CONFÉRENCE DE L’AFS du 25 mars 2024 à 19H

J’ai le plaisir de vous annoncer que la prochaine conférence de notre association aura lieu le 25 mars à 19 h. Elle sera menée par Monsieur Rudolf el Kareh. politologue fort connu sur le thème:

« La Syrie au cœur de la Question de Palestine, Gaza et les enjeux de l’avenir ».

Je vous serais vivement reconnaissant de bien vouloir largement diffuser cette annonce car le sujet choisi est au centre de toutes les préoccupations.

Pour ce faire :

Sujet:  AFS SYRIE Destremau

Heure: 25 mars 2024 06:30 PM Paris

 

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https://cnrs.zoom.us/j/99061389378?pwd=WkFsYnA1MThsbDd5czlxdTcvWGp0Zz09

ID de réunion: 990 6138 9378

Code secret: r0nBZu

 

Bien cordialement

Didier Destremau
Président

Lettre d’Alep No 42 (2 nov 2021) Visages tristes (Dr Nabil Antaki)

Nous publions une lettre du Dr Nabil ANTAKI dans la Lettre d’ALEP sur la souffrance des Alépins de 2012 à 2016.

Lettre d’Alep No 42 (2 nov 2021) Visages tristes

Extraits :

« Les Alepins n’oublieront jamais les années 2012 à 2016 quand la guerre sévissait à Alep.
Ils se souviennent très bien des bombes et des bonbonnes de gaz remplies d’explosifs et de clous lancées, par les groupes armés rebelles installés à Alep Est, sur leurs quartiers faisant, quotidiennement, de nombreuses victimes civiles.

Ils se souviennent des heures passées dans l’anxiété et la peur attendant le retour à la maison de leurs proches.

Ils se souviennent des souffrances endurées, du froid en hiver faute de fioul pour se chauffer et des soirées passées, pendant des années, dans l’obscurité faute d’électricité (les centrales électriques étant entre les mains des terroristes).

Ils ne peuvent pas oublier les années où ils étaient privés d’eau courante (les terroristes ayant arrêté l’alimentation en eau de toute une ville) et les heures à attendre leur tour, devant les puits creusés à la hâte n’importe où en ville, pour remplir leurs bidons d’eau.

Ils se souviendront toujours des blocus à répétition de la ville quand personne ne pouvait entrer ou sortir, isolant Alep et ses habitants et causant des pénuries de tout ce qui est essentiel.
(…)

Malgré toutes ces souffrances des dernières années, les Alepins répètent maintenant en chœur « nous vivions mieux pendant les années de guerre que maintenant », « nous regrettons le temps des bombes qui était plus supportable que la pauvreté que nous subissons maintenant ». En effet, c’est la bombe de la pauvreté qui a explosé maintenant en Syrie laissant 80% de la population vivre en dessous du seuil de pauvreté et 60% vivre en insécurité alimentaire.

Maintenant que les combats ont presque cessé depuis environ deux années et que la situation militaire est gelée, c’est la situation économique qui est catastrophique.

Les prix des produits essentiels ont augmenté d’une façon vertigineuse entraînant une augmentation du coût des loyers et du coût de la vie. La pénurie s’est installée durablement avec un rationnement de l’essence, du pain, du sucre, du riz…Les salaires, par contre, n’ont pas été réajustés proportionnellement causant une pauvreté accrue. La majorité des familles n’arrivent plus à boucler leur fin de mois et comptent sur les aides alimentaires, médicales et monétaires des ONG pour survivre.

Cette situation est le résultat de plusieurs causes dont la destruction de l’infrastructure du pays et les ravages de la guerre, la crise financière du Liban où beaucoup de syriens ont perdu leur capital pour investir et leurs économies pour leur retraite mais aussi des sanctions iniques imposées par les pays Européens et les États-Unis qui bloquent les transactions financières, empêchent l’importation et interdisent les investissements en Syrie.
(…)

Nous sommes persuadés que la situation ne s’améliorera pas tant que les sanctions ne sont pas levées ; c’est pourquoi nous réclamons leur fin et nous vous demandons, chers amis, de faire pression sur vos élus et les autorités de vos pays pour qu’ils mettent fin aux sanctions.

Nous sommes conscients que tout ce que nous faisons n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan des besoins ; mais cette goutte est indispensable au bien-être de milliers de familles.
Nous essayons de rendre les Visages de nos compatriotes un peu moins Tristes et ce n’est pas facile.

