Auteur : AFS
Les Kurdes de Syrie : Entre le marteau turc et l’enclume russo-syrienne (Fabrice Balanche)
Prochaine séance du séminaire
Violence & Dogme : Territoires et représentations de l’islam contemporain
Mardi 26 novembre 2019 de 19H00 à 21H00
École Normale Supérieure
en Salle des Actes – 45 rue d’Ulm
Les Kurdes de Syrie : Entre le marteau turc et l’enclume russo-syrienne
Intervenant :
Fabrice Balanche
Maître de conférences HDR à l’Université Lyon 2 Chercheur associé au Washington Institute
Séance modérée par
Gilles Kepel
Professeur à l’Université Paris Sciences et Lettres (PSL) Directeur de la Chaire Moyen-Orient Méditerranée à l’École normale supérieure
&
Bernard Rougier
Professeur à l’Université Paris III – Sorbonne Nouvelle Membre Senior de l’Institut Universitaire de France Directeur du Centre des Études Arabes et Orientales de l’Université Paris III – Sorbonne Nouvelle
Fabrice Balanche fondera son exposé sur son séjour passé dans le Nord-Est de la Syrie au début du mois octobre 2019, concomitant de l’offensive turque dans la région et de la décision de Washington d’en retirer ses troupes.
Pour des raisons impératives de sécurité et de limitation du nombre de places, il est obligatoire de s’inscrire, en nous indiquant votre nom et votre profession ou affiliation universitaire, par retour de mail à l’adresse suivante :
Les mosaïques byzantines de l’église de ‘Oqeirbāt (Syrie Centrale)
Dans le cadre de notre partenariat avec
l’Association Troubadours
nous sommes heureux de vous annoncer la conférence de
Komait ABDALLAH.
Il nous parlera de
« Les mosaïques byzantines
de l’église de ‘Oqeirbāt
(Syrie Centrale) »
Nous comptons sur votre présence
181 Avenue Daumesnil 75012 Paris ♦ ♦ ♦ Jeudi 19 Décembre 2019 à 19h
Conférence de Madame Annie Caubet
Dans le cadre de notre partenariat avec
l’Association Troubadours
nous sommes heureux de vous annoncer la conférence de Madame Annie Caubet
elle nous parlera de
http://www.asstroubadours.fr/Troubadours/Conference.html
Nous comptons sur votre présence
Conférence de Mme Annick Neveux-Leclerc : « Les accords Sykes-Picot »
Dans le cadre du partenariat entre
nous avons le plaisir de vous inviter à la conférence donnée par Madame Annick Neveu-Leclerc sur le thème :
« Quand sur les décombres de l’Empire Ottoman, Français et Britanniques présidaient à la genèse des frontières du Proche Orient ».
Conférence « Les Accords Sykes-Picot »
L’offensive de l’armée syrienne et russe sur Idleb
AFP, publié le lundi 17 septembre 2018 à 17h11
Le président russe Vladimir Poutine tentait lundi de lever les réticences de son homologue turc Recep Tayyip Erdogan concernant l’offensive que compte lancer le régime de Bachar al-Assad, avec l’aide de l’armée russe, à Idleb, dernier bastion rebelle de Syrie.
La rencontre entre les deux chefs d’Etat, dont les pays sont des acteurs-clefs du conflit syrien, a commencé peu avant 12H00 GMT dans la station balnéaire de Sotchi, sur la mer Noire.
Elle intervient moins de deux semaines après leur sommet avec le président iranien Hassan Rohani à Téhéran, où leurs divergences étaient apparues au grand jour, poussant la Russie à repousser l’offensive d’Idleb pour éviter une rupture avec Ankara.
« Nous avons beaucoup de sujets à discuter et certains d’entre eux sont difficiles », a déclaré M. Poutine, en accueillant son homologue turc à Sotchi. « Je suis ravi de vous voir non seulement pour échanger nos avis, mais aussi pour chercher des solutions là où elles n’ont pas encore été trouvées », a-t-il souligné.
Pour sa part, M. Erdogan a estimé que cette rencontre se solderait par une déclaration incarnant « un nouvel espoir » pour la région, sans plus de précisions.
Plus fidèle allié de Bachar al-Assad, la Russie semble pressée d’en finir avec la rébellion syrienne et était le plus fervent avocat d’un assaut d’ampleur sur Idleb lors du sommet de Téhéran.
Si la Turquie soutient pour sa part les rebelles syriens, la province d’Idleb est contrôlée à 60% par le groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS), composé notamment de l’ex-branche d’Al-Qaïda en Syrie et considéré comme un groupe « terroriste » par Ankara.
