discussions qui auront lieu à Genève devront, entre autres, régler d’épineuses questions, comme celles des prisonniers ou de la transition politique.
Bilan de la conférence d'Astana : une «première réussite» en vue d'une paix future en SyrieSource: Reuters
La conférence d’Astana a permis de rassembler des parties qui s’étaient montrées jusqu’ici plus que réticentes à se rencontrer

L’opposition et le gouvernement syriens se sont enfin rencontrés sous le parrainage de la Russie, l’Iran et la Turquie. Outre la garantie du cessez-le-feu, la rencontre a ouvert la voie aux négociations qui auront lieu à Genève en février prochain.

La conférence d’Astana, réunissant le gouvernement syrien et les groupes d’opposition, sous le parrainage de la Turquie, la Russie et l’Iran, a pris fin ce mardi 24 janvier. Les trois pays l’ont qualifié de «succès» après avoir publié une déclaration commune par laquelle ils ont annoncé être parvenus à un accord pour «soutenir le cessez-le-feu en Syrie» et ainsi «ouvrir la voie aux discussions de Genève» qui auront lieu le 8 février prochain. «Il n’y a aucune solution militaire au conflit syrien, car celui-ci ne peut être résolu qu’à travers un processus politique», ont-ils ajouté.

Affirmant leur volonté de distinguer les organisations terroristes des «groupes d’opposition armés», Moscou, Téhéran et Ankara ont salué la volonté de ces derniers de «prendre part à la prochaine étape» des négociations à Genève. Afin de garantir la trêve, un mécanisme trilatéral sera mis en place dès le mois de février. Les groupes d’opposition armés seront d’ailleurs «invités à y jouer un rôle».

Le gouvernement syrien et l’opposition armée pour la première fois à la même table

C’était la toute première fois, depuis le début du conflit syrien, que l’opposition armée et le gouvernement se retrouvaient autour d’une même table d’une éventuelle sortie de crise en Syrie, sous le parrainage de la Russie, de la Turquie et de l’Iran. L’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a salué «un événement comme il n’y en avait jamais eu jusque là», à l’occasion duquel «les représentants des groupes armés et le gouvernement syrien ont pu se parler». «Cela exigeait un vrai courage politique de s’asseoir dans la même pièce et d’écouter leurs demandes respectives», a-t-il souligné.

Cette rencontre exigeait un vrai courage politique

En effet, du côté de l’opposition armée, la tension était plus que palpable. «Notre délégation est venue du front pour obtenir quelque chose, sinon nous avons toujours entre nos mains les armes» avait prévenu Oussama Abou Zeid, un de leurs représentants, le lundi 23 au soir. Les groupes d’opposition ont également à plusieurs reprises accusé l’Iran de continuer les combats ou la Turquie d’être trop faible négociatrice et de ne pas soutenir leur voix.

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La délégation du gouvernement syrien n’était pas non plus en parfaite confiance lors de l’ouverture des discussions. L’ambassadeur syrien à l’ONU, Bachar Jaafari, avait déclaré, un peu plus tôt, qu’il était «extrêmement douloureux» pour la délégation de Damas de faire face aux groupes qui «ont commis des actes terroristes». Il a néanmoins concédé que «la politique requiert parfois d’avoir affaire à ses ennemis pour sauver son pays». Il a finalement qualifié la rencontre de «succès». «Finalement, nous avons atteint un consensus auquel chacun a souscrit», s’est-il réjoui.

Une «réussite» qui augure bien de la suite des négociations à Genève

Le chef de la délégation russe à Astana, Alexandre Lavrentiev, s’est félicité que les groupes d’opposition armés syriens aient compris que «Moscou n’est pas un ennemi». Tout d’abord «réticents» à travailler avec les Russes, ceux-ci se sont montrés «finalement plus ouverts», selon lui. La délégation russe a même annoncé avoir proposé un projet de constitution pour la Syrie aux représentants des groupes d’opposition armés afin d’«accélérer la résolution du conflit». Selon Moscou, ces derniers se seraient montrés «coopératifs» et prêts à participer aux négociations futures.

S’il a admis qu’un «un compromis sur la question constitutionnelle n’a pas encore été atteint», Alexandre Lavrentiev a néanmoins souligné que «le nombre croissant de points de contact entre les forces gouvernementales et l’opposition sur le terrain» allaient permettre d’améliorer la situation humanitaire. Mais elle sera également «un élément crucial pour instaurer de la confiance à l’avenir», et permettre ainsi «de construire la paix».

