par Christian Lochon, membre de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer, administrateur de l’AFS.
par Christian Lochon, membre de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer, administrateur de l’AFS.
Les statistiques 2015 publiés par la Direction générale des étrangers en France (DGEF) portent à peine trace du million de réfugiés qui a franchi les portes de l’Europe cette année-là. Preuve que l’importance des migrants dans le débat public est bien inversement proportionnelle à leur présence sur leur territoire.
Seul indice d’une année hors du commun, le nombre des demandeurs d’asile déposés dans l’hexagone a crû sensiblement. Cette hausse du nombre des dossiers enregistrée s’est faite en septembre et sur le dernier semestre.
Au 31 décembre, la France comptabilisait 22% de demandeurs supplémentaires par rapport à 2014. Mais, elle plafonne à 79.100 dossiers quand l’Allemagne a enregistré
Plus de 400.000 fin novembre (Source : Eurostat) et en escompte beaucoup plus une fois le retard rattrapé. Même si elle est réduite, cette hausse est le seul indicateur concret en France de cette crise migratoire.
Enfin, la France n’a pas multiplié sa délivrance de visas d’asile. Octroyés dans le but de permettre aux futurs réfugiés de venir déposer une demande d’asile en France, ceux-ci n’ont bénéficié qu’à 1.800 Syriens et 2.286 Irakiens. La DGEF précise « qu’elle a offert d’autres voies d’entrée comme l’octroi d’autres types de visas classiques » aux Syriens.
Cependant l’administration ne dit pas lesquels, et tait les nationalités qui ont majoritairement essuyé les 358.771 refus de visas en 2015 (en hausse de 17,6% par rapport à 2014).
L’ingrat parcours des demandeurs d’asile.
D’autre part, la nouvelle loi asile en vigueur en France depuis le 1er novembre 2015, devait « simplifier la procédure », mais en fait condamne le demandeur d’asile à la clandestinité tant que l’Etat n’est pas en mesure d’enregistrer plus rapidement.
Ainsi, un réfugié doit demander auprès d’une association un rendez-vous qu’il obtiendra quatre mois plus tard, pour être « préenregistré. En attendant, il n’est qu’un sans-papier qui n’est pas comptabilisé comme demandeur d’asile.
L’embouteillage à l’enregistrement des demandes n’a pas été supprimé mais l’a déplacé en amont, en faisant porter le poids à l’association qui dans chaque département préenregistre, délestant de la sorte les préfectures.
Depuis la mise en place de la réforme de l’asile, le travail est devenu épuisant dans les associations assurant le préenregistrement. (France Terre d’Asile à Paris et IDF notamment). (in Le monde. 22 janvier 2015)
Nous publions in extenso une étude parue à ce sujet sur le site de la CIMADE le 4 Décembre 2015 : http://www.lacimade.org/poles/defense-des-droits/nouvelles/4868-Accueil-des-Syriens—la-France-est-elle-exemplaire–
« La France a-t-elle encore une politique au Moyen-Orient ? » était le thème d’un colloque organisé par l’IREMMO et Orient XXI au Sénat le 2 octobre dernier.
Gérard Bapt est député de Haute-Garonne, membre du Parti socialiste et médecin-cardiologue. Il est aussi le Président du groupe d’amitié France-Syrie à l’Assemblée nationale.
RT France : Vous revenez d’un voyage en Syrie avec deux autres parlementaires. Qu’avez-vous constaté sur place ?
Gérard Bapt (G.B.) : Cela a été un voyage très dense. Nous avons pu aller à Lattaquié, Homs et Damas. Je retiens quatre points de ce voyage. D’abord nous nous sommes rendus à Lattaquié, une ville dont la population a doublé du fait de l’arrivée de réfugiés de l’intérieur. Tout en ayant subi des attaques terroristes, elle n’a pas subi de destructions majeures. Mais ce passage nous a permis de visiter un centre de réfugiés venant de la région d’Alep notamment. Nous avons pu rencontrer ensuite le maire de Kessab [Ndlr : une ville syrienne peuplé d’Arméniens], petite ville qui possède sept églises arméniennes et qui avait été prise par les djihadistes d’Al-Nosra et reprise par l’armée syrienne. Selon le maire, la population qui est restée exposée aux tirs de roquettes, est néanmoins rassurée depuis le renforcement militaire russe à Lattaquié. D’autres nous ont dit que depuis le renforcement de l’implication russe, ils ressentent une nette amélioration de leur moral, alors que ces derniers temps, l’armée syrienne subissait des échecs.
