Voeux du Président Didier DESTREMAU

Mes chers amis,

En cette fin d’année, le Levant est à feu et à sang.

Depuis plus de deux mois l’incroyable, l’abominable carnage se poursuit à Gaza sous les yeux effarés, mais lâches de la communauté internationale parmi laquelle notre bien aimé pays.

Et les autres conflits ailleurs dans le monde ne manquent pas, mais sont comme effacés, disparus, devenus insignifiants.

Si nous à l’AFS sommes consternés et révoltés par ce qui se passe à Gaza, si nous sommes écœurés par le silence coupable, couard et indigne de ces pays  et spécialement les États unis qui pourraient faire cesser ce massacre, nous ne pouvons oublier que la Syrie vit, elle aussi une situation extrêmement difficile :

Le peuple souffre des sanctions Caesar et de l’embargo qui le frappent, depuis 1967 le Golan est toujours occupé par Israël qui de plus l’a annexé en 1981, régulièrement les bombardiers de « Tsahal » viennent déverser leur cargaison mortelle sur des cibles syriennes, la poche d’Idlib échappe encore au contrôle du gouvernement, le pétrole national est dérobé et exporté illégalement, etc.

En bref, toute une population, des millions de femmes et d’enfants notamment étouffent depuis 2011 et mènent une vie entre parenthèses, une existence en sursis.

 En dépit de tous les autres drames qui se déroulent sur la planète, nous sommes restés à l’écoute de nos frères syriens qui aspirent à souffler et à reprendre leur place légitime dans le concert des nations.

Avec nos faibles moyens, nous continuons à militer pour que la France comprenne que la politique adoptée depuis 12 ans conduit dans un mur, qu’elle n’a pas de vision à long terme et que pour contribuer à pacifier ce Moyen-Orient déchiré, il est indispensable qu’elle prenne une initiative courageuse.

Paris peut et doit être le fer de lance de l’Union européenne pour la reprise des relations avec Damas, la levée des sanctions, comme elle devrait prendre la tête d’une croisade pour faire cesser le génocide à Gaza : La France ne peut oublier ainsi son passé et le rôle de trait d’union qu’elle a joué jadis entre l’Orient et l’Europe.

Je souhaite à tous nos amis de l’AFS et aux sympathisants une excellente année au plan personnel et familial. Ces derniers je les conjure d’adhérer à notre association afin de nous aider par tous leurs moyens même minimes à faire aboutir nos ambitions désintéressées et génératrices de stabilité et d’espoir de paix.

Didier DESTREMAU

Président de l’AFS

MOSCOU – CANOSSA le 5 mars 2020

L’AFS accueille les contributions de tous dès lors qu’elles servent sa raison d’être qui est de consolider les liens entre la France et la Syrie et d’œuvrer à la réconciliation nationale entre les citoyens syriens. Elle publie celles qu’elle reçoit en français au premier chef, mais aussi en arabe et en anglais. Pour autant, elle n’endosse pas toutes les opinions exprimées, et ne retiendra pas celles qui contreviennent à l’éthique ou qui entretiennent une atmosphère polémique injustifiée. C’était déjà le sens de notre déclaration en introduction de la Lettre n° 50 de décembre 2016.

Nous publions ici un texte d’Alain Corvez, Conseiller en stratégie internationale, Membre du Conseil d’Administration de l’AFS.


 

Poutine a reçu Erdogan à Moscou le 5 mars dernier pour lui faire signer un accord qui est un pas décisif vers le dénouement de la crise syrienne. Il ne l’a pas fait attendre trois jours tête nue et pieds nus dans la cour du Kremlin comme le pape Grégoire VII l’a fait en janvier 1077 dans la cour de son château de Canossa pour l’empereur d’Allemagne Henri IV. Mais il a montré au Grand Turc, et par la même occasion au reste du monde, qui était le plus fort et le plus habile.