Les contacts croissants entre forces gouvernementales et d’opposition permettent de restaurer la confiance

Washington, qui a fait preuve ces derniers mois d’un désengagement progressif dans le règlement du conflit syrien, a «salué ces actions visant à réduire les violences et les souffrances en Syrie», appelant à créer un «environnement plus propice à des discussions politiques inter-syriennes». De même, la Grande-Bretagne, qui ne prenait pas part aux pourparlers, a apprécié l’initiative. «Nous saluons tout processus à Astana qui pourrait mettre fin aux violences, améliorer l’accès humanitaire et nous faire revenir aux négociations de Genève sur la transition [politique] en Syrie», a écrit sur Twitter le représentant britannique pour la Syrie Gareth Bailey.

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Témoignage de Samir Abdulac de retour de Damas

Témoignage remarquable de Samir Abdulac, Président du groupe de travail ICOMOS pour la sauvegarde du patrimoine culturel en Irak et en Syrie, qui s’est rendu récemment à Damas pour assister à un congrès d’archéologues organisé par la DGAM( Direction Générale des Antiquités et des Musées de Syrie). 02/01/2017.

« Je suis récemment rentré de Damas où je viens de passer quelques jours après une absence de près de six ans. J’y ai certes retrouvé des membres de ma famille, mais plonger dans une ville appauvrie et en proie aux pénuries de la guerre n’est guère une expérience agréable croyez-moi. La vieille ville d’Alep était déjà tombée sans davantage d’affrontements meurtriers et destructeurs. Le site internet de la direction générale des antiquités et des musées (DGAM) publie d’ailleurs en ce moment, quasi-quotidiennement des photos des différents quartiers de la vieille ville meurtris par la guerre fratricide menée par air, par terre et même sous terre. La nouvelle de la chute de Palmyre est par contre tombée comme une douche froide. Les nouveaux combats auraient épargné le site antique mais le pire reste à craindre. La population n’était presque pas rentrée encore.

Je me suis évidemment rendu dans la vieille ville de Damas que je connais bien. J’y étais accompagné de Stefan Simon de l’université de Yale. Elle change et sa composition sociale serait en cours d’évolution avec l’arrivée de nombreuses personnes déplacées. Une centaine de restaurants et d’hôtels y avaient ouvert au cours des années 2000, mais la plupart ont fermé leurs portes. Le vieillissement, le manque d’entretien et des adjonctions affaiblissent le bâti. Les services municipaux chargés des contrôles semblent relâcher leur vigilance. Beaucoup se plaignent du manque de matériaux traditionnels. Dernièrement plusieurs incendies se sont spontanément déclarés dans les souks. Il convient de mieux comprendre leur origine spécifique et de les prévenir. La chute aléatoire d’obus, la recherche de combustibles alternatifs, la multiplication de branchements électriques hasardeux et la pression insuffisante du réseau d’incendie représentent des menaces désormais permanentes. La reconstruction des locaux commerciaux est effectuée généralement vite, avec le respect d’une bonne échelle certes, mais trop vite, avec des fautes et sans matériaux appropriés dans un site du patrimoine mondial. L’ICOMOS avait déjà commencé des formations à la préparation aux risques avec l’ICCROM et l’UNESCO, mais il paraît nécessaire d’aller beaucoup plus loin encore.

Une visite au service de l’inventaire architectural de la direction générale des antiquités et des musées (DGAM) nous a révélé dans leurs archives des trésors concernant les monuments de Syrie, qu’il s’agisse des travaux passés de restauration à Palmyre dans les années 1930 signés Robert Amy ou des relevés de la synagogue de Jobar aujourd’hui détruite par des bombardements. J’ai en tout cas eu le bonheur de rencontrer une jeune équipe très enthousiaste de l’inventaire que nous (ICOMOS, CyArk, Université de Yale, Fonds Arcadia et UNESCO) équipons et formons aux techniques de relevés 3D. Ils commencent déjà des exercices pratiques dans le vieux Damas. Nous avons pu discuter de leurs attentes et des premiers problèmes concrets rencontrés. Une prochaine session de formation de deux semaines est prévue dès janvier prochain à Beyrouth. Nous espérons ainsi lancer, au sein d’une institution reconnue, une activité durable maitrisée et prise en charge par des enfants du pays.

Le musée national avait été jadis commencé par l’architecte français Michel Ecochard en 1936. Son architecture de style moderne correspond aux meilleures conceptions muséographiques de son temps. Ce bâtiment est en soi un monument du 20e siècle qui mériterait d’être classé. Sa visite commence désormais par l’ouverture d’un rideau d’acier qui se soulève lentement dans un vacarme épouvantable. Toutes les collections de petits objets ont été évacuées et les vitrines sont tristement vides. Par contre les grandes sculptures, les mosaïques et les peintures murales du musée national restent en place. Bien que la guerre se soit éloignée de Damas, un retournement de situation est toujours possible et des solutions adaptées doivent être planifiées. Le musée de Beyrouth est, d’une façon plus classique, un monument aussi. Autrefois situé sur la ligne de front, sa direction avait su protéger ses plus grandes pièces par des sarcophages de béton. Je suis allé au retour le visiter, il fait désormais l’objet d’une merveilleuse renaissance et vient tout juste d’inaugurer un sous-sol réaménagé.