« La situation est tendue avec Idleb », a reconnu lundi le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, cité par l’agence de presse russe Ria Novosti, évoquant des « différences d’approche » entre les deux pays sur le sort de ce dernier fief de l’opposition armée au président Bachar al-Assad.
Depuis le sommet de Téhéran, d’intenses tractations ont donc eu lieu entre Turcs et Russes pour tenter de parvenir à un compromis, l’objectif principal pour Ankara étant de parvenir à neutraliser le HTS tout en évitant le lancement d’une vaste offensive.
– Diminution des bombardements –
L’enjeu est double pour la Turquie : Ankara veut d’une part éviter un nouvel afflux de réfugiés syriens provoqué par une offensive d’envergure, alors que le pays a déjà accueilli plus de trois millions de Syriens depuis le début du conflit.
D’autre part, la Turquie s’inquiète du sort de centaines de soldats turcs déployés dans douze postes d’observation établis à Idleb pour veiller au respect de la « désescalade » mise en place par le processus d’Astana, entamé en janvier 2017, ainsi que des groupes de rebelles syriens « modérés » qu’elle soutient.
Dimanche, la Turquie a envoyé des renforts militaires, composés essentiellement de chars et d’autres équipements militaires, vers l’un de ses postes d’observation dans la province d’Idleb, selon le quotidien Hürriyet.
Début septembre, le régime de Damas et l’aviation russe avaient multiplié les bombardements sur Idleb pendant plusieurs jours, mais les frappes ont diminué d’intensité la semaine dernière.
« Ce qu’on présente en ce moment comme le début d’une offensive des forces syriennes soutenue par la Russie n’est pas une représentation fidèle des faits », a déclaré la semaine dernière le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, à l’occasion d’une visite à Berlin.
« Nous travaillons activement avec nos partenaires turcs pour régler la situation à Idleb », a-t-il ajouté, précisant que la Russie fera tout « pour s’assurer que la population civile ne souffre pas ».
La Syrie est déchirée depuis 2011 par une guerre qui a fait plus de 360.000 morts. L’intervention en septembre 2015 de l’armée russe aux côtés du régime syrien a changé le cours de la guerre et permis au régime de remporter d’importantes victoires militaires.
Quelle est la situation des droits de l’homme aujourd’hui dans le monde ?
L’AFS vous recommande la lecture de cet article du Monde paru le 4 août 2018.
Le haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Zeid Ra’ad Al-Hussein, achève son mandat le 1er septembre. Le diplomate jordanien de 54 ans dénonce dans un entretien au Monde » l’ascension continue de l’autoritarisme, la continuation des rhétoriques populistes, les mensonges, les demi-vérités et les tromperies « . Quelle est la situation des droits de l’homme aujourd’hui dans le monde ? La pression sur les droits universels est une évidence. Les mécanismes et les lois sur les droits de l’homme doivent être défendus et promus en permanence. Tandis qu’on voit des progrès dans certains pays, comme récemment l’ouverture très encourageante aux droits civils et politiques en Ethiopie, on voit les terribles crimes perpétrés par des groupes extrémistes violents, on voit l’ascension continue de l’autoritarisme, la continuation des rhétoriques populistes, les mensonges, les demi-vérités et les tromperies. On voit la mise en cause de la nature universelle des droits de l’homme. Alors c’est une lutte. L’avancée pour le progrès humain a toujours été une lutte. Et j’ai le sentiment que l’accumulation des crises a atteint un point qui en fait un problème charnière. Les atteintes aux droits de l’homme concernent donc à la fois des pays totalitaires et des pays démocratiques ? Aucun pays n’est totalement exempt de violations des droits de l’homme. Aucun n’est totalement exempt d’un déficit concernant l’un des trois critères fondamentaux nous permettant de mesurer le comportement d’un pays : des gens sont-ils discriminés, des gens sont-ils malmenés, des gens vivent-ils dans la peur ? Je ne pense pas que quiconque puisse prétendre qu’il y ait de gouvernement parfait. L’universalité des droits de l’homme est sans cesse remise en cause. Pourquoi les valeurs que vous défendez seraient-elles universelles ? Si vous acceptez l’idée qu’il existe suffisamment de points communs entre êtres humains qui nous identifient comme étant une espèce, alors l’idée que nous naissons libres, que nous naissons avec le même droit d’accès aux droits humains, est une évidence. Mon expérience est que, quand on parle aux victimes de violations des droits de l’homme, ils savent tous que les droits de l’homme sont universels. Il n’y a que ceux qui violent les droits de l’homme qui trouvent des excuses dans les traditions, les cultures, les circonstances. J’ai entendu les témoignages de