Le complot contre la Syrie en voie d’échouer

 Pour les observateurs objectifs et impartiaux, il était clair depuis longtemps que les prédictions d’un destin funeste pour Bachar el Assad étaient totalement fausses et déconnectées des réalités du terrain, ressemblant plus à des litanies incantatoires de politiciens aux ordres de la stratégie américaine de renversement des régimes indociles, pour se persuader eux-mêmes qu’ils avaient fait le bon choix et pour intoxiquer les peuples en leur disant où étaient les bons et les méchants, à coup de mensonges éhontés, mélangeant les fausses attaques chimiques (pour quel avantage tactique !!) aux soi-disant tueries de civils ou destructions d’hôpitaux. D’après ces dirigeants occidentaux visionnaires, notamment français, il devait être chassé du pouvoir par les islamistes incessamment, le lendemain, dans une semaine ou un mois au plus, et l’on pourrait alors parler à des hommes convenables à Damas, ceux qui « avaient fait du bon boulot sur le terrain ».

Les mensonges les plus divers ont été propagés pour essayer de contrefaire la réalité : on parlait d’un état alaouite, d’un boucher qui prenait plaisir à massacrer son peuple sans réaliser un seul instant l’absurdité d’une thèse contredite par un soutien massif au Président légal d’un peuple rassemblé contre l’agression organisée, financée et soutenue par la Turquie et l’OTAN, de djihadistes barbares venus de plus de cent pays différents. Qui peut croire que la Syrie aurait pu, quels que soient les soutiens importants qu’elle a reçu de ses alliés naturels, Russie, Iran, Liban et Chine, tenir neuf ans sans un soutien massif du peuple avec tous les corps constitués de l’état syrien obéissant aux consignes du gouvernement ? A commencer par l’Armée majoritairement sunnite. Malgré la guerre, les fonctionnaires ont reçu leurs salaires sans interruption, y compris ceux qui se trouvaient dans des zones sous contrôle des terroristes et collaboraient avec ces derniers. Les plus hauts dignitaires religieux des différentes confessions ont appelé leurs fidèles à s’unir dans le soutien au gouvernement, certains le payant de leur vie comme la Mufti sunnite Al Bouti assassiné sauvagement dans sa propre mosquée en 2013, et plusieurs prêtres et évêques chrétiens, pris en otages ou assassinés par les terroristes.

La Syrie plaque tournante stratégique dans sa diversité

 Le peuple syrien n’est pas un bloc monolithique, tous les orientalistes le savent depuis longtemps ; une mosaïque de confessions religieuses et d’ethnies cohabitent depuis des siècles dans un relative harmonie. A côté d’un monde agricole important mais peu développé, une bourgeoisie sunnite très active et commerçante s’est constituée au cours de l’histoire du pays et participe à sa direction. Le mandat français respecta ces équilibres dans l’organisation des pouvoirs publics en général, mais lors de l’enrôlement des soldats pour créer une armée nationale, les Alaouites alors délaissés et pauvres s’engagèrent majoritairement pour avoir un emploi. Ayant suivi les divers cycles d’instruction militaire, au moment de l’indépendance proclamée par la France en 1941 dans des conditions chaotiques dues aux circonstances, ils étaient nombreux parmi les officiers supérieurs, notamment dans l’Armée de l’Air et ont, de ce fait, constitué une élite militaire qui s’est emparée du pouvoir en 1970 avec le général Hafez el Assad et a fait de la Syrie un pays stratégique dans les équilibres du monde arabe. Son fils Bachar exerçait la spécialité de médecin à Londres et n’était pas préparé à la politique, son frère Bassel ayant été formé pour succéder au père. La mort accidentelle de Bassel en janvier 1994 dans un accident de voiture a amené la vieille garde à exiger de Bachar qu’il revienne à Damas et se prépare à succéder à son père pour assurer une transition paisible. Dès son accession à la Présidence à la mort de son père en juillet 2000, il entreprit de moderniser le pays et de le démocratiser, coopérant activement à l’époque avec la France de Sarkozy qui le reçut plusieurs fois à Paris, jusqu’au revirement brutal de la France fin janvier 2011 qui devint soudain hostile de manière inattendue, comme si un signal avait été donné, accompagnant ensuite les premières contestations dans le sillage des « printemps arabes ».