Un colloque scientifique de haut niveau a été organisé par la DGAM pendant une partie de ce séjour dans la prestigieuse salle damascène de ce même musée national sur le thème « propositions pour la résilience du patrimoine syrien ». Une centaine de participants ont suivi les travaux : une vingtaine d’experts étrangers de toutes nationalités dont un seul russe et des Syriens : archéologues, architectes, universitaires, représentants d’associations, étudiants et- il faut le mentionner- des membres individuels de l’ICOMOS anciens, récents et postulants. Un condensé de société civile en somme. Au cours d’un programme dense, l’ordre des exposés alternait les contributions d’experts syriens et étrangers. Les différents services de la DGAM ont présenté les travaux qu’ils menaient par exemple sur les musées, les monuments, de la vieille ville de Damas, etc. Les exposés des spécialistes étrangers étaient riches aussi : les analyses de la forteresse croisée de Marqab, les prises de vues par drone, le projet d’inventaire national en 3D, la protection des ruines fragiles déterrées,  la recomposition de sites archéologiques bouleversés par le pillage, etc. Quelques propositions pour une évaluation rapide de l’état des lieux à Alep furent évoquées. Sa reconstruction n’est pas à l’ordre du jour, mais chacun pressent qu’elle pourrait être terriblement compliquée. Le professeur Pierre Leriche, l’archéologue de Doura Europos (il préfère dire Europos Doura) a proposé à ses collègues un moratoire généralisé sur les fouilles en Syrie, c’est à dire de ne plus fouiller pendant plusieurs années et se consacrer plutôt à la publication de la grande masse existante des travaux déjà entrepris et encore jamais divulgués aux collègues et au public. Les ministres annoncés ont par contre déserté la rencontre. Probablement inspirée de l’exemple des expositions le long des grilles du jardin du Luxembourg ou du siège de l’UNESCO, la start-up française ICONEM présentait des panneaux informatifs sur ses travaux en Syrie, accrochés sur la clôture extérieure du jardin du musée national. Une autre exposition, ailleurs en ville, présentait des pièces archéologiques volées et récemment récupérées.

Enfin, une visite à la faculté d’architecture de l’université de Damas en compagnie de Abir Arkawi et de Talal Akili, tous deux membres de l’ICOMOS, m’a enfin permis de rencontrer plusieurs professeurs et étudiants et de longuement discuter avec eux. J’ai été impressionné par la mise au point d’une grande maquette de la vieille ville de Damas, dans laquelle chacune des maisons figurait avec son patio. Par ailleurs des dizaines de panneaux accrochés aux murs d’une grande salle présentaient les quatre parties complémentaires de récents travaux d’étudiants sur Palmyre. La partie concernant l’analyse des ruines et de leur passé était franchement attendue, mais les projets d’évocation sur place des ruines dynamitées par des panneaux de verre ou des rayons lumineux l’étaient moins. La partie concernant la ville moderne commençait par un état des lieux, des statistiques chiffrées sur la dispersion actuelle de la population de Palmyre et se poursuivaient par un programme échelonné dans le temps de réparation des infrastructures, des logements et des services et même de sa future extension. La partie « écologique » était basée sur les ressources naturelles en eau du site et envisageait une future ville verte. Enfin la partie concernant la planification régionale tournait complètement le dos à l’ancien rôle touristique du site et tentait de lui donner un nouvelle vocation par le création de réserves naturelles et le développement d’énergies alternatives à l’échelle du pays. Par contre le temps m’a manqué pour visiter le centre Baroudi de l’université situé dans le quartier Qanawat, qui abrite l’ancienne antenne de l’Ecole de Chaillot et où se poursuivent des cours de restauration architecturale. Je n’ai pas non plus pu accompagner ses professeurs et étudiants à Maaloula, ce village inscrit sur la liste indicative et où s’effectuent actuellement des travaux de restauration et de reconstruction.

Que dire d’autre, sinon que Maamoun Abdulkarim, ce consensuel directeur général de la DGAM, était atterré (comme nous tous) par le retour de Daech à Palmyre. Il était également préoccupé par un projet turc de modification du cours du Tigre, qui risquait -par absence de concertation- de faire disparaître le pont de Ain Dewar de l’époque seljoukide au nord-est du pays (le « bec de canard »). Le soutien chaleureux de scientifiques étrangers difficilement parvenus à Damas le renforçait toutefois moralement dans sa bien difficile mission entamée en 2012″.

