Conférence et Exposition de photos sur « les monuments d’Alep exposés au combat » par Manar Hammad à Langres

– L’exposition se tiendra du 28 Sept au 31 Octobre au Musée d’Art et d’Histoire de Langre

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– La conférence aura lieu le 5 Octobre 2015 à 14 h 30 au même endroit :

 

Thématique :  

La violence déchaînée en Syrie prélève un lourd tribut sur les hommes et les choses. La mobilité des premiers leur permet souvent d’éviter le pire. L’immobilité des bâtiments les laisse exposés dans la durée. Si certains sont atteints par inadvertance, d’autres subissent le tir car l’une des parties a cru bon de s’en servir ou de s’y abriter. D’autres bâtiments sont délibérément visés par une rage destructrice non aveugle. Ils ne sont pas détruits pour atteindre physiquement un groupe qui les occupe, ils sont visés au titre de monuments ayant une valeur pour un groupe. Ils sont pris pour l’expression d’entités dont on voudrait effacer et la présence et la trace.

Alep est une ville ancienne, dont l’occupation a été continue depuis plus de quatre millénaires. L’homogénéité de son tissu urbain traditionnel, la pierre de ses murs et de ses venelles, et le nombre de bâtiments anciens qui y sont conservés en faisaient un véritable musée en plein air. Elle subit, depuis trois ans, un combat qui lui a été imposé. Cette exposition lui rend hommage.

Les bâtiments photographiés ne forment pas un inventaire comme ils n’établissent pas un constat de dégâts. Il ne s’agit que d’une sélection de monuments atteints ou menacés par le combat. Dans certains cas, la destruction a été totale et irrémédiable. Dans d’autres, elle est partielle et réparable. D’autres édifices sont en danger et leur sort inconnu: nous les avons retenus pour leur qualité esthétique et leur signification.

Les photographies de l’ancien centre urbain forment la majeure partie de l’exposition. La Grande Mosquée, qui occupe l’emplacement de l’antique Agora, était le noyau religieux, politique et intellectuel de la ville. Au douzième siècle, Nur ed-Din Zanki élut résidence à la citadelle, suivi en cela par les Ayyoubides et les Mamluks. Devant la barbacane de l’entrée, la Place aux Chevaux devint le nouveau centre militaire, politique et judiciaire. Les fondations d’enseignement, qui formaient les élites urbaines, furent installées en fonction de ces deux pôles et du réseau des aqueducs restaurés et étendus par Nur ed-Din. Les Ayyoubides développèrent Alep et la marquèrent pour longtemps dans les domaines militaire, religieux et éducatif. L’apport des Mamluks est visible dans les domaines des équipements commerciaux et sanitaires. De la période Ottomane, la ville conserve des suqs, des caravanserails, et de belles demeures patriciennes.

Toutes les photographies ont été prises par nos soins avant les combats. Elles témoignent de l’architecture telle qu’elle se présentait ces dernières années.

Manar Hammad

Chercheur, Architecte

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