Il existe au sein du peuple des opposants à l’actuel gouvernement, certains pacifiques et d’autres les armes à la main, évidemment soutenus par les Occidentaux, mais ils ne sont qu’une minorité qui ne peut prétendre seule au pouvoir, comme l’ont montré les votes des Syriens à la dernière présidentielle, notamment de manière symptomatique ceux d’entre eux vivant à l’étranger quand ils ont pu voter, comme au Liban. Dès l’été 2011, d’importantes réformes démocratiques furent votées, notamment l’abolition du parti unique qui faisait du Baath l’organe incontournable du fonctionnement du pays, avant le vote d’une nouvelle Constitution en 2012 qui inscrivait dans l’encre les libertés fondamentales. Désormais plusieurs dizaines de partis se sont constitués et exercent leur droit d’opposition aux mesures quand ils ne les approuvent pas. Une amnistie, plusieurs fois renouvelée lors des différentes phases des combats, offrant aux combattants syriens anti-gouvernementaux d’abandonner la lutte armée contre les forces régulières, a entraîné de nombreux ralliements, surtout depuis deux ou trois ans, encouragés par le gouvernement et sous l’égide du Ministère de la Réconciliation, indiquant clairement que ces opposants préfèrent la main tendue du gouvernement aux atrocités des terroristes islamistes que l’OTAN, avec la Turquie en fer de lance, continue de soutenir. Beaucoup de ces ralliés ont intégré l’Armée syrienne et luttent maintenant contre les terroristes.

Face aux succès militaires des armées syrienne, russe, iranienne, libanaise et la déroute militaire du Hayat Tahrir Al Cham (HTS) qui domine la poche d’Idlib, la Turquie a envoyé ses soldats, ses chars et ses drones à la rescousse de ses terroristes mais a été arrêtée dans son offensive par une réplique aérienne brutale des avions syriens et russes qui ont tué plusieurs dizaines de soldats turcs et détruit nombre de leurs matériels militaires. Poutine a ainsi brutalement sommé Erdogan d’arrêter son opération, tout en l’invitant subtilement à Moscou pour signer un accord qui entérine les gains syriens sur les terroristes mais lui offre, pour sauver la face, de créer et superviser avec lui une zone de désengagement de six kilomètres de part et d’autre de l’autoroute vitale M4 qui relie la Méditerranée à Alep, puis vers le Sud Rakka et Deir el Zor sur l’Euphrate vers Bagdad par la ville frontière d’Abou Kemal, ou vers le Nord par la région kurde de Hassaké vers l’Irak de Mossoul. En arrivant à Moscou, Erdogan s’est vu rappeler par Poutine, les termes de leur conversation téléphonique dans laquelle il regrettait la mort des soldats turcs mais ajoutait que ceux-ci se trouvaient imbriqués dans le dispositif des terroristes, sans que la Turquie en ait informé la Russie.

(HTS est une métastase de Al Qaïda-Fatah Al Nosra et d’une myriade de factions plus ou moins rivales en fonction des payeurs des salaires : le Qatar, l’Arabie ou les Emirats, ou provenant des revenus du pétrole de contrebande en Irak et en Syrie, sous contrôle des services turcs. L’Arabie et les Emirats ont depuis peu changé leur stratégie et arrêté de financer les terroristes pour envisager une normalisation de leurs relations avec la Syrie. HTS est classé dans les organisations terroristes par l’ONU et l’UE)

Coup de maître de Poutine qui atteint ses objectifs de libérer la Syrie des terroristes avec l’assentiment -forcé- de celui qui les soutient depuis 2011 !

Cette diplomatie subtile de la Russie la place en modératrice indispensable aux crises de la région car elle est la seule à pouvoir parler à tous les protagonistes. Elle s’est bien arrangée pour n’attaquer de front aucune grande puissance, notamment l’Amérique qui devra sans doute décider d’elle-même prochainement de se retirer de l’occupation des puits de pétrole syriens qu’elle exploite illégalement. Invoquant la défaite du terrorisme elle pourra justifier ainsi son retrait.

Avec Erdogan, Poutine manipule un pion qui cherche encore à tirer avantage de son appartenance à l’OTAN mais qui a compris qu’il n’était plus soutenu qu’en paroles -et encore- par ses soi-disant alliés, notamment Européens, et que la protection de Poutine avait plus d’importance et de crédibilité. Le Ministre de la Défense américain Mark ESPER, ne lui a prodigué que des encouragements verbaux sans suite, de même que le chef de l’OTAN, Jens Stoltenberg.

Contesté de plus en plus véhémentement pour ses dérives autoritaires dans son propre pays, où les forces d’opposition se renforcent, s’organisent et gagnent des élections locales, même au sein de l’appareil sécuritaire pourtant purgé depuis 2016, Erdogan est maintenant critiqué par une partie de la population, émue par ses soldats morts en Syrie, qui s’interroge sur les raisons de leur présence illégale dans un pays voisin avec lequel les relations étaient autrefois de bon voisinage.