Samir ABDULAC

Docteur en urbanisme • Architecte DPLG • Dip. UCL Bartlett
Président, Groupe de travail ICOMOS pour la sauvegarde du patrimoine culturel en Syrie et en Irak

Vice-président, Comité scientifique international ICOMOS pour les villes et villages historiques (CIVVIH)

Membre, Comité d’Orientation, ICOMOS France
Membre de l’AFS.

Syrie: Assad appelle les rebelles à rendre les armes

Actualités

Syrie: Assad appelle les rebelles à rendre les armes contre une amnistie

SANA/AFP/Archives / HOLe président syrien Bachar al-Assad face aux médias le 8 janvier 2017 à Damas

Le président Bachar al-Assad a souhaité que les rebelles acceptent le principe de rendre leurs armes en échange d’une amnistie, lors des négociations la semaine prochaine à Astana consacrées au renforcement du cessez-le-feu en Syrie.

Entrée en vigueur le 30 décembre, cette trêve, qui tient vaille que vaille, connaît des violations régulières, notamment à Wadi Barada mais un arrêt des combats a été décidé jeudi selon les rebelles dans cette région où l’armée veut s’assurer le contrôle des sources d’eau.

Le cessez-le-feu, parrainé par Moscou, alliée du régime, et Ankara, soutien des rebelles, a constitué un prélude aux négociations qui s’ouvrent le 23 janvier dans la capitale du Kazakhstan avec l’objectif ambitieux de jeter les bases d’un règlement du conflit dévastateur qui a fait plus de 310.000 morts en près de six ans.

Dans un entretien à la télévision japonaise TBS, dont des extraits ont été publiés jeudi par la présidence syrienne, M. Assad a affirmé que ces pourparlers auraient « comme priorité » de consolider la trêve.

AFP / George OURFALIANDes syriens dans une rue du quartier Tareeq al-Bab d’Alep, le 18 janvier 2017

« Cela visera à protéger la vie des gens et permettra d’acheminer l’aide vers les différentes régions de Syrie », a-t-il dit, alors que l’ONU s’est plainte que la trêve n’avait pas permis l’acheminement d’aides humanitaires supplémentaires.

Pour M. Assad, au delà de la consolidation du cessez-le-feu, « les pourparlers devront permettre aux groupes (rebelles) de se joindre aux accords de ‘réconciliation’, ce qui signifie rendre les armes en échange d’une amnistie ».

« C’est la seule chose que nous pouvons espérer en ce moment », a dit le président syrien dont les troupes sont en position de force après plusieurs victoires face aux rebelles, principalement à Alep reprise totalement aux rebelles en décembre après un siège de plusieurs mois.

– Accord à Wadi Barada? –

Le pouvoir syrien espère élargir les accords dits de « réconciliation », ces pactes léonins qui se traduisent par l’évacuation des rebelles en échange de la fin des bombardements et des sièges des villes par les prorégime.

Ces accords sont vivement critiqués par l’ONU et les rebelles, qui y voient le résultat d’une tactique du régime visant à la « capitulation par la famine », après les sièges de plusieurs mois imposés aux habitants et insurgés.

AFP / afpLocalisation des affrontements entre régime et rebelles dans la région de Damas, et de l’avancée du groupe EI vers Deir Ezzor

Un nouvel accord de ce type a été décidé à Wadi Barada, près de Damas, a annoncé à l’AFP un responsable local rebelle, Abou Mohamad al-Barwadi, après que les prorégime ont assiégé la ville et quelques jours après l’échec d’un précédent accord similaire.

Une équipe de maintenance doit entrer à Wadi Barada pour réparer les infrastructures d’approvisionnement et les insurgés qui refusent de déposer les armes seront transférés dans la province rebelle d’Idleb (nord-ouest), selon lui.

Mais le régime n’a pas confirmé cet accord. Depuis le matin, ses forces assiègent Wadi Barada qui abrite les principales infrastructures alimentant en eau la capitale syrienne, victime de graves pénuries depuis le 22 décembre.

AFP / Nazeer al-KhatibDes combattants de l’armée libre syrienne se reposent près de Qabasin, au nord est de la ville de Al-Bab, à 30 km d’Alep, le 8 janvier 2017

Les forces du régime, qui veulent déloger les rebelles et reprendre le contrôle des infrastructures à Wadi Barada, « ont coupé la route entre cette ville et les zones rebelles » dans la région de Qalamoun, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

L’OSDH a rappelé que « les prorégime ont régulièrement recours à la stratégie du siège pour arracher des accords avec les rebelles dans des zones assiégées, comme cela s’est produit dans plusieurs secteurs près de Damas et à Alep » (nord).

