Un peu d’espoir pour 30.000 Syriens dans le cadre du processus de réconciliation locale organisé par le gouvernement syrien au moyen d’accords avec certaines factions rebelles.
Deux jeunes syriennes attendent un traitement à Alep, après avoir été relachées par les rebelles en vertu d’un accord avec le gouvernement, le 12 avril 2017 (Afp) |
Un accord pour évacuer quatre villes syriennes assiégées a commencé à être appliqué mercredi avec un échange de prisonniers entre rebelles et l’armée, selon des sources locales et un média d’Etat.
En tout, plus de 30.000 personnes sont censées être évacuées en vertu d’un accord conclu en mars et qui est parrainé par le Qatar, soutien des rebelles, et l’Iran, allié du régime de Bachar al-Assad.
Des milliers d’entre elles, civils et combattants, doivent commencer à être évacuées mercredi de Foua et Kafraya, deux localités chiites aux mains des forces gouvernementales dans la province d’Idleb (nord-ouest) et encerclées par les insurgés. Les évacuations concernent également Madaya et Zabadani, des enclaves rebelles assiégées par l’armée dans la province de Damas.
Les 16.000 habitants de Foua et Kafraya doivent partir pour se rendre vers Alep, Damas ou la province de Lattaquié (ouest).
Les civils habitant à Madaya et Zabadani devraient eux être autorisés à y rester s’ils le souhaitent. Ceux qui décideront de partir avec les rebelles se rendront dans les territoires tenus par l’opposition dans la province d’Idleb.
Un photographe de l’AFP à Alep (nord) a vu arriver dans la deuxième ville du pays, tenue par le régime, 12 des prisonniers relâchés par les rebelles, dont neuf semblaient blessés, ainsi que huit corps.
Selon l’agence de presse officielle syrienne Sana, quatre enfants et huit femmes ainsi que les corps de huit « martyrs », qui étaient retenus par des jihadistes dans la province voisine d’Idleb, ont été transférés à Alep.
Au même moment, « 19 activistes » qui avaient été kidnappés par les forces pro-régime et retenus à Foua et Kafraya ont été transférés en direction de zones tenues par les rebelles dans la province d’Idleb.
Une source au sein de l’alliance jihadiste Tahrir al-Cham a confirmé l’échange.
Des négociateurs et des habitants ont indiqué que des bus étaient entrés mercredi matin à Madaya et Zabadani, et que des gens rassemblaient leurs affaires pour partir.
Un coordinateur gouvernemental pour les négociations a cependant déclaré que les véhicules n’étaient pas encore arrivés dans ces localités.
« Les détails logistiques sont prêts, mais les groupes armés font traîner les choses », a-t-il affirmé à l’AFP.
« L’entrée des bus à Zabadani et Madaya a été un geste de bonne volonté de la part du gouvernement, mais ils ne partiront pas avant une sortie simultanée du convoi à Foua et Kafraya », a-t-il ajouté.
L’application de l’accord a été retardé en raison d’objections des deux camps et des tensions résultant d’une attaque chimique présumée dans une ville rebelle de Khan Cheikhoun, dans la province d’Idleb, la semaine dernière.
Depuis le début du conflit syrien en 2011, plusieurs opérations d’évacuation ont été organisées notamment pour des bastions insurgés asphyxiés par un long siège, le régime misant sur ce qu’il appelle des accords de « réconciliation locale » pour faire plier les rebelles.