Nous comptons sur votre solidarité et vos prières ».

Dr Nabil Antaki
Pour les Maristes Bleus.
Alep le 2 novembre 2021

 

On trouvera la liste des actions menées par les Maristes Bleus d’Alep dans le texte complet de la Lettre.

Ils ont besoin aussi de nos dons pour continuer. Sans frais ni retenue des associations françaises nous permettent de faire parvenir aux Maristes Bleus d’Alep (entre autres) des dons déductibles de nos impôts, avec un coup double : aider les Syriens et sanctionner nos gouvernants qui les affament. M-A P

Décès du docteur Wallid al Moallem, ministre des Affaires étrangères de la République Arabe Syrienne

Décès Walid Al Moallem

« Nous publions l’article de Monsieur l’ancien Ambassadeur Michel Raimbaud paru dans la revue Afrique Asie le 16 novembre 2020. Cet article n’engage que son auteur et ne saurait engager l’AFS qui de par ses statuts est liée par une obligation de neutralité et d’indépendance ».

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Préalablement à cet article, nous publions ici le message de condoléances envoyé par le Président Didier Destremau aux autorités diplomatiques syriennes.

« L’association d’Amitié France-Syrie (AFS) s’associe à la peine du peuple syrien pour la disparition du docteur Wallid al Moallem, son ministre des Affaires étrangères. Elle reconnait le rôle éminent que cet ardent patriote a tenu pendant des années difficiles, et ses qualités de sang-froid et de courtoisie dans ses rapports humains. L’AFS regrette qu’il se soit éteint sans avoir connu la paix pour laquelle il a inlassablement œuvré ainsi que le rapprochement de son pays avec la France qui est le vœu le plus cher de notre association ».

Réponse de Mr Mohammad ABU DALLA (Chargé d’Affaires a.i)

« Monsieur Didier Destremau,

Je vous remercie infiniment pour vos condoléances que vous avez bien voulu m’adresser suite à la disparition de M. Walid AL MOUALEM, Vice – Premier ministre, ministre des Affaires étrangères de la République arabe syrienne.

J’étais très touché ainsi que la famille de notre cher disparu et le gouvernement syrien par les marques de sympathie et d’amitié, que vous nous avez témoignées dans ces moments difficiles.

Je saisis cette opportunité pour vous adresser en mon nom personnel et au nom de l’équipe de l’Ambassade mes sincères remerciements d’avoir pris part à notre peine et je vous souhaite bonheur et bonne santé.

Cordialement,

Mohammad ABU DALLA (Chargé d’Affaires a.i) »

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Par Michel Raimbaud

Rarement on aura vu un ministre des affaires étrangères mériter à tel point son nom. D’un calme olympien, toujours maître de lui-même, ayant le sens de la répartie brève mais incisive, il était par excellence le professeur, le maître, celui qui enseigne. Courtois et ferme, c’était également un diplomate né, et bien né. Lire la suite….

Conférence de Sami Kleib le 29 octobre 2019 à l’AFS

L’association Amitié France-Syrie a eu le privilège d’accueillir Sami Kleib le   29 octobre 2019 au restaurant Dar qui lui a ouvert ses portes. Une centaine ses membres et de sympathisants notamment appartenant à l’association Troubadours se pressaient dans la salle.

Journaliste libanais de nationalité française, reporter de guerre. Sami Kleib est chef des infos de la chaîne de télévision Al-Mayadeen (Les places), qu’il a co-fondée en 2011, avec Ghassan Bin Jiddo, après avoir quitté Al-Jazeera. Après des études à la Sorbonne, il a travaillé Radio France international et France 24 tout comme à Radio Monte Carlo international (1990-2009). – Directeur de l’information sur la chaîne Al-Mayadeen, Beyrouth (2011-). Il présente le programme « Le Jeu des Nations ».