– L’ONU à Astana –

L’offensive du régime à Wadi Barada a été l’une des raisons avancées par le plus important groupe rebelle, Ahrar al-Cham, pour justifier son refus de participer aux négociations d’Astana sous l’égide de Moscou, Ankara et Téhéran, un autre allié du régime.

Une poignée d’autres groupes rebelles sous la direction de Mohammed Allouche se rendront à Astana. Ce sera la première fois qu’une délégation formée purement de groupes rebelles négociera avec le régime.

AFP / PHILIPPE DESMAZESStaffan de Mistura, l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, le 12 janvier 2017 à Genève

Outre des représentants des parrains des pourparlers, l’émissaire de l’ONU pour la Syrie Staffan de Mistura sera également présent à Astana. Moscou et Ankara veulent une présence des Américains à Astana mais l’Iran y est hostile.

Des négociations sur la Syrie sous l’égide de l’ONU doivent en principe suivre à Genève le 8 février.

Jusqu’à présent, tous les pourparlers qui se sont déroulés sous les auspices de l’ONU, dont les derniers en avril 2016, ont échoué.

Le conflit très complexe en Syrie, impliquant acteurs syriens, régionaux et internationaux, ainsi que des groupes jihadistes, a provoqué une très grave crise humanitaire en poussant à la fuite plus de 10 millions de personnes.

Assemblée Générale de l’AFS du 26 janvier 2017

Paris, le 4 janvier 2017

ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE

Madame, Monsieur,

Conformément à l’article XI de nos statuts, j’ai le plaisir de vous convier à la réunion de XXIVème Assemblée Générale de notre Association qui se tiendra le :

Jeudi 26 janvier 2017 à 18h00
Salle Germaine Tillon
Patronage Laïque Jules Vallès
72, avenue Félix Faure 75015-Paris (M° Boucicaut)
Ordre du jour:

1- Allocution du Président,
2- Rapport moral,
3- Rapport financier,
4- Suggestions et questions diverses.

Au cas où il ne vous serait pas possible d’assister à cette Assemblée Générale, nous vous serions obligés de nous retourner le pouvoir ci-joint, établi au nom de l’adhérent de votre choix.

Une conférence à laquelle vous êtes invités suivra la tenue de cette Assemblée Générale à 19 heures, sur le thème:

«La crise syrienne : les conséquences géopolitiques»
Par Monsieur Antoine Sfeir

Nous vous prions de croire, Madame, Monsieur, en l’assurance de nos sentiments les meilleurs.

Patrice MOUCHON
Le Président

Ci-joint l’invitation

La guerre de l’eau à Damas

 

 
11 janvier 2017 ..

La guerre de l’eau frappe durement Damas

La pénurie affecte 5 millions d’habitants. Régime et rebelles s’en rejettent la responsabilité
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Ce sont des scènes que les habitants de Damas s’étaient accoutumés à voir à la télévision : des files de civils faisant la queue devant un point d’eau à Alep pour remplir un bidon, au plus fort du conflit dans la ville du nord de la Syrie. Mais la guerre de l’eau a atteint la capitale.

Depuis le 22  décembre, les Damascènes sont à leur tour confrontés à l’attente et aux privations. Plus une goutte ne parvient de la région voisine de Wadi Barada, une enclave rebelle où se trouvent les principales sources d’eau qui alimentent la ville, depuis l’irruption de violents combats lancés par l’armée syrienne. Les affrontements se poursuivent malgré le cessez-le-feu parrainé par Moscou et Ankara. Régime et rebelles s’accusent mutuellement d’avoir provoqué la crise de l’eau.

La panique des premiers jours a laissé place à une résignation mêlée de colère. Dans certains quartiers de la capitale, les robinets restent désespérément à sec. Dans la plupart des faubourgs, l’eau est fournie quelques heures, mais pas tous les jours.  » Je n’ai jamais vu cela de ma vie, s’exclame Anas (le prénom a été changé), âgé d’une soixantaine d’années. Même avant la guerre, nous subissions de durs rationnements l’été, à cause de la sécheresse. Mais un peu d’eau parvenait chaque jour. « 

C’est une privation de plus pour Damas. Certes, relativement préservée des combats, malgré la chute régulière d’obus rebelles et malgré l’écho des bombardements de l’armée ou des affrontements dans les banlieues, la capitale syrienne est soumise, elle aussi, aux coupures d’électricité et à l’inflation galopante. Au cours des derniers jours, le prix des bouteilles d’eau potable s’est envolé.