En ajoutant l’irrédentisme de l’importante population kurde qui ne fait que se renforcer sous la répression exercée par les forces de sécurité, sa position est fragilisée à divers égards.

 Il ne pouvait se permettre de dire comme Bismarck au Reichstag en 1872 : « Gehen wir nicht nach Canossa », « Nous n’irons pas à Canossa ».

 Il avait besoin du soutien de Poutine et a signé l’accord que ce dernier lui proposait.

Notons au passage que Poutine n’a pas invité les Européens à Moscou, alors que Merkel et Macron devaient au départ se retrouver à Ankara avec lui et Erdogan à la même date, même s’il a, peut-être, chargé ses services diplomatiques d’informer courtoisement « ses partenaires européens » de l’accord bilatéral signé avec la Turquie.

Le règlement de la crise syrienne sous l’égide de la Russie s’impose à tous.

La plupart des pays non membres de l’Alliance atlantique ont intégré la nouvelle donne géopolitique en Syrie et se rapprochent de Damas pour ceux qui s’en étaient éloignés, voire l’avaient combattue. Il serait temps pour la France et l’Union Européenne de faire enfin preuve de réalisme, et d’oublier l’idéologie atlantiste qui leur fait essuyer des échecs partout. Le faire dès maintenant serait plus honorable que de le faire à la suite des Etats-Unis qui s’y résoudront probablement bientôt.

Les EAU ont ouvert une ambassade il y a plusieurs mois, montrant les visions stratégiques de Mohammed Bin Zayed (MBZ), déjà intelligemment dissocié de Mohammed Bin Salman (MBS) au Yémen où celui-ci s’embourbe et perd la guerre ignoble qu’il a inconséquemment déclenchée.

Ayant compris que les Etats-Unis se retireraient militairement du Moyen-Orient à proche ou moyen terme, notamment après leur absence de réactions après les attaques dévastatrices des Houthis sur l’Aramco, MBS ne veut pas faire face à l’Iran avec comme seul allié Israël. Il envisage donc lui aussi d’apaiser les tensions avec l’Iran et de se rapprocher de la Syrie puis de rouvrir aussi une représentation diplomatique à Damas, la décision n’étant repoussée que sous les pressions américaines. Le général Qassem Souleimani travaillait à cette négociation quand il a été assassiné le 3 janvier à l’aéroport de Bagdad avec d’autres dignitaires irakiens et iraniens par des missiles tirés d’un drone américain. Il devait officiellement rencontrer le lendemain matin le Premier Ministre irakien pour lui confirmer l’accord de Téhéran pour l’apaisement des tensions entre l’Iran et l’Arabie et pour un rapprochement des deux états sous l’égide de l’Irak, pays en bonne relation avec eux deux et avec la Syrie voisine.
Le règlement de la crise syrienne vient donc d’avancer notablement et l’on voit les pays concernés y adapter leur géopolitique; Il est vraisemblable que rien ne se passera du côté américain avant novembre prochain, mais il est probable qu’après la réélection de Donald Trump le processus va s’accélérer brutalement, car le Président devrait utiliser son deuxième mandat, libéré des entraves du premier, et appliquer enfin les promesses faites pendant sa première campagne.

Nouveau mensonge

 Concocté par les officines de presse de l’OTAN avec l’argent de différentes ONG, notamment de George Soros, face à l’échec des mensonges précédents sur la Syrie, une nouvelle fable éhontée est inventée depuis peu pour donner un visage acceptable aux terroristes de HTS, en expliquant que l’organisation avec son chef, Abou Mohammed Al Joulani, se serait éloignée de son idéologie initiale terroriste, barbare, internationaliste, pour devenir une force  dont le seul but est de renverser le gouvernement de Damas, ayant abandonné ses idées de califat mondial. Ses terroristes seraient donc maintenant de bons terroristes qu’il faudrait enlever des listes noires de l’ONU et de l’ensemble du monde civilisé -si tant est qu’on puisse définir ce dernier-, pour s’appuyer sur cette dernière chance de parvenir à l’objectif fixé dès 2011. Heureusement que nos services de renseignement ont certainement des informations sur les terroristes français qui appartiennent ou appartenaient à HTS, qui se mêlent d’ailleurs évidemment aux migrants que la Turquie envoie en Grèce et en Bulgarie, pour ne pas tomber dans le panneau.