Il a publié plusieurs ouvrages dont le dernier, Syrie, documents secrets sur une guerre programmée se distingue par la révélation inédite des documents confidentiels, précisément ceux qui ont mené au drame syrien. C’est précisément de ce sujet dont il a parlé à cette conférence. Depuis le début des évènements en Syrie, en mars 2011, jusqu’au retrait américain en décembre 2018, de nombreuses questions s’imposent.. L’attachement indéfectible d’el Assad au pouvoir est-il réellement la cause du déclenchement de la guerre ? à contrario, le président syrien a-t-il épargné à son pays, le destin dramatique que connaissent aujourd’hui l’Irak ou la Libye? Quels sont les rôles respectifs des grandes nations ? Quel est le véritable enjeu de ce conflit, qui s’est révélé international ? et quelles pouvaient être les inquiétudes profondes des russes, des américains, des français ou même des monarchies du Golf ? Fondée sur des témoignages inédits et des documents confidentiels, l’enquête de Sami Kleib dévoile les secrets de ce conflit. Fin connaisseur de la scène géopolitique, il a exposé ses vues, clés indispensables pour comprendre les motivations politiques et idéologiques des divers acteurs de cette crise internationale. En dressant un portrait détaillé du président syrien et du contexte régional et international, Sami Kleib a mis à la disposition des membres de l’association et de ses sympathisants les secrets d’une guerre qui ne sont pas révélés à quiconque.

De nombreuses questions lui ont été posées auxquelles il a répondu avec brio et humour.

Merci de tout cœur Docteur Kleib…

Les grandes manœuvres internationales en Syrie

Les grandes manœuvres internationales en Syrie Major international manoeuvres in Syria

Le président turc Recep Tayyip Erdogan rencontrera le président russe Vladimir Poutine à Moscou le 23 janvier pour tenter de rétablir la politique turque de la Turquie.

Poutine veut que le gouvernement syrien prenne le contrôle de l’est de la Syrie, et finalement du pays tout entier, après le retrait des troupes américaines.

La priorité d’Erdogan est que les Unités de protection du peuple, qui forment le noyau des Forces démocratiques syriennes (SDF) soutenues par les États-Unis, ne concluent pas un accord avec Damas qui donne un second souffle à la force kurde syrienne après le départ des forces américaines …

À Damas, les relations avec le monde arabe sont une nouvelle mauvaise nouvelle pour la Turquie, qui a déjà du mal à faire face au changement rapide des rapports de force en Syrie », écrit Semih Idiz.

« Si le président Bashar al-Assad est de retour parmi les Arabes, comme beaucoup l’espèrent, ce sera le dernier clou de la politique d’Ankara en Syrie, qui a été minée par des erreurs de jugement, des suppositions erronées et des attentes trop ambitieuses ».

«Alors que des pays comme le Soudan, les Émirats arabes unis, Bahreïn, l’Égypte, la Jordanie, l’Iraq, le Liban et la Tunisie se rallient pour la normalisation des relations avec la Syrie – et beaucoup s’attendent à ce que l’Arabie saoudite finisse par les rejoindre – Ankara pourrait se retrouver face à un parti arabe anti-turc. un bloc auquel on ne s’attendait pas », ajoute Idiz.

« Un tel bloc pourrait également compliquer les projets de la Turquie d’entrer dans le nord de la Syrie pour débarrasser la ville de Manbij et les territoires situés à l’est de l’Euphrate des Unités de protection du peuple kurde… surtout maintenant que Damas a déclaré son opposition à cette incursion. » .. Erdogan fait face à des choix difficiles à venir à Idlib et Manbij. Idlib pourrait être « un atout de poids pour Ankara dans le cadre d’un éventuel accord avec la Russie », écrit Kirill Semenov.

«Moscou et le régime syrien ont voulu lancer une opération militaire contre HTS [Hayat Tahrir Al Sham (lié à al-Qaïda)] sans que les modérés ne s’opposent. Les groupes modérés ont maintenant disparu. »..

Le cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, émir du Qatar, a braqué les projecteurs à Beyrouth le 20 janvier, capitalisant sur les querelles arabes sur la Syrie pour remporter le premier siège du sommet économique arabe. Jusqu’à huit chefs d’Etat auraient dû participer au sommet, mais les tensions libanaises et régionales sur le rôle de l’Iran au Liban et le retour éventuel de la Syrie dans la Ligue arabe n’ont amené que les présidents somalien et mauritanien à déclarer qu’ils feraient le voyage en Iran. Beyrouth, avec d’autres participants présents au niveau ministériel. Ensuite, Cheikh Tamim a annoncé qu’il dirigerait la délégation de son pays. D’un coup, le Qatar est de retour dans le jeu, en Syrie et au Liban, aux dépens de l’Arabie saoudite, alors que Riyad continue de se sentir mal après l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi , écrit Bruce Riedel cette semaine

Turkish President Recep Tayyip Erdogan will meet Russian President Vladimir Putin in Moscow on Jan. 23 to try to reset Turkey’s flailing Syria policy.