Ensuite, nous sommes allés à Homs. Cette ville a subi de grandes destructions, notamment dans ses quartiers chrétiens. Nous avons pu constater les rénovations des églises et des mosquées. Des centaines de familles chrétiennes ont pu revenir. Le gouverneur de la ville a d’ores et déjà des plans de reconstruction.
RT France : Les réfugiés rencontrés, qui fuyaient-ils ?
G.B. : Dans le secteur d’Alep et Homs, ils fuyaient les groupes islamistes.
RT France : Avez-vous rencontré des officiels, des dignitaires religieux? Que vous ont-ils dit ?
G.B. : Notre voyage n’était pas politique ni diplomatique. Nous étions uniquement du côté des zones gouvernementales. Mais nous avons rencontré des responsables d’adminitration civile, d’ONG et bien entendu de communautés religieuses. Tous nous ont dit être attachés à leur mode de vie qui est fait de coexistence sans problème entre communautés et cultes, dans un contexte laïc et avec une liberté religieuse. Ils disent également qu’ils sont attachés à l’espoir d’un retour de la paix. Ces communautés chrétiennes nous ont aussi dit se sentir abandonnées par la France et par l’Europe.
Ce sentiment d’abandon, nous avons pu aussi le constater au Lycée français Charles de Gaulle de Damas. Les enseignants syriens ou franco-syriens se sentent oubliés par la France. Ils n’ont plus aucune relation avec l’administration française alors qu’il enseignent toujours selon les programmes de l’Education nationale. Nous avons pu nous rendre au musée de Beyrouth dont nous avons rencontré le directeur. Lui est désespéré par le fait qu’il n’a plus aucun contact, si ce n’est individuel et officieux, avec des responsables français alors que cela fait 40 ans que l’archéologie française travaille avec l’archéologie syrienne, notamment sur le site de Palmyre. Il ne comprends pas pouquoi il n’y a plus ce genre de liens alors qu’il continue à travailler avec l’Italie et l’Allemagne.
RT France : Les Syriens rencontrés comprennent-ils la politique et la position de la France par rapport au conflit qui touche leur pays ?
G.B. : Non, ils ne la comprennent pas. Ils estiment être le seul pays, avec le Liban, dans lequel toutes les communautés vivent ensemble. Ils ne comprennent pas pourquoi on laisse détruire cela. Ce ne sont pas forcément des partisans du président el-Assad mais ils souhaitent protéger leur Etat, leur constitution et rester dans cet Etat là, ne pas subir la Charia.
RT France : Comment percevez-vous l’ouverture d’une enquête pour crime de guerre contre Bachar el Assad ?
G.B. : On parle de ce dossier depuis deux ans, il est un peu curieux que cela soit sorti le jour de la réunion de l’ONU. Au-delà de cette coïncidence, si les preuves sont apportées et que la démarche est juridiquement fondée, il faut que cela aboutisse. Mais ceci étant dit, ce genre de procédure peut prendre beaucoup de temps. Et on ne doit pas perdre de temps, justement pour soulager au plus vite les souffrances du peuple syrien et restaurer par une solution politique ou un cessez-le-feu sa sécurité. Je suis d’accord sur ce plan avec le Ministre espagnol des Affaires étrangères qui estime que les combats doivent cesser le plus vite possible.
RT France : Pensez-vous que la France a encore une voix audible en Syrie et plus largement au Moyen-Orient ?
