Palmyre reprise par Daech

  • par Georges Malbrunot Le Figaro
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Profitant de la mobilisation de l’armée à Alep, les djihadistes ont lancé un assaut surprise qui leur a permis de reprendre la ville.

Dix mois après en avoir été chassés, les djihadistes ont réussi dimanche à reprendre la cité antique de Palmyre dans le désert syrien, a reconnu Talal Barazi, le gouverneur de Homs dont dépend la ville. Les forces syriennes épaulées par l’aviation russe font tout pour reconquérir le site classé au patrimoine mondial de l’humanité, a-t-il ajouté.

Dimanche soir, les troupes de Bachar el-Assad s’étaient retirées au sud de Palmyre, dont l’État islamique s’était emparé le 23 mai 2015, avant d’en être expulsé le 25 mars dernier.

Cette reprise surprise souligne la grande mobilité, dont font preuve les djihadistes, et qui les rend capables de lancer des attaques puis de se retirer rapidement, surtout dans des zones désertiques, comme la région de Palmyre.

Profitant, selon nos informations, d’un repli des soldats russes et syriens d’une base voisine de Palmyre en milieu de semaine dernière, quelque 4000 combattants de Daech se sont rapprochés jeudi de la cité antique. Ils ont commencé par reprendre des champs gaziers et pétroliers alentour, avant de lancer samedi plusieurs assauts contre «la Perle du désert».

Un revers pour Damas

En riposte, durant la nuit de samedi à dimanche, l’aviation russe a effectué pas moins de 64 raids, contraignant les djihadistes à se retirer de Palmyre, quelques heures seulement après y avoir pénétré, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, basé à Londres. Dans le même temps, Damas renvoyait des renforts dans cette ville du centre de la Syrie. Et dans la matinée de dimanche, des combats faisaient rage dans des vergers entourant l’oasis de Palmyre. «Les assaillants ont utilisé des voitures piégées avec des kamikazes, des véhicules blindés et de l’artillerie», précise un communiqué du ministère russe de la Défense. Selon Moscou, les raids aériens russes ont permis de tuer plus de 300 combattants de l’État islamique et de détruire 11 chars et 31 véhicules. Ce qui n’a pas empêché les djihadistes d’infliger un revers aux forces syriennes et à leurs alliés russes dans cette ville de Palmyre, symbole de la richesse culturelle syrienne, dont une partie a été détruite par les djihadistes durant leur première occupation du site en 2015.

Le retour de Daech à Palmyre intervient alors que l’armée de Bachar el-Assad resserre l’étau sur les rebelles assiégés à Alep-Est, qu’elle contrôle désormais à 85 %. Des négociations sont en cours entre Russes, Américains et Turcs pour permettre l’évacuation des insurgés et des civils, pris au piège des violences. La pression exercée sur Alep a manifestement fait le jeu de Daech. «Il faudrait beaucoup d’hélicoptères pour arrêter les djihadistes dans le désert, or de nombreux appareils sont mobilisés à Alep-Est», observe un expert au Moyen-Orient.

Ce revers illustre une nouvelle fois les limites de la stratégie de reconquête de tous les territoires contrôlés par les rebelles de la part d’un pouvoir syrien, dont les capacités en hommes restent insuffisantes pour faire face durablement à ses nombreux ennemis

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