A l’appui de cette affabulation, un article du journal Le Monde du 11 mars, signé Benjamin Barthe et intitulé « Les promesses ambiguës des djihadistes d’Idlib », tente d’accréditer ce nouveau mensonge.

Il est probable que les bureaux et agences chargés d’élaborer les scénarios mensongers pour justifier les guerres de l’OTAN dans le monde sont en retard d’un train et sont même incapables de comprendre les réalités du terrain qui leur déplaisent.

Conclusion

Les grandes puissances qui soutiennent la volonté russe d’en finir avec l’attaque inique contre la Syrie sont nombreuses et représentent maintenant une majorité des états du monde, majorité qui domine désormais par ses forces économiques et militaires les relations internationales. Fidèle à ses habitudes ancestrales, la Chine reste discrète dans le remodelage des rapports entre nations, mais elle avance calmement la création d’un monde multipolaire dans lequel chaque état devrait respecter les autres et comprendre ses impératifs, en réglant les inévitables différends par la négociation et non par la guerre.

La Russie est depuis longtemps une adepte de ce monde multipolaire : la France qui a montré intelligemment sa volonté de se rapprocher et de coopérer avec cette puissance européenne avec laquelle nous avons tant d’intérêts en commun, devrait saisir l’occasion pour accompagner la brillante diplomatie russe dans le règlement des crises européennes et mondiales, à commencer par celle de Syrie qui, de toutes façons, est maintenant inéluctable à court ou moyen terme.

 Et pourquoi pas la crise libyenne : le Maréchal Haftar vient d’ouvrir des relations diplomatiques officielles avec Damas qui a envoyé un ambassadeur à Benghazi. Haftar, formé aux Etats-Unis mais soutenu par la Russie, l’Egypte, les Emirats et l’Arabie Séoudite, contre la Turquie et le Qatar, a été reçu à l’Elysée il y a trois jours, ce qui pourrait être un signe de réalisme de la diplomatie française.

En complément : signalons les liens suivants sur le même sujet :

http://www.afrique-asie.fr/moscou-canossa-le-5-mars-2020/

https://youtu.be/U8XgOdu0RX0

La Chine appelle à la levée immédiate des mesures Coercitives unilatérales contre la Syrie

NEW YORK (Nations Unies), 30 mars (Xinhua) — Un envoyé chinois auprès de l’ONU a appelé lundi à la levée complète et immédiate des mesures coercitives unilatérales imposées à la Syrie, ajoutant que les sanctions nuisent aux efforts de lutte de ce pays vulnérable contre la pandémie du COVID-19.

« Nous exigeons la levée complète et immédiate des mesures coercitives unilatérales », a affirmé Zhang Jun, représentant permanent de la Chine auprès des Nations Unies, également président du Conseil de sécurité pour le mois de mars, lors d’une réunion en vidéoconférence du Conseil à propos de la situation en Syrie.

« Nous sommes très préoccupés par l’impact négatif qu’ont les sanctions unilatérales sur la capacité des pays à répondre à la pandémie, en particulier pour les pays vulnérables comme la Syrie », a-t-il déclaré. « Les civils et les innocents souffrent gravement de ces sanctions ».

Mr Zhang a indiqué que la Chine soutient l’appel du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres à cet égard.

« Notre position a été expliquée en détail dans la récente lettre conjointe avec la Russie, entre autres, adressée au secrétaire général. Nous espérons que le Bureau de la coordination des affaires humanitaires se joindra à la voix du secrétaire général et du Haut-commissaire aux droits de l’Homme à ce sujet », a souligné M. Zhang.

A propos de la situation en Syrie, le diplomate chinois a rappelé que depuis que la Russie et la Turquie s’étaient mis d’accord sur un cessez-le-feu au début du mois, la situation sécuritaire dans le nord-ouest du pays s’était considérablement améliorée.

« Nous apprécions leurs efforts diplomatiques et encourageons les parties concernées à poursuivre la mise en œuvre du cessez-le-feu », a-t-il dit.

