http://dgam.gov.sy/?d=314&id=1794
Auteur : AFS
Destruction d’une partie du Temple de Bel à Palmyre
Exécution du Directeur général des Antiquités de Palmyre
« Daech (acronyme du groupe Etat islamique) a exécuté un des plus éminents experts du monde antique », a déploré M. Maamoun Abdelkarim, Directeur Général des Antiquités de Syrie. Des images montrant le corps de M. al-Assaad accroché à un poteau ont circulé sur des sites jihadistes. Une pancarte attachée au corps identifie la victime comme étant M. Assaad, accusé par les jihadistes d’être un partisan du régime pour avoir représenté la Syrie à des conférences à l’étranger.
Né en 1934, Khaled el Assaad a été un édile de Palmyre, le responsable des antiquités et des musées de la ville, un savant. Il a poursuivi ses activités sur place malgré sa retraite. Il a rencontré toutes les célébrités qui se sont succédées à Palmyre depuis les années soixante, tous les archéologues et bien sûrs tous les DG des antiquités et des musées. Tous ceux qui l’ont approché gardent de lui un excellent souvenir. Il était devenu une légende vivante.
Il aurait probablement pu accompagner l’évacuation des collections du musée à Damas. Se croyait-il protégé par son environnement social ? Pour que Daech s’en prenne à une personne aussi inoffensive que lui, c’est peut-être pour faire un exemple, prouver que rien d’archéologique n’est sacré pour eux et que ceux qui portent des valeurs culturelles seront ses premières victimes.
Le Sénateur Jean-Pierre Vial, invité d’honneur du dîner annuel 2015 de l’AFS
Appel pour la Syrie. 8.05.2015
« Réveillons nous !
Nous qui savons nous élever contre la moindre injustice, qui nous mobilisons en faveur d’un condamné à mort dans un pays lointain, nous ne devons pas fermer les yeux sur ce qui sera bientôt considéré comme le plus grand massacre du XXI ème siècle :
4 ans de guerre, 225 000 morts et probablement beaucoup plus encore. Déjà près de 6.000.000 de réfugiés et de déplacés.
Que reste-t-il des entreprises françaises en Syrie
Quatre ans de guerre, un effondrement des investissements, des entreprises qui mettent la clé sous la porte. En 2009, le total des investissements étrangers en Syrie avoisinait 2,6 milliards de dollars (2,5 milliards d’euros environ), et l’intérêt des investisseurs ne semblait pas prêt de s’émousser. Le conflit a depuis entraîné une baisse drastique des investissements directs étrangers (IDE) jusque dans les pays voisins, et notamment en Jordanie et au Liban, grand partenaire économique de la France dans la région.
En 2013, alors qu’une intervention incluant la France était pressentie, nous faisions un tour d’horizons des intérêts français en Syrie. Près de deux ans après, s’il est difficile d’obtenir des statistiques fiables, quelles entreprises sont encore présentes dans le pays ?
Lire l’éditorial : Syrie : un désastre sans précédent
Pétrole : la production presque évanouie
Investissement étranger numéro 1 dans le pays : le pétrole. Total, première entreprise française à s’être intéressée au pays, a fini par se résoudre à cesser toute activité et rapatrier son personnel en décembre 2011, après l’annonce des sanctions européennes à l’encontre du régime de Bachar Al-Assad, qui interdisent d’exporter vers la Syrie des équipements à destination de l’industrie gazière et pétrolière.
Le pétrolier, implanté via un consortium avec l’entreprise publique Syrian Petroleum Company depuis 1988, reconnaît toutefois, dans son document de référence 2013, maintenir « localement un bureau uniquement pour des besoins non opérationnels. En 2013, Total a versé aux organisations gouvernementales syriennes un montant d’environ 0,5 million d’euros [2 millions en 2012] sous la forme d’impôts et de contributions au titre des services rendus par le secteur public syrien afférent au maintien de ce bureau et de son personnel ».