Quatre ans de guerre, un effondrement des investissements, des entreprises qui mettent la clé sous la porte. En 2009, le total des investissements étrangers en Syrie avoisinait 2,6 milliards de dollars (2,5 milliards d’euros environ), et l’intérêt des investisseurs ne semblait pas prêt de s’émousser. Le conflit a depuis entraîné une baisse drastique des investissements directs étrangers (IDE) jusque dans les pays voisins, et notamment en Jordanie et au Liban, grand partenaire économique de la France dans la région.
En 2013, alors qu’une intervention incluant la France était pressentie, nous faisions un tour d’horizons des intérêts français en Syrie. Près de deux ans après, s’il est difficile d’obtenir des statistiques fiables, quelles entreprises sont encore présentes dans le pays ?
Lire l’éditorial : Syrie : un désastre sans précédent
Investissement étranger numéro 1 dans le pays : le pétrole. Total, première entreprise française à s’être intéressée au pays, a fini par se résoudre à cesser toute activité et rapatrier son personnel en décembre 2011, après l’annonce des sanctions européennes à l’encontre du régime de Bachar Al-Assad, qui interdisent d’exporter vers la Syrie des équipements à destination de l’industrie gazière et pétrolière.
Le pétrolier, implanté via un consortium avec l’entreprise publique Syrian Petroleum Company depuis 1988, reconnaît toutefois, dans son document de référence 2013, maintenir « localement un bureau uniquement pour des besoins non opérationnels. En 2013, Total a versé aux organisations gouvernementales syriennes un montant d’environ 0,5 million d’euros [2 millions en 2012] sous la forme d’impôts et de contributions au titre des services rendus par le secteur public syrien afférent au maintien de ce bureau et de son personnel ».
Comme le détaille Bercy dans sa dernière publication économique sur le pays :
« Les sanctions pétrolières sont efficaces, la Syrie ne parvenant plus à exporter de pétrole, alors que ces exportations représentaient 25 % des revenus du régime. Selon le ministre syrien du pétrole, Souleimane Al-Abbas, la production pétrolière s’est effondrée de 96 % depuis le début de la crise. Le régime syrien dépend aujourd’hui de l’Iran pour ses importations de brut. »
Le fromager Bel, qui était l’un des premiers industriels français à avoir implanté une unité de production dans le pays (en 2005), a transféré ses équipements et les productions de l’usine de Damas sur plusieurs autres sites au Proche et Moyen Orient. « En juillet 2012, la situation difficile en Syrie a conduit à la fermeture temporaire du site de production », explique l’entreprise. Les bâtiments ont toutefois été conservés. Si le siège de l’entreprise dans la région reste à Beyrouth, un recentrage semble en cours, puisque l’Egypte a été rattachée à sa zone Proche et Moyen Orient (Bel possède par ailleurs un site de production en Iran et en Turquie).
Air Liquide, qui a installé une unité de production d’oxygène près de Damas en 2010, aurait également gardé un bureau dans la capitale. L’usine d’Adraa, produisant également de l’azote et de l’argon liquides, devait contribuer à alimenter le marché des gaz industriels dans toute la région du Levant.
Schneider Electric, qui a ouvert un bureau dans la capitale syrienne en 1998, y avait une activité assez intense jusqu’au début des années 2000 : « Pour renforcer le système d’alimentation de la ville de Damas, PEEGT, la régie d’électricité publique syrienne, a choisi Schneider Electric pour fournir des sous-stations et des transformateurs pour trois niveaux de tension : 230 kV, 66 kV et 20 kV. Les précédentes réalisations de Schneider Electric dans ce pays, notamment les sous-stations des centrales électriques de Jandar et Alep, ont motivé ce choix », vantait l’entreprise dans son rapport annuel de 1999.
Aujourd’hui, Schneider Electric assure n’y avoir que des clients distributeurs et avoir replié certains de ses anciens employés de Damas à Beyrouth. Mais d’après un dossier de présentation de ses activités dans la région (page 95), il y avait encore récemment (le document date de 2014) une quinzaine de projets en cours en Syrie, dont l’ambassade iranienne, des grands hôtels et un centre Carrefour.