 » Crime de guerre  »

Pour pallier les manques, l’eau est tirée des forages qui parsèment Damas. Les quelque 300 puits sont d’ordinaire exploités l’été. Face à l’urgence, les Nations unies, qui craignent une crise sanitaire, délivrent de l’eau à une cinquantaine d’écoles, tandis que le Comité international de la Croix-Rouge a distribué des citernes d’eau à des boulangeries ou des hôpitaux.

Le pouvoir accuse les insurgés, acculés par les combats, d’avoir empoisonné les réserves qui desservent Damas en y jetant du diesel. Mais pour les rebelles, qui contrôlent la zone rurale de Wadi Barada depuis 2012, ce sont les forces prorégime qui ont bombardé les infrastructures hydrauliques et sont responsables des privations. Qui a raison ?  » Ce qui intéresse les habitants de Damas, c’est qu’un retour à la normale soit possible « , soupire Anas.

L’ONU se garde de désigner un coupable.  » Il y a beaucoup d’allégations. Nous ne savons pas vraiment, car nous n’avons pas pu nous rendre sur place « , déclarait il y a quelques jours Jan Egeland, conseiller pour les affaires humanitaires de l’envoyé spécial de l’ONU sur la Syrie. Tout en rappelant quelques fondamentaux du droit international humanitaire :  » Le sabotage et la privation d’eau sont évidemment un crime de guerre « , alors qu’ils plongent les civils dans la détresse.

La crise à Damas frappe par son ampleur : elle touche près de 5,5  millions de personnes, dans la capitale et ses environs. Mais c’est loin d’être la première fois que l’eau se retrouve au cœur du conflit dans le pays, depuis 2011.

Dans de nombreuses régions, l’accès à cette ressource est défaillant : la destruction des infrastructures a réduit de moitié la capacité de production dans le pays. A Damas, l’afflux de nombreux déplacés a provoqué une pression supplémentaire. L’eau a aussi été utilisée comme arme de guerre, à Alep par exemple, de part et d’autre de la ligne de front, au détriment des civils. Avant les derniers mois de la violente offensive des forces prorégime pour reprendre les quartiers rebelles, des négociations avaient permis des arrangements ponctuels durant la longue guerre d’Alep.

A Damas, un accord tacite a longtemps prévalu entre les rebelles du Wadi Barada et le régime : pas d’assaut contre la zone insurgée, pas de coupures d’eau dans la capitale. Cet équilibre a toutefois été brisé à plusieurs reprises par les combattants anti-Assad, soit pour prévenir une attaque, soit pour négocier. Avant un retour à la normale.

Négociations

Cette fois, la crise semble devoir durer tant que les combats se poursuivront dans la région de Wadi Barada, prise en étau entre l’armée syrienne et le Hezbollah libanais. Depuis vendredi 6  janvier, les annonces de visites d’équipes techniques mandatées par Damas, pour réparer les installations sur place, se sont succédé. Mais l’accès à cette poche, située à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest de Damas, est impossible à cause de la violence des affrontements.Près de 10 000 personnes ont fui l’enclave rebelle. Selon une source onusienne, des négociations se sont poursuivies, lundi, entre belligérants, pour  » permettre la maintenance des infrastructures et parvenir à un accord dans la zone « .

Dans un entretien à des médias français qui accompagnaient la visite de parlementaires en Syrie le week-end du 7  janvier, le président Bachar Al-Assad a exclu l’idée d’une trêve :  » Le rôle de l’armée syrienne est de libérer ce secteur afin d’empêcher les terroristes d’user de – l’arme de – l’eau pour faire suffoquer la capitale.  » Alors que l’opposition dénonce des violations de la trêve, l’armée justifie la poursuite de l’offensive, malgré le cessez-le-feu, par la présence de combattants du Front Fatah Al-Cham (ex-Front Al-Nosra, émanation d’Al-Qaida),qui ne sont pas concernés par la trêve. Une présence démentie par les rebelles, mais dont fait état l’Observatoire syrien des droits de l’homme.

Pour le pouvoir, l’enjeu n’est pas seulement de sécuriser les sources d’eau qui alimentent la capitale, mais de venir à bout des poches rebelles autour de Damas. Un objectif que le régime est d’autant plus déterminé à atteindre qu’il est en position de force depuis la reconquête d’Alep, le 22  décembre, et que de nouvelles négociations doivent s’ouvrir à Astana, au Kazakhstan, parrainées par Moscou et Ankara.

Laure Stephan

© Le Monde

Le Professeur Michel BLERY à l’Orient Éternel

L’Association Transméditerranéenne: Femme et Cancer du Sein (Astarté) a la tristesse de vous faire part du décès du Professeur Michel Blery le 31 décembre 2016.