Comme le détaille Bercy dans sa dernière publication économique sur le pays :
« Les sanctions pétrolières sont efficaces, la Syrie ne parvenant plus à exporter de pétrole, alors que ces exportations représentaient 25 % des revenus du régime. Selon le ministre syrien du pétrole, Souleimane Al-Abbas, la production pétrolière s’est effondrée de 96 % depuis le début de la crise. Le régime syrien dépend aujourd’hui de l’Iran pour ses importations de brut. »
Repli au Liban ou en Egypte
Le fromager Bel, qui était l’un des premiers industriels français à avoir implanté une unité de production dans le pays (en 2005), a transféré ses équipements et les productions de l’usine de Damas sur plusieurs autres sites au Proche et Moyen Orient. « En juillet 2012, la situation difficile en Syrie a conduit à la fermeture temporaire du site de production », explique l’entreprise. Les bâtiments ont toutefois été conservés. Si le siège de l’entreprise dans la région reste à Beyrouth, un recentrage semble en cours, puisque l’Egypte a été rattachée à sa zone Proche et Moyen Orient (Bel possède par ailleurs un site de production en Iran et en Turquie).
Air Liquide, qui a installé une unité de production d’oxygène près de Damas en 2010, aurait également gardé un bureau dans la capitale. L’usine d’Adraa, produisant également de l’azote et de l’argon liquides, devait contribuer à alimenter le marché des gaz industriels dans toute la région du Levant.
Schneider Electric, qui a ouvert un bureau dans la capitale syrienne en 1998, y avait une activité assez intense jusqu’au début des années 2000 : « Pour renforcer le système d’alimentation de la ville de Damas, PEEGT, la régie d’électricité publique syrienne, a choisi Schneider Electric pour fournir des sous-stations et des transformateurs pour trois niveaux de tension : 230 kV, 66 kV et 20 kV. Les précédentes réalisations de Schneider Electric dans ce pays, notamment les sous-stations des centrales électriques de Jandar et Alep, ont motivé ce choix », vantait l’entreprise dans son rapport annuel de 1999.
Aujourd’hui, Schneider Electric assure n’y avoir que des clients distributeurs et avoir replié certains de ses anciens employés de Damas à Beyrouth. Mais d’après un dossier de présentation de ses activités dans la région (page 95), il y avait encore récemment (le document date de 2014) une quinzaine de projets en cours en Syrie, dont l’ambassade iranienne, des grands hôtels et un centre Carrefour.
Le leader français de la grande distribution a en effet annoncé l’ouverture d’un hypermarché en Syrie en 2008 : on trouve d’ailleurs la trace de ce projet dans les rapports annuels 2009 et 2010, précisant qu’il s’agit d’une franchise. Le dernier rapport annuel montre qu’une activité était toujours en cours en 2013 : l’hypermarché a fermé l’an dernier, affirme la direction du groupe.
Ce n’est qu’en septembre dernier que Lafarge, qui garde toutefois actif son site Internet avec une adresse syrienne, ainsi qu’un bureau à Damas, s’est résolu à suspendre ses activités. Les actifs concernés sont évalués à environ 450 millions d’euros. Sa cimenterie de Kobané s’est retrouvée au centre des combats entre les Kurdes et l’Etat islamique depuis septembre. C’est l’un des plus gros investissements étrangers en dehors du pétrole – le site devait générer un millier d’emplois sur l’ensemble de la région d’Alep, au nord du pays.
Un PIB divisé par deux
De toute façon, il n’y a plus d’interlocuteur pour les entreprises françaises en Syrie, la mission économique de Damas ayant déménagé au Liban voisin (la fiche Internet de la mission économique renvoie d’ailleurs directement sur la fiche du Liban). L’ambassade et les services consulaires sont fermés depuis mars 2012.
« La crise intérieure, l’isolement régional et les sanctions économiques décidées par l’Union européenne et les Etats-Unis ont conduit à une dégradation de la situation économique en Syrie. Un certain nombre d’hommes d’affaires ont pris leurs distances avec le régime. Les finances publiques sont extrêmement dégradées, et la livre syrienne a été dépréciée de plus de 200 % depuis le début de la crise », détaille la fiche pays de Bercy.
Le produit intérieur brut s’est écroulé de moitié entre 2010 et 2013 : il est passé d’environ 60 milliards de dollars (en dollars constants 2010) à 33,5 milliards en 2013 et 31,9 en 2014, selon les calculs.