« Nous avons toujours soutenu une solution politique au conflit en Syrie. Nous apprécions les efforts méticuleux de l’envoyé spécial (Geir Pedersen) et nous l’encourageons à continuer de faciliter le dialogue entre les parties syriennes, vers un processus politique inclusif dirigé par la Syrie et contrôlé par elle, conformément à la résolution 2254 (des Nations Unies) », a déclaré M. Zhang.

« Nous réitérons que l’avenir du pays doit être décidé par le peuple syrien, sans ingérence étrangère », a-t-il conclu.

Représentant personnel du président de la République française pour la Syrie

L’AFS a le plaisir de vous communiquer l’information suivante:

L’actuel ambassadeur de France en Iran François Sénémaud, ancien directeur du renseignement à la DGSE, a été nommé aujourd’hui en Conseil des ministres représentant personnel du président de la République pour la Syrie, a annoncé le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.

Le dossier de la Syrie, où la France a fermé son ambassade sans toutefois rompre formellement les relations diplomatiques, était piloté depuis 2014 au ministère des Affaires étrangères par Franck Gellet, 54 ans, qui vient d’être nommé ambassadeur de France au Qatar.

M. Sénémaud, 61 ans, devrait quitter ses fonctions à Téhéran en août, a indiqué M. Griveaux, qui a précisé que « nous ne rouvrons pas une ambassade en Syrie ». M. Sénémaud arrivait au terme de ses fonctions en Iran. « Nous ne rouvrons pas une ambassade en Syrie », même si le titre du diplomate sera « représentant personnel du président de la République, ambassadeur pour la Syrie », à compter du 27 août, a précisé le porte-parole du gouvernement français.

Le conseil d’administration de l’Association d’amitié France Syrie se félicite de cette décision qui n’est probablement pas étrangère aux actions que nous avons menées.

Nous espérons que DAMAS réagira favorablement en vue de renouer le dialogue avec la France.

Quelle place pour la France dans le conflit syrien au lendemain de la chute d’ALEP?

Gérard Bapt, Président du Groupe d’Amitié France Syrie a eu l’obligeance de communiquer à l’Association d’Amitié France Syrie (AFS) une intéressante analyse du Centre d’Analyse, de Prévision et de Stratégie (CAPS) près le Ministère des Affaires étrangères pour tenter de répondre à la question: Quelle place pour la France dans le conflit syrien au lendemain de la chute d’ALEP?

Note du CAPS Affaires Etrangères du 3 janvier 2017

Nous nous permettons dans un soucis d’objectivité de dire d’ALEP-Est, ce qui n’est pas la même chose puisque la plus grande partie et la plus peuplée est à ALEP-Ouest.

L’Association d’Amitié France Syrie qui s’efforce de respecter son engagement de neutralité peut toutefois se caractériser par une analyse critique et équilibrée des positions exprimées par les différents groupes de réflexion sur la Syrie.

C’est la raison pour laquelle nous publions également une note de commentaires et en réponse de Fabrice Balanche à cette note du CAPS.

Fabrice Balanche-Les analyses désastreuses du CAPS sur la Syrie

Chacun pourra ainsi se faire sa propre opinion sur ce qu’il faudrait faire ou ne pas faire.

En tout état de cause pour une Association comme la nôtre, qui a pour objet de développer par tous les moyens l’amitié entre la France et la Syrie, il nous apparaissait essentiel de mettre en perspective ces analyses stratégiques sachant qu’au delà des aspects de haute politique géostratégique, il faut rappeler au Gouvernement Français que la population syrienne continue à souffrir après 6 ans de guerre et qu’elle ne saurait, quelque que soit sa position pro ou anti régime, continuer à être l’otage des enjeux politiques internationaux ou régionaux. Il est du devoir éthique de la communauté internationale d’arrêter les sanctions envers la Syrie donc envers les syriens et nous pensons que Madame Mogherini la Haute Représentante de l’Union Européenne a raison de plaider pour lancer une aide importante de l’Europe pour la reconstruction de la Syrie ce qui passe par un rétablissement des relations diplomatique avec Damas.

Colloque au Sénat du 11 mars : « Détruire l’Etat islamique, et après ? » Les conditions d’un retour à la paix au Moyen-Orient.

A la demande du Conseil d’administration de l’AFS qui a participé activement à l’organisation de ce colloque, vous avez dû probablement recevoir une invitation. Dans le cas où vous souhaiteriez y assister, nous vous invitons à y répondre très rapidement, car les places sont limitées.
Les conditions de participation figurent à la page 4 du programme joint.