Putin wants the Syrian government to take control of eastern Syria, and eventually the entire country, following the withdrawal of US troops.

Erdogan’s priority is that the People’s Protection Units, the core of the US-backed Syrian Democratic Forces (SDF), do not cut a deal with Damascus that gives the Syrian Kurdish force a second wind after US forces leave…

“The apparent thaw in Damascus’ relations with the Arab world is more bad news for Turkey, which is already having a difficult time coping with the rapid change in the balance of power in Syria,” writes Semih Idiz.

“If President Bashar al-Assad is welcomed back to the Arab fold, as many expect, it will be the final nail in the coffin of Ankara’s Syria policy, which has been plagued with misjudgments, false assumptions and overambitious expectations from the start.”

“As countries like Sudan, UAE, Bahrain, Egypt, Jordan, Iraq, Lebanon and Tunisia line up to favor the normalization of ties with Syria — and many expect Saudi Arabia to join them eventually — Ankara could end up facing an anti-Turkish Arab bloc it never expected,” adds Idiz.

“Such a bloc could also complicate Turkey’s plans to enter northern Syria to clear the town of Manbij and territories east of the Euphrates River from the Kurdish People’s Protection Units … especially now that Damascus has declared its opposition to this incursion.”.. Erdogan also faces difficult upcoming choices in Idlib and Manbij. Idlib could be a “bargaining chip for Ankara in a potential deal with Russia,” writes Kirill Semenov.

“Moscow and the Syrian regime have wanted to launch a military operation against HTS [al-Qaeda-linked Hayat Tahrir Al Sham] without the moderates in the way. The moderate groups are gone now.”..

Sheikh Tamim bin Hamad Al Thani, the emir of Qatar, seized the spotlight in Beirut on Jan. 20, capitalizing on Arab squabbling over Syria to take the first seat at the Arab economic summit. The summit was supposed to have included up to eight heads of state, but Lebanese and regional tensions over Iran’s role in Lebanon, and Syria’s possible return to the Arab League, led to only the presidents of Somalia and Mauritania saying they would make the trip to Beirut, with other participants attending at the ministerial level. Then Sheikh Tamim announced he would lead his country’s delegation, and in one stroke, Qatar was back in the game, on Syria and in Lebanon, at the expense of Saudi Arabia, as Riyadh continues to find its footing after the murder of journalist Jamal Khashoggi, as Bruce Riedel writes this week

L’offensive de l’armée syrienne et russe sur Idleb

AFP, publié le lundi 17 septembre 2018 à 17h11

Le président russe Vladimir Poutine tentait lundi de lever les réticences de son homologue turc Recep Tayyip Erdogan concernant l’offensive que compte lancer le régime de Bachar al-Assad, avec l’aide de l’armée russe, à Idleb, dernier bastion rebelle de Syrie.

La rencontre entre les deux chefs d’Etat, dont les pays sont des acteurs-clefs du conflit syrien, a commencé peu avant 12H00 GMT dans la station balnéaire de Sotchi, sur la mer Noire.

Elle intervient moins de deux semaines après leur sommet avec le président iranien Hassan Rohani à Téhéran, où leurs divergences étaient apparues au grand jour, poussant la Russie à repousser l’offensive d’Idleb pour éviter une rupture avec Ankara.

« Nous avons beaucoup de sujets à discuter et certains d’entre eux sont difficiles », a déclaré M. Poutine, en accueillant son homologue turc à Sotchi. « Je suis ravi de vous voir non seulement pour échanger nos avis, mais aussi pour chercher des solutions là où elles n’ont pas encore été trouvées », a-t-il souligné.

Pour sa part, M. Erdogan a estimé que cette rencontre se solderait par une déclaration incarnant « un nouvel espoir » pour la région, sans plus de précisions.

Plus fidèle allié de Bachar al-Assad, la Russie semble pressée d’en finir avec la rébellion syrienne et était le plus fervent avocat d’un assaut d’ampleur sur Idleb lors du sommet de Téhéran.

Si la Turquie soutient pour sa part les rebelles syriens, la province d’Idleb est contrôlée à 60% par le groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS), composé notamment de l’ex-branche d’Al-Qaïda en Syrie et considéré comme un groupe « terroriste » par Ankara.