La préservation du patrimoine archéologique syrien Le 28 mars 2015
Le patrimoine syrien est actuellement gravement menacé. Il est temps que le monde scientifique se mobilise pour le défendre et pour réfléchir à l’avenir de cette part importante du patrimoine de l’humanité. C’est dans cet esprit que la Direction de l’Ecole Normale Supérieure de Paris et le Laboratoire d’Archéologie et Philologie AOROC (CNRS-ENS), organisent une rencontre sur La préservation du patrimoine archéologique syrien le 28 mars 2015.
Au cours de cette journée, des responsables scientifiques et acteurs de terrain des pays concernés se rencontreront pour évaluer la situation actuelle du patrimoine syrien et établir les conditions de sa préservation et, éventuellement, de sa mise en valeur.
PROGRAMME PROVISOIRE
1re session : Présentation de la contribution des principales missions archéologiques franco-syriennes au patrimoine archéologique syrien au cours de ces trente dernières années. Cette présentation sera accompagnée d’une exposition de posters.
2e session : La destruction et le pillage du patrimoine syrien à ce jour
3e session : L’activité scientifique au service du patrimoine syrien
4e session : Discussion
Table ronde : La communauté scientifique européenne face aux menaces sur le patrimoine syrien
Si vous souhaitez assister à cette rencontre veuillez nous contacter à l’adresse suivante :
Parution de « Tempête sur le Moyen-Orient ».
Extensible au gré des pulsions américaines, le Grand Moyen-Orient s’étend désormais de l’Atlantique à l’Indonésie, sur plus de 50 degrés de latitude. En raison de sa position stratégique aux confins de l’Eurasie autant que par sa richesse en gaz et pétrole, cette immense « ceinture verte » islamique détient un potentiel de puissance considérable et constitue un enjeu majeur. De son devenir, mis en question par la tempête actuelle, dépend en bonne partie la physionomie de notre monde de demain : sera-t-il unipolaire, aux ordres de l’Occident comme il l’a été depuis la fin de la guerre froide, ou multipolaire comme le préconisent les émergents ? Telle est la question posée.
Quatre parlementaires français de gauche et de droite ont rencontré Bachar al-Assad le 25 février 2015.
Quatre parlementaires français de gauche et de droite, en « mission personnelle » en Syrie, ont rencontré le 25 février à Damas le président syrien Bachar al-Assad. Les quatre parlementaires en déplacement en Syrie sont, outre Jacques Myard, député UMP (/fichiers/rubriques/communique-de-presse.pdf), Gérard Bapt, député PS de Haute-Garonne et président du groupe d’amitié France-Syrie à l’Assemblée nationale, Jean-Pierre Vial, sénateur UMP de Haute-Savoie, président du groupe d’amitié France-Syrie au Sénat, et François Zocchetto, sénateur UDI de la Mayenne, président du groupe UDI-UC, membre du groupe France-Syrie au Sénat.
Trois autres participants français sont mentionnés sur le compte Facebook de la présidence syrienne : MM. Stéphane Ravion, Patrick Barraquand et Jérôme Toussaint.
Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a indiqué que cette rencontre était « une initiative personnelle » et en « aucun cas une initiative officielle » de la France.
Alexandre Giorgini, porte-parole du Quai d’Orsay interrogé le 23 février sur une éventuelle concertation au sujet de cette visite avec les services de Laurent Fabius, a précisé qu' »il s’agit d’une initiative de parlementaires qui, conformément au principe de séparation des pouvoirs, n’a pas été décidée en concertation avec le ministère des Affaires étrangères et du Développement international. »
« Comme l’a précisé M. Fabius le 15 février, les parlementaires concernés ne sont porteurs d’aucun message officiel », a aussi répondu M. Giorgini en se démarquant de ce voyage.
Parmi les multiples réactions à cette visite, il convient de noter la vive condamnation le 26 février par l’exécutif, François Hollande réprouvant cette rencontre « avec un dictateur » ainsi que celle au préalable celle du Premier ministre, Manuel Valls qui l’a qualifié de « faute morale ».
Cette visite de parlementaires français constitue une première depuis la rupture des relations diplomatiques décidée en mai 2012 conjointement par la France, la Grande-Bretagne, l’Italie, l’Allemagne et l’Espagne.