Le Professeur Michel BLERY à l’Orient Éternel †

 L’Association Méditerranéenne: Femme et Cancer du Sein (Astarté) a la tristesse de vous faire part du décès du Professeur Michel BLERY le 31 décembre 2016.

 Les membres d’Astarté s’associent au recueillement de sa famille et de ses proches.

Michel BLERY nous a quittés le 31 décembre 2016, après avoir montré autant de courage dans la maladie que de bienveillance dans la vie.

Il était né en 1938. Après son internat, il a été Chef de Clinique Assistant à l’Hôpital Ambroise Paré en 1969, dans l’équipe du Professeur Victor Bismuth. Nommé Professeur de Radiologie, il a pris la tête du service de Radiologie de l’Hôpital Raymond Poincaré en 1974, puis de l’Hôpital Lariboisière en 1984 et enfin du service de Radiologie Broca de l’Hôpital de Bicêtre de 1991 à 2003. Après sa retraite, il a continué à y travailler avec compétence et discrétion.

Fondateur de la Collaboration Scientifique Médicale Franco- Méditerranéenne,

Fondateur et Président d’Honneur de l’Association Trans Méditerranéenne: Femme et Cancer du Sein (Astarté),

Fondateur de l’Association Médicale Franco Asiatique (AMFA)

Directeur du Diplôme Inter universitaire Francophone en sénologie Multidisciplinaire (Alep- Syrie),

 Fondateur et Président de l’Association Francophone de Sénologie en Syrie (AFSIFS)

 Grand Ami de la Syrie et des syriens,

Grand Ami de la Méditerranée du sud,

Auteur de plusieurs ouvrages en radiologie et en Sénologie,

Ancien Président de la Société Française de Radiologie.

Ancien Secrétaire Général du Groupe de Radiologistes Enseignants Francophones (GREF).

Il a aussi mené une carrière exceptionnelle dans l’édition, étant Rédacteur en Chef des Feuillets de Radiologie, membre du comité exécutif d’European Radiology, et Directeur d’une collection d’imagerie Médicale particulièrement appréciée aux Editions Masson, rôle qu’il a assumé jusqu’au dernier instant.

Michel Bléry était une personne exceptionnelle.

Son regard sur les autres était toujours empreint de respect. Il savait susciter, encourager, accompagner, écouter, reconnaître, décider. Sa compétence professionnelle et son élégance intellectuelle étaient reconnues de tous, mais il les partageait avec modestie. Toujours positif, toujours souriant, toujours attentif à l’autre, même quand la maladie se faisait trop pesante, il restera un exemple pour tous ceux qui ont eu le bonheur de travailler avec lui.

Plus d’un est devenu meilleur à son contact.

Il est parti trop tôt. Ce qui compte, ce ne sont pas les années qu’il y a eu dans la vie, mais la vie qu’il y a eu dans les années, disait Abraham Lincoln. Mais Michel Bléry avait encore beaucoup à nous donner. Il nous manquera.

Il nous quitte quelques semaines seulement après avoir perdu son épouse. Nous partageons l’émotion de leurs deux filles et de toute la famille.

Paix à son Âme.

Qu’il se repose en Paix.

Docteur Véronique BOUTE

Présidente d’Astarté

http://www.astarte-cancer.org/

Nous publions ci-après notre message de condoléances transmis à notre amie Madame la Présidente le Dr Véronique BOUTE.

Madame la Présidente et chère Amie,

C’est avec tristesse que j’ai reçu le faire part de décès du Professeur Michel Blery. Nous vous présentons nos sincères condoléances ainsi qu’à sa famille. Nous prierons et nous nous recueillerons pour le salut de son âme.

Vous avez raison de souligner son attachement à la Syrie et de rappeler ses brillantes réalisations dans ce pays.

Nous publierons ce faire part sur notre site : Francesyrie.org

Dans l’attente du plaisir de vous revoir.

Je vous prie de croire, Madame la Présidente et chère amie, en l’assurance de nos sentiments amicaux.

 

Bonne année 2017

 

Les membres du Conseil d’Administration et le Président de l’Association d’Amitié France Syrie vous présentent leurs meilleurs vœux pour l’année 2017.

Le Conseil de sécurité vient de voter à l’unanimité la résolution de la Russie pour entériner l’accord de cessez-le-feu conclu entre Damas, Moscou et Ankara.

C’est incontestablement une première étape importante, mais pourtant beaucoup reste à faire et la guerre va malheureusement continuer, car la présence sur le sol syrien de très nombreux Groupes djihadistes sont exclus du cessez-le-feu.