« La situation est tendue avec Idleb », a reconnu lundi le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, cité par l’agence de presse russe Ria Novosti, évoquant des « différences d’approche » entre les deux pays sur le sort de ce dernier fief de l’opposition armée au président Bachar al-Assad.

Depuis le sommet de Téhéran, d’intenses tractations ont donc eu lieu entre Turcs et Russes pour tenter de parvenir à un compromis, l’objectif principal pour Ankara étant de parvenir à neutraliser le HTS tout en évitant le lancement d’une vaste offensive.

 – Diminution des bombardements –

L’enjeu est double pour la Turquie : Ankara veut d’une part éviter un nouvel afflux de réfugiés syriens provoqué par une offensive d’envergure, alors que le pays a déjà accueilli plus de trois millions de Syriens depuis le début du conflit.

D’autre part, la Turquie s’inquiète du sort de centaines de soldats turcs déployés dans douze postes d’observation établis à Idleb pour veiller au respect de la « désescalade » mise en place par le processus d’Astana, entamé en janvier 2017, ainsi que des groupes de rebelles syriens « modérés » qu’elle soutient.

Dimanche, la Turquie a envoyé des renforts militaires, composés essentiellement de chars et d’autres équipements militaires, vers l’un de ses postes d’observation dans la province d’Idleb, selon le quotidien Hürriyet.

Début septembre, le régime de Damas et l’aviation russe avaient multiplié les bombardements sur Idleb pendant plusieurs jours, mais les frappes ont diminué d’intensité la semaine dernière.

« Ce qu’on présente en ce moment comme le début d’une offensive des forces syriennes soutenue par la Russie n’est pas une représentation fidèle des faits », a déclaré la semaine dernière le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, à l’occasion d’une visite à Berlin.

« Nous travaillons activement avec nos partenaires turcs pour régler la situation à Idleb », a-t-il ajouté, précisant que la Russie fera tout « pour s’assurer que la population civile ne souffre pas ».

La Syrie est déchirée depuis 2011 par une guerre qui a fait plus de 360.000 morts. L’intervention en septembre 2015 de l’armée russe aux côtés du régime syrien a changé le cours de la guerre et permis au régime de remporter d’importantes victoires militaires.

Quelle est la situation des droits de l’homme aujourd’hui dans le monde ?

L’AFS vous recommande la lecture de cet article du Monde paru  le 4 août 2018.

Le haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Zeid Ra’ad Al-Hussein, achève son mandat le 1er  septembre. Le diplomate jordanien de 54 ans dénonce dans un entretien au  Monde » l’ascension continue de l’autoritarisme, la continuation des rhétoriques populistes, les mensonges, les demi-vérités et les tromperies « .

Quelle est la situation des droits de l’homme aujourd’hui dans le monde ?

La pression sur les droits universels est une évidence. Les mécanismes et les lois sur les droits de l’homme doivent être défendus et promus en permanence. Tandis qu’on voit des progrès dans certains pays, comme récemment l’ouverture très encourageante aux droits civils et politiques en Ethiopie, on voit les terribles crimes perpétrés par des groupes extrémistes violents, on voit l’ascension continue de l’autoritarisme, la continuation des rhétoriques populistes, les mensonges, les demi-vérités et les tromperies. On voit la mise en cause de la nature universelle des droits de l’homme. Alors c’est une lutte. L’avancée pour le progrès humain a toujours été une lutte. Et j’ai le sentiment que l’accumulation des crises a atteint un point qui en fait un problème charnière.

Les atteintes aux droits de l’homme concernent donc à la fois des pays totalitaires et des pays démocratiques ?

Aucun pays n’est totalement exempt de violations des droits de l’homme. Aucun n’est totalement exempt d’un déficit concernant l’un des trois critères fondamentaux nous permettant de mesurer le comportement d’un pays : des gens sont-ils discriminés, des gens sont-ils malmenés, des gens vivent-ils dans la peur ? Je ne pense pas que quiconque puisse prétendre qu’il y ait de gouvernement parfait.

L’universalité des droits de l’homme est sans cesse remise en cause. Pourquoi les valeurs que vous défendez seraient-elles universelles ?

Si vous acceptez l’idée qu’il existe suffisamment de points communs entre êtres humains qui nous identifient comme étant une espèce, alors l’idée que nous naissons libres, que nous naissons avec le même droit d’accès aux droits humains, est une évidence.