Selon une source gouvernementale à Damas, ils ont été reçus le 24 février par le vice-ministre syrien des Affaires Etrangères, Fayçal Moqdad, et mercredi ils devraient s’entretenir avec le chef de la diplomatie, Walid Mouallem. Ils ont dîné également avec le mufti de la République, cheikh Ahmad Hassoun.
Un an après le déclenchement de la guerre civile en Syrie en mars 2011, la France avait décidé le 2 mars 2012 de fermer son ambassade à Damas.
Le 29 mai 2012, dans le cadre d’une initiative commune à cinq pays européens, la France avait déclaré l’ambassadrice de Syrie et d’autres diplomates persona non grata.
Depuis, Paris ne cesse de réclamer le départ du pouvoir d’Assad en soutenant politiquement, militairement et humanitairement l’opposition modérée au président syrien.
Un point de vue de Christian Vanneste, Député honoraire, Président du RPF.
http://www.christianvanneste.fr/2015/03/03/le-realisme-assume-plus-moral-que-la-morale-hypocrite/
Communiqué de l’AFS : Plaidoyer pour le rétablissement du dialogue en Syrie (01/03/2015)
Directement concernée par les tragiques événements qui se poursuivent dans ce pays, l’Association d’Amitié France-Syrie (AFS) ne peut rester insensible à cet émoi.
Tout d’abord, il lui semble légitime que les élus du peuple décident de vérifier par eux-mêmes sur place le bien fondé de la politique menée par leur gouvernement et des besoins humanitaires.
La délégation parlementaire était constituée à part égale de députés et de sénateurs de la majorité et de l’opposition, ce qui marque excellemment que la démarche n’était pas partisane.
Mais celle-ci procèdait surtout d’un autre concept : il est évident, et ce n’est pas seulement le représentant du secrétaire général de l’ONU qui le reconnait, que le gouvernement syrien est et restera un élément incontournable de la solution à ce grave conflit.
Continuer à jeter l’anathème sur une des parties qui, indiscutablement s’assiéra à la table de négociation pour obtenir l’apaisement voire la paix, n’est ni logique, ni fécond.
Si la France, ancienne puissance mandataire veut (et c’est ce que nous appelons de nos voeux) rejouer un rôle utile et majeur dans cette région qu’elle connait bien, il lui faut être assez forte pour courageusement reconnaitre des erreurs passées et des jugements précipités.
Les conflits coloniaux vécus par notre pays nous ont amenés à comprendre qu’un jour, on doit discuter avec ses opposants, y compris ceux que l’on avait qualifiés de terroristes.
L’AFS rassemble des Français, des Syriens et des Franco-syriens de tous bords, unis avant tout par l’amour porté à ce pays qui souffre.
Depuis 4 ans, elle s’est efforcée de maintenir une certaine cohésion en ouvrant le dialogue et en diffusant un esprit de médiation.
Elle milite de tout son coeur pour alléger les souffrances de cette population qu’elle connait et qu’elle aime.
Elle sait que la solution militaire étant impossible, seule la négociation pourra mettre fin à ce conflit.
Or, on ne cherche de compromis acceptable qu’entre toutes les parties en présence.
Nous considérons positif le voyage de ces parlementaires que nous remercions et félicitons pour leur courage.
Nous espérons que ce premier pas sera suivi d’autres qui nous mèneront rapidement à la table de négociation et que la France pourra se féliciter du rôle qu’elle a joué pour le rétablissement de la paix dans cette région en concentrant ses forces sur l’unique menace pour tout le Moyen-Orient et l’Occident que constitue l’intégrisme djihadiste.
Il est temps de se montrer pragmatique, de préparer cet avenir démocratique indispensable que doit revivre ce pays, démontrer que face aux lacunes de la gouvernance de l’opposition armée ou pacifique qui n’a pas de structure et n’a pas de projet pour la Syrie, à l’instar de la situation en Irak, le peuple a besoin de l’expérience du gouvernement actuel, de ses fonctionnaires et de son armée pour assurer sa stabilité et sa sécurité face à la menace islamiste, d’autant qu’il faut déjà penser à la reconstruction du pays et au ralentissement de l’exode actuel.
L’influence future de la France dans cette région repose sur notre pragmatisme et notre rejet d’une vision idéologique qui ne peut qu’obérer l’avenir.
Didier DESTREMAU Patrice MOUCHON
Ancien Ambassadeur Président
Chargé des relations extérieures