Il en va ainsi d’Ahrar al-Sham, Jaich al Islam, al-Nosra, Ansar al-Islam regroupant plusieurs mouvements islamistes de l’ASL dont Liwa al-Islam, le Front islamique de libération syrien, etc… sans parler de Daech qui est loin d’être éradiqué. Tous des mouvements d’opposition armés islamistes radicaux (djihadistes, salafistes, Frères musulmans, Al-Qaïda…adeptes du mythe du califat et décidés à établir un régime chariatique, salafiste en Syrie, ne sont pas prêts à déposer les armes.

Le sort d’Idleb véritable poudrière reste en suspens, mais probablement pas pour longtemps.

La médiation entamée par la Russie entre les mouvements d’opposition modérée et le Gouvernement syrien peine à se mettre en place alors qu’il faudrait accélérer le processus et que de substantielles concessions soient faites de part et d’autre, car après 6 ans de crises et de guerre le peuple syrien n’en peut plus.

Gardons malgré tout espoir qu’un règlement intervienne et que la Syrie en partie détruite commence sa reconstruction.

Nous œuvrons au sein de notre Association pour préserver l’amitié entre la France et la Syrie dans une approche difficile de neutralité très critiquée, mais finalement respectée.

N’hésitez pas à nous rejoindre afin de nous aider à amplifier nos actions en faveur du dialogue et de la Paix.

Paris, le 2 janvier 2017

Palmyre reprise par Daech

  • par Georges Malbrunot Le Figaro
  • Mis à jour
  • Publié

 

Profitant de la mobilisation de l’armée à Alep, les djihadistes ont lancé un assaut surprise qui leur a permis de reprendre la ville.

Dix mois après en avoir été chassés, les djihadistes ont réussi dimanche à reprendre la cité antique de Palmyre dans le désert syrien, a reconnu Talal Barazi, le gouverneur de Homs dont dépend la ville. Les forces syriennes épaulées par l’aviation russe font tout pour reconquérir le site classé au patrimoine mondial de l’humanité, a-t-il ajouté.

Dimanche soir, les troupes de Bachar el-Assad s’étaient retirées au sud de Palmyre, dont l’État islamique s’était emparé le 23 mai 2015, avant d’en être expulsé le 25 mars dernier.

Cette reprise surprise souligne la grande mobilité, dont font preuve les djihadistes, et qui les rend capables de lancer des attaques puis de se retirer rapidement, surtout dans des zones désertiques, comme la région de Palmyre.

Profitant, selon nos informations, d’un repli des soldats russes et syriens d’une base voisine de Palmyre en milieu de semaine dernière, quelque 4000 combattants de Daech se sont rapprochés jeudi de la cité antique. Ils ont commencé par reprendre des champs gaziers et pétroliers alentour, avant de lancer samedi plusieurs assauts contre «la Perle du désert».

Un revers pour Damas

En riposte, durant la nuit de samedi à dimanche, l’aviation russe a effectué pas moins de 64 raids, contraignant les djihadistes à se retirer de Palmyre, quelques heures seulement après y avoir pénétré, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, basé à Londres. Dans le même temps, Damas renvoyait des renforts dans cette ville du centre de la Syrie. Et dans la matinée de dimanche, des combats faisaient rage dans des vergers entourant l’oasis de Palmyre. «Les assaillants ont utilisé des voitures piégées avec des kamikazes, des véhicules blindés et de l’artillerie», précise un communiqué du ministère russe de la Défense. Selon Moscou, les raids aériens russes ont permis de tuer plus de 300 combattants de l’État islamique et de détruire 11 chars et 31 véhicules. Ce qui n’a pas empêché les djihadistes d’infliger un revers aux forces syriennes et à leurs alliés russes dans cette ville de Palmyre, symbole de la richesse culturelle syrienne, dont une partie a été détruite par les djihadistes durant leur première occupation du site en 2015.

Le retour de Daech à Palmyre intervient alors que l’armée de Bachar el-Assad resserre l’étau sur les rebelles assiégés à Alep-Est, qu’elle contrôle désormais à 85 %. Des négociations sont en cours entre Russes, Américains et Turcs pour permettre l’évacuation des insurgés et des civils, pris au piège des violences. La pression exercée sur Alep a manifestement fait le jeu de Daech. «Il faudrait beaucoup d’hélicoptères pour arrêter les djihadistes dans le désert, or de nombreux appareils sont mobilisés à Alep-Est», observe un expert au Moyen-Orient.

Ce revers illustre une nouvelle fois les limites de la stratégie de reconquête de tous les territoires contrôlés par les rebelles de la part d’un pouvoir syrien, dont les capacités en hommes restent insuffisantes pour faire face durablement à ses nombreux ennemis