Mon expérience est que, quand on parle aux victimes de violations des droits de l’homme, ils savent tous que les droits de l’homme sont universels. Il n’y a que ceux qui violent les droits de l’homme qui trouvent des excuses dans les traditions, les cultures, les circonstances. J’ai entendu les témoignages de victimes de beaucoup de pays, sur tous les continents, et ça ne varie pas : si vous avez souffert une perte, si un membre de votre famille a été détenu arbitrairement, s’il a disparu, s’il a été torturé, si quelqu’un a été privé de sa vie ou de sa liberté, la souffrance est identique.

La montée des populismes et des atteintes aux droits de l’homme dans des pays démocratiques, que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe, est-il un phénomène nouveau ?

Non. L’idée d’imposer aux autres un programme basé sur sa seule nationalité, en ne respectant aucune règle, l’idée que chacun devrait être  » le premier « , que ce soit  » America first  » ou  » n’importe qui first « , est une vieille idée qui a déjà donné des résultats catastrophiques. L’idée de créer un sentiment de peur au sein de peuples déjà anxieux des changements autour d’eux, l’idée d’évoquer une menace qui viendrait d’au-delà des frontières ou de minorités, sont de vieilles tactiques. Et ce n’est pas du génie : on sait que ça fonctionne à court terme, que ça peut faire gagner une élection.

Mais les conséquences à long terme sont catastrophiques. Une fois qu’un nationalisme s’est réellement implanté, le seul moyen d’en venir à bout est à travers le conflit. Vous ne pouvez pas créer un sens d’exceptionnalisme ou de supériorité au sein d’une société et dire un beau jour :  » Au fait, nous nous sommes trompés, nous sommes tous égaux et avons les mêmes droits. «  C’est pourquoi cette politique est extrêmement risquée. Le fait de voir l’autoritarisme revenir dans des parties du monde que l’on pensait acquises aux règles démocratiques, aux droits civiques et au respect des droits de l’homme, est profondément dérangeant.

D’où vient ce mouvement ?

Je pense que le réveil des nationalismes est dû au fait que, dans des cycles politiques à court terme et dans un contexte de multiples changements planétaires, la rhétorique nationaliste fonctionne. On blâme les migrants. Or, la réalité est que 4,5  % de la population mondiale est actuellement en mouvement. Cela signifie que 95,5  % des gens restent là où ils sont ! Toute cette psychose et cette pression, par exemple sur l’Union européenne, est le résultat de ces 4,5  % de gens en mouvement, quand bien même certains ne sont pas des Africains en route pour l’Europe : beaucoup de mouvements – de migrants – vont du Sud vers le Sud. Politiquement ça marche, mais sans aucune vision des conséquences.

D’un autre côté, le Bangladesh accueille soudainement 600 000 personnes – des Rohingya venus de Birmanie – . Le Bangladesh, qui n’est même pas signataire de la convention de 1951 sur les réfugiés, aurait pu miner sa frontière en prétextant une menace sécuritaire.

La source du problème est la xénophobie. Pour un xénophobe, peu importe que trois cents étrangers vivent à ses côtés ou un seul. Un seul suffit. Alors comment en finir avec la xénophobie ? Comment en finir avec la discrimination ?

En ex-Yougoslavie, là où j’ai commencé ma carrière, on sait ce qu’il est advenu lorsque ces idées ont été transformées en armes. On a vu les actes les plus cruels. Que voulaient-ils : des pays ethniquement purs ? Un retour au passé ? L’histoire de l’humanité a été sanglante et cruelle, et ils voulaient revenir à une époque d’arbitraire et d’injustice. L’idée que ce soit possible est insupportable.

Après le sentiment de progression des droits humains dans les années 1990, le tournant a-t-il été le 11-Septembre et la réponse qu’y a apporté l’administration Bush ?

Oui, certainement. La création de ce Haut-Commissariat pour les droits de l’homme en  1993, la création des tribunaux pour l’ex-Yougoslavie et le Rwanda, puis l’établissement de la Cour pénale internationale, furent des étapes d’une importance considérable. Il y avait un sentiment du possible. Il suffit de regarder le nombre de traités et de conventions : beaucoup de travail a été effectué dans les années 1990.

Puis, avec le 11-Septembre et la guerre d’Irak, tout s’est progressivement compliqué. La crise irakienne fut un tournant, avec notamment le fait que la torture gagne de nouveau une sorte d’admissibilité.

Cette régression est-elle un succès pour Al-Qaida, deux décennies après sa déclaration de guerre ?