victimes de beaucoup de pays, sur tous les continents, et ça ne varie pas : si vous avez souffert une perte, si un membre de votre famille a été détenu arbitrairement, s’il a disparu, s’il a été torturé, si quelqu’un a été privé de sa vie ou de sa liberté, la souffrance est identique. La montée des populismes et des atteintes aux droits de l’homme dans des pays démocratiques, que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe, est-il un phénomène nouveau ? Non. L’idée d’imposer aux autres un programme basé sur sa seule nationalité, en ne respectant aucune règle, l’idée que chacun devrait être » le premier « , que ce soit » America first » ou » n’importe qui first « , est une vieille idée qui a déjà donné des résultats catastrophiques. L’idée de créer un sentiment de peur au sein de peuples déjà anxieux des changements autour d’eux, l’idée d’évoquer une menace qui viendrait d’au-delà des frontières ou de minorités, sont de vieilles tactiques. Et ce n’est pas du génie : on sait que ça fonctionne à court terme, que ça peut faire gagner une élection. Mais les conséquences à long terme sont catastrophiques. Une fois qu’un nationalisme s’est réellement implanté, le seul moyen d’en venir à bout est à travers le conflit. Vous ne pouvez pas créer un sens d’exceptionnalisme ou de supériorité au sein d’une société et dire un beau jour : » Au fait, nous nous sommes trompés, nous sommes tous égaux et avons les mêmes droits. « C’est pourquoi cette politique est extrêmement risquée. Le fait de voir l’autoritarisme revenir dans des parties du monde que l’on pensait acquises aux règles démocratiques, aux droits civiques et au respect des droits de l’homme, est profondément dérangeant. D’où vient ce mouvement ? Je pense que le réveil des nationalismes est dû au fait que, dans des cycles politiques à court terme et dans un contexte de multiples changements planétaires, la rhétorique nationaliste fonctionne. On blâme les migrants. Or, la réalité est que 4,5 % de la population mondiale est actuellement en mouvement. Cela signifie que 95,5 % des gens restent là où ils sont ! Toute cette psychose et cette pression, par exemple sur l’Union européenne, est le résultat de ces 4,5 % de gens en mouvement, quand bien même certains ne sont pas des Africains en route pour l’Europe : beaucoup de mouvements – de migrants – vont du Sud vers le Sud. Politiquement ça marche, mais sans aucune vision des conséquences. D’un autre côté, le Bangladesh accueille soudainement 600 000 personnes – des Rohingya venus de Birmanie – . Le Bangladesh, qui n’est même pas signataire de la convention de 1951 sur les réfugiés, aurait pu miner sa frontière en prétextant une menace sécuritaire. La source du problème est la xénophobie. Pour un xénophobe, peu importe que trois cents étrangers vivent à ses côtés ou un seul. Un seul suffit. Alors comment en finir avec la xénophobie ? Comment en finir avec la discrimination ? En ex-Yougoslavie, là où j’ai commencé ma carrière, on sait ce qu’il est advenu lorsque ces idées ont été transformées en armes. On a vu les actes les plus cruels. Que voulaient-ils : des pays ethniquement purs ? Un retour au passé ? L’histoire de l’humanité a été sanglante et cruelle, et ils voulaient revenir à une époque d’arbitraire et d’injustice. L’idée que ce soit possible est insupportable. Après le sentiment de progression des droits humains dans les années 1990, le tournant a-t-il été le 11-Septembre et la réponse qu’y a apporté l’administration Bush ? Oui, certainement. La création de ce Haut-Commissariat pour les droits de l’homme en 1993, la création des tribunaux pour l’ex-Yougoslavie et le Rwanda, puis l’établissement de la Cour pénale internationale, furent des étapes d’une importance considérable. Il y avait un sentiment du possible. Il suffit de regarder le nombre de traités et de conventions : beaucoup de travail a été effectué dans les années 1990. Puis, avec le 11-Septembre et la guerre d’Irak, tout s’est progressivement compliqué. La crise irakienne fut un tournant, avec notamment le fait que la torture gagne de nouveau une sorte d’admissibilité. Cette régression est-elle un succès pour Al-Qaida, deux décennies après sa déclaration de guerre ? Il faut accepter le fait que des groupes extrémistes et violents peuvent perturber des sociétés avec leurs terrifiantes attaques, mais il est peu probable qu’ils puissent détruire la planète. Seuls les gouvernements peuvent détruire la planète. Dans le combat contre ces extrémistes, il faut appliquer strictement et intelligemment la loi. Il faut être respectueux des droits humains de chacun. Sinon l’Etat, au fil du temps, commence à ressembler au groupe qu’il combat. Votre façon de dénoncer haut et fort toutes les atteintes aux droits de l’homme et le fait que vous vous soyez mis à dos -quasiment tous les Etats de la planète