Un Oeil sur la Planète, Emission de Fr.2. « Syrie, le Grand Aveuglement »

Emission de FR.2. Un Oeil sur la Planète, diffusée le 18 février 2016.

Une synthèse pertinente et des reportages saisissants, un panorama glaçant et remarquable de la situation en Syrie, dans cette émission présentée par Samah Soula :

Video du colloque « Intervenir au Moyen-Orient »

Vidéo complète des débats du colloque « Intervenir au Moyen-Orient? », Sénat, 12 janvier 2016.

Le Colloque était  co-organisée par  Esther Benbassa, sénatrice (EELV) du Val-de-Marne, directrice d’études à l’EPHE (Sorbonne), et Jean-Paul Chagnollaud, professeur émérite des universités, directeur de l’iReMMO : http://estherbenbassa.eelv.fr/video-des-debats-fallait-il-intervenir-en-syrie-et-en-irak-12-janvier-2016/

 Ci-joint le déroulement du programme de la journée : Intervenir au Moyen-Orient? 

12 janvier 2016, Palais du Luxembourg, Salle Monnerville, 26 rue de Vaugirard, Paris VIe

Matinée, 10h-13h : La Question d’Orient est-elle de retour?

·         Ouverture par les organisateurs

Les situations en Syrie et en Irak, Animé par René Backmann (Médiapart)

·         A quoi ressemblera l’Irak post-Maliki et post-Daesh, quelques hypothèses, Hosham Dawod, CNRS

·         Le Kurdistan d’Irak et la question kurde au Moyen-Orient, Hamit Bozarslan (EHESS)

·         La situation en Syrie depuis 2011, Ziad Majed, American University of Paris

·         Les enjeux politiques en Syrie: de Genève à la Résolution de l’ONU, Anis Nacrour, Chef de délégation, chargé d’affaires de la Délégation de l’Union européenne en Syrie

·         Témoignage de Mémona Hintermann, ancienne grande reporter à France Télévisions.

La politique des ingérences au Moyen-Orient, Animé par Marc Semo (Libération)   

·         Les guerres des Américains au Moyen-Orient ? Philip Golub, American University of Paris

·         La politique de la France au Moyen-Orient, Agnès Levallois, consultante spécialiste du Moyen-Orient et Frédéric Charillon, IRSEM

·         La politique russe au Moyen-Orient, Denis Bauchard, Conseiller pour le Moyen-Orient à l’IFRI

Après-midi, 14h30-18h : Intervenir en Syrie ?

Daech, nouvelle donne au Moyen-Orient, Animé par Esther Benbassa 

·         L’expansion territoriale de l’Etat islamique en Syrie et en Irak, François Burgat, CNRS

·         La Turquie face au Daesh, Bayram Balci, Sciences Po

·         Les monarchies du Golfe face à Daech, Laurent Bonnefoy, CNRS

·         Le point de vue de l’Iran dans la lutte contre Daech, Thierry Coville , IRIS

·         Le Liban et le Hezbollah, Didier Leroy, chercheur à l’École Royale Militaire de Belgique

Retour sur les interventions en Syrie, Animé par Jean-Paul Chagnollaud

·         Fallait-il intervenir en Syrie?, Delphine Placidi-Frot, Université Paris  Sud – Université Paris Saclay/ GRAM

·         Avons-nous les moyens militaires pour intervenir en Syrie?, Dominique Trinquand, Conseiller opérations multilatérales

·         Quel lien entre interventions militaires et terrorisme ?, Bruno Tertrais, Fondation pour la recherche stratégique.

·         Intervention libre de Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre (sous réserve)

·         Clôture

Cécile Duflot, députée (EELV) de la 6e circonscription de Paris, Coprésidente du Groupe écologiste de l’Assemblée nationale.

Analyse de Barah Mikail

Faire de la tragédie du 13/11 un moment fondateur

Barah Mikaïl, politologue d’origine syrienne que nous avons reçu à l’AFS, est directeur de recherche à la FRIDE, professeur associé à l’université Saint Louis – Campus de Madrid. –
Il nous invite dans cette analyse à réfléchir sur deux impératifs à savoir la politique d’intégration et la nature des engagements de la France à l’Etranger, et nous appelle à l’humilité et à l’autocritique.