Il faut accepter le fait que des groupes extrémistes et violents peuvent perturber des sociétés avec leurs terrifiantes attaques, mais il est peu probable qu’ils puissent détruire la planète. Seuls les gouvernements peuvent détruire la planète. Dans le combat contre ces extrémistes, il faut appliquer strictement et intelligemment la loi. Il faut être respectueux des droits humains de chacun. Sinon l’Etat, au fil du temps, commence à ressembler au groupe qu’il combat.

Votre façon de dénoncer haut et fort toutes les atteintes aux droits de l’homme et le fait que vous vous soyez mis à dos -quasiment tous les Etats de la planète semblent faire débat au sein de l’ONU, notamment sur l’efficacité de la démarche. Qu’en pensez-vous ?

Je crois que l’ONU doit parler haut et fort. Revenons aux accusations centrales envers les Nations unies au moment du génocide des Tutsi du Rwanda : c’est que l’ONU n’a pas parlé au moment où elle aurait dû parler. Ce fut l’accusation principale contre l’ONU également en ex-Yougoslavie. La leçon de l’ex-Yougoslavie est aussi que si on s’autorise à être plus terrifié que les gens auxquels on parle, si l’ONU n’est pas respectée, si les règles ne sont pas respectées, alors c’est l’impunité, et le désastre arrive.

Ce que j’ai retenu de mon expérience en ex-Yougoslavie est que je préfère commettre une erreur en parlant haut et fort plutôt que de ne rien dire et de le regretter terriblement ensuite. Je le dis à mes collègues de l’ONU : personne ne se souviendra de vous pour votre silence.

Les défenseurs des droits de l’homme défendent les droits de chaque individu. Les autres défendent les droits d’une communauté particulière. C’est la différence. Défendre les droits d’une communauté contre d’autres communautés, c’est créer les conflits de demain. Les violations des droits de l’homme d’aujourd’hui sont les conflits de demain. Quelle humanité veut-on ? Une humanité où lorsqu’on est menacé par la guerre, la mort, personne ne vous accueille ? C’est ce que ces populistes tentent de -promouvoir. C’est de l’égoïsme. Et ce sera terrible si nous ne résistons pas.

Propos recueillis par Rémy Ourdan

© Le Monde

 

 

Communiqué du HCR: situation sud-ouest de la Syrie

Dans le cadre du partenariat entre l’AFS et le HCR nous publions le Communiqué de presse  du HCR:

 

Paris, le 5 juillet 2018

 

Déclaration de Filippo Grandi, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, sur la situation au sud-ouest de la Syrie

 

 

Je suis extrêmement inquiet pour la population civile, qui est prise au milieu des tirs croisés dans le sud-ouest de la Syrie – y compris des frappes aériennes et de lourds bombardements. Environ 750 000 vies humaines sont en danger. Plus de 320 000 personnes sont maintenant déplacées et la plupart vivent dans des conditions de précarité et d’insécurité, dont environ 60 000 personnes qui campent au point de passage frontière avec la Jordanie à Nasib/Jaber.

Bien que les communautés locales en Syrie aient ouvert leurs portes pour accueillir un grand nombre de personnes déracinées, la plupart sont forcées de vivre en plein air ou dans des abris de fortune qui offrent peu de sécurité et de protection contre les éléments. Un grand nombre de femmes et d’enfants se trouvent parmi les personnes déracinées, ainsi que des personnes âgées, des blessés et des malades. Parmi les déplacés se trouvent également des travailleurs humanitaires locaux dévoués qui sont venus en aide à la population civile depuis le début du conflit.

De toute évidence, la priorité absolue est de trouver une solution politique au conflit et d’épargner de nouvelles souffrances aux civils syriens. Pendant ce temps, les Nations Unies et ses partenaires font leur possible pour acheminer une aide vitale à la population dans le sud-ouest de la Syrie depuis l’intérieur même de la Syrie et de l’autre côté de la frontière jordanienne, mais la situation de sécurité entrave nos efforts pour atteindre un grand nombre de personnes qui ont cruellement besoin d’aide.

J’appelle toutes les parties à redoubler d’efforts pour faire cesser les hostilités, permettre aux agences humanitaires de livrer du matériel vital de secours et d’abris ainsi que d’évacuer les blessés. La protection, la sécurité et la sureté des civils ainsi que celles des travailleurs humanitaires sont cruciales. Il s’agit d’un principe fondamental en vertu du droit international humanitaire qui doit être garanti par toutes les parties au conflit et la communauté internationale dans son ensemble.