semblent faire débat au sein de l’ONU, notamment sur l’efficacité de la démarche. Qu’en pensez-vous ? Je crois que l’ONU doit parler haut et fort. Revenons aux accusations centrales envers les Nations unies au moment du génocide des Tutsi du Rwanda : c’est que l’ONU n’a pas parlé au moment où elle aurait dû parler. Ce fut l’accusation principale contre l’ONU également en ex-Yougoslavie. La leçon de l’ex-Yougoslavie est aussi que si on s’autorise à être plus terrifié que les gens auxquels on parle, si l’ONU n’est pas respectée, si les règles ne sont pas respectées, alors c’est l’impunité, et le désastre arrive. Ce que j’ai retenu de mon expérience en ex-Yougoslavie est que je préfère commettre une erreur en parlant haut et fort plutôt que de ne rien dire et de le regretter terriblement ensuite. Je le dis à mes collègues de l’ONU : personne ne se souviendra de vous pour votre silence. Les défenseurs des droits de l’homme défendent les droits de chaque individu. Les autres défendent les droits d’une communauté particulière. C’est la différence. Défendre les droits d’une communauté contre d’autres communautés, c’est créer les conflits de demain. Les violations des droits de l’homme d’aujourd’hui sont les conflits de demain. Quelle humanité veut-on ? Une humanité où lorsqu’on est menacé par la guerre, la mort, personne ne vous accueille ? C’est ce que ces populistes tentent de -promouvoir. C’est de l’égoïsme. Et ce sera terrible si nous ne résistons pas. Propos recueillis par Rémy Ourdan © Le Monde
|
Communiqué du HCR: situation sud-ouest de la Syrie
|
Représentant personnel du président de la République française pour la Syrie
L’AFS a le plaisir de vous communiquer l’information suivante:
L’actuel ambassadeur de France en Iran François Sénémaud, ancien directeur du renseignement à la DGSE, a été nommé aujourd’hui en Conseil des ministres représentant personnel du président de la République pour la Syrie, a annoncé le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.
Le dossier de la Syrie, où la France a fermé son ambassade sans toutefois rompre formellement les relations diplomatiques, était piloté depuis 2014 au ministère des Affaires étrangères par Franck Gellet, 54 ans, qui vient d’être nommé ambassadeur de France au Qatar.
M. Sénémaud, 61 ans, devrait quitter ses fonctions à Téhéran en août, a indiqué M. Griveaux, qui a précisé que « nous ne rouvrons pas une ambassade en Syrie ». M. Sénémaud arrivait au terme de ses fonctions en Iran. « Nous ne rouvrons pas une ambassade en Syrie », même si le titre du diplomate sera « représentant personnel du président de la République, ambassadeur pour la Syrie », à compter du 27 août, a précisé le porte-parole du gouvernement français.
Le conseil d’administration de l’Association d’amitié France Syrie se félicite de cette décision qui n’est probablement pas étrangère aux actions que nous avons menées.
Nous espérons que DAMAS réagira favorablement en vue de renouer le dialogue avec la France.
La Charte des Nations unies a une nouvelle fois été bafouée.
La Charte des Nations unies a une nouvelle fois été bafouée.
Sans aucune décision du Conseil de sécurité, donc sans mandat de l’ONU, les États-Unis en tête, la Grande-Bretagne et la France ont frappé la Syrie dans la nuit de vendredi à samedi, les 13 et 14 avril dernier en guise de représailles aux « présumées attaques chimiques sur Douma ».
Alors que l’OIAC devait lancer ses investigations en vue de vérifier la présence de gaz toxique le 14 avril, manifestemen,t sans aucune preuve de l’origine de ces attaques chimiques, la France a embrayé le pas pour participer aux frappes punitives contre la Syrie, État indépendant, membre des Nations Unies.
L’AFS, qui se bat depuis le début du conflit syrien pour préserver l’amitié séculaire entre la France et la Syrie, entre les Français et les Syriens et pour instiller un esprit de médiation dans cette horrible guerre voit ses ambitions ruinées par de tels actes.
Alors que la France pourrait se démarquer de la logique guerrière des États-Unis, pour jouer un rôle capital en faveur du peuple syrien, en ouvrant une antenne consulaire dédiée à nos compatriotes doubles nationaux ou pas et en prenant l’initiative de faire lever l’embargo sur les produits de 1re nécessité, afin de montrer que la France est aux côtés du peuple syrien qui souffre tellement après plus de 7 ans de guerre, les armes ont pris le dessus.
L’AFS ne peut que condamner une telle violation du droit international et souhaite ardemment un retour fort et immédiat aux principes qui ont été institués par la Charte des Nations Unies.
Elle appelle au retour de la France vers une politique humanitaire en Syrie en faveur du peuple syrien qui se comporte d’une manière admirable dans ce drame qui n’en finit pas.
La politique sans conscience n’est que ruine de l’âme.