Le leader français de la grande distribution a en effet annoncé l’ouverture d’un hypermarché en Syrie en 2008 : on trouve d’ailleurs la trace de ce projet dans les rapports annuels 2009 et 2010, précisant qu’il s’agit d’une franchise. Le dernier rapport annuel montre qu’une activité était toujours en cours en 2013 : l’hypermarché a fermé l’an dernier, affirme la direction du groupe.
Ce n’est qu’en septembre dernier que Lafarge, qui garde toutefois actif son site Internet avec une adresse syrienne, ainsi qu’un bureau à Damas, s’est résolu à suspendre ses activités. Les actifs concernés sont évalués à environ 450 millions d’euros. Sa cimenterie de Kobané s’est retrouvée au centre des combats entre les Kurdes et l’Etat islamique depuis septembre. C’est l’un des plus gros investissements étrangers en dehors du pétrole – le site devait générer un millier d’emplois sur l’ensemble de la région d’Alep, au nord du pays.
De toute façon, il n’y a plus d’interlocuteur pour les entreprises françaises en Syrie, la mission économique de Damas ayant déménagé au Liban voisin (la fiche Internet de la mission économique renvoie d’ailleurs directement sur la fiche du Liban). L’ambassade et les services consulaires sont fermés depuis mars 2012.
« La crise intérieure, l’isolement régional et les sanctions économiques décidées par l’Union européenne et les Etats-Unis ont conduit à une dégradation de la situation économique en Syrie. Un certain nombre d’hommes d’affaires ont pris leurs distances avec le régime. Les finances publiques sont extrêmement dégradées, et la livre syrienne a été dépréciée de plus de 200 % depuis le début de la crise », détaille la fiche pays de Bercy.
Le produit intérieur brut s’est écroulé de moitié entre 2010 et 2013 : il est passé d’environ 60 milliards de dollars (en dollars constants 2010) à 33,5 milliards en 2013 et 31,9 en 2014, selon les calculs.
Quatre parlementaires français de gauche et de droite, en « mission personnelle » en Syrie, ont rencontré le 25 février à Damas le président syrien Bachar al-Assad. Les quatre parlementaires en déplacement en Syrie sont, outre Jacques Myard, député UMP (/fichiers/rubriques/communique-de-presse.pdf), Gérard Bapt, député PS de Haute-Garonne et président du groupe d’amitié France-Syrie à l’Assemblée nationale, Jean-Pierre Vial, sénateur UMP de Haute-Savoie, président du groupe d’amitié France-Syrie au Sénat, et François Zocchetto, sénateur UDI de la Mayenne, président du groupe UDI-UC, membre du groupe France-Syrie au Sénat.
Trois autres participants français sont mentionnés sur le compte Facebook de la présidence syrienne : MM. Stéphane Ravion, Patrick Barraquand et Jérôme Toussaint.
Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a indiqué que cette rencontre était « une initiative personnelle » et en « aucun cas une initiative officielle » de la France.
Alexandre Giorgini, porte-parole du Quai d’Orsay interrogé le 23 février sur une éventuelle concertation au sujet de cette visite avec les services de Laurent Fabius, a précisé qu' »il s’agit d’une initiative de parlementaires qui, conformément au principe de séparation des pouvoirs, n’a pas été décidée en concertation avec le ministère des Affaires étrangères et du Développement international. »
« Comme l’a précisé M. Fabius le 15 février, les parlementaires concernés ne sont porteurs d’aucun message officiel », a aussi répondu M. Giorgini en se démarquant de ce voyage.
Parmi les multiples réactions à cette visite, il convient de noter la vive condamnation le 26 février par l’exécutif, François Hollande réprouvant cette rencontre « avec un dictateur » ainsi que celle au préalable celle du Premier ministre, Manuel Valls qui l’a qualifié de « faute morale ».
Cette visite de parlementaires français constitue une première depuis la rupture des relations diplomatiques décidée en mai 2012 conjointement par la France, la Grande-Bretagne, l’Italie, l’Allemagne et l’Espagne.
Selon une source gouvernementale à Damas, ils ont été reçus le 24 février par le vice-ministre syrien des Affaires Etrangères, Fayçal Moqdad, et mercredi ils devraient s’entretenir avec le chef de la diplomatie, Walid Mouallem. Ils ont dîné également avec le mufti de la République, cheikh Ahmad Hassoun.
Un an après le déclenchement de la guerre civile en Syrie en mars 2011, la France avait décidé le 2 mars 2012 de fermer son ambassade à Damas.
Le 29 mai 2012, dans le cadre d’une initiative commune à cinq pays européens, la France avait déclaré l’ambassadrice de Syrie et d’autres diplomates persona non grata.
Depuis, Paris ne cesse de réclamer le départ du pouvoir d’Assad en soutenant politiquement, militairement et humanitairement l’opposition modérée au président syrien.
Un point de vue de Christian Vanneste, Député honoraire, Président du RPF.
http://www.christianvanneste.fr/2015/03/03/le-realisme-assume-plus-moral-que-la-morale-hypocrite/
Directement concernée par les tragiques événements qui se poursuivent dans ce pays, l’Association d’Amitié France-Syrie (AFS) ne peut rester insensible à cet émoi.
Tout d’abord, il lui semble légitime que les élus du peuple décident de vérifier par eux-mêmes sur place le bien fondé de la politique menée par leur gouvernement et des besoins humanitaires.
La délégation parlementaire était constituée à part égale de députés et de sénateurs de la majorité et de l’opposition, ce qui marque excellemment que la démarche n’était pas partisane.
Mais celle-ci procèdait surtout d’un autre concept : il est évident, et ce n’est pas seulement le représentant du secrétaire général de l’ONU qui le reconnait, que le gouvernement syrien est et restera un élément incontournable de la solution à ce grave conflit.
Continuer à jeter l’anathème sur une des parties qui, indiscutablement s’assiéra à la table de négociation pour obtenir l’apaisement voire la paix, n’est ni logique, ni fécond.
Si la France, ancienne puissance mandataire veut (et c’est ce que nous appelons de nos voeux) rejouer un rôle utile et majeur dans cette région qu’elle connait bien, il lui faut être assez forte pour courageusement reconnaitre des erreurs passées et des jugements précipités.
Les conflits coloniaux vécus par notre pays nous ont amenés à comprendre qu’un jour, on doit discuter avec ses opposants, y compris ceux que l’on avait qualifiés de terroristes.
L’AFS rassemble des Français, des Syriens et des Franco-syriens de tous bords, unis avant tout par l’amour porté à ce pays qui souffre.
Depuis 4 ans, elle s’est efforcée de maintenir une certaine cohésion en ouvrant le dialogue et en diffusant un esprit de médiation.
Elle milite de tout son coeur pour alléger les souffrances de cette population qu’elle connait et qu’elle aime.
Elle sait que la solution militaire étant impossible, seule la négociation pourra mettre fin à ce conflit.
Or, on ne cherche de compromis acceptable qu’entre toutes les parties en présence.
Nous considérons positif le voyage de ces parlementaires que nous remercions et félicitons pour leur courage.
Nous espérons que ce premier pas sera suivi d’autres qui nous mèneront rapidement à la table de négociation et que la France pourra se féliciter du rôle qu’elle a joué pour le rétablissement de la paix dans cette région en concentrant ses forces sur l’unique menace pour tout le Moyen-Orient et l’Occident que constitue l’intégrisme djihadiste.
Il est temps de se montrer pragmatique, de préparer cet avenir démocratique indispensable que doit revivre ce pays, démontrer que face aux lacunes de la gouvernance de l’opposition armée ou pacifique qui n’a pas de structure et n’a pas de projet pour la Syrie, à l’instar de la situation en Irak, le peuple a besoin de l’expérience du gouvernement actuel, de ses fonctionnaires et de son armée pour assurer sa stabilité et sa sécurité face à la menace islamiste, d’autant qu’il faut déjà penser à la reconstruction du pays et au ralentissement de l’exode actuel.
L’influence future de la France dans cette région repose sur notre pragmatisme et notre rejet d’une vision idéologique qui ne peut qu’obérer l’avenir.
Didier DESTREMAU Patrice MOUCHON
Ancien Ambassadeur Président
Chargé des relations extérieures