Les hostilités dans la région frontalière constituent un risque vital et ne laissent pas d’autre choix que de rechercher la sécurité en Jordanie voisine. Je salue la Jordanie qui assure généreusement la protection de centaines de milliers de réfugiés syriens depuis le début de la crise. Je remercie également ce pays qui fait son possible pour fournir et faciliter l’assistance aux personnes dans le besoin à l’intérieur de la Syrie. Etant donnés les dangers immédiats, je plaide pour qu’un refuge temporaire soit octroyé en Jordanie aux personnes en quête de sécurité et j’appelle la communauté internationale à accorder un soutien immédiat et significatif à la Jordanie, dans un esprit de solidarité et de partage de la responsabilité.

Le HCR se tient prêt à intensifier immédiatement ses efforts d’assistance à l’intérieur de la Syrie et en Jordanie. Des milliers de personnes innocentes vont perdre la vie, une fois encore, si aucune action urgente n’est mise en œuvre.

 

Contacts médias:

 

 

 

Représentant personnel du président de la République française pour la Syrie

L’AFS a le plaisir de vous communiquer l’information suivante:

L’actuel ambassadeur de France en Iran François Sénémaud, ancien directeur du renseignement à la DGSE, a été nommé aujourd’hui en Conseil des ministres représentant personnel du président de la République pour la Syrie, a annoncé le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.

Le dossier de la Syrie, où la France a fermé son ambassade sans toutefois rompre formellement les relations diplomatiques, était piloté depuis 2014 au ministère des Affaires étrangères par Franck Gellet, 54 ans, qui vient d’être nommé ambassadeur de France au Qatar.

M. Sénémaud, 61 ans, devrait quitter ses fonctions à Téhéran en août, a indiqué M. Griveaux, qui a précisé que « nous ne rouvrons pas une ambassade en Syrie ». M. Sénémaud arrivait au terme de ses fonctions en Iran. « Nous ne rouvrons pas une ambassade en Syrie », même si le titre du diplomate sera « représentant personnel du président de la République, ambassadeur pour la Syrie », à compter du 27 août, a précisé le porte-parole du gouvernement français.

Le conseil d’administration de l’Association d’amitié France Syrie se félicite de cette décision qui n’est probablement pas étrangère aux actions que nous avons menées.

Nous espérons que DAMAS réagira favorablement en vue de renouer le dialogue avec la France.

La Charte des Nations unies a une nouvelle fois été bafouée.

La Charte des Nations unies a une nouvelle fois été bafouée.

Sans aucune décision du Conseil de sécurité, donc sans mandat de l’ONU, les États-Unis en tête, la Grande-Bretagne et la France ont frappé la Syrie dans la nuit de vendredi à samedi, les 13 et 14 avril dernier en guise de représailles aux « présumées attaques chimiques sur Douma ».

Alors que l’OIAC devait lancer ses investigations en vue de vérifier la présence de gaz toxique le 14 avril, manifestemen,t sans aucune preuve de l’origine de ces attaques chimiques, la France a embrayé le pas pour participer aux frappes punitives contre la Syrie, État indépendant, membre des Nations Unies.

L’AFS, qui se bat depuis le début du conflit syrien pour préserver l’amitié séculaire entre la France et la Syrie, entre les Français et les Syriens et pour instiller un esprit de médiation dans cette horrible guerre voit ses ambitions ruinées par de tels  actes.

Alors que la France pourrait se démarquer de la logique guerrière des États-Unis, pour jouer un rôle capital en faveur du peuple syrien, en ouvrant une antenne consulaire dédiée à nos compatriotes doubles nationaux ou pas et en prenant l’initiative de faire lever l’embargo sur les produits de 1re nécessité, afin de montrer que la France est aux côtés du peuple syrien qui souffre tellement après plus de 7 ans de guerre, les armes ont pris le dessus.

L’AFS ne peut que condamner une telle violation du droit international et souhaite ardemment un retour fort et immédiat aux principes qui ont été institués par la Charte des Nations Unies.

Elle appelle au retour de la France vers une politique humanitaire en Syrie en faveur du peuple syrien qui se comporte d’une manière admirable dans ce drame qui n’en finit pas.

La politique sans conscience n’est